Une aventure de Donjons &
Dragons de niveau 10
Avec
Finnlay Galindan, Le druide qui
échafaude des plans d’évasion
Frère Démétrius Salazar, Le pèlerin à la voix tonnante
Tengrim Copperplate, Le nain supporte mal les atermoiements des politiciens
Ildur Main d’Airain, Le ranger a de la peine à oublier
le masque du dragon
Après quelques
hésitations, les héros décident de se rendre à l'invitation de Lord Krieger. Le
modeste hôtel particulier de l'ambassadeur est en fait un somptueux palais
caché au cœur de la ville. Son dédale de patios et de jardins occupe un pâté de
maison entier où s'affaire une armée de serviteurs zélés. Le richissime
marchand a fait dresser un fastueux festin à l'attention des héros où les mets
les plus rares et les vins les plus capiteux sont autant de marques de la
fortune de leur hôte. Peu impressionnés par cette débauche de vaisselle d'or et
de soieries précieuses, les héros subissent poliment les flatteries de Lord
Krieger entre lesquelles ils essaient de discerner ses véritables intentions.
Leurs exploits dans le Valbise sont parvenus jusqu'à lui et il veut savoir ce que
la présence de héros de leur trempe indique sur la sévérité de la menace qui
pèse sur la région. Il les invite à venir témoigner devant le conseil qui se
tiendra le lendemain, mais les aventuriers déclinent sa proposition en arguant
qu'ils n'ont pas à prendre parti dans une controverse qui ne les concerne pas ;
ils viendront assister aux débats mais ils ne prendront en aucun cas la parole.
Lord Krieger |
Les aventuriers
quittent le palais et montent vers la cathédrale où ils veulent retrouver Azbara
Jos pour l'interroger au sujet des créatures qui les ont attaqués la veille.
Mais les portes de la citadelle leur sont fermées car ils s'y présentent sans
aucune invitation officielle. Les compagnons qui surveillent l'entrée se
montrent inflexibles devant leurs supplications. Il faut toute la force de
conviction de Frère Salazar pour obtenir d'eux qu'ils fassent au moins prévenir
Maître Medrash que d'étranges hybrides draconiques rodent dans la ville et
qu'il est impératif qu'ils puissent conférer avec lui sur la meilleure façon de
les pourchasser.
Au soir, alors que la
tombée de la nuit est une fois encore annihilée par la présence rayonnante du
compagnon, un visiteur encapuchonné se glisse en rasant les murs jusqu'aux Trois
Deniers. Sa capeline dissimule difficilement sa haute stature et les héros
reconnaissent aussitôt le grand maître de l'Ordre de Platine. Sa visite doit
rester secrète mais il est venu en personne car le récit des événements de la
veille qu'ont fait les aventuriers le préoccupe au plus haut point. En effet,
la mention des écailles d'argent qui couvraient les draconiens lui semble une
impossible aberration, la simple idée qu'on ait pu ainsi abâtardir les enfants
de Bahamut relève pour lui du plus révoltant des sacrilèges. La théorie de
Finnlay selon laquelle les monstres seraient descendus des abords de la
cathédrale lui semble hautement improbable vu la concentration de fidèles des
dieux du bien qu’on y trouve. Lui-même a inspecté les moindres recoins des
cryptes à la recherche du traître dénoncé par Felgolos et il s'est assuré avec
le grand Observateur en personne que le contenu des coffres est intact. Il n'en
reste pas moins convaincu que quelque chose se trame effectivement autour
d'Elturel et que les héros sont les seuls à être au-dessus de tout soupçon
puisqu'ils ont été les premiers à dénoncer le complot. Medrash les fera rentrer
dans la citadelle mais il n'a pas l'autorité pour leur donner accès aux geôles.
S'ils veulent interroger Azbara Jos, il faudra donc le faire clandestinement.
Il leur propose d'agir dès le lendemain au sortir du grand conseil. Quand tous
les regards seront encore tournés vers les débats, ils auront plus de chance de
monter jusqu'à la cathédrale sans attirer l'attention. Le dragonborn
s'éclipsera juste avant eux pour arranger les formalités de leur entrée et un
de ses amis viendra les guider jusqu'à lui.
Quand les aventuriers
se présente devant l'immense salle du conseil le lendemain matin, ils sont
immédiatement accueillis par l'un des secrétaires de Lord Krieger qui souhaite
les accompagner aux places que l'ambassadeur leur a réservé à ses côtés.
L'homme devient livide lorsque les héros refusent tout net de le suivre et lui
annoncent qu'ils se contenteront de suivre les discussions depuis les gradins des
communs.
C'est donc parmi les
citoyens d'Elturel et les soldats des différentes escortes qui se pressent
autour du grand hall qu'ils écoutent Thavius Kreeg prendre la parole. Le vieil
homme ouvre les débats en rappelant avec une pointe de tristesse dans la voix
que si les marchands de Scornubel sont en droit d'exprimer leurs inquiétudes,
ils ne doivent pas pour autant oublier que le rempart de la foi les a toujours protégés
et que les Compagnons restent les plus dévoués des protecteurs qu'ils puissent
espérer.
C'est ensuite Alisha
Pashdeen, la porte-parole de l'Antre du Lion qui s'avance sur l'estrade.
Surmontant le malaise que les remontrances du Grand Observateur ont créé, elle
dénonce l'incompétence des paladins qui a conduit à l'arrêt complet des
échanges commerciaux le long de la Chiontar et réclame le droit de faire appel
aux mercenaires des poings enflammés pour rétablir l'ordre dans la région.
La salve
d'applaudissements qui ponctue la fin de sa tirade se calme lorsqu'on appelle
Garadesh Merandiol, le patriarche de l'église de Tyr à donner son point de vue.
Avec la sévérité coutumière des fidèles du dieu de la justice, il renouvelle sa
confiance aux compagnons et fustige l'ingratitude des marchands.
C'est enfin Lord
Krieger qui se lève au nom de la cité d'Iriaebor. Sa voix de stentor vibrante
d'émotion, il se lance dans une harangue en faveur du recrutement massif de
renforts quelle que soit la compagnie qui les fournisse, si les poings
enflammés ne font pas l'affaire alors le Zhentarim pourra surement déployer une
aide tout aussi prompte, comme ils l'ont fait au Valbise dont les sauveurs en
personne sont déjà arrivés pour affronter la menace, preuve s'il en est de la
gravité de celle-ci car ces vaillants héros sont sans nul doute venus ici
pour affronter rien de moins que des dragons comme ils l'ont déjà fait dans le
nord. D'ailleurs il serait juste de s'inspirer de leur exemple car, malgré leur
puissance, ils n'ont pas hésité à demander de l'aide, celle du Zhentarim en
l'occurrence, lorsqu'ils ont constaté l'ampleur du danger qui planait sur les
Dix-Cités. C'est de cette même admirable humilité dont devrait aujourd'hui
faire preuve le Grand Observateur en se laissant pas aveugler par un orgueil mal
placé et en admettant que les Compagnons, aussi vaillant soient-ils, ne peuvent
plus assurer seuls la sécurité de l'Elturgard.
Un tonnerre
d'applaudissements salue la démonstration de Lord Krieger qui partage le mérite
avec les héros qu'il désigne de la main alors qu'autour d'eux tous les quidams
se sont écartés pour les rendre bien visibles de tous au moment où
l'ambassadeur les a pris à témoin.
Le frère Salazar
avance alors d'un pas et d'une voix à la force surnaturelle brise net les
vivats. Tremblant d'une juste colère il contre un par un les arguments
fallacieux du politicien. Il affirme avec vigueur que la présence des héros à
Elturel n'a aucun rapport avec les débats du jour et qu'en aucun cas ils ne
sont légitimes pour faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre, cette
décision appartient uniquement au peuple de l'Elturgard et au Grand
Observateur. Quant à leur relation au Zhentarim, les insinuations de Lord
Krieger n'ont qu'un lointain rapport avec la réalité puisque la situation au
Valbise n'a rien de commun avec celle qui doit préoccuper le conseil
aujourd'hui.
Un grand silence
ponctué de murmures consternés accueille le discours de Salazar. Thavius Kreeg
appelle donc à conclure la session du jour sur ces entrefaites mais le duc Ulder Ravengard se lève pour répondre. Très calmement il explique que les Poings Enflammés sont bien là par intérêt et non par bonté d'âme, mais que l'intérêt de Baldur's Gate est le même que celui d'Elturel, rétablir la paix et la prospérité sur la route de commerce dont les deux villes dépendent autant.
Les aventuriers profitent de la confusion pour s'éclipser discrètement par l'arrière. Ils y retrouvent Onthar Frume que Daardendrien Medrash a chargé de les conduire par des chemins dérobés jusqu'à son étude où il les retrouvera.
Les aventuriers profitent de la confusion pour s'éclipser discrètement par l'arrière. Ils y retrouvent Onthar Frume que Daardendrien Medrash a chargé de les conduire par des chemins dérobés jusqu'à son étude où il les retrouvera.
Le temps presse. Le
grand maître de l'Ordre de Platine a usé de son autorité pour faire admettre
les héros dans l'enceinte de la cathédrale sous prétexte d'avoir un entretien
privé avec eux. Mais l'influence du dragonborn est limitée et ils ne disposent
que d'une demi-heure de tranquillité avant que des oreilles indiscrètes ne
viennent vérifier que les aventuriers sont bien là où ils sont censés être.
Onthar les amène
jusqu'à l'entrée des geôles par une série de couloirs déserts. Le frère Salazar
se charge de détourner l'attention de l'unique sentinelle tandis que les autres
se glissent en silence vers les cellules.
Ils y trouvent
Azbara Jos assis contre la pierre froide, la mine sombre et l'air las.
Il n'a aucune idée des
plans du culte dans la région car il n'a collaboré que sur le projet final de
dresser le temple de Tiamat pour y invoquer la reine des dragons. Il leur
confirme seulement que les trésors qui sont amassés par les pillages serviront
d'offrandes pour apaiser la déesse tandis que les gens qui disparaissent
alimenteront le délirant sacrifice nécessaire à l'accomplissement du rituel
d'invocation.
Alors qu'il tente
encore de les convaincre que la défaite de Szass Tam et la libération
de Thay valent bien ce prix sanglant, une voix familière interpelle
les héros depuis une autre cellule. Ils tournent la tête et découvrent le
visage de Leosin Erlanthar qui leur adresse un sourire contrit
de derrière ses barreaux.
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