Une aventure de Donjons &
Dragons de niveau 5
Avec
Finnlay Galindan, le demi-elfe aux étonnants talents druidiques
Ildur Main d’Airain, le ranger aux sens toujours en alerte
Kri Shanu, le jeune moine qui donne beaucoup
mieux les coups qu’il ne les reçoit
Tengrim
Copperplate, le
guerrier nain béni de Clanggedin
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Échaudés par leur mésaventure arachnéenne, les aventuriers
décident de remettre à plus tard leur examen des coffrets qu’ils ont trouvés.
La lecture des carnets de Yarmuth les a plutôt convaincus que la clé de toute
la magie noire qui hante le lieu doit se trouver entre les mains de Morienus
qu’ils devinent tapi quelque part au fond du laboratoire de l’étage inférieur.
Kri et Finn décident de se présenter à lui comme des envoyés
du précédent visiteur dont le capitaine des gardes leur a confirmé la venue
récente, pendant que Tengrim et Ildur resteront en arrière en cas de problème.
Damian Morienus |
Morienus accepte de les écouter, cramponnant cependant avec
méfiance le grand livre marqué du sceau de la confrérie des arcanes que
Thormund l’avait vu compulser avec fébrilité. Il leur révèle que l’homme dont
ils prétendent être les associés s’appelait Frulam, qu’il appartenait à un mystérieux
culte et que c’est lui qui lui a rendu son grimoire en échange du masque qui se
trouvait dans la collection de sa femme.
Les piètres talents de menteurs des deux jeunes gens
finissent toutefois par mettre la puce à l’oreille du nécromancien et quand ils
lui disent qu’ils sont en fait venus pour en apprendre plus sur ses recherches,
ses yeux s’écarquillent de panique alors qu’il les accuse soudain de n’être
venus chez lui que pour lui voler le résultat du travail de toute sa vie. Il
recule alors sur une passerelle et abat un levier qui emballe les machines de
son laboratoire. Sans laisser aux héros le temps de se remettre de leur
surprise, il fait pivoter l’une de ses bagues et s’évanouit dans les airs au
moment même où des bolas barbelées sont projetés du mur d’en face et viennent entraver
les deux aventuriers qui sont presque aussitôt propulsés vers une ouverture
dans le mur créée par le basculement d’un énorme contrepoids à l’intérieur de
la paroi. Au bout de leur vol plané, ils chutent lourdement dans une cellule
étroite occupée par le squelette animé d’un barbare en haillons qui semble
avoir plus peur d’eux que l’inverse. Alors que le mort-vivant commence à
appeler à l’aide en un cri silencieux, Finn l’écrase sous l’énorme patte de sa
forme d’ours qu’il vient d’adopter pour se briser ses liens. Il libère ensuite Kri
pendant qu’Ildur qui s’est précipité à la rescousse en entendant les cris de
détresse de ses compagnons leur lance une corde depuis le haut de la trappe. Le
druide et le moine s’échappent de la cellule juste avant que leur monstrueux gardien
n’arrive pour voir ce qui provoque ce remue-ménage dans ses geôles.
Le laboratoire de Morienus |
Au-dessus, Tengrim qui couvrait les arrières du groupe
pousse un cri d’alarme quand il voit une forme indistincte s’agiter dans l’une
des cuves bouillonnantes qui se dressent au centre du laboratoire. Ses
compagnons ont tout juste le temps de reprendre pied derrière lui avant qu’un
gigantesque poing ne vienne s’abattre sur la paroi de verre qui se lézarde
violemment avant de se briser tout à fait, déversant un flot de liquide
visqueux et fumant d’où émerge une colossale créature à l’aspect grotesque,
assemblage dément de chairs démoniaques animées de sinistres énergies
nécromantiques. Le vaillant guerrier nain ne se laisse pas pour autant impressionner
et se jette à l’assaut du monstre rugissant furieusement. Jotunbane fait une fois de plus la preuve de
sa redoutable efficacité en creusant des plaies béantes dans la chair du golem.
Mais comme la violence du combat se déchaîne, l’électricité ambiante continue de s’accumuler et bientôt de véritables éclairs viennent s’abattre autour des combattants. Finn est frappé en plein torse alors qu’il se précipite vers la porte de sortie. Plaqué au sol par la force de l’impact, il se relève difficilement avec une trace encore fumante au milieu de la poitrine. De son côté Tengrim constate avec consternation que le monstre voit au contraire ses blessures se refermer de plus en plus en plus vite alors que les arcs électriques viennent la frapper.
Le Golem de chair démoniaque |
Le nain entame alors une retraite stratégique sans
s’apercevoir que c’est justement le moment qu’a choisi Kri pour se jeter dans
la mêlée. Malheureusement sa javeline ne bénéficie pas des enchantements de la
puissante hache du nain et vient rebondir sur le dos de la créature sans autre
conséquence que d’attirer son attention.
En réponse elle balaie le moine d’un revers de bras à travers les restes
de la paroi de la cuve qui sont pulvérisés par l’impact et retombent en une
pluie de verre acérée sur le corps inerte de Kri. Tengrim fait aussitôt demi-tour
et se rue à travers la pièce pour le récupérer au péril de sa vie. Un dernier
coup de poing du golem le cueille dans le dos et l’envoie rouler à terre en
dehors du laboratoire juste avant que la tempête électrique qui règne dans la
pièce ne vienne faire claquer derrière lui la lourde porte bardée de métal
scellant les héros à l’extérieur.
Finn se porte aussitôt vers la forme inconsciente de Kri et
déverse sur ses blessures un flot d’énergie salvatrice qui l’arrachent in
extremis aux griffes de la mort tandis que de sinistres tremblements commencent
à parcourir les couloirs de la tour. Tengrim en déduit que les énergies
libérées dans le laboratoire vont continuer à s’accumuler dangereusement et que
leur libération sera aussi inéluctable qu’explosive.
Les compagnons décident malgré tout de finir d’explorer le
manoir mais une fois face au grand hall inondé, ils hésitent à en sortir pour
explorer la caverne qui s’étend à l’extérieur.
Ildur tente finalement de trouver des traces dans la flaque de boue qui pourraient
leur indiquer si Morienus ou un de ses sbires s’est enfui par là. Il pose un
pied prudent dans la fange qui a sa grande surprise prend vie soudainement. Un
pseudopode surgit de la boue pour venir se coller à l’armure du ranger qui
commence aussitôt à fondre dans un grésillement en libérant une fumée âcre,
obligeant Ildur à l’abandonner avant qu’il ne soit brûlé lui aussi. L’obstacle refroidit les ardeurs de tout le
groupe qui décide d’un commun accord qu’il leur faut se reposer un instant
avant de poursuivre leur exploration.
Les aventuriers remontent donc dans la bibliothèque pour s’y
barricader. Après un repos d’une heure, ils décident d’empiler les coffrets
dans des balluchons pour pouvoir les récupérer rapidement quand ils repasseront
et les ouvrir tranquillement une fois en lieu sûr. Le temps presse désormais et les tremblements
qui agitent le château se font de plus en plus inquiétants. La poussière qui
tombe à intervalle régulier du plafond laisse peu de doute ce qui les attend
s’ils s’attardent encore trop longtemps.
Ils décident malgré tout d’essayer de retrouver Morienus
avant de retourner à la surface. Ils se rendent en premier lieu dans les geôles
devant lesquelles Tengrim défie l’ogre mort vivant qui les garde. Seul au
milieu du couloir, il entonne une prière à Clanggedin en forme de défi. Attiré
plus par curiosité que pour répondre à la provocation du nain, le monstre
émerge dans un bruit de succion de l’étroit couloir où la masse imposante de sa
chair putréfiée passe à peine.
Tengrim charge en brandissant la lame vibrante
de Jotunbane dont les coups semblent particulièrement formidables face à cet
adversaire géant qui bascule en arrière sous la force de l’impact. Tengrim
enjambe aussitôt le torse boursoufflé de la pathétique créature pour lui fendre
net en deux le crâne et faire taire à jamais ses gémissements plaintifs.
Dans les cellules, les aventuriers ne trouvent aucune trace
de Morienus mais seulement les squelettes animés des malheureux prisonniers que
le nécromancien avait capturé du temps de sa splendeur, ainsi que les os rongés
des quelques serviteurs de la maisonnée condamnés par Derek à finir leurs jours
dans l’estomac de l’ogre.
Les compagnons doivent donc se rendre à l’évidence ;
pour retrouver le maître des lieux il va leur falloir trouver un moyen de
traverser le hall pour pénétrer dans la caverne qui s’ouvre de l’autre côté.
Kri choisit de passer en premier et saute la flaque mortelle
d’un bond prodigieux pour se réceptionner dans une large grotte au fond de
laquelle il découvre la dernière tour du manoir restée quasiment intacte après
s’être écroulée. Elle est étalée de tout
son long sous la voûte souterraine et une faible lueur sort d’une étroite
fenêtre dans ce qui était auparavant le dernier étage. Sûrs maintenant qu’il faut rejoindre le moine,
Finnlay fraye un chemin à ses compagnons en écartant la gelée mortelle à coups
de traits de feu. Tengrim et Ildur le suivent serrés dans son dos en
brandissant des torches de fortune pour tenir les pseudopodes à distance.
En approchant de la base de la tour éventrée, le druide discerne
une ombre de taille humaine qui s’y enfonce avant eux. L’intérieur est une
enfilade de couloirs renversés où les escaliers sont au plafond et où ils
doivent ramper en travers des portes au-dessus d’un fatras de débris propulsés
contre le mur devenu soudainement le sol. Ce qui était le troisième étage reste
reconnaissable comme une sorte d’antichambre au bout de laquelle se tient une
lourde porte de métal gravée du symbole de la confrérie des arcanes de Luskan
et entourée de deux colonnes sculptées en forme de démons.
Tengrim et Finnlay s’approchent pour tirer sur l’imposante
poignée tandis que Kri et Ildur surveillent leurs arrières. Soudain les
sculptures s’animent pour frapper de leurs griffes de pierre le nain et le
druide tandis que profitant de la surprise provoquée par cette attaque Derek
surgit de sa cachette dans les ombres pour plonger une dague de ténèbres dans
le flan du moine dont il aspire la quasi-totalité de la force vitale, le
laissant exsangue et tremblant. Ildur se porte alors à son secours en dégainant
sa lame d’argent qui parvient à blesser le spectre dont le visage se pare d’une
expression aussi vexée que surprise. Le coup suivant du ranger est porté avec
sa torche qui traverse la forme brumeuse de Derek alors que celui-ci s’enfuit à
nouveau dans l’obscurité. Les héros viennent ensuite à bout des gargouilles en
les ensevelissant sous un barrage de coups de leurs armes enchantées et de
sorts druidiques qui réduisent les deux monstres en poussière.
Dans la pièce suivante se trouve Morienus recroquevillé sur
les ruines de son cabinet de travail. Il sanglote en se lamentant sur son
pauvre sort tout en berçant son grimoire comme un enfant. Absolument pas ému
par ce pitoyable spectacle, Finnlay s’avance pour tuer le mort vivant en le
battant à mort de son bâton magique. Morienus n’oppose aucune résistance alors
que ses os craquent les uns après les autres. Pourtant il ne retrouve pas le
néant car ses blessures se referment à une vitesse incroyable et il rouvre les
yeux au moment même au Ildur se penche pour s’emparer du grimoire. Pris d’une
rage incontrôlable le nécromancien déchaîne une tempête d’énergie nécrotique
sur le ranger qui est repoussé à l’autre bout de la pièce. Les assauts
renouvelés des héros ne semblent pas réussir à amener Morienus vers la
destruction. Au contraire ils alimentent sa fureur qui noie la tour sous un raz
de marée d’énergie négative. S’en est bientôt plus que n’en peut supporter Kri
qui n’a d’autre choix que de prendre la fuite, bientôt suivi par Ildur. Tengrim
aussi finit par céder en constatant que même la puissance de Jotunbane est
vaine face à leur adversaire. Finnlay se retrouve seul et tente de venir à bout
de Morienus en se jetant sur lui après s’être transformé en ours. Mais le
revenant ne cède pas et ses ongles se referment sur la gorge de la forme
animale du druide le forçant à retrouver son apparence humaine. Pris d’une
inspiration, Finnlay tente alors d’invoquer un trait de feu en direction du
grimoire du nécromancien. Celui-ci est alors pris de panique à l’idée que
l’œuvre de sa vie ne soit détruite par les flammes et plutôt que d’achever le demi-elfe
sans défense, il fuit en hurlant vers l’ultime étage de la tour où brillent
encore les glyphes magiques qui avaient servi autrefois à l’invocation d’Errtu.
Réfugié derrière les poutres de la charpente, Morienus semble hors d’atteinte,
mais Finnlay décide malgré tout de tenter de le détruire en mettant le feu à la
tour, utilisant ses toutes dernières forces magiques pour invoquer une
bourrasque surnaturelle qui attisent les flammes jusqu’à ce que l’incendie
réduise en cendres le grimoire de Morienus dont la déchirante complainte est
coupée par l’effondrement des murs de la tour sous lesquels il s’était réfugié.
A moitié asphyxié par la fumée, le druide parvient pourtant
à retrouver ses compagnons. Une énorme secousse leur fait quasiment perdre
l’équilibre tandis que la façade du manoir commence à se désagréger devant eux
et que le pudding noir qui leur barrait le chemin rampe dans la crevasse vers l’Outreterre
dont il avait certainement émergé des semaines auparavant. Courant de toutes
leurs forces, les héros retracent leurs pas alors que le château s’écroule
derrière eux. Arrivés de justesse à la surface ils sont projetés au sol au
milieu de leur butin de coffrets par une sourde déflagration qui vient refermer
à jamais la demeure maudite de Damian Morienus sous une avalanche de gravas qui
s’abat comme dans le fracas d’un terrible rire démoniaque.
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