Avec
Tengrim
Copperplate, Le nain à
la hache tueuse de géants
Ildur Main d’Airain, le ranger qui ne sait pas voler
Finnlay Galindan, le druide qui subit les effets
secondaires néfastes de sa magie
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A cheval sur les montures
féériques de Finnlay, les héros partent au galop à travers les rues d'Easthaven
d'où se déversent d'innombrables orcs en furie. A chaque intersection la nasse
semble se refermer un peu plus et les lames des gobelinoïdes fouettent l'air de
plus en plus près à chaque coup. C'est donc l'écume aux lèvres que les
coursiers invoqués bondissent par-dessus les derniers monstres qui leur barrent
l'accès à la route orientale qui file droit vers Bryn Shander à travers la
toundra.
Les aventuriers se
réjouissent de voir leurs poursuivants fous de rage laissés dans la
poussière derrière eux, quand des rangs des orcs qui se pressent au flanc de la
colline qui surplombe la route s'avance un des prêtres au front percé d'un
énorme éclat de glace noire. Il invoque le nom de son nouveau maître tout en
traçant des signes cabalistiques dans l'air et soudain les chevaux se
dissolvent entre les jambes des aventuriers qui sont jetés dans la poussière à
la vitesse de leur galop si rudement interrompu. Encore sous le choc d'avoir
été ainsi désarçonnés ils se relèvent en essuyant la terre de leurs visages
pour découvrir avec horreur la cohue des orcs qui se précipitent vers eux.
Ildur se rue sans attendre vers la forêt qui s'étend au sud de la route où il
espère pouvoir semer les créatures. Il ordonne à ses compagnons de le suivre
mais ceux-ci demeurent immobiles, les jambes emprisonnées par des lianes de
glace noire surgies du sol gelé. Tengrim saisit Jotunbane pour s'en libérer
mais le temps qu'il tranche ses entraves, les premiers orcs sont déjà sur lui.
La hache magique du nain taille en pièces vague après vague de ses assaillants
mais dès que l'un tombe, deux autres bondissent pour prendre sa place. Sur le
point d'être débordé, Tengrim recule alors pour adopter la posture défensive
cérémonielle de Clanggedin opposant la forteresse de son sanctuaire à l'avancée
des orcs qui l'encerclent sans pour autant pouvoir l'atteindre.
De son côté Finnlay a dès
les premiers instants invoqué des aigles géants à la rescousse, mais voyant les
gigantesques rapaces sur le point d'enlever les héros, le prêtre d'Akar Kessel
resserre l'étreinte de ses ronces cristallines sur le druide. De cruelles
épines glacées commencent à s'enfoncer dans la chair de ses jambes et la
douleur fulgurante déclenche une explosion de magie brute dans le corps du
jeune demi-elfe dont la violence est telle qu'il en perd l'esprit. Seul son
instinct primitif subsiste et il lui intime l'ordre impérieux de fuir au plus
vite la horde sanguinaire qui fonce sur lui. Il se transforme alors en un loup
monstrueux dont la puissante carrure fait voler en éclats la glace noire qui le
retenait. Mais comme il part d'un grand bond vers l'abri des bois qu'avait
repéré le ranger, une pluie de javeline vient s'abattre sur lui.
Les pointes acérées déchirent
sa fourrure hérissée et forcent le druide à reprendre forme humaine. Lorsqu'il
se relève couvert de boue et de sang, il constate que derrière lui les orcs ont
rattrapé Ildur dont même les terribles dagues ne peuvent le dépêtrer du flot
continu d'ennemis qui se jettent sur lui.
L'aigle qui avait tenté
de venir au secours de Tengrim git à quelques pas du nain, un bouquet sinistre
de lances planté dans sa grande forme brisée. Sous ses pieds le réseau de
racines de glace noire qui l'avait capturé s'anime à nouveau aux
ordres du prêtre. Espérant briser sa concentration, Finnlay ordonne à son
dernier aigle de s'emparer de l'orc pour l'emporter le plus loin possible dans
les airs. Le demi -elfe chancelant rassemble ensuite ses dernières forces pour
faire éclater une orbe d'acide en plein visage d'un orc qui s'apprêtait à
frapper Ildur dans le dos, mais sa magie est devenue tellement instable que la
puissance brute des mots qu'il incante lui brûle les cordes vocales et ce n'est
plus qu'un croassement inaudible qui passe ses lèvres au moment de faire face à
la nouvelle vague de brutes frénétiques qui arrive sur lui en hurlant. Les
héros sont au bout de leurs forces et ils sont sur le point de se résoudre à
faire face à la mort quand soudain un barrage de boules de feu venu du ciel
vient briser net la charge des orcs. Des brèches miroitantes s'ouvrent ensuite
dans l'air et des tentacules noirâtres en jaillissent pour s'emparer des orcs
amassés autour de Tengrim. Ildur profite de la diversion pour éventrer ses
adversaires les plus proches mais il n'est pas assez rapide pour les tuer tous
et sa garde est complètement baissée face au dernier orc qui a l'opportunité de
lui porter un coup fatal. Mais avant qu'il puisse enfoncer sa lame dentelée
entre les côtes d'Ildur, un énorme aiguillon suintant de venin le transperce de
part en part et l'ombre colossale de la wyverne de Lady Xanaphia l'écrase en
atterrissant devant le ranger médusé. Lâchant une nouvelle salve de boules de
feu pour tenir les orcs à distance, Chaldos Vedriga pose son hippogriffe entre
Tengrim et Finnlay qui se jettent en selle derrière le skymage. Ildur, tout
couvert de sang, doit à nouveau se serrer contre la sorcière elfe mais cette fois
ci, loin d'être dégoûtée, elle ronronne de plaisir en l'invitant à prendre
place. Avec un dernier regard en arrière, Finnlay congédie son aigle encore aux
prises avec le prêtre loin au-dessus du champ de bataille et l'orc fait une
chute aussi vertigineuse que mortelle alors que les héros décollent enfin.
Ils prennent sans
attendre la direction de Bryn Shander, leurs montures luttant contre des vents
tourbillonnants qui mettent rapidement fin aux conversations entre les
aventuriers et leurs sauveurs.
Au bout de deux heures
ils sont enfin en vue des murailles de la ville mais comme ils entament leur
descente, Finnlay, toujours muet, se met à s'agiter frénétiquement pour attirer
l'attention de ses compagnons. Alarmé par les gesticulations du jeune druide,
Tengrim suit son regard horrifié vers les nuées d'où surgit soudain la
terrifiante forme immaculée de la Mort Blanche en personne. Arauthator fond tel
un gigantesque oiseau de proie sur la wyverne qu'il déchire de ses puissantes
griffes, arrachant ses ailes aussi facilement que celles d'une mouche.
Désarçonné par le fantastique choc, Ildur reprend ses esprits alors qu'il tombe en chute libre vers les toits de la ville. Au-dessus de lui, Xanaphia flotte dans l'air comme une plume, mais elle a à peine le temps de brandir sa baguette que le souffle implacable du dragon la transforme en une statue de glace qui va se fracasser en milliers d'éclats sur les pavés en contrebas. Le ranger ferme les yeux en attendant de connaître le même sort, mais au dernier moment il sent les serres de l'hippogriffe se refermer sur son épaule et freiner in extremis sa chute. Le piqué que Chaldos Vedriga a fait effectuer à sa monture est cependant trop raide pour qu'il puisse se rétablir correctement et tout l'équipage frappe rudement le sol de la place dégagée devant la maison du conseil. Pour prix de ce sauvetage héroïque, la pauvre bête se relève en boitillant, une patte cassée et l'aile froissée. Mais ses piaillements sont presque aussitôt couverts par le fracas du dragon qui se laisse choir sur la maison du conseil, pulvérisant la toiture sous son poids. La structure se retrouve tout à fait dispersée alors qu'Arauthator jette des pans de murs entiers sur les demeures alentour dont les façades défoncées s'écroulent à leur tour devant la fureur de la bête. Encore sonnés par leur atterrissage en catastrophe, les aventuriers se rendent soudain compte que les cris de rage et les invectives du dragon leur sont destinés. Il exige que Talis lui soit rendue et promet les pires souffrances à ceux qui ont ainsi osé lui voler sa propriété, puisque que c'est ainsi qu'il semble considérer la wyrmspeaker.
Arauthator surgit des nuées |
Désarçonné par le fantastique choc, Ildur reprend ses esprits alors qu'il tombe en chute libre vers les toits de la ville. Au-dessus de lui, Xanaphia flotte dans l'air comme une plume, mais elle a à peine le temps de brandir sa baguette que le souffle implacable du dragon la transforme en une statue de glace qui va se fracasser en milliers d'éclats sur les pavés en contrebas. Le ranger ferme les yeux en attendant de connaître le même sort, mais au dernier moment il sent les serres de l'hippogriffe se refermer sur son épaule et freiner in extremis sa chute. Le piqué que Chaldos Vedriga a fait effectuer à sa monture est cependant trop raide pour qu'il puisse se rétablir correctement et tout l'équipage frappe rudement le sol de la place dégagée devant la maison du conseil. Pour prix de ce sauvetage héroïque, la pauvre bête se relève en boitillant, une patte cassée et l'aile froissée. Mais ses piaillements sont presque aussitôt couverts par le fracas du dragon qui se laisse choir sur la maison du conseil, pulvérisant la toiture sous son poids. La structure se retrouve tout à fait dispersée alors qu'Arauthator jette des pans de murs entiers sur les demeures alentour dont les façades défoncées s'écroulent à leur tour devant la fureur de la bête. Encore sonnés par leur atterrissage en catastrophe, les aventuriers se rendent soudain compte que les cris de rage et les invectives du dragon leur sont destinés. Il exige que Talis lui soit rendue et promet les pires souffrances à ceux qui ont ainsi osé lui voler sa propriété, puisque que c'est ainsi qu'il semble considérer la wyrmspeaker.
Ses immenses griffes
continuent de réduire en poussière les gravats alors qu'il délaisse la ruine de
la maison du conseil pour s'approcher des héros. Malgré les blessures
accumulées au cours des dernières heures qui les laissent au bord de
l'évanouissement, ceux-ci font face et se tiennent prêts à défendre chèrement
leurs vies. Mais comme Arauthator va déchaîner son souffle glacial sur eux, il
est frappé par une colonne de feu vert vif tombée providentiellement du
ciel. Il trébuche un instant sous la force de l'impact et des volutes miroitant
d'éclats de glace s'élèvent entre ses crocs qui esquissent un sourire malsain
en voyant qui l'a ainsi frappé.
"Des Bainites? Bande
d’imbéciles, vous avez fait venir des Bainites?!" s'écrie-t-il en voyant
les prêtres qui s'avancent au milieu des soldats du Zhentarim qui arrivent au
secours des aventuriers. Le dragon s'ouvre un passage de dévastation à travers
les bâtiments qui le sépare des murs de la ville et assure aux héros qu'il n'en
a pas fini avec eux, si tant est qu'ils survivent à La catastrophe qui
approche. Puis il fait voler en éclats de son souffle destructeur tout un pan
de la muraille avant de disparaître vers l'horizon en quelques battements
de ses puissantes ailes, ne laissent derrière lui que l'écho de son rire
maléfique.
Quelques heures plus
tard, le nouveau conseil de Bryn Shander est réuni. Aux côtés de Duvessa Shane,
qui incarne désormais la volonté de tous les gens des Dix-Cités, siège Chaldos
Vedriga en tant que représentant du Zhentarim, flanqué de Tibor Gondorian, le massif
haut prêtre de Baine à la face de bulldog. Le sheriff Markham est là en tant
que chef de la milice, tandis que le Roi Jarund et Stokely Silvertream parlent
pour leurs peuples respectifs. Tous écoutent le récit des héros avec des mines
graves. Le silence qui s'ensuit est à la hauteur de la menace qui plane plus
près que jamais sur la ville. Chaldos Vedriga est le premier à oser reprendre
la parole et il pose la question fatidique; que fait-on maintenant que l'on
sait ce qui approche?
Les avis sont partagés
sur la meilleure façon d'utiliser le peu de temps qui reste avant l'arrivée des
orcs, mais c'est le point de vue des héros qui convainc le conseil.
La priorité est donnée à
l'évacuation des civils qui s'entassent dans les moindres recoins de la cité.
Toutes les ressources seront donc dédiées à l'excavation du portail enseveli
sous les ruines de la maison du conseil, même si cela veut dire qu'il faut
abandonner l'idée de colmater la muraille dont la brèche ne pourra être comblée
que par une barricade de fortune bien difficile à défendre correctement.
Pendant deux jours une chaîne humaine travaille sans interruption pour déplacer
les tonnes de gravats accumulées au-dessus des souterrains, et finalement on
arrive à dégager un étroit passage jusqu'à l'escalier qui s'enfonce dans le
sous-sol. La nuit même qui suit la fin des travaux, les sentinelles sonnent
l'alarme. Des dizaines de torches sont apparues le long de la route et les
lumières se répandent dans la plaine à l'est de la ville, accompagnées des
hurlements bestiaux des orcs impatients du carnage.
Déjà une longue file de
réfugiés se forme devant l'accès au souterrain et toute la milice doit se
mobiliser pour éviter que la panique ne provoque de fâcheux débordements. Toute
la nuit, femmes, enfants, vieillards et blessés s'engouffrent dans le portail
et pourtant à l'aube ce n'est encore qu'une fraction d'entre eux qui a pu fuir
quand sonnent les cors stridents de l'armée des orcs. Une bousculade répond au
son des cornes et l'on doit employer la manière forte pour la calmer alors
qu'on se rend compte que ce n'est pas encore le signal de l'attaque qui vient
ainsi d'être donné mais plutôt qu'on annonce que le nouveau maître du Valbise
paraît enfin. Le massif palanquin s'avance jusqu'aux abords de la ville et Akar
Kessel en émerge pour s'adresser au peuple de Bryn Shander. Malgré la distance
respectable qu'il conserve, sa voix éraillée porte au-delà des murailles, sans
doute amplifiée par magie. Son ultimatum est des plus simple, qu'on le
reconnaisse comme le souverain absolu de la région et qu'on le vénère comme un
dieu en échange de sa mansuétude, ou bien il lâchera ses troupes enragées qui
massacreront tout le monde.
La bataille est désormais
inévitable car la reddition n'est une option pour personne. Les quelques heures
de répit qui restent sont donc mises à profit pour mettre les dernières touches
à la défense de la ville.
Les ingénieurs nains
dressent des barricades en travers des rues qui entourent la réparation de
fortune qui a été tentée pour combler la brèche dans la muraille. Des paniers
remplis de pierres et des marmites d'eau bouillantes sont hissées vers les
barbacanes qui surplombent les portes tenues par le Zhentarim. Les miliciens
distribuent leur surplus d'armes aux guerriers de l'élan tandis qu'autour de
Tibor Gondorian les disciples de Baine prient leur impitoyable dieu pour qu'il
leur accorde ses sorts les plus destructeurs.
Et dans les souterrains,
tout au fond de l'immense salle où se presse la foule des pauvres gens
attendant de passer le portail, les ouvriers harassés par leur labeur
d'excavation des derniers jours recommencent à déplacer des pierres de leurs
mains meurtries pour ménager un passage à la bande de héros qui ont pour
mission de tenter d'abattre Akar Kessel en prenant à revers son escorte au plus
fort de la bataille qui s'annonce. Autour des aventuriers, les dix guerriers
les plus braves de la tribu de l'élan se tiennent côte à côte avec un groupe de
Bainites et de mercenaires du Zhentarim à l'air sombre.
Le signal du départ
qu'ils attendent ne tarde pas à sonner, car dès la nuit tombée une clameur
sauvage assaille leurs oreilles alors qu'une véritable marée d'orcs vient se
briser sur les murs de Bryn Shander.
Courbés sous les étais
qui retiennent le remblai, ils rejoignent le long tunnel qui mène à l'extérieur
de la ville où une funeste surprise les attend. Au fond de la combe où s'ouvre
la porte secrète, ils manquent en effet de tomber nez à nez avec la troupe
entière des pirates silencieusement tapis derrière les fourrés. Fort
heureusement, la magie de Finnlay les enveloppe d'un voile d'ombre qui efface
leurs silhouettes sur l'arrière-plan de la nuit et leur permet de s'évanouir
dans la nature sans être repérés. Le druide convoque aussitôt un petit hibou à
qui il confie un message pour Chaldos Vedriga l'avertissant que les ruffians
préparent un mauvais coup du côté de la porte nord.
Pour être sûrs de bien
prendre Akar Kessel par surprise, il leur faut faire un détour significatif par
la toundra rendue spongieuse par le dégel anormalement précoce que connait le
Valbise depuis quelques jours. En privilégiant les chemins cachés dans les
creux du relief, ils n'aperçoivent que des bribes de la bataille qui fait
rage dans Bryn Shander.
Les orcs se sont scindés
en deux groupes. Le premier est muni de lourds béliers et d'échelles de fortune
et se lance à l'assaut de la porte orientale. Les mercenaires du Zhentarim qui
la tiennent repoussent vague après vague des créatures, mais les arbalétriers
ont beau faire pleuvoir les carreaux sur ceux qui s'amassent en contrebas, les
orcs ne tombent pas, comme si une force inconnue déviait les traits au dernier
moment. Le deuxième groupe, bien plus important, se rue sur la brèche. Les
barricades montées par les nains résistent au-delà de toute espérance, mais
même le savoir-faire des ingénieurs du clan Battlehammer ne peut retenir éternellement
les centaines d'orcs qui se pressent contre la muraille et bientôt la horde se
répand dans les rues. Les défenseurs leur font cependant payer cher la moindre
avancée. Les barbares de l'élan surgissent de chaque croisement dans des contre-attaques
furieuses tandis que les miliciens du sheriff offrent une résistance héroïque,
soutenu par la magie des prêtres de Baine. Chaldos Vedriga n'est pas en reste
et ses projectiles magiques fauchent sans relâche les orcs qui croisent son
chemin. La chouette de Finnlay vient alors se poser sur son épaule pour lui
murmurer l'avertissement du druide au creux de l'oreille. Le skymage réalise
que l'attaque sur la porte orientale n'est qu'une diversion et que c'est de la
porte nord dont les défenses ont été dégarnies que les troupes d'Akar Kessel
comptent prendre les défenseurs de la ville à revers. Aussitôt il se taille un
chemin dans la mêlée à coups d'éclairs, sans se soucier des malheureux barbares
qui s'y battent encore, et il entraîne en toute hâte les forces du Zhentarim
qui l'entourent vers la porte nord. Soudain privés du soutien des Bainites, la
ligne des miliciens faiblit et elle se serait effondrée totalement si les nains
n'avaient pas quitté les souterrains qu'ils gardaient pour lancer une contre-attaque
désespérée.
En arrivant à la porte
nord, Chaldos Vedriga et ses hommes sont accueillis par un silence de mort.
Aucune sentinelle ne répond à leurs appels mais comme ils approchent, les
gardes de faction se retournent soudain en sortant leurs armes et se précipitent
sur eux. La pâleur de leurs visages et les gouffres insondables de leurs
orbites ne laissent pas de doute, les pauvres hères ont été transformés en
mort-vivants. Un bref combat s'engage avant que les prêtres canalisent
l'énergie de leur dieu pour repousser les zombies. Mais leur cercle de protection
est soudain brisé avec des cris étranglés. Une silhouette sombre et vaporeuse
se dresse au milieu des Bainites qu'elle transperce tour à tour de sa longue
lame noire. Les prêtres tombent pour se relever presque aussitôt et se
retourner contre les mercenaires qui étaient encore leurs camarades un instant
plus tôt. Les soldats se replient en formation défensive autour de leur chef
qui scrute l'obscurité de sa baguette pour frapper de sa magie le spectre qui
commande les mort-vivants. Il ne faut pas attendre bien longtemps pour que
celui-ci reparaissent et traverse sans peine le mur de lames dressé devant lui
par les mercenaires. Chaldos Vedriga parvient à lâcher une salve de projectiles
magiques qui vont se perdre dans la poitrine obscure de Derek avant que son
étreinte se referme sur la gorge du mage avec un rire cruel. Le skymage sent sa
force vitale le quitter, inexorablement aspirée par le lieutenant d'Akar
Kessel. Il est sur le point de perdre connaissance lorsqu'un flash de lumière
verte vient percuter Derek et l'envoyer voler à l'autre bout de la place. Une
seconde vague de la même énergie réduit en cendres les zombies alors que Tibor
Gondorian et ses acolytes arrivent. Le haut prêtre avance sans hésiter vers
Derek qui peine à se relever. Il enfonce son gantelet d'émeraude dans le torse
du spectre en invoquant le nom tout puissant de Baine et Derek plie le genou,
sa volonté brisée et son âme pervertie désormais au service exclusif d'un
nouveau maître. Il trahit sans remords les hommes qu'il était censé mener au
combat un instant avant et leur donne le signal de sortir de leur cachette pour
passer la porte qu'ils pensent tenue par le mort-vivant. Mais quand les pirates
arrivent au pied des murailles, les lourds battants de bois se referment devant
eux et le barrage de carreaux d'arbalète qui les accueille achève de les
précipiter dans une piteuse débandade.
L'intervention du
Zhentarim pour faire échec aux plans de Derek a cependant durement dégarni la
résistance autour de la brèche et les combats ont débordé profondément au cœur
de la ville où la panique se répand dans l'anarchie la plus complète.
Les guerriers de l'élan
se retrouvent encerclés et tombent à un rythme effrayant autour de Jarund. Les
tirailleurs de Folnor, à cours de flèches, se retrouvent piégés sur le toit en
feu de la maison dans laquelle ils ont dû se replier, et plutôt que de laisser
les flammes les priver d'une mort glorieuse, ils préfèrent brandir leurs
couteaux et se jeter dans la masse grouillante des orcs en contrebas pour en
emporter le plus possible dans leur chute.
La milice est bien
incapable de retenir la furie des sbires d'Akar Kessel et dans leur fuite on ne
peut plus distinguer les hommes du sheriff des civils terrifiés qui se
bousculent dans les rues.
Les orcs finissent aussi
par débusquer les quelques nains qui tiennent encore l'accès aux souterrains sous
le commandement de Delg. Plutôt que de laisser les créatures atteindre la
foule d'innocents qui attend encore en bas, le nain choisit de se sacrifier en
faisant s'écrouler sur lui la galerie qu'il défend pour piéger sous des tonnes
de terre la troupe de gobelinoïdes qu'il avait attirée au bas de l'escalier et
condamner du même coup l'accès à la salle du portail.
Alors que la situation
prend ce tour désespéré à Bryn Shander, les héros arrivent enfin en vue du
palanquin d'Akar Kessel, entouré de sa garde prétorienne de champions orcs.
L'énorme silhouette engoncée dans son armure noire contemple les ravages de son
armée avec un ricanement satisfait. Leur résolution armée par le dégoût que
cette scène leur évoque, les héros et leur escorte sont prêts à passer à
l'attaque. Finnlay commence par se saisir de la baguette de l'hiver de Talis
avec laquelle il invoque une terrible tempête de grêle qui aveugle les orcs et
bouscule suffisamment les ogres pour que le palanquin vacille. Akar Kessel est
ainsi délogé de son trône sans ménagement. À peine a-t-il retrouvé son
équilibre que Tengrim surgit du blizzard pour le cribler de violents coups de
haches. L’armure de glace noire ne s'en trouve même pas égratignée mais
la puissance de Jotunbane est telle que le géant est renversé sur son
postérieur. Ildur en profite pour littéralement sauter à la gorge du
mort-vivant et réduire sa face en pulpe putréfiée à grands coups de poignards.
Les orcs n'ont pas le loisir de porter secours à leur maître car les barbares
et les mercenaires sont déjà sur eux, accompagnés d'une meute de loups que
Finnlay a fait apparaître. Seuls les ogres les plus proches peuvent tenter de
s'interposer en faisant tournoyer leurs grands gourdins ferrés de glace noire.
Ildur est cueilli de plein fouet par un de leurs coups qui l'envoie rouler sur
le sol où un autre impact tombe suffisamment prêt pour lui envoyer une giclée
de terre dans les yeux.
Akar Kessel se relève en
repoussant Tengrim du plat de sa gigantesque épée de glace noire. Un rire
gargouillant secoue encore sa mâchoire à moitié arrachée alors qu'il
percute le ranger toujours aveuglé d'un coup aussi maladroit que puissant. Ildur
est projeté à plusieurs mètres et retombe lourdement dans la boue glacée,
inconscient. Déséquilibré par le poids démesuré de sa lame, Akar Kessel est
incapable de parer l'attaque suivante du nain et Jotunbane s'enfonce
profondément dans son crâne, pulvérisant la magie nécromantique qui animait le
corps de Gundar qui s’effondre avec fracas aux pieds de Tengrim. Le spectacle de leur
maître vaincu jette les quelques ogres survivants dans un effroi irrésistible
et ils s'enfuient dans la nuit avant d'être fauchés eux aussi par le nain et sa
terrible hache.
A Bryn Shander aussi la
défaite d'Akar Kessel a des conséquences désastreuses pour son armée. La magie
qui soutenait les orcs s'évanouit soudain et la contre-attaque du Zhentarim
fait enfin les ravages attendus dans leurs rangs. Sans la force de leur
maître pour les guider, le moral des orcs s'effondre et ils ne tardent pas à
battre en retraite dans un désordre indescriptible.
Finnlay se précipite au
chevet d'Ildur qu'il ramène à la conscience avec sa magie curative. Le ranger
rouvre les yeux juste à temps pour voir Tengrim finir de décapiter le corps
sans vie du géant. Ce qui reste de sa tête roule sur le sol et comme son seul œil
restant se couvre d'un voile opaque, l'horrible voix d'Akar Kessel s’élève dans
les airs et leur lance une dernière invective avant de se perdre dans le
vent :
"Si vous croyez que détruire cette carcasse suffira à me vaincre,
c'est que vous êtes encore plus bêtes que je ne le pensais! Je reviendrai et la
prochaine fois personne ne pourra m'arrêter!"
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