lundi 27 mai 2019

Il faut sauver le soldat Mesra


Session Star Wars #28

Date : 21-May-2019

Avec :
Le Capitaine Hyabu, qui fait tout pour maintenir l’unité de son équipage
Meera, qui énonce un choix d’ordre moral
Cornell Quantarus, de plus en plus méfiant vis-à-vis de Suljo Warde
Nir Stone, qui a bien du mal à préciser ses sentiments envers Mersa
Aqualto Fudah (‘Alto’), qui transmet un sabre-laser à un padawan
Zayne Bentaroo, qui succombe à nouveau à la colère


Lieu(x) :
Colonie de Gandanta, secteur de Cato Neimoidia


Sur leur airspeeder, Hyabu, Meera et Alto sont dans une mauvaise posture, sous l’assaut aérien de plusieurs de ces « primates non-humains » (PNH, comme les a froidement désignés DD-13) agressifs, dont l’un a déjà entrepris de démonter un réacteur avec une arme énergétique. Alto fait vriller le véhicule pour déstabiliser la créature, mais le PNH est fermement arrimé de ses larges bras simiesques. Alors que Hyabu crie des messages appelant à la discussion sans violence, Meera fait montre de moins d’états d’âme, se dresse à travers le toit ouvert du cockpit et abat dans la foulée son adversaire. A quelques dizaines de mètres au-dessus des arbres, et toujours à l’écoute des émissions brouillées des comlinks de ses compagnons, Cornell a saisi que la situation nécessite une évacuation d’urgence et il enclenche l’ouverture du ponton d’accès à la soute, depuis laquelle Zayne scrute la couverture végétale balayée par le vent et la pluie de la tempête en cours. Puis, dans un mouvement inattendu, Zayne se lance en avant pour se réceptionner miraculeusement sur une large branche en contrebas. Se plaçant sur la trajectoire d’Alto, il imite enfin les PNH et se jette sur l’airspeeder en ouvrant son sabre-laser, déclenchant une vague de stupeur parmi la cinquantaine de PNH présents. Sentant que les créatures embusquées semblent avoir arrêté leur attaque, Alto entame un large cercle à vitesse réduite, alors que les PNH se lancent dans un appel binaire et rauque, tel un chant bestial rythmé par les coups portés sur les branches et troncs environnants. Un grondement soudain se fait entendre dans les profondeurs de la jungle, et la progression rapide d’une masse imposante est détectée par Meera, à nouveau penchée sur le senseur « portatif ». D’une voix ne souffrant aucune contestation, elle intime alors l’ordre à Alto de monter en flèche vers le Rokh avant que la « chose » en approche ne provoque une catastrophe irrémédiable.

Vue d'un véhicule NomNom sous tous les angles.

Trempés après la remontée à travers le feuillage et le rideau de pluie, l’équipage le matériel du speeder, et Nir entame l’analyse de la caméra récupérée dans le campement du Dr. Gaway. Etrangement, les enregistrements – collection de rush disparates – ne s’attachent guère à suivre les pas de Gaway, et certains se concentrent plutôt sur une mission menée discrètement par Mesra. Ainsi, un enregistrement montre la jeune femme analysant méthodiquement les restes d’un appareil impérial de petite taille apparemment crashé dans les environs il y a quelques mois, tâche interrompue par un appel de Gaway. Dans ce qui semble être le dernier passage filmé, des cris d’alerte et tirs de blaster sont suivis par l’attaque confuse du campement par des PNH. A la lisière du camp, un assaillant attrape une des lampes bordant les limites de la zone et semble associer divers éléments, avant de retourner cette arme improvisée vers le caméraman, soudainement terrassé par un tir énergétique improbable. Cette association incongrue de pièces technologiques mal appariées évoque assez franchement l’étrange lampe torche trouvée chez Gen Bungen quelques heures auparavant…

L’équipage se rassemble dans le salon du Capitaine pour débattre de la situation, révélant à quel point l’état d’opinion du groupe est éclaté depuis qu’il s’est mis sur la trace de Suljo Warde. Le Capitaine Hyabu pense qu’il est impératif de tenter de capturer un PNH, ne serait-ce que pour l’interroger, mais son injonction est écrasée par les discussions tournant autour de Suljo Warde. Pour Zayne, il apparaît évident que le vieux maître ou un de ses disciples est passé par ici, à en croire la réaction de stupeur des PNH à la vue de son sabre-laser. Pour Alto, la nature oppressante de la jungle semble confirmer cette hypothèse, mais c’est le côté obscur qui règne ici – un élément de plus à porter au discrédit de Suljo Warde ? – et cela ne l’incite pas vraiment à poursuivre cette piste. Poursuivant sur la ligne développée par Zayne, Nir trouve ces coïncidences à la fois étranges et attirantes, et pense qu’il faut chercher à en savoir plus. Déjà échaudée par les dernières manifestations du côté obscur de la Force au sein de l’équipage, Meera s’oppose à cette idée, même elle devine instinctivement une connexion potentielle entre Suljo Warde, le secteur de Moradan, la Reine Pirate – que Venlana Sipal avait présentée comme une menace ultime – et les activités du Pacha Yunkaï dans ce quadrant de la galaxie.

Un navire impérial non-identifié échoué sur Gandanta.

Quant à Cornell, il a de plus en plus de mal à comprendre pourquoi l’équipage devrait perdre des semaines à suivre les traces incertaines de ce qui apparaît de plus en plus comme un psychopathe sanguinaire, au lieu de répondre au plus vite à la demande de Mon Mothma concernant l’arme impériale secrète en cours de construction. Sauver la galaxie n’est-il pas un objectif bien plus urgent et valide dans les circonstances actuelles ? Pour Zayne, cela nécessite pour l’ensemble des membres de l’équipage sensibles à la Force d’apprendre à contrôler leurs pouvoirs et les risques associés. Mais Cornell a alors beau jeu de demander si Suljo Warde est vraiment un bon choix, considérant ses derniers « états de service »… Pour Zayne, retrouver les morceaux de l’Holocron contenant l’enseignement a priori atypique du maître reste un objectif qui servira celui de Cornell. Et même si la piste actuelle ne sert pas les intérêts directs et immédiats de Cornell ou Meera, Zayne en appelle à leur sens de l’entraide. Voilà qui fâche Meera, qui conseille au « petit homme » de ne plus chercher à deviner ce que sont ses intérêts, avant de tourner les talons vers le poste de commandement du Rokh.

Dans le salon du Capitaine du Rokh.

Dans le cockpit, le regard de Meera est immédiatement attiré par un signal d’alarme indiquant la présence d’objets collés sous le Rokh. Toujours en vol stationnaire quelques dizaines de mètres au-dessus de la canopée, le vaisseau a en effet été la cible de harpons magnétiques tirés des arbres, et des PNH audacieux sont en train de remonter les filins vers la coque du navire. Alertés, Hyabu, Nir, Alto et Zayne se dirigent rapidement vers la trappe d’accès ventrale, visiblement ciblée par les harpons. De son côté, Meera lance le Rokh dans un vol ascensionnel, arrachant les filins de leur base et laissant une dizaine de PNH accrochés sous la coque. Après avoir subi l’accélération soudaine du navire, les PNH reprennent toutefois leur progression, et chacun se place autour de la trappe d’accès. De son fusil de chasse, Hyabu entame l’élimination systématique des « parasites » accrochés sous son vaisseau, ce qui déclenche une réaction, les PNH activant les étranges jetpacks fixés à leur dos. Le sabre au poing, Zayne ne souhaite pas attendre passivement l’arrivée d’un assaillant, et la main en avant pour projeter un flux de Force, il parvient à dévier à distance la trajectoire du seul kamikaze à la trajectoire correcte. Ce dernier peut toutefois projeter une grenade sonique vers l’ouverture, étourdissant Nir et Alto au passage. Voyant sa « sœur » au sol, Zayne ne peut contrôler la colère qui monte en lui. Désormais sous l’influence de ses démons intérieurs, il saisit à la gorge le dernier assaillant se présentant à l’entrée de la soute et semble à deux doigts de le décapiter sans autre forme de procès, mais c’est un Hyabu agile qui saisit la besace d’Alto au sol et la projette sur le visage de Zayne. Les quelques instants de confusion qui suivent permettent à Nir et Cornell de maîtriser le PNH, et à Zayne de retrouver ses esprits, sous le regard intrigué d’une Alto encore confuse…

Le PNH a été enchaîné dans une des cages des soutes lorsque le Wookie Okam lui rend visite, de son pas nonchalant d’adolescent. Lui désignant le PNH d’un geste mou, Nir demande à Okam si la créature lui évoque quelque chose. Le silence éloquent qui suit rend Nir un peu honteux de sa question, tandis que Zayne ne peut soutenir le regard du prisonnier, comme pris de tardifs remords sur ce qui aurait pu se passer si Hyabu n’était pas intervenu. Hyabu tend un cigare allumé au prisonnier pour entamer l’interrogatoire, qui se révèle très fastidieux, le PNH montrant un niveau de langage très limité. Pourtant, au bout de quelques minutes, des premiers fragments de phrases cohérentes émergent du PNH – ou plutôt du NomNom, comme il se désigne lui-même. Le Capitaine apprend alors que l’objectif du commando était la prise du Rokh et l’élimination de son équipage, afin d’offrir la liberté spatiale au peuple des NomNom, « enfants mécontents de Chandritech ». L’évocation du grand conglomérat scientifique de Chandrila, piloté par le cousin du major Kalnor, fait soulever un sourcil à Alto, qui se demande à haute voix pourquoi la société est venue implanter un laboratoire capable de telles prouesses de génie génétique sur une colonie comme Gandanta. Les NomNom sont accompagnés par un humain nommé Doc Kristofferson, qui est semble-t-il malade – à la grande consternation de Nir, toujours pris d’une quinte de toux lorsqu’on aborde le sujet du « mal des confins ». Enfin, le prisonnier apprend au Capitaine que les NomNom sont menés par le plus fort d’entre eux, qu’ils désignent comme « le Sit ». Pour pouvoir l’approcher et lui parler, il faut être son ami, ce que l’on peut devenir en faisant offrande de cadeaux technologiques.

Alors que Meera entame le récit d’un détail découvert au cours de ses lectures sur l’ancienne religion Jedi, Nir l’interrompt sèchement, précisant que lorsqu’il s’agira de précisions d’ordre médical, elle sera la bienvenue pour en parler. Sans transition, Nir indique que la consonance de ce nom lui évoque de lointaines réminiscences de croquemitaines invoqués pour terrifier les petits padawans. Nir se souvient parfaitement de la mention, au cours de son entraînement au Temple de Coruscant, de ces maîtres Sith, Jedi antiques dévoyés sur le chemin du côté obscur de la Force. Toutefois, ces épouvantails n’existent plus depuis fort longtemps, et il est plus que douteux que l’un de ces NomNom ait pu suivre un enseignement lui permettant de porter ce titre… Toujours est-il que Hyabu est maintenant suffisamment intrigué pour demander à Cornell de rassembler des droïdes d’entretien et quelques ustensiles de cuisine obsolètes et de les charger à bord de l’airspeeder, dans la perspective d’une demande d’entrevue…

Les hordes de terribles chevaliers Sith d'antan...

Malheureusement, l’état de santé du prisonnier se dégrade à vue d’œil, et Piy se porte volontaire pour l’abattre si nécessaire. Toutefois, DD-13 rassure rapidement Nir : il ne s’agit pas du « mal des confins », mais plutôt d’un SMA, Syndrome de Mal d’Altitude. Après avoir effectué un impressionnant prélèvement de carottage au travers du thorax du NomNom, DD-13 indique qu’il suffira de redescendre au plus près du sol pour le sauver. Puis, commentant l’échantillon prélevé, DD-13 annonce que l’analyse cytologique indique que le sujet est âgé d’à peine quelques mois, affirmation dont Nir ne peut que constater l’incohérence. Remis sur pied, le NomNom peut enfin indiquer d’un langage clair et assuré la direction générale du laboratoire de Chandritech utilisé comme base par les NomNom, et Hyabu ordonne le départ de l’équipage et du prisonnier pour une prise de contact avec le Sit. Alors que chacun s’active avec son matériel, Alto se rapproche soudain de Nir et lui tend sans cérémonie son sabre-laser de padawan, indiquant seulement qu’il en aura peut-être besoin. Interdit, Nir ne sais que répondre à Alto, dont il a déjà pu constater les dons de préscience – qui sait ce qu’elle a pu ressentir lors de sa méditation matinale ?

Alto transmet son sabre de Padawan à Nir Stone.

L’équipage quitte enfin le Rokh et redescend cette fois-ci au complet vers la jungle et la masse métallique détectée au senseur sous la couverture des arbres. Très rapidement, le petit véhicule est arrêté dans sa progression par un enchevêtrement de branches de plus en plus dense, et Hyabu arrête sa course sur une énorme branche d’un des géants poussant ici. Après avoir libéré le prisonnier et remis les cadeaux à destination du Sit, l’équipage entame une longue attente. Ici, l’atmosphère oppressante déjà ressentie par Alto se révèle plus lourde encore, et seul le Toydarien Hyabu semble immunisé contre ses effets. Dans la semi-pénombre, les bruits sourds tendent les nerfs de chacun, alors que du slime blanchâtre s’écoule le long des troncs parcourus par des insectes aux dimensions titanesques invitant à une prudence continue.

Après une heure, un appel se fait entendre et un humain accroché à un NomNom se présente auprès du groupe. Barbe courte et lunettes rondes sur le visage – comme sur la vidéo visionnée dans le bunker impérial saccagé – le dénommé Kristofferson explique avoir reçu la visite de « 823 », qui lui a expliqué où l’équipage se trouvait. Le Sit n’étant pas capable de tenir une discussion cohérente, il était inutile de vouloir le rencontrer. Questionné par Hyabu et Cornell sur ce qui le pousse à rester dans cette jungle hostile, Kristofferson se montre toutefois assez fermé, refusant d’expliquer ses motivations. Il livre toutefois des bribes d’informations sur les NomNom et leur capacité d’apprentissage hors normes, confirmant les observations de l’équipage sur l’évolution hyper-accélérée du niveau de langage de « 823 » au cours de son séjour sur le Rokh. Malheureusement, il ne peut pas aider l’équipage à retrouver la trace de ses « amis » perdus, Suljo Warde et Anthé Katova, n’ayant jamais entendu ces noms. Il semble toutefois avoir marqué une imperceptible pause à l’évocation du nom d’Anthé Katova...

Lorsque le nom de RikRekshik est avancé, l’attitude de Kristofferson change du tout au tout, et il indique qu’il sera bel et bien payé, mais qu’il ne sait ni quand ni de quelle provenance. Il invoque la puissance démesurée des alliés et employeurs engagés dans l’affaire les concernant, et assène que l’équipage ne devrait pas se montrer aussi insistant à ce sujet. Suivant son instinct, Cornell demande alors comment faire comprendre à RikRekshik si les choses venaient à mal tourner sur ce projet. Kristofferson jure qu’il contrôle bien les choses jusqu’à présent, mais qu’un message faisant le point sur la situation est en effet une bonne idée. Après quelques secondes de réflexion, Kristofferson se lance alors dans l’enregistrement d’une suite désordonnée de phrases anodines, suivie d’une succession de chiffres – message codé dont la signification échappe totalement au groupe – et remet l’enregistrement à Cornell. Quant aux prisonniers impériaux, ce n’est pas l’affaire de l’équipage, qui doit de toute façon bien comprendre que Mesra ne s’en sortira pas vivante. Sur cette dernière affirmation, Kristofferson, remonte sur son porteur NomNom et invite l’équipage à revenir au plus vite vers RikRekshik, avant de disparaître dans la touffeur végétale.

L’espace d’un instant, le groupe est effectivement tenté de revenir vers le Chevin et lui faire révéler les tenants de toute cette affaire trouble. Mais Meera, contre toute attente, décrit le dilemme moral face auquel l’équipage se trouve : sauver Mesra et Gaway, ou les abandonner en vivant avec ce souvenir pour fort longtemps. Revenu à son attitude altruiste qui le caractérise tant, Zayne soutient avec ardeur cet objectif très honorable, malgré les réticences d’Alto, qui n’a jamais porté les impériaux dans son cœur, tandis que Cornell est farouchement contre une telle entreprise. Nir, visiblement troublé, ne sait dans quel camp se ranger, et ne peut que bafouiller lorsque la jeune Alto lui demande s’il tient véritablement à sa conquête d’un soir. « Qui ne dit mot consent », et c’est une Alto renfrognée se range alors à l’avis de Zayne. Voyant qu’une franche majorité de l’équipage se rallie à l’idée d’une opération de sauvetage, le Capitaine Hyabu acquiesce, y voyant également une opportunité pour récupérer du matériel précieux. Accablé, Cornell ne peut que suivre la troupe qui entame une descente en rappel le long d’un énorme tronc, puis progresse discrètement dans l’épaisse jungle, dans une atmosphère lourde et irrespirable.

Dans l'oppressante jungle corrompue.

Avec l’aide du senseur porté sur les épaules de Meera, le groupe se dirige vers l’entrée du complexe souterrain, et bientôt apparaît une porte blindée entrouverte. Derrière, un hangar abandonné révèle un large puit ceinturé par un escalier en colimaçon. Le long de l’escalier, l’équipage découvre une multitude de cellules vides – numérotées au-delà de 1000 – et atteint enfin un ancien centre de recherche dévasté. Les zones d’armurerie ont été contentieusement pillés, à la grande consternation de Hyabu, et quelques cadavres anciens sont découverts dans des recoins. Un ascenseur encore en état de marche et un escalier de service amènent tous deux vers un laboratoire dévasté, aux grandes parois de plexiglass. Derrière les murs transparents, l’équipage découvre une collection de cuves remplies d’un liquide verdâtre, et contenant ce qui ressemble à des humains – a priori morts – à différents stade d’évolution vers l’état de NomNom. Equipé de la caméra trouvée sur le site du camp de base de Gaway, Nir se lance dans un enregistrement vidéo du site, avec la vague idée de l’utiliser au cas où comme preuve de la disparition du Docteur Gaway et de son équipe.

Dans un bureau attenant, au nom du Professeur Makox, le groupe découvre deux photographies qui attirent son attention. La première montre l’ensemble de l’équipe du centre de recherche Chandritech, rassemblée autour de la Prof. Makox. On y distingue une demi-douzaine de chercheurs et plusieurs techniciens de laboratoire – dont Doc. Kristofferson qui semble donc avoir usurpé son titre de docteur… Au côté de l’équipe, deux NomNom posent, tels des animaux de compagnie. La seconde image a déjà été vue par Meera dans le bureau de Dame Brionelle : il s’agit de la photographie de la promotion de jeunes recrues sur laquelle coexistent donc Makox et Chad Quantarus, le fils de Cornell. Une hypothèse germe dans l’esprit fertile de la Chiss. Il lui semble de plus en plus probable que les membres de ce groupe ont été sélectionnés par l’amiral Thrawn pour être placés à la tête de projets de pointe et secrets. Reste à savoir si ces projets sont menés de manière officielle ou non… Quant à Cornell, il ne peut que constater d’un air dépité que son fils a suivi une voie qui n’est pas la sienne, et il se détourne vers une console informatique encore en état de marche. Il y découvre une collection de dossiers contenant une masse considérable de données qu’il serait impossible d’analyser sur place. Meera décide donc d’utiliser le matériel de slicer du regretté Kaer Wade pour aspirer l’ensemble des documents, mais à peine a-t-elle lancé le processus qu’une alerte se fait entendre sur la console de contrôle située au centre du laboratoire.

Dans l'intrigant laboratoire de Chandritech.

Des caméras révèlent la situation en haut du complexe, où un groupe d’une vingtaine de NomNom fait son entrée, escortant Kristofferson qui tient nerveusement en joue Gaway. De plus, un NomNom porte sur son épaule le corps inconscient de Mesra, dont l’état de santé ne peut pas encore être précisé. L’odorat apparemment hyper-sensible des NomNom semble toutefois repérer la présence des intrus, et leur comportement devient particulièrement agité lors de leur descente vers le centre de recherche. Alto remonte rapidement par l’escalier pour espionner les agissements des maîtres légitimes du lieu, et elle constate qu’un NomNom prépare une droïde flottant pour l’envoyer en éclaireur. Alto fait immédiatement demi-tour et prévient l’équipage de se préparer à un assaut en règle, et chacun se barricade comme il peut, alors que Meera surveille nerveusement la lente progression de son travail en cours… Voilà l’équipage du Capitaine Hyabu pris dans une souricière bien délicate.

jeudi 16 mai 2019

Tempête sur la jungle



Session Star Wars #27

Date : 13-May-2019

Avec :
Le Capitaine Hyabu, qui prend langue avec les locaux
Meera, habile à analyser de vieilles images
Aqualto Fudah (‘Alto’), sensible aux variations dans la Force

Lieu(x) :
Colonie de Gandanta, dans le secteur de Cato Neimoidia


Les maigres informations données par RikRekshik laissent l’équipage du Rokh sur sa faim. Profitant du court trajet de retour vers la capitale-colonie, le Capitaine Hyabu interroge le navordinateur du vaisseau. De sa voix sensuelle, la machine indique malheureusement qu’il n’y a aucun secteur ou planète enregistré sous le nom de Moradan (ou approchant) dans la base de données. Intriguée, Meera sonde sa mémoire, car ce nom lui évoque toutefois quelque chose. Se plongeant dans un ouvrage consacré aux anciennes voies de commerce, elle finit par dénicher une information : Moradan correspond à une section éloignée de l’ancienne route hyperspatiale dite « des Cinq Voiles », à la limite de l’espace sauvage. Cette route aujourd’hui délaissée était encore utilisée durant la Guerre Noire, et desservait une myriade d’exploitations minières non-affiliées, au-delà de Bespin. Ces indications rendent toutefois l’équipage dubitatif, car la zone concernée doit rassembler une multitude de secteurs plus ou moins inhabités qu’il sera fastidieux d’explorer un à un…


Aux abords de la capitale-colonie de Gandanta. 

Du cockpit du Rokh, HyabuMeera et Alto constatent à l’atterrissage qu’une grande activité règne autour du tarmac. Quelques petits navires antiques fonctionnant au reclon font escale pour faire le plein, la production de ce gaz représentant une activité importante de la colonie. De plus, une longue file d’attente serpente devant le centre de soins ré-ouvert par l’équipe du Docteur Gaway, charriant son lot d’enfants hurlants et de xénos adultes accablés par la perspective de perdre leur temps pour une piqûre. Délaissant cette scène, le groupe décide de se poser à la Cantina, Hyabu souhaitant souder les clients sur leurs connaissances de la colonie avec l’aide de Redo.

Avachi sur un jukebox, un xéno d’apparence éléphantesque et équipé d’un respirateur antique lance un nouveau titre puis se dirige nonchalamment vers la table du Capitaine en saluant Redo. Intrigué par la présence d’étrangers – chose relativement rare sur cette planète – le dénommé Makshik s’interroge sur ce qui amène le Capitaine Hyabu et son équipage dans ce sol inhospitalier. Il ne peut malheureusement pas apporter une quelconque aide au projet des « Chasses surprises » du Capitaine, étant plutôt un fermier qu’un chasseur. Producteur de barres nourricières ‘proté’ et ‘lipé’, Makshik explique que la planète est en fait recouverte de petites exploitations artisanales de ce type – environ 40.000 d’après lui. Peut-être que le Capitaine aura plus de chances dans l’hémisphère sud, qui est réputé pour être plus « agité », entre la présence de révoltés et de primates agressifs. Il ne peut hélas pas en dire beaucoup plus, car les nouvelles circulent mal ici. Lorsque Hyabu lui révèle qu’un croiseur impérial impose toujours un verrou planétaire, Makshik le remercie vivement (« la nouvelle la plus intéressante de ces dernières années ! »), la poussière atmosphérique l’empêchant de voir de ses propres yeux ce qu’il en est. En échange, Hyabu lui demande plus d’informations sur RikRekshik, et Makshik se révèle être une précieuse source. Ainsi, RikRekshik a divorcé il y a des années de cela de son épouse, une certaine Gen Bungen, qui opère toujours sur la colonie. Etant Neimoidienne, Makshik ne comprends pas ce que le Chevin a bien pu lui trouver, mais toujours est-il qu’elle a bien réussi son coup, ayant récupéré une grande exploitation de reclon à l’issue du divorce. Contrairement au Chevin, elle semble plutôt sensible aux questions sociales, étant affiliée à un syndicat de défense des droits des ouvriers. Sa raffinerie se situe quelque part dans la ceinture planétaire de jungle.


L'Ortolan Makshik.

Quant aux coordonnées exactes du site… Il se trouve comme par hasard que Makshik est actuellement dans l'embarras. Il a désespérément besoin d’argent (1200C) pour sortir d’une mauvaise passe. Hyabu s’étrangle devant la somme demandée, proposant plutôt ses services pour résoudre les désagréments de Makshik. Une discussion s’engage au sujet d’un stock de 2.8 tonnes de proté/lipé, pour lequel Hyabu montre un intérêt certain. Coupant cours à cette discussion sans fin, Meera annonce en déposant 200C sur la table (« A prendre de suite ou à laisser ») qu’elle n’ira pas plus loin pour les coordonnées de la raffinerie de Gen Bungen. Tout en continuant à disserter sur les vertus de ses barres alimentaires, Makhik gribouille des chiffres sur un morceau de papier, puis empoche la somme. L’équipage prend alors congé et quitte la Cantina, pour constater le départ inopiné de Gaway et d’une escorte (Mesra, un cameraman, un infirmier, une dizaine de stormtroopers) à bord de leur vieille canonnière atmosphérique. Perplexe, le groupe investit la tente médicale servant de cantine à la mission impériale. Un jeune infirmer range les reliefs d’un repas pris visiblement à la hâte et accueille amicalement le Capitaine et sa suite. Acceptant volontiers un des petits cigares épicés de Hyabu, l’infirmer explique que le Docteur Gaway pense avoir identifié la zone où se trouve le « patient zéro » de l’épidémie, une avancée majeure qui pourrait aider à résoudre la crise sanitaire en cours. Séduit par la présence d’Alto et Meera, il va même jusqu’à extirper une collection de bouteilles de whisky dont le contenu finit invariablement dans des verres, alors que Hyabu continue de l’interroger sur ses motivations personnelles ou encore sur les qualités professionnelles de Gaway. Chaperonnant la jeune padawan, Meera sert abondamment Alto, lui indiquant qu’elle regrette de ne pas avoir déjà pu prendre le temps d’un tête-à-tête de ce type avec elle.

Il faut malheureusement prendre congé, le devoir attend l’équipage. Après avoir délicatement dérobé quelques bouteilles supplémentaires, le groupe met le Rokh sur la piste du navire de Gaway, au cas où… Qui sait si sa trace pourrait amener vers des activités impériales secrètes qui pourraient se monnayer auprès d’un groupe rebelle ? Le Rokh tourne le dos à une massive tempête de sable qui se dirige sur la capitale-colonie et suit le signal de la canonnière, qui a pris la route de la zone humide qui ceinture la mer intérieure de Gandanta. Penchés sur les senseurs dans une attitude complice, Alto et Hyabu repèrent précisément l’endroit où Gaway a fait poser son vaisseau, sans doute pour y établir son camp de base. Une fois les coordonnées enregistrées, Hyabu détourne le Rokh vers la raffinerie de Gen Bungen. Le trajet les amène au-dessus d’une jungle dense, d’où émerge subitement une nuée de véhicules mono-roues au sein desquels sont lovés des sortes de petits Wookies – sans doute les créatures décrites jusqu’à maintenant comme « primates agressifs » – et équipés de masques et de bouteilles d’oxygène. Lourdement armés, les véhicules se déplacent en meute et se cachent sous la canopée après avoir lâché vers le Rokh quelques salves de leurs armes à percussion et autres roquettes artisanales. Hyabu réplique en larguant des déchets du haut du Rokh…


La canonnière impériale empruntée par Gaway.

Poursuivant sa route, le Rokh rentre petit à petit dans une pluie épaisse, alors qu’un haut plateau émerge de la jungle. La zone semble totalement couverte par une installation industrielle antique, dominée par une gigantesque tour de terraformation d’un kilomètre de haut crachant encore de l’oxygène à haut dose. Toutefois, la majeure partie du site semble abandonnée et seule une petite zone montre encore une activité, autour de ce qui semble être une raffinerie de gaz. Près du bâtiment, un transport corrélien YT-1300 modifié pour le transport de gaz est stationné sur un tarmac improvisé, et le Rokh se pose sans encombre à ses côtés. A la descente du vaisseau, Hyabu, Meera et Alto sont saisis par la lourde atmosphère tropicale du lieu. Leurs dispositifs respiratoires leur permettent d’échapper à la haute concentration d’oxygène, qui pourrait à la longue brûler leurs poumons. Une grande et belle Neimoidienne d’une soixantaine d’années s’avance sous la pluie tiède, un long fusil en bandoulière, et fait signe au groupe de la rejoindre sous un porche décrépit. Elle brandit un sigle impérial, preuve de son autorisation d’exploitation, mais Hyabu la rassure vite sur la nature de son équipage et la raison du symbole de l’Empire sur le Rokh. Un peu plus détendue, la Neimoidienne se présente comme Gen Bungen, la directrice de la raffinerie, et invite le groupe à la suivre à l’intérieur pour discuter à l’abri de la fureur des éléments, le tonnerre venant ponctuer son offre.

Le hangar dans lequel le groupe pénètre est envahi de droïdes de combat neimoidiens recyclés en ouvriers et peints de diverses couleurs, tous au travail autour d’une chaîne de raffinement du reclon. Au fond du hangar, un grand bureau et un logement de fonction en surplomb permettent à Gen Bungen de rester à toute heure au plus près de son équipe. De la poche de Hyabu émerge une bouteille de whisky impérial, et Gen Bungen commence la rencontre en déclarant savoir que le Capitaine et son groupe ont déjà rendu visite à son ex-mari RikRekshik, qu’elle présente comme un menteur invétéré. Hyabu confirme que son groupe souhaitait obtenir des informations sur Suljo Warde. Gen Bungen perce alors Alto de son regard, indiquant que cela doit tout particulièrement l’intéresser… Gen Bungen est légèrement sensible à la Force, et elle peut détecter les individus montrant comme elle des prédispositions dans ce domaine. Elle n’est toutefois pas très douée, et si Suljo Warde a bien essayé de lui dispenser un apprentissage, il a rapidement abandonné tout effort dans cette direction. Questionnée sur l’implication de Suljo Warde dans le massacre de Cato Neimoidia, Gen Bungen confirme qu’il en a bien été l’exécutant, raison pour laquelle il avait été convoqué par le tribunal du Temple Jedi, mais l’ordre d’élimination systématique des tenants de la vieille religion déclenchée peu après l’a, d’une certaine façon, sauvé. Toutefois, Suljo Warde lui a exprimé à de nombreuses reprises ses profonds remords sur cette action, indiquant même l’avoir fait « contre son gré » …


La Neimoidienne Gen Bungen.

Quant à RikRekshik, il a surtout vu dans Warde une façon de s’enrichir, profitant de ses dons pour faire fructifier ses activités minières. Caché sur Gandanta pour échapper à la traque des Jedi, Suljo Warde a rendu bien des services à RikRekshik, qui est également devenu son fournisseur de drogue, la fameuse ERPs mentionnée dans le récit du Chevin. Cette ancienne drogue de synthèse a fait les beaux jours du trafic dans la route commerciale des Cinq Voiles, avant qu’elle ne soit petit à petit délaissée. Toujours est-il que Suljo Warde a tout de même eu quelques belles années sur Gandanta, entouré de plusieurs apprentis et de celle qui aura été l’amour de sa vie, la Twi’lek Anthé Katova. Sur Domé et Guelf Marcolf, Gen Bungen ne peut rien dire, les ayant à peine croisés. Contrairement à RikRekshik, Gen Bungen pense que les sentiments de la Twy’lek à l’égard de Suljo Warde étaient sincères, mais qu’elle a fini par fuir un amant étouffant par son autoritarisme et ses crises de colère sans doute liés à ses remords et à son addiction. Délaissé, Warde a littéralement sombré dans l’ERPs et sous la dépendance de RikRekshik, qui n’avait donc pas un si beau rôle dans l’affaire.

Il y a dix ans, Suljo Warde a quitté Gandanta pour rejoindre un pirate de l’espace, un certain Ram Ravel. Charismatique et idéaliste, le pirate au visage constamment masqué a convaincu le vieux maître Jedi de la justesse de ses combats et l’a convaincu de l’accompagner pour l’aider dans la révolte en cours le long de la route de Moradan, matée dans le sang par les troupes impériales. Avec l’aide des restes du syndicat de Tenloss, organisation active dans le domaine du transport spatial – et servant de couverture à tous les contrebandiers de la route – il serait peut-être possible de trouver quelques pistes à remonter. Questionnée par Meera, Gen Bungen ne peut pas dire grand-chose sur Ram Ravel, si ce n’est qu’il s’agissait d’un humanoïde ayant des besoins conséquents de reclon pour pouvoir alimenter son vieux croiseur de classe Venator récupéré sur les vestiges de l’Ancienne République. Un pirate, un croiseur Venator… ces indications font tiquer Alto et Meera, qui échangent un regard de connivence en échangeant à voix basse quelques mots au sujet de ce que pourrait être l’identité réelle de la Reine Pirate.

Alto veut en savoir plus sur les capacités de prescience de Suljo Warde et sur ce que sont devenus les éléments de son Holocron, dont la description évoque effectivement quelque chose à Gen Bungen, mais elle ne sait pas ce que cet objet est devenu. Puis, essuyant discrètement une goutte de sang coulant de son nez, Gen Bungen se lève en s’excusant, immédiatement imitée par Alto qui a déjà anticipée sa perte de conscience. Meera fait immédiatement appel à un droïde pour ouvrir la salle médicale de l’usine et procéder à un examen d’urgence de la Neimoidienne. Comme attendu, l’examen révèle une rupture d’anévrisme. Emplie d’anxiété à l’idée d’avoir à nouveau conduit une innocente à la mort avec ses questions, Alto assiste impuissante à l’intervention médicale pilotée par Meera, assistée d’un droïde médical. Hyabu ne peut que réconforter la jeune padawan avec son empathie coutumière, pendant que Meera procède à l’opération de sauvetage. Après de longues minutes semblant interminables, Meera peut indiquer d’un hochement de la tête à ses compagnons que leur hôte a pu être sauvée ! Toujours inconsciente, Gen Bungen est enfin transférée dans sa chambre pour y prendre du repos. A son chevet, les trois compagnons peuvent à loisir apprécier le contenu de la chambre, évoquant le luxe d’un passé désormais révolu.

Flottant au-dessus d’un buffet, un objet oblong et grisâtre attire l’attention de Meera. Dès qu’elle y pose sa main, la structure s’ouvre et projette des dizaines d’images holographiques parmi lesquelles il est possible de papillonner, tel un livre virtuel. L’appareil contient bien entendu une myriade de photographies avec des inconnus, des installations minières, des vaisseaux divers, des droïdes – autant d’éléments que Meera évacue rapidement. Meera isole enfin une image intéressante : un chevalier Jedi aux longs cheveux bruns encadre avec un vague sourire deux jeunes Neimoidiens de moins de 20 ans. Comme attendu, l’une est Gen Bungen, par contre c’est avec surprise qu’ils découvrent que le second est Ido, le vieux fonctionnaire de Cato Neimoidia… Quelques années plus tard, c’est une image de Gen Bungen appuyée nonchalamment sur RikRekshik, un sourire frondeur aux lèvres. La vue a été prise par Suljo Warde, dont on voit le reflet dans un objet du décor, reflet qui révèle la silhouette prématurément vieillie et fatiguée du Jedi.

Prise au jeu, Meera continue de passer en revue les images se succédant dans l’appareil. Le point d’orgue de la série de clichés correspond à un repas datant d’une quinzaine d’années environ et visiblement organisé chez RikRekshik. On y reconnait aisément le décor d’époque, la fausse oasis d’intérieur, le mobilier. Attablé à gauche sur la photographie, le Chevin est entouré de plusieurs femmes en tenues légères, dont l’une évoque la vieille femme qui avait accueilli le groupe à l’entrée du silo-dôme n°42. Assise non loin sur la droite, Gen Bungen jette un regard irrité à ce qui ne sera bientôt plus son mari. Puis vient Suljo Warde, particulièrement amaigri. Il tient contre lui une Twi’lek de grande beauté – vraisemblablement Anthé Katova. Tenant Katova par le bras, et pris sur le vif d’un éclat de rire, un jeune homme blond de 15 ou 16 ans retient l’attention d’Alto, soudainement statufiée, la respiration coupée. Sous les regards intrigués de ses compagnon, Alto révèle qu’il s’agit pour sûr d’un des deux Jedi obscurs ayant assassiné Guelf Marcolf et désormais sur leur trace… Tous sur la photographie semblent captivés par un orateur qu’on ne peut distinguer. Meera se lance dans une analyse poussée du cliché et finit par trouver dans la pupille sombre d’Anthé Katova le reflet d’un humanoïde masqué, lancé dans un discours passionné et pouvant correspondre à la description de Ram Ravel. Ainsi, tout ce petit monde semblait bien se connaître depuis fort longtemps déjà. Hyabu théorise que Gen Bungen pouvait tout à fait fournir de manière récurrente du reclon au pirate.


Anthé Katova et Suljo Warde il y a 15 ans.

Les images ultérieures n’apportent rien de plus, comme si cette scène – cette Cène ? – représentait l’acmé de la relation entre les différents protagonistes. Aucun cliché ne fait apparaître Domé ou Guelf Marcolf, confirmant en creux le fait que Gen Bungen ne les connaissait guère. Ce sont finalement des photographies de droïdes embarqués dans des situations burlesques que Gen Bungen a ensuite accumulées dans son appareil. Toujours assoupie, la Neimoidienne ne semble pas apte à sortir de son coma avant au moins une semaine. Alto pose ses mains délicatement sur les tempes de celle qui fut un temps l’apprentie de Suljo Warde et scanne les flux de Force environnants. Gen Bungen est effectivement légèrement sensible à la Force, et Alto est convaincue que cela a dû la sauver. Aucune autre perturbation n’est notable autour d’elle – mais les dons d’Alto semblent bien dérisoires pour détecter une perturbation dont elle ne cerne pas elle-même les contours. Dans le silence imposé par la concentration d’Alto, Meera parcoure les bibelots disposés dans la pièce, et repère un élément faisant tâche. Il s’agit d’une sorte de lampe torche montée de bric et de broc, comme résultant de l’assemblage maladroit de divers éléments épars. Contrairement à ce que tous croient un instant, il s’agit bel et bien d’une lampe torche projetant de la lumière – et rien d’autre. Toutefois, son aspect intrigue particulièrement la Chiss, qui prend sur elle « d’emprunter » l’objet pour procéder à un examen approfondi dès que possible.

Ce ne sera cependant pas pour tout de suite. Un appel urgent en provenance de la capitale-colonie fait revenir le groupe à bord du Rokh. Enveloppé par l’orage, l’appareil semble couvert d’électricité statique, et la communication se révèle particulièrement difficile. Entre deux grésillements, Hyabu parvient à saisir que le contact est coupé avec l’équipée du Docteur Gaway, et ce depuis plusieurs heures. Plus étonnant, le transpondeur de la canonnière n’émet également plus. Le responsable impérial au bout du fil demande à Hyabu de récupérer quelques soldats dans un avant-poste impérial fortifié, dont il transmet les coordonnées. Les hommes ont été prévenus, et assisteront l’équipage du Rokh dans son inspection du camp de base du scientifique. Après avoir raccroché, Hyabu déclare qu’il s’agit d’une bonne occasion pour vérifier que Gaway et son équipe ont bel et bien été éliminés, libérant de fait le Rokh et son équipage de manière officielle. C’est donc avec volontarisme que le Capitaine met le cap sur le bunker impérial pour y récupérer quelques bras supplémentaires.

L’orage est toujours aussi intense lorsque le Rokh se positionne à l’aplomb du bunker impérial, qui ne répond pas aux appels. Il faut toutefois admettre que tous les moyens de communications sont saturés par l’électricité ambiante, et décision est prise de descendre voir ce qu’il en est. Décidément plein d’énergie aujourd’hui, Hyabu, Alto et Meera laissent le Rokh à leurs compagnons et investissent un speeder pour accoster le bunker. Cela se révèle particulièrement pénible, le Capitaine ayant bien du mal à trouver une surface stable pour y poser l’engin. Dès la descente au sol, le groupe se retrouve dans un liquide boueux jusqu’aux genoux et doit batailler avec de hautes herbes rendant fastidieuse toute progression vers la porte de l’avant-poste, qui a ouvertement été enfoncée. Sur le qui-vive, chacun sort son arme en scrutant les environs, camouflés par l’épais rideau de pluie. Sur le chemin menant au bunker, les hautes herbes écrasées révèlent de profondes traces de roues, évocatrices des appareils aperçus plus tôt aux mains des « primates ». En se dirigeant vers l’entrée, Hyabu se frotte les mains en pensant au matériel impérial abandonné qu’il sera possible de récupérer dans le bunker, mais Alto l’arrête immédiatement, faisant signe vers les respirateurs – on ne sait jamais, avec ce « mal des confins » qui rôde…


Sous la canopée de la jungle de Gandanta.

Alto se positionne un temps pour surveiller l’extérieur, mais Meera annonce d’une voix tendue qu’elle se sentira plus à l’aise si le groupe ne se sépare pas. A vrai dire, aucun bruit suspect ne se fait entendre à l’intérieur, et il est probable que les assaillants sont désormais bien loin. Dans le bunker, à l’agencement étrangement familier depuis leur assaut sur Kashyyk, la pénombre règne. Les éclairages d’urgence dispensent une vague lueur rougeâtre, révélant des corps démembrés dans divers recoins. Un stormtrooper gît au sol, la cage thoracique littéralement arrachée. D’après Meera, sa mort remonte à moins de deux heures. Dans les quartiers d’habitation, un homme inconscient au teint grisâtre est sous monitoring médical, sa respiration difficile et son pouls irrégulier indiquant une fin imminente. Sans doute atteint du « mal des Confins », et mis à l’écart, il n’a pas été touché par les assaillants, et Alto invite à faire de même… C’est le carnage dans le mess, les soldats ayant tout autant été pris à l’improviste et n’ayant eu guère de temps pour s’équiper. Tout le matériel militaire a disparu, et c’est d’un air renfrogné que Hyabu doit se rabattre sur un peu de vaisselle impériale à ramener sur le Rokh. A la manœuvre dans le centre de contrôle, Meera identifie une caméra inactive, mais celle-ci ne correspond qu’à un local de stockage énergétique situé à l’extérieur et qui, après inspection visuelle, est semble-t-il intact. D’après le décompte effectué, deux ou trois hommes ont dû être emmenés par les assaillants. Meera peut confirmer l’identité de ces derniers en visionnant les enregistrements vidéo disponibles dans le centre de contrôle du bunker. On y voit un homme énervé portant de grosses lunettes rondes de protection et un « déguisement » disparate, constitué en partie d’éléments d’armure impériale, gesticuler devant le bunker. Sautant sur le côté, il est bientôt rattrapé par un bélier métallique porté par ces étranges mono-roues. En quelques secondes, la porte est défoncée, et l’homme s’engouffre alors dans le passage, suivi par un groupe de primates tout autant énervés. Alto et Hyabu préfèrent détourner le regard des scènes suivantes, regroupant le maigre butin du Capitaine sur le speeder…

Sur le Rokh, l’équipage est rassuré par le retour du groupe, après une absence qui a semblé une éternité. Hyabu constate rapidement qu’il est impossible de passer de nouvelles communications avec la capitale-colonie au milieu de la tempête en cours. De plus, chacun se demande si le Capitaine ne vient pas d’introduire le « mal des Confins » à bord avec sa nouvelle vaisselle, rapidement confiée aux bons soins du stérilisateur industriel de bord. Tout à son idée d’obtenir un blanc-seing officiel pour pouvoir quitter sans encombre la surface de Gandanta, le Capitaine Hyabu prend la décision de pousser vers le camp de base de Gaway, en suivant les coordonnées relevées plus tôt par Alto. Il faut moins d’une heure pour arriver sur place, et le camp est totalement camouflé sous la canopée. Remontant dans le speeder, Hyabu, Alto et Meera entament une descente sous la couverture des arbres, dérangeant diverses créatures sauvages, et atteignent facilement une zone de terrain sec occupée par le campement impérial. Alors que Meera débarque le senseur portatif, Hyabu et Alto parcourent le campement et constatent qu’il a été l’épicentre d’un combat récent, au cours duquel les troupes impériales ont été à nouveau balayées. Le cameraman a été tué et Alto récupère sa caméra avant de remonter, mal à l’aise, dans le speeder. Récupérant quelques éléments d’armure de stormtrooper, Hyabu ne distingue aucune trace de la canonnière (sans doute stationnée hors de la jungle, vue sa taille), ni de Gaway, Mesra ou de l’infirmier – comme si on avait pris soin d’épargner toute personne avec des compétences médicales.


Dans la jungle "obscure"...

Le sentiment d’oppression qui a saisi Alto dans cette jungle accroît de minute en minute. Cet environnement ne lui semble pas normal, comme si une souillure ancienne avait corrompu le lieu. Ne sachant pas comment interpréter ce signal, mais voulant contrôler le stress montant en elle, Alto ferme son esprit et rentre dans une courte méditation, indiquant à ses compagnons qu’il vaudrait mieux évacuer au plus vite. Hyabu charge le matériel récupéré à bord du speeder, pendant que Meera met en marche le senseur portatif. Plusieurs signaux stationnaires apparaissent sur l’écran, puis se mettent simultanément en mouvement, comme répondant à un ordre discret. En courant, Meera empoigne l’appareil et le projette à bord du speeder au moment où Alto entame une remontée vrombissante, tandis que Meera et Hyabu surveillent les mouvements au sol. Un choc sourd se fait soudain entendre, révélant un « primate » accroché au propulseur du speeder et se lançant dans son démontage systématique à coup de masse. Quelques mètres au-dessus de lui, ses compagnons sont également en train de fondre sur le véhicule, qui n’a pas encore pu s’extirper de la couverture sylvestre…

mercredi 15 mai 2019

Un taxi pour Gandanta



Session Star Wars #26

Date : 06-May-2019

Avec :
Le Capitaine Hyabu, toujours à son aise pour présider une réception
Meera, qui joue avec la couleur de ses yeux
Cornell Quantarus, qui abrège efficacement les contrôles dérangeants
Nir Stone, qui se révèle un séducteur hors pair
Aqualto Fudah (‘Alto’), sur les traces de ses frères perdus

Lieu(x) :
Cato Neimoidia
Colonie de Gandanta


C’est une période de troubles et la peur règne au Sénat Impérial.

Les représentants des systèmes encore fidèles aux idéaux de la Vieille République tentent par des moyens pacifiques et diplomatiques de préserver les derniers vestiges démocratiques du Sénat. La sénatrice Mon Mothma, accusée de corruption par le parti de l’Empereur, a demandé au groupe de contrebandiers du téméraire capitaine Hyabu de lui apporter la preuve de l’existence d’une arme mystérieuse que l’Empire construit en secret. Elle espère ainsi provoquer un vote de défiance envers l’empereur Palpatine et mettre un terme à la Dictature votée il y a maintenant 25 ans.

Aux confins de l’Empire, Gracchus le Hutt verse une prime faramineuse aux chasseurs de prime qu’il avait engagé pour récupérer la base de données que se disputent le Capitaine Hyabu et sa bande, l’implacable Soleil Noir, la vile Confédération du Commerce, l’énigmatique Consortium de Zaal, la sombre Reine Pirate et… une bande hétéroclite de rebelles que le Rokh a croisé sur Teufel. A quel commanditaire Gracchus a-t-il lui-même promis cet objet si convoité ?

Dans un système reculé du Noyau, nos héros remontent la piste de Suljo Warde. Celui-ci, d’un lointain passé, semble les y aider. Mais qui est-il vraiment ? Le maître jedi tant recherché ou le boucher sanguinaire qu’on leur a décrit sur Cato Neimoidia.



Tandis que Hyabu, Alto et Meera mènent leur enquête sur les activités de RikRekshik, Cornell et Nir s’occupent en écumant les tables de jeu de Cato Neimoidia. Au détour d’une de ces tables, les deux comparses font la rencontre d’une certaine Mallamée, responsable locale du Bureau Impérial pour la Colonisation. Accro au jeu, cette dernière apprécie leur compagnie, au point d’y laisser une certaine somme. Alertés par leurs compagnons de la nécessité de trouver une porte d’entrée vers Gandanta, Nir et Cornell voient dans cette dette de jeu un levier potentiel. Sondant Mallamée sur une façon de s’entendre entre gens de bonne compagnie, ils reçoivent une proposition d’ordre commercial, le Bureau ayant besoin pour une mission ponctuelle d’un équipage pour amener un groupe impérial vers la planète colonie. De sa position, Mallamée pourrait ainsi les aider à faire fleurir leur activité en shuntant le processus de sélection du prestataire... Comme Nir et Cornell commencent à s’en douter, il s’agit de convoyer la mission du docteur Gaway et son escorte télévisée, opportunité inespérée pour accéder à la surface de la petite planète sans devoir se lancer dans une complexe tentative d’infiltration auprès du Mouvement pour l’Aide aux Réfugiés...

Se félicitant du bon sort de son groupe, le Capitaine Hyabu a loué un grand hangar déserté pour regrouper son équipage et préparer cette nouvelle mission de couverture, qui semble la plus pratique à tout le monde. Quelques caisses et tonneaux esseulés décorent a minima le lieu, permettant d’y amasser le ravitaillement en cours de livraison. Autour d’une table de billard analogique « à l’ancienne », l’équipage disserte sur ce qui l’attend. A vrai dire, Nir semble particulièrement soucieux de l’épidémie du « mal des confins », pathologie aux causes mal définies. Globalement, chacun admet qu’il faudra faire profil bas, et Meera confirme qu’elle camouflera ses compétences médicales en ne posant pas de questions précises sur cette maladie. Pour une fois alignés sur la stratégie à suivre, Meera et Cornell s’échangent des compliments de bon aloi, avant d’être interrompus par une suggestion d’Alto. Impressionnée par le message surgi du passé, cette dernière se demande si l’équipe ne devrait pas se scinder en deux lorsqu’il faudra rencontrer RikRekshik, histoire d’assurer ses arrières lorsque la trahison annoncée aura lieu… Meera acquiesce à cette idée, mais Cornell pense au contraire qu’il faudra que le groupe reste soudé pour faire face en bloc à toute éventualité.

Reste à convaincre leurs futurs employeurs que l’équipage du Rokh est le plus apte à réaliser cette mission. Bientôt, des troupes impériales se présentent à l’entrepôt, menés par le lieutenant Rothman, un homme d’une cinquantaine d’années à la mise stricte. D’un air toutefois affable, Rothman procède avec Hyabu à une inspection rapide du lieu, avant d’inviter son second (Cornell) à participer à une inspection du Rokh pendant qu’il discutera divers points d’ordre administratif avec le Capitaine. Escorté par un sergent et quelques soldats, Cornell quitte donc le hangar, lançant quelques regards appuyés à ses compagnons. Dans un coin, camouflée par quelques caisses empilées, Meera a bien cerné que la présence non déclarée de quelques « invités » à bord du Rokh (Mexnean, le jeune fils du Wookie Istara ou encore les deux chasseurs de prime du Kang Rang Power) pourrait poser problème, et elle contacte immédiatement Piy pour que leur existence se fasse la plus discrète possible. Quelques minutes plus tard, le petit groupe atteint le Rokh et y est accueilli par un Piy particulièrement amical. Cornell prend la direction de la visite, insistant pesamment sur un certain nombre d’aménagements sans grand intérêt – notamment l’aquarium géant ou les cages prévues pour les homme-singes agressifs de Gandanta. Lorsque le transpondeur est analysé, Cornell précise que le vaisseau est une acquisition récente pour expliquer le peu de données de vol disponibles, puis il finit par influencer l’esprit du sergent avec la Force, abrégeant une inspection dont la direction générale était potentiellement sur la corde raide. Sur le chemin du retour, Cornell échange quelques mots avec le sergent au sujet du « mal des confins », et ce dernier finit par admettre que cette « peste » peut s’avérer redoutable, 40 cadavres ayant même été récemment retrouvés dans un avant-poste impérial de Gandanta.

Le spatioport de Gandanta, tel que présenté dans un panneau publicitaire (et assez loin de la réalité).

Dans le hangar, le Capitaine Hyabu engage une discussion avec le lieutenant Rothman sur le niveau de rémunération des prestations impériales, dont les tarifs sont fixés le Bureau de Régulation Commerciale, laissant peu de marge de manœuvre à une quelconque négociation. Alors que Hyabu présente l’équipement du Rokh comme un avantage pour la présente mission, Rothman admet avoir en effet entendu parler des « Chasses surprises » du Capitaine. Les cages pourront ainsi peut-être permettre de ramener des échantillons des primates agressifs dans le cadre de la campagne d’étude sur la situation à Gandanta. Reste le point de l’équipe télévisée : tous les détails seront à préciser avec le capitaine Mesra, l’assistante du Docteur Gaway. Il apparaît toutefois que seuls les humains à bord pourront occuper des fonctions « officielles » à l’écran, et Nir fera un Capitaine tout à fait convenable. Intransigeant, Hyabu précise que cela doit passer par un accord sur le droit à l’image de son équipage. Tout cela sera à négocier avec Mesra, avant toute facturation auprès du Bureau Républicain de la Propagande… Le retour de Cornell et de son escorte met fin à l’entrevue, qui semble avoir satisfait Rothman. Le lieutenant propose au Capitaine Hyabu de diner ensemble le soir même à bord du Rokh, en compagnie du Docteur Gaway et de son assistante, afin de régler les derniers détails du transport de la vingtaine de personnes et de leur cargaison.

Regagnant le vaisseau, chacun s’active à la préparation de la réception. Il faut récurer le mess de réception, mettre en place la vaisselle d’apparat du Capitaine et préparer un repas digne de ce nom, mais réaliste quant au statut financier actuel de l’équipage. S’activant en cuisine, Cornell se lance donc dans la préparation d’un plat bourratif et particulièrement épicé, permettant de camoufler la pauvreté des ingrédients choisis. Puis chacun revêt ses plus beaux atours, Meera poussant la coquetterie jusqu’à utiliser des lentilles de contact pour changer sa couleur d’yeux – ou la camoufler – pour l’accorder au mieux avec sa superbe robe de Chandrila. Puis, peu à l’aise avec l’idée d’un Rokh scruté sous ses moindres détails par des caméras intrusives, elle s’en va modifier le brouilleur portatif pour perturber les enregistrements vidéo à bord du vaisseau.

A l’heure dite, le lieutenant Rothman, le capitaine-docteur Gaway et le capitaine Mesra se présentent à l’entrée de la coursive d’embarquement, avec sous le bras une bouteille rare de vin du Noyau, que Hyabu ne peut qu’accepter avec emphase. Assurant avec Cornell une partie du service à table, et suivant en cela les indications du Capitaine, Alto remplit abondamment les verres des invités et les esprits se relaxent rapidement. Rothman porte même un toast « à la diversité et à l’Empereur », la seconde partie étant reprise plus mollement autour de la table. Passée la surprise des épices abondantes du plat principal, les langues se délient et le sujet de l’équipe télévisée est lancé. Mesra précise très vite son intention axée entièrement sur une approche de « storytelling », mettant en scène l’équipage dans son activité quotidienne, sous la direction de ses plus présentables membres. Elle a d’ailleurs noté qu’un équipement du Rokh doit perturber son équipement d’enregistrement, et Rothman insiste pour qu’un technicien impérial intervienne à bord le lendemain matin pour régler ce souci avant le départ… Passé ce petit aparté, Hyabu exprime sa réticence à exposer ainsi son équipage, au-delà du problème de droit à l’image. L’hypothèse d’utiliser Zayne est d’ailleurs immédiatement écartée par Hyabu, sous le prétexte qu’il serait irrémédiablement bègue. Cornell demande quant à lui un droit à l’oubli, suscitant immédiatement un vif intérêt de la part de Mesra : un ancien taulard, voilà qui serait très excitant ! Après un raclement de gorge, Rothman indique toutefois que Cornell ne pourrait facilement apparaître à l’écran. Chacun comprend que sa couleur de peau le rend relativement incompatible avec les activités de propagande impériale…

Il ne reste donc que Nir sur la liste… et ce dernier se montre toujours aussi nerveux au sujet du « mal des confins ». Profitant de la présence à table d’un éminent spécialiste, Nir questionne donc à tout va sur les symptômes. D’un air grave, Gaway confirme la gravité de la maladie, qui peut dans ses formes les plus grave induire une nécrose interne globale en 12 jours chez l’adulte, et ce sur tout être vivant humanoïde. Heureusement, la maladie ne se propage que par contact et il est donc relativement facile de s’en protéger. Cette mission est donc d’une extrême importance, c’est de son point de vue une véritable œuvre de bienfaisance prioritaire qui sera menée, même si Cornell fait remarquer que la nécessité de passer par un sous-traitant de convoyage ne semble pas compatible avec un caractère extrêmement prioritaire... Resservant constamment de l’alcool, Alto papillonne d’un invité à l’autre, alors qu’une discussion ouverte s’engage sur les qualités de la nouvelle génération impériale arrivant aux commandes, faite de jeunes gens plus ouverts, plus éthiques, moins focalisés sur des motivations spécistes – un nouvel espoir pour la Galaxie, en quelque sorte.

La fin du repas approchant, Meera s’en va préparer un café de Chandracant, dont l’odeur vient déjà charmer les papilles des convives. En grand connaisseur, Rothman se révèle capable d’en deviner la provenance exacte. Nir a, quant à lui, engagé une discussion plus légère avec Mesra. Une main sur le bras de son assistance, Gaway tente de s’immiscer dans la discussion, un sourire crispé sur les lèvres. A sa déconvenue, il doit toutefois faire face à une rebuffade discrète de la part de Mesra, qui semble déjà tout apprécier de Nir, de sa conversation agréable jusqu’à son physique avenant. Se levant, Rothman indique quant à lui devoir rejoindre ses quartiers pour y prendre un repos avant les préparatifs du départ de demain matin. Tout en remettant sa veste d’aplomb, il questionne Nir sur sa présence passée à l’Académie Impériale, mais Cornell noie le poisson en commentant à foison des anecdotes concernant les innombrables fois où Nir a été confondu avec un chanteur à succès ou un pilote réputé. Puis, avant de passer le seuil, Rothman demande l’air de rien au Capitaine Hyabu si c’était la première fois que le Rokh faisait le trajet entre Chandracant et Cato Neimoidia, ce que confirme Hyabu, tout à la description de sa tournée de préparation pour les « Chasses surprises »… Accompagnant courtoisement Rothman à l’extérieur du Rokh, Cornell se présente alors comme un informateur, et l’intérêt du lieutenant lui fait comprendre que Rothman est sans doute un membre du Bureau du Renseignement Impérial – renforçant les soupçons sur ce qui se cache derrière son masque affable.

Le Capitaine Mesra.

La vieille table de billard a été placée en évidence dans un mess reconverti en salon de détente. Nir, Mesra et Gaway se lancent dans une partie dont l’enjeu est plus subtil qu’il n’en paraît. Face au charme de Nir et de son maniement habile de la queue, Mesra n’a plus d’yeux que pour lui. C’est un Gaway accablé qui doit de plus subir une véritable leçon de jeu, Nir faisant preuve d’une grande maîtrise technique sur le tapis vert. Admettant sa défaite, il ne peut que battre en retraite, subissant une dernière humiliation lorsqu’il propose sans succès à Mesra de quitter le Rokh en sa compagnie. Cette dernière lui rétorque qu’elle préfère profiter de la fin de soirée sur place. Le pont se vide peu à peu, l’équipage finalisant quelques préparations pour le lendemain. Désormais seuls autour du billard, Nir et Mesra peuvent discrètement s’éclipser vers la cabine du padawan pour se lancer dans d’autres activités ludiques. Sur l’oreiller, l’assistante de Gaway se montrera convaincante sur la pertinence de sa mission, merveilleuse démonstration des bons côtés de « l’Etat », avant de finalement rejoindre tardivement ses quartiers en ville.

Le lendemain matin, après une bonne nuit de repos, c’est frais et dispo que l’équipage se lève, n’ayant pas eu à subir outre-mesure les « assauts alcoolisés » d’Alto. L’ensemble de l’équipe à embarquer attend sagement sur le tarmac, menée par un Gaway éreinté par sa gueule de bois et de méchante humeur. La source du « problème de brouillage » est rapidement identifiée sous la supervision de Meera – qui a encore changé la couleur de ses lentilles de contact – tandis que la cargaison de la mission humanitaire – dont des unités mini-usines à vaccins – est chargée dans les soutes du Rokh. Une quinzaine de stormtroopers escortent Gaway et Mesra, cette dernière dirigeant avec efficacité la demi-douzaine de techniciens de l’équipe télévisée déjà à l’œuvre pour des prises de vue de repérage. Très vite, l’autorisation de quitter Cato Neimoidia est donnée, Gaway souhaitant se rendre au plus vite dans la ville-colonie principale de Gandanta pour y trouver des guides et préparer l’établissement prévu pour quelques semaines en zone avancée. Il ressort de son discours que Rothman souhaitait temporiser ce départ du fait de l’enquête en cours sur l’équipage, et qu’il a dû brusquer les choses pour ne pas perdre plus de temps. Écoutant d’une oreille distraite le docteur Gaway annoncer que le lieutenant Rothman rejoindra le groupe sur Gandanta ultérieurement, Hyabu observe des techniciens fixer le sigle impérial sur la coque du Rokh, qui se retrouve également affublé d’un numéro de navire officiel…

Escorté par 4 chasseurs TIE, le Rokh entame enfin son trajet à vitesse sublumique vers Gandanta. Au bout d’une petite journée, la planète se laisse scruter en détail par l’équipage, qui découvre une planète effectivement en cours de terraformation. Certaines zones sont toujours sous dôme, d’autres sont clairement inhabitées, une épaisse jungle équatoriale contrastant avec de vastes étendues inhospitalières, balayées par des vents violents et irrespirables. Gaway enregistre dans le système du Rokh la série de codes impériaux permettant de passer le verrou établi par un croiseur impérial en orbite, et donne l’ordre de descendre à travers l’atmosphère chargée en poussières rouges vers l’ancienne capitale-colonie. A l’image de la taille modeste du site, l’astroport se révèle minuscule, bordé par l’ancien bureau local d’étude des xénos reconverti en représentation impériale. Déjà encombrante dans le poste de pilotage, Mesra veut absolument filmer les allers et venues de l’équipage sur le tarmac, à la descente du Rokh ou encore au déchargement des caisses. Mais l’équipage ignore ses injonctions et reste focalisé sur les coordonnées des concessions minières de RikRekshik, situées dans une région à environ 5-6 heures de speeder ou à peine une heure de vaisseau. A la recherche de renseignements, l’équipage au complet se dirige alors vers la Cantina locale, et Nir ne peut qu’essuyer de loin les remontrances de son amante d’un soir.

La colonie de Gandanta en cours de terraformation.

La Cantina locale s’apparente à la fois à un bar, un garage ou une épicerie, et elle est principalement fréquentée par des xéno non-Neimoidiens. S’approchant du bar, Hyabu entame la discussion avec le patron, le questionnant sur la faune locale, l’existence de chasses organisées ou encore sur un Chevin qui pourrait avoir des renseignements sur ce type d’activités… Les vagues réponses récupérées se révèlent bien décevantes, mais le groupe est vite abordé par un client qui a entendu les propos du Capitaine. Cet humanoïde au faciès reptilien répond au nom de Redo, et il semble prêt à tout pour vendre des poteries locales, servir de guide ou devenir aide cuisinier à bord du Rokh – bref, tout ce qui pourrait le sortir de cet enfer tout en empochant une petite obole. Par son entremise, Cornell parvient d’ailleurs à embaucher trois locaux pour décharger la cargaison du Rokh sous les caméras envahissantes de Mesra et son équipe. Puis Redo confirme l’existence d’un « Lord Rekshik », grand propriétaire minier, dont le dernier fait d’armes a consisté à faire abattre la moitié de ses ouvriers au cours d’un mouvement de grève… Il décrit le Chevin comme un personnage au caractère difficile, détestant parler argent, dénigrant les droïdes et peu connu pour une quelconque sympathie envers l’Empire. Il loge à l’écart de la ville-colonie, dans la savane, au silo n°42, et Redo peut y amener l’équipage.

Après avoir prévenu Gaway, Hyabu dirige le Rokh vers le silo n°42, protégé sous un mini-dôme. A l’entrée, Cornell reste particulièrement évasif sur la raison de cette visite inopinée, évoquant une vague opportunité de business. L’équipage peut alors pénétrer à l’intérieur du complexe, accueilli par une femme au charme fané et vêtue à l’ancienne. Tous sont invités à patienter dans un large patio occupé par une oasis d’intérieur factice. De larges sièges en rotin, accompagnée de leurs dessertes, occupent le centre de la pièce, le tout baignant dans une lumière artificielle. Les légers remous de la cascade en circuit fermé couvrent à peine une musique d’ambiance roborative. Tout l’ambiance respire un certain mauvais goût suranné. Précédé par l’odeur capiteuse de son parfum, le massif Chevin apparaît enfin par un passage émergeant d’entre de fausses lianes. Portant une robe bleu-nuit brodée de motifs géométriques, il semble comme porter les attributs travestis des Jedis. En silence, RikRekshik s’étend sur une large banquette, tandis que la femme âgée sert des entremets à l’équipage, puis dispose un large plat de biscuit devant son maître, qui y plonge avidement la main.

Le Chevin RikRekshik.

D’une voix à la fois douce et courroucée, RikRekshik demande la raison de cette visite non-annoncée, contraire aux usages. Entamant la discussion, Cornell sonde leur hôte, parlant à mot couverts du passé et des personnes de son entourage, et menant progressivement la discussion vers Suljo Warde. Sur-jouant l’incompréhension devant les motivations de cette rencontre, RikRekshik menace à plusieurs reprises de mettre fin à cet entretien stérile. Alto doit alors mentionner ses vieux amis, ceux qui ont sauvé sa vie et celle de Zayne dans leur prime jeunesse : Domé, Guelf Marcolf, et leur acolyte Anthé Katova. Alors qu’elle égrène les noms, le Chevin semble se tendre, être pris d’un tremblement irrépressible, puis finit par gonfler brutalement, comme sous l’effet d’une émotion intense. Se dégonflant, RikRekshik assène ne rien vouloir à faire avec ces gens-là, mais Alto précise que Domé et Guelf ont été des compagnons fidèles aux bonnes motivations, et que sa formation à l’utilisation de la Force ne pourra être complétée que si elle retrouve l’ancien maître de ses amis disparus. Expliquant ne rien savoir sur Anthé Katova, elle demande plus de détails sur cette disciple de Suljo Warde. Selon RikRekshik, Domé et Guelf n’étaient rien que des incapables naïfs, alors que Katova s’est révélée être une femelle perverse et manipulatrice, qui a tourné la tête de son vieil ami Suljo Warde. Celui-ci avait été durement éprouvé par sa convocation devant le tribunal du Temple Jedi après le massacre sur Cato Neimoidia, mais les événements de l’époque l’avaient empêché de s’y rendre. Il avait fallu toute la douce patience de RikRekshik pour le maintenir à flot. Lorsqu’il a repris des disciples sous son aile, il a semblé avoir retrouvé une certaine stabilité, mais les faux sentiments et les paroles traîtresses de Katova, suivi de son départ brutal, ont définitivement détruit son ami, qui s’est perdu dans les drogues. « S’enfoncer plus profondément… l’ERPs ! l’ERPs : », voilà ce que le vieux maître répétait inlassablement durant ses crises de paranoïa. Il y a environ une dizaine d’année, Suljo Warde a finalement décidé de partir vers une autre planète, laissant toute son ancienne vie derrière lui.

Mais tout cela appartient au passé. Si RikRekshik garde ouvertement une rancœur tenace envers Anthé Katova, il ne veut plus rien avoir à faire avec les Jedi et leurs histoires. Peut-être attendri par la quête des jeunes padawans réunis dans son patio, il finit toutefois par lâcher le nom de la planète Moradan, disant que c’est la seule piste qu’il puisse leur indiquer. Avant de prendre congé, Cornell précise au Chevin que l’équipage pourra être trouvé sur l’astroport de la ville-colonie principale, au cas où il souhaiterait leur communiquer d’autres éléments. En quittant le silo n°42, chacun peut toutefois méditer sur la trahison annoncée du Chevin...