Avec
Balak Charon Taâl dit le Crinti, Le demi-drow que la lumière du soleil incommode
Tengrim Copperplate, Le nain qui sait parler aux paladins
Finnlay Galindan, Le druide qui joue avec les artefacts
Frère Démétrius Salazar, Le pèlerin d'Ilmater à la voix métallique
Finnlay Galindan, Le druide qui joue avec les artefacts
et pour sa première apparition
Frère Démétrius Salazar, Le pèlerin d'Ilmater à la voix métallique
Les nuages se referment sur Skyreach Castle et l'impressionnante forteresse volante disparaît dans la nuit, abandonnant les aventuriers en rase campagne quelque part entre Scornubel et Elturel. Il leur faut presque une heure pour rejoindre la route qui rejoint les deux cités, mais il est heureusement aisé de se guider dans l'obscurité grâce au phare du Compagnon, l'incroyable second soleil qu'Amaunathor a accroché dans le ciel au-dessus de la capitale de l'Elturgard pour en chasser les armées vampiriques qui avaient conquis la ville il y a près d'un siècle. Depuis ce jour la lumière divine inonde les rues de jour comme de nuit, protégeant les serviteurs du bien de sa glorieuse radiance. A l'idée d'être ainsi privé du répit de la nuit, le Crinti plisse déjà les yeux d'inconfort.
Alors que les héros hissent enfin sur la route le chariot richement ouvragé que Thullen a retrouvé dans la collection de jouets démesurés de son enfance pour qu'ils puissent y charger le linceul du pauvre Felgolos, une troupe de cavaliers les repère et se porte à leur rencontre. Les paladins lourdement armurés qui composent la patrouille arborent les symboles sacrés de plusieurs dieux bienveillants tels que Tyr, le dieu de la justice, Lathandre, le seigneur de l'aube, et surtout Torm, le dieu du courage et de la loyauté. En revanche, tous portent le même tabard décoré du double soleil, symbole de l'ordre des compagnons qui fait régner la loi et la justice sur tout le territoire de l'Elturgard, des modestes fermes de Triel jusqu'aux artères cosmopolites de Scornubel, en passant par les bibliothèques silencieuses de Berdusk et les tours de la cité libre d'Iriaebor. Le capitaine Emeryn Cadwy considère avec prudence le petit groupe des héros mais ne cache pas sa méfiance face à l'ascendance du Crinti. Il ignore vite les tentatives de l'adorateur de Waukeen pour l'amadouer et s'adresse plutôt au fier nain dont le regard franc lui inspire bien plus confiance. Tengrim lui explique sans détour la raison de leur présence ; ils luttent contre les menées des serviteurs de Tiamat dont leur prisonnier, Azbara Jos, est un allié important et ils viennent mettre en garde le bastion du bien que représente Elturel contre les manigances du culte du dragon qui semble avoir réussi à infiltrer la ville. Enfin, ils ont aussi la triste charge de ramener aux paladins de Bahamut l'un de leurs amis tombé au combat, un brave opposant à la tyrannie de Tiamat du nom de Felgolos. Sur ces dernières paroles, l'un des cavaliers soulève le suaire qui enveloppe le dragon et laisse échapper un cri de surprise en découvrant les écailles de cuivre maculées de sang qu'il dissimule. Le capitaine Cadwy prend dès lors l'affaire très au sérieux. Il ordonne à ses hommes de faire escorte aux héros pour que ceux-ci puissent aller répéter leurs avertissements au Grand Observateur Thavius Kreeg en personne. La route qu'ils suivent est étonnamment calme. Finnlay remarque que les traces de roues qu'y ont laissées les chariots sont bien peu nombreuses par rapport à l'intense trafic commercial que le Crinti s'attendait à trouver. Les paladins leur confirment que les marchands désertent la route depuis qu'ils y ont subi un certain nombre d'attaques de monstres et de brigands. Les rumeurs les plus folles parlent même de dragons et de troupes d'ogres et de hobgobelins qui seraient derrière ces exactions. Mais que ce soit le culte de Tiamat ou bien le Zhentarim qui se cache derrière ces troubles, la situation est suffisamment grave pour que l'Antre du Lion, le plus influent priakos de la région, exige la convocation d'un conseil pour réclamer le droit d'appeler en renfort des mercenaires pour suppléer les Compagnons qui semblent incapables de les protéger correctement.
Ils
parviennent dans la matinée aux portes d'Elturel. Au pied des hautes murailles
s'étend un immense dédale de tentes et de chariots où se mêlent les rares
caravanes qui osent encore s'aventurer jusque-là et les pavillons des
délégations venues participer au conseil convoqué par les marchands de
Scornubel. La plus impressionnante d'entre elle est celle de Baldur's Gate, les
Poings enflammés sont venus en force et ont établi face à la cité un
véritable camp retranché au-dessus duquel flotte l'étendard personnel du comte
Ulder Ravengard lui-même.
Au
moment de passer les portes de la ville, le capitaine Cadwy apparaît de plus en
plus mal à l'aise à l'idée d'amener un demi-drow jusqu'au pied de la cathédrale
où réside le Grand Observateur. Plutôt que de risquer de mettre ses associés
dans une position délicate, le Crinti décide de les quitter ici. Il les
recommande cependant à l'un de ses débiteurs, un pèlerin d'Ilmater du nom de
Frère Démétrius Salazar, qui saura bien mieux les guider dans les méandres de
la ville sainte que lui.
Les aventuriers pénètrent donc dans la ville sainte sous le
regard vigilant des Hellriders qui arpentent les murailles. Cet étrange surnom
de la garde d’Elturel se transmet depuis des générations en mémoire des braves
qui accompagnèrent l’Archange Zariel dans sa croisade contre les neufs enfers.
Les rues pavées qui montent entre les façades des temples et des monastères
respirent la sérénité et le calme. On y croise peu de monde, deux moines
érudits argumentent à voix basse un point de théologie sous une arche, un petit
groupe d’enfants rieurs suit le pas pressé de leur précepteur vers leur salle
de classe, un paladin de Torm salue amicalement ses compagnons.
Au sommet de la colline se dresse la cathédrale qui
hébergent le Grand Hall d’Elturgard. C’est derrière la deuxième enceinte qui
l’entoure que se trouve la petite chapelle où les aventuriers attendront leur
entrevue avec le Grand Observateur. Le capitaine Cadwy accepte d’aller faire
mander le Frère Salazar
à l’auberge des trois deniers où il a pris ses quartiers, tandis que ses hommes
conduiront Azbarara Jos vers les geôles qui l'attendent et que le corps de
Felgolos sera confié à l’Ordre de Platine selon les souhaits de Tengrim.
Au bout d'une heure d'attente sous la garde
discrète des Compagnons, le frère Salazar se présente enfin. Sa voix sonne
d'un écho métallique donné par le gorgeron de fer qui cache la partie
inférieure de son visage. L'homme semble affable malgré la sévérité propre aux
suivants d'Ilmater qui affleure dans son regard. A peine les présentations
faites, le capitaine Cadwy réapparaît pour les amener jusque dans le grand hall
où les attend Thavius Kreeg. La simple robe de lin du vieil homme est surmontée
d'une coiffe élaborée dont l'ogive est la marque de sa charge. Son écharpe
richement brodée d'or ne laisse pas non plus de doute sur l'importance du
personnage. Pourtant sa voix légèrement chevrotante et son regard doux sous ses
broussailleux sourcils blanchis par les années lui rendent la simplicité que
ses atours lui enlèvent. A ses côtés se tient un massif dragonborn aux écailles
argentées dont l'armure à la facture étrange est frappée du sceau de Bahamut.
De sa voix profonde où tremble l'inquiétude, il se présente comme Daardendrien
Medrash, Grand Maître de l'ordre
de Platine.
Le
récit des héros ne manque pas d'affoler les deux hauts dignitaires qui leur
confirment la véracité de l’implication de dragons dans les récentes
attaques. Mais quand Tengrim leur révèle la présence d'un traître parmi
les gardiens des coffres d'Elturgard, leur souffle se coupe et ils échangent un
regard paniqué avant de mettre un terme précoce à l'entrevue. Le capitaine
Cadwy se charge de raccompagner les aventuriers à l'extérieur tandis que le
Grand Observateur et le dragonborn se précipite vers les souterrains pour
vérifier que les espions du culte n'ont pas déjà réussi à y pénétrer pour mener
à bien leurs sinistres projets.
En
attendant que les autorités d'Elturel les recontactent, les héros décident de
retrouver Leosin Erlanthar, l'érudit d'Oghma qu'ils avaient secouru des
catacombes de Fireshear et dont la mission que les ménestrels lui ont confiée
devait le conduire dans la ville sainte pour y chercher le soutien d'un certain
Onthar Frume. Le Frère Salazar a entendu parler de cet homme, un prêtre
de Torm à la réputation controversée qui a ses habitudes à la taverne du cerf
argenté.
Le
modeste établissement, quoique loin d'être un bouge, fait cependant un peu
tâche au milieu des pensions de pèlerin et des chapelles qui l'entourent. Dès
la porte passée, une chaleureuse odeur de ragoût bien épicé vient vous
chatouiller les narines et le choc des pintes que l'on trinque s'y mêle aux
rires potaches des frères d'armes qui se chicanent.
Onthar
Frume s'y livre à une démonstration de bras de fer face à un lieutenant des Hellriders à la fine barbe poivre et sel qui grimace sous l'effort pendant que
le prêtre le nargue d'un sourire dégoulinant de bière sur sa flamboyante barbe
rousse. Chacun d'eux est entouré d'une bande de camarades qui se lancent des
paris plus ridicules les uns que les autres sur l'issue du concours.
Les
héros attendent patiemment que l'énorme bras de Frume s'abatte sur la table et
mette fin à l'embarras de son adversaire avant qu'il ne se vexe. Le prêtre
empoche la cagnotte des paris et la dépense immédiatement dans une tournée
générale sous les vivas de l'assistance.
Les
aventuriers se présente à lui comme des amis de Leosin et lui explique qu'ils
sont à sa recherche. Frume s'en étonne car il n'a pas vu le demi-elfe depuis
des années. Tengrim lui relate alors les circonstances qui nécessitent que les
amis de Dame Laeral Silverhand fasse appel à son aide. Le prêtre de Torm ne
fait dès lors pas mystère de son appartenance à l'Ordre du Gantelet, une
confrérie informelle de prêtres et de paladins dédiée à la lutte contre le mal au-dessus
de toute autre considération et n'hésitant pas à outrepasser les ordres des
différents clergés dont ses membres dépendent pour faire progresser leur cause.
C'est grâce à eux que les dragonborns de l'Ordre de Platine ont trouvé refuge à
Elturel après que leur île d'origine de Laerakond ait été renvoyée en Abeir par
la deuxième fracture.
Frume
connaît d'ailleurs Daardendrien Medrash personnellement et il accepte d'organiser une entrevue privée avec
lui pour les aventuriers. Il mènera aussi son enquête sur la raison de
l'absence de Leosin et partagera ses découvertes avec eux.
En
attendant que des nouvelles fraîches arrivent, les héros se joignent à Frère
Salazar dans la discrète auberge des trois deniers. Pendant que le nain et le
pèlerin échangent leurs impressions sur leurs rencontres de la journée, Finnlay
profite de ce moment de calme pour examiner le masque du dragon qu'il cache
toujours dans sa besace. Alors qu'il se concentre sur l'artefact aidé par la
magie de Salazar, l'objet s'éveille peu à peu et un mince filet de fumée âcre
commence à monter de ses naseaux. Tengrim sent aussitôt que quelque chose
d'anormal est en train de se passer et il arrache le masque des mains du druide
pour l'envoyer voler de l'autre côté de la pièce.
Finnlay
range le masque et ses camarades se lancent dans un débat sur le bien-fondé de
l'utilisation du masque à leurs propres fins. Tengrim s'y oppose farouchement
car il se méfie de l'influence qu'un objet aussi puissant peut avoir sur son
porteur. Salazar argumente du fait que contrôler ce masque pourrait leur
permettre de mieux comprendre les objectifs du culte du dragon et les aider à
contrecarrer leurs plans. Quant à Finnlay, son insatiable curiosité le pousse à
vouloir percer les secrets du masque.
Leurs
débats sont brutalement interrompus lorsque le volet de leur chambre est
fracassé par l'irruption d'une grotesque créature. Repliée sous ses ailes de
cuir maladroites, elle semble bossue tant elle est contrefaite, sa peau
squameuse est constellée d'écailles d'argent et de sa gueule dépasse de vilains
crocs jaunis. Avec un feulement rauque elle se jette à l'attaque toutes griffes
dehors tandis que des toits du temple d'en face, une quantité de ses congénères
se lancent dans le vide pour planer à suite et se joindre à la mêlée.
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