dimanche 21 mars 2021

Les Révélations d’Alazub

 


Une aventure de Donjons & Dragons de niveau 11

 

Avec

 


Tengrim Copperplate, Le nain qui trébuche sur le Crinti

 

Kri Shanu, Le moine qui donne sa parole d’honneur

 

Balak Charon Taâl dit le Crinti, Le demi-drow dont l’âme est de plus en plus noire

 

Ildur Main d’Airain, Le ranger qui a une vilaine rougeur sur la joue

 

Faerdhallarlasar "Rka" Muulkennirrhialiandeth, le drakéide qui préférerait ne pas pactiser avec les diables

 

 

Les héros s’enfoncent dans le dédale chaotique des tunnels creusés par les griffes des démons autour de la citadelle. L’expérience est particulièrement déroutante pour Tengrim dont les sens innées de nain pour s’orienter dans les passages souterrains sont confrontés à l’absurdité totale du tracé des galeries qui s’égarent dans des détours sans queue ni tête qui finissent dans des culs-de-sac à l’opposé de la grande porte qu’ils sont censés mettre à jour.

En procédant par élimination, il parvient malgré tout à identifier deux chemins potentiels vers la base de la forteresse enfouie. Le premier exhale une insupportable odeur de charogne et les amène à un étrange conciliabule de cuisinier démoniaques à têtes de chèvre qui débattent du niveau de putréfaction correcte des cadavres nécessaire à la délectation de leur chef, un certain Trantolox. L’atmosphère de pourriture est si intense qu’elle fait apparaître des dartres sur la joue d’Ildur qui s’était approché en toute discrétion pour épier la scène. Le risque de la contagion fait hésiter les aventuriers sur la conduite à tenir. Ces tergiversations excèdent le Crinti qui est poussé vers ses penchants les plus noirs par l’influence néfaste de miasmes sanglants dans lesquels il patauge. Avec un commentaire particulièrement méprisant pour leur pusillanimité, il force la décision en s’engageant sans attendre sur le second chemin d’où leur parvient un réconfortant bourdonnement. A mesure qu’ils approchent, l’effet anesthésiant des vibrations s’amplifient. Celles-ci sont produites par le battement des ailes de trois chasmes, démons aux allures de mouches géantes, qui rampent au plafond d’une grotte au fond de laquelle est enchaîné un diable qui semble encore vivant malgré les horribles tortures qu’il a subies. 

Un Hezrou


L’entrée de la caverne est gardée par deux brutes aux allures batraciennes qui trompent leur ennui en pratiquant un jeu idiot qui consiste à lancer des lambeaux de charognes le plus fort possible vers la gueule de l’autre pour parvenir à lui faire mal avant qu’il ne gobe le projectile. Les héros leur tombent dessus avec une brutalité extrême. Le premier hezrou est jeté à terre par le déluge de coups de Kri. Il est encore roulé en boule au sol quand Tengrim vient mettre un terme définitif à ses pathétiques coassements en lui enfonçant Jotunbane dans le crâne. Le second est déjà criblé des flèches qu’Ildur a ajusté en suivant les consignes du Crinti et Kri lui plonge profondément sa lance dans les entrailles avant qu’il ne puisse le saisir de ses griffes. Les chasmes fondent sur les héros et ni les flèches du Crinti ni les flammes vertes de Rka ne suffisent à les repousser. Le premier démon plante son rostre démesuré dans le torse de Tengrim qui sent son énergie vitale être aspirée subitement. Les deux autres chasmes s’en prennent à Ildur qui se fait lui aussi transpercer et qui ne doit son salut qu’à une feinte du Crinti qui détourne l’attention du dernier assaillant avant qu’il ne puisse lui aussi se repaître de la vitalité du ranger. A l’issue de son esquive acrobatique, le demi-drow se relève non loin de Tengrim qui, encore chancelant après l’attaque qu’il a subi, trébuche sur son allié au lieu de lancer sa riposte. Heureusement Rka repousse le démon grâce à sa lame tonnante, ce qui permet à Kri de se joindre à la mêlée pour rééquilibrer les chances. 

Un Chasme


A nouveau le Crinti déploie toute sa ruse pour attirer un chasme en position défavorable. Il fait mine de se retrouver sans défense après sa collision avec le nain mais en essayant de le piquer le démon offre sans s’en apercevoir une ouverture béante à Ildur qui y plonge sans hésiter ses terribles coutelas. Ses deux comparses ne tardent pas à le rejoindre dans la mare d’ichor que laisse son cadavre après que Kri les ait étourdis pour laisser le soin à Tengrim et Rka de les achever.

Le fracas du combat s’est perdu dans les galeries sans attirer l’attention des démons habitués à vivre dans une perpétuelle violence. Les héros peuvent donc prendre le temps de s’intéresser au prisonnier que les chasmes maintenaient dans l’inconscience par leur vrombissement hypnotique. Le diable barbelé a été horriblement mutilé, ses épines lui ont été arrachées une à une pour ne laisser qu’un ravage de cratères sanguinolents sur son corps martyrisé. Il répond au nom d’Alazub et se présente comme le légat plénipotentiaire de Zariel qui commandait la légion chargée de surveiller la citadelle. Il leur promet des récompenses mirifiques s’ils le libèrent pour qu’il puisse aller prévenir sa maîtresse du désastre que ses troupes ont subi. La méfiance est de mise du côté des héros qui ne sont pas persuadés qu’appeler Zariel à la rescousse soit une si bonne idée. Mais Alazub parvient à les appâter avec la promesse de leur livrer le secret de l’emprisonnement de Tiamat en plus de leur révéler ce qu’il sait des démons qui cherchent à pénétrer dans la forteresse. Après une âpre négociation, la parole d’honneur de Kri est engagée sur un accord avec le diable. En échange de sa libération, il leur explique donc qu’un nalfeshnee du nom de Trantolox est à la tête des démons et qu’il est persuadé que s’emparer de l’épée de Zariel lui permettra d’assouvir son ambition de s’élever au rang de balor. Mais cet espoir est illusoire puisque seuls des mortels peuvent passer les portes de la citadelle. De plus son second, un démon d’ombre nommé Vitalan, le hait et s’acharne à lui mettre des bâtons dans les roues en guidant ses équipes d’excavations dans les recoins les plus absurdes du furoncle pour repousser l’échéance au plus loin possible. Alazub conseille aux héros de mettre ce temps à profit pour fuir avant que Trantolox ne s’empare d’eux. Quant au secret de Tiamat, il tient selon lui à un coup de génie d’Asmodée qui a réussit à la duper en l’enfermant dans un mariage qui lui cède la moitié de l’Avernus tout en la verrouillant par contrat dans la prison dorée de son nouveau domicile conjugal. Tiamat est indissociable de son domaine divin et celui-ci est fermement ancré autour de la porte de Dis, tout le poids des enfers pèse désormais sur elle et l’empêche de prendre son envol vers la liberté.

La Porte de Dis


Alazub a tenu sa part du marché et les héros tiennent eux aussi leur promesse en le laissant partir. il ne leur reste plus qu’à décider de leur prochain mouvement, en sachant que maintenant le temps est compté avant que des renforts diaboliques ne viennent reprendre le contrôle du Furoncle et remettre la citadelle sous clé.