lundi 6 mai 2019

Sur les traces de Suljo Warde



Session Star Wars #25

Date : 16-Apr-2019

Avec :
Hyabu, toujours à la recherche d’investisseurs pour ses « chasses surprises »
Meera, dont l’intellect vient à bout d’une ancienne énigme
Aqualto Fudah (‘Alto’), qui doit sonder sa mémoire d’enfant

Lieu(x) :
Cato Neimoidia


L’équipage du Rokh se prépare à suivre la piste ténue vers le maître Jedi Suljo Warde et son convoyeur-pilote attitré, Rik Rekshick. Inlassablement, Meera questionne Alto sur son passé pour mieux enregistrer les éléments permettant de remonter vers ces noms qui semblent sortis d’un passé désormais révolu. Alto reprend donc le cours de son histoire commune avec Zayne.


L’histoire des padawans
Leur orphelinat rassemblait plusieurs jeunes padawans, sous la direction de Jedi confirmés (le vieux Ithan Veila et le fougueux Janos Youngblood) et de jeunes en fin de formation (le Mirialan Guel Marcolf et le Rodien Domé), le tout sous la douce supervision de la vieille et sage Zenone Salane. Alto devait avoir 8 ans (et Zayne 3 ou 4 ans) lorsqu’un dénommé Vador a mis fin à cette enfance heureuse, massacrant les occupants de l’orphelinat, dont une douzaine de petits padawans. Grâce à une randonnée proposée à peine quelques heures avant le massacre par Guel Marcolf et Domé, Alto, Zayne et deux autres enfants ont eu la vie sauve. Les enfants ont été dispersés parmi des familles alliées, Zayne et Alto finissant dans une colonie horticole illégale. Quinze années ont passé. Remis par le hasard des rencontres sur la piste de Domé et Guel Marcolf, Alto et Zayne se sont retrouvés happé par l’héritage de leur passé et ont pu reconstituer la trajectoire de leurs deux protecteurs.



Le sanctuaire caché de Zenone Salane.

Après les avoir confiés aux colons horticulteurs, Guel Marcolf et Domé se sont lancés à la recherche d’un maître afin d’achever leur formation. Ils cherchaient un Jedi survivant et, étonnamment, leur quête a abouti. Ils sont devenus les padawans de Suljo Warde, un ancien et très puissant chevalier Jedi qui a survécu grâce à ses nombreuses facultés. Le vieux maître s’est semble-t-il débrouillé pour croiser le chemin de Guel Marcolf et Domé, et les prendre sous son aile. Synthétisant les éléments épars dont elle a connaissance, Alto décrit Suljo Warde comme un être torturé, rongé par la culpabilité des crimes de guerre auxquels il aurait participé durant la Guerre Noire – en particulier un massacre perpétré sur Cato Neimoidia – et sa raison vacillait petit à petit. Il a intégré dans un dispositif dénommé « Holocron » l’intégralité de son savoir, l’a divisé en trois parties, puis en a confié un morceau à chacun de ses padawans, à savoir Guel Marcolf, Domé et une certaine Anthé Katova, qui avait rejoint le groupe plus tardivement. Enfin, voulant échapper à son passé, Suljo Warde s’est apparemment exilé, comme renonçant à utiliser ses pouvoirs. Il a forcé ses padawans à devenir les gardiens des morceaux de l’Holocron.


Malheureusement, c’est sur son lit de mort que Domé a transmis à Zayne et Alto une partie de cette histoire, avant de confier à la jeune Mirialan son élément d’Holocron et des indications pour retrouver Guel Marcolf, dernière chance pour les jeunes padawans de mettre la main sur un potentiel maître. Il leur a fallu hélas encore déchanter, car si Guel Marcolf était bien vivant sur Sathar IV, son esprit avait perdu toute trace d’équilibre. Se prenant pour le dieu d’une tribu perdue au milieu d’une jungle hostile, l’arrivée de Zayne et Alto a fait remonter en lui d’anciens souvenirs enfouis. Malgré un discours décousu, ce qu’il a pu leur raconter venait confirmer et préciser les vagues éléments déjà transmis par Domé. Mais d’autres utilisateurs de la Force étaient également sur les traces des padawans ou de leurs anciens protecteurs. Une nuit, ce qui ressemblait à deux Jedi « obscurs » ont pris d’assaut le village de la tribu, et Guel Marcolf s’est sacrifié en protégeant la fuite de Zayne et Alto, qui n’ont pas eu d’autre choix que de laisser derrière eux l’élément d’Holocron de leur ancien ami.
L'élément d'Holocron en possession d'Alto.

La suite, les compagnons d’Alto en ont déjà connaissance. Dans leur fuite, Zayne et Alto ont fait la connaissance d’un jeune slicer débrouillard, Rod Malagran, qui avait posté sur l’HoloNet illégal une vidéo des deux padawans combattant des droïdes sur une lune artificielle. C’est par l’entremise de Rod Malagran qu’ils ont pu se débarrasser de la navette Tydirium que Zayne et Alto ont volé sur Sathar IV, et qu’ils ont été présentés au Capitaine Hyabu, qui semblait désespérément chercher de nouvelles recrues pour son entreprise. Intrigué par le fait que Guel Marcolf soit un Mirialan et qu’il ait perdu sa raison, Hyabu spécule sur son lien de parenté potentiel avec Alto, dont les dénégations semblent totalement inutiles devant les sourires complices échangés entre le Capitaine et Meera. Questionnée plus en avant par Meera sur le cas d’Anthé Katova, Alto ne peut pas apporter de détails supplémentaires, n’ayant même aucune indication sur sa race ou ce qu’il est advenu d’elle après le départ de Suljo Warde. La piste d’Anthé Katova semble donc à Meera une voie sans issue qu’il vaut mieux ignorer pour le moment.


En route vers Cato Neimoidia
Il faut maintenant préparer avec attention le trajet du Rokh vers Cato Neimoidia. Comme le rappelle Alto, Zayne avait déniché d’anciennes cartes de routes galactiques sur Ord Mantell, dont quelques-unes centrée sur leur secteur de destination. Avec satisfaction, le capitaine Hyabu introduit les données dans le navordinateur du Rokh, dont l’agréable voix féminine semble le ravir jour après jour. Au milieu des précieux tracés de discrètes routes perdues et de la position de diverses singularités spatiales à éviter, des rapports d’exploration géophysique des planètes du secteur confirment que Cato Neimoidia était initialement la seule planète habitable de cette partie de la zone des Colonies. Trois mondes-colonies ont fait l’objet d’intenses efforts de terraformation. Spéculant sur les remords de Suljo Warde et son attachement personnel à l’histoire du secteur de Cato Neimodia, Alto conclue que ces espaces récemment colonisés – et donc relativement vierges – pourraient être des cibles potentielles pour aller y dénicher une éventuelle retraite cachée.

En approche de Cato Neimoidia.

Pour rejoindre Cato Neimoidia, Hyabu constate que le Rokh doit emprunter la passe de Kelor, couloir très emprunté mais direct pour le secteur. Il constate en pestant que la route est visiblement encombrée par une intense activité impériale, espérant que cela ne débouchera pas sur une mauvaise rencontre. Il faut croire que le Rokh passe encore inaperçu, car c’est sans encombre que le navire se retrouve enfin en orbite autour de la planète marine, parmi de nombreux paquebots de croisière et d’un large – mais relativement antique – vaisseau droïde de la Fédération du Commerce. Toujours précise, Meera indique que l’équipage de ce navire doit être composé au minimum de 20% de membres d’équipage bio, condition imposée par la République à la fin de la Guerre Noire. De sa voix sensuelle, le navordinateur du Rokh égrène les données relatives à Cato Neimoidia. Sous les larges volutes nuageuses, on devine de grandes étendues océaniques, que l’équipage sait d’expérience transpercé de massives marches rocheuses et d’îles paradisiaques. C’est toutefois avec un certain pragmatisme d’ordre financier que Hyabu parcoure les possibles points d’atterrissage, écartant d’office les magnifiques atolls de Tarko Seeh, dont chacun se souvient encore avec délectation. Il est donc décidé de poser le Rokh à l’astroport principal de la capitale Zarra, dont la formule visiteur (500C par jour) reste abordable, comparativement à la formule « investisseur » ou « passeport neimoidien » (plusieurs 100kC en échange d’une immunité totale).

La descente vers Zarra révèle une magnifique cité, comme suspendue entre des pitons rocheux montant jusqu’aux nuages. L’astroport de la cité semble de taille modeste, malgré la dimension conséquente des plateformes d’accueil de vaisseaux. Sur la plateforme du Rokh, de vieux droïdes en mauvais état, résidus des forces armées de la Fédération du Commerce du temps de la Guerre Noire, sont cornaqués par un Neimoidien en charge de l’accueil des visiteurs. Une fois réglées les formalités d’usage, Hyabu, Meera et Alto quittent le Rokh pour se diriger vers l’astroport impersonnel. Echaudée par les récentes rencontres, Alto a accepté pour l’occasion l’offre de Meera de lui dessiner des tatouages mirialans fictifs sur le visage, ne serait-ce que pour camoufler cette absence de signe distinctif chez la jeune padawan. Dans l’astroport, Hyabu jette son dévolu sur une boutique de périodiques et illustrés, accaparant une grande quantité de magazines traitant de chasse et de pêche, ainsi que des imagiers pour enfants décrivant la faune locale ou des livres scolaires d’histoire. Pendant ce temps, Meera fait une démonstration de ses talents à Alto, dénichant en un temps record un salon lounge de qualité (entrée à 200C), dans lequel il sera possible de prendre une collation tout en buvant des cocktails et en consultant l’HoloNet. Le groupe se pose enfin devant un spectacle de jongleurs et danseurs se déroulant sous un globe, et qui peut être suivi sur écouteurs individuels. Dans cette ambiance sonore feutrée et de basse intensité lumineuse, chacun se love dans un fauteuil massant à mémoire de forme, profitant de ces quelques instants de relaxation en picorant des zakouskis délicieux.

Une vue de l'astroport de Zarra et de la vieille ville...


Des chiffres et des lettres
Feuilletant ses magazines, Hyabu pousse une exclamation de joie féroce en relevant que la colonie Gandanta, terraformée il y a environ un siècle, abrite une espèce de grands primates agressifs – semble-t-il originellement échappés de laboratoires de recherche scientifique. Pendant ce temps, Meera tente de convaincre Alto d’utiliser des « pouvoirs » pour se mettre sur la piste de Suljo Warde et de son pilote/guide/convoyeur Rik Rekshick. Alto ne peut que hausser les épaules en pointant du doigt le terminal HoloNet disponible dans la loge du groupe, mais elle montre encore quelques signes de nervosité, toujours inquiète à l’idée d’être traquée par les deux Jedi obscurs lancés sur la piste de l’Holocron. Se postant de manière à surveiller les allers et venues dans le lounge, Alto observe Meera qui commence à pianoter fiévreusement sur le clavier de la console. La Chiss débute ses recherches en ciblant des documents concernant le massacre perpétré il y a 30 ans sur Cato Neimoidia. Il lui faut un certain temps pour faire le lien entre la Guerre Noire et sa dénomination locale de « Guerre d’Indépendance ». A l’époque, le représentant de la République et de ses forces d’occupations était effectivement un certain général Warde, et il est précisé qu’il a levé l’occupation suite au massacre d’une centaine de hauts dignitaires neimoidiens – dont le vice-Roi – au cours de la fête nationale de la réconciliation. La trompe dans son livre scolaire d’histoire, Hyabu précise d’une voix molle que le vice-Roi est le plus haut dignitaire de la planète, le Roi assurant avant tout le rôle de sénateur, assigné de fait à résidence sur Coruscant. Le récit du massacre, particulièrement édulcoré, ne donne aucun détail sur les acteurs de l’évènement, ni sur l’implication direct ou indirecte de Suljo Warde, ne permettant pas de lever le voile sur la nature des remords du vieux maître Jedi.

Deux heures ont maintenant passé, et la nuit est bien entamée. Alto se cale sur une banquette moelleuse pour se plonger dans une méditation reposante, couvant d’un œil les activités claviéristes de Meera. Cachant de plus en plus mal son ennui, Hyabu a maintenant migré vers un des bars du lounge, pour y chercher des breuvages alcoolisés et une compagnie nettement plus festive – bien que chuchoteuse. Rapidement escorté par quelques groupies enthousiastes, le Capitaine finit par quitter le lieu pour d’autres aventures éthyliques. Cela n’attire même pas un regard navré de Meera, qui a maintenant reporté son attention sur le cas de Rik Rekshick. Plus habile dans ses recherches que l’inexpérimentée Alto, Meera finit par débusquer trois traces reliées à ce nom, associés à trois propositions d’orthographe différentes mais phonétiquement similaires – déclenchant un rictus à la Chiss, à qui « on ne la fait pas ». La première proposition ne mène nulle part – mais impossible de savoir pourquoi donc elle était listée. La seconde proposition est associée à un visa touriste datant d’une dizaine d’année. Enfin, la troisième orthographe est à la fois la plus intéressante et la plus mystérieuse, débouchant uniquement sur suite de lettres et de chiffres, sans doute un numéro de dossier dont il est impossible de savoir à quoi il correspond. Il s’agit a priori d’un archive papier, remontant à une vingtaine d’année, et conservée dans une administration quelconque. Aucun domicile n’est trouvé à ces noms, et il ne semble pas non plus y avoir de famille associée.

De plus en plus frustrée, Meera suit la demande d’Alto pour une vérification des personnes recherchées dans le secteur, ne serait-ce que pour la rassurer sur son cas personnel. Meera déniche une page de la police planétaire, qui ne donne qu’une dizaine d’identités recherchées, surtout des arnaqueurs et escrocs, puis se lance dans une vérification systématique du background de chacun de ces personnages. Ce travail de fond prend une petite dizaine d’heures à Meera. Les yeux irrités par l’exposition à un écran rudimentaire, entourée d’emballages de friandises et de verres vides, la Chiss dégage tous les attributs du hacker forcené, ce qui n’est pas de nature à diminuer la nervosité d’Alto. Toutefois, le travail finit par payer. Arrivant au neuvième nom de la liste, un certain Raken spécialisé dans les arnaques aux concessions minières, Merra fait une constatation bienvenue : en effet, des codes indiqués dans le dossier de Raken concernent des exploitations minières, et tous présentent un format identique à celui relevé pour Rik Rekshik. Ainsi, le convoyeur a dû investir il y a une vingtaine d’années dans une concession minière du secteur. Sortant Alto de sa torpeur, Meera indique qu’une piste pourrait donc s’ouvrir en allant se renseigner auprès du bureau local du Conseil Impérial à la Colonisation.

L'entrée de Meera dans l'espace loundge.

Le jour s’est maintenant levé, et si Alto se révèle relativement fraîche, c’est une Meera irritable qui accueille froidement le retour d’un Hyabu passablement éméché. Synthétisant d’un ton peu amène ses découvertes, elle conclut en demandant au Capitaine quand il compte s’investir à son tour dans cette enquête qui le concerne également. D’un air affable, Hyabu rétorque qu’effectivement, lui aussi est allé à la pêche aux informations. Ainsi, au hasard de ses rencontres nocturnes avec un public de riches oisifs tout exaltés à l’idée de pouvoir un jour participer aux « chasses surprises » du Capitaine, Hyabu a appris que la terraformation d’une des trois colonies a été un échec retentissant. De plus, la colonie de Gandanta n’est pas libre d’accès depuis plus d’un an, du fait de la conjonction d’une guerre civile d’indépendance en cours, d’une épidémie de « mal des Confins » (pathologie aux contours très flous), et de la perte de contrôle totale sur la population des primates agressifs en pleine expansion. Les forces impériales sont présentées comme une force d’interposition tentant de ramener le calme à la surface de la planète, tout en faisant intervenir ses services sanitaires pour tenter de juguler l’épidémie. Avec une moue dubitative quant à la valeur réelle de ces informations, Meera règle la note pour ses consommations et l’utilisation intense de l’HoloNet (1000C), puis elle déclare rentrer au Rokh pour y prendre du repos, tandis qu’Alto et Hyabu tombent d’accord pour se rendre auprès du bureau local du Conseil Impérial à la Colonisation.

Sur le chemin du Rokh, Meera rencontre dans l’astroport une étrange délégation impériale. Dans une sorte de désordre inhabituel, des stormtroopers tentent tant bien que mal d’encadrer un groupe hétéroclite et statique, constitué d’un dignitaire Neimoidien, un officier impérial à l’air aimable discutant avec une jeune femme à lunettes, quelques droïdes et plusieurs enfants neimoidiens. S’arrêtant pour commander un café chandrilien – dont elle devine rapidement qu’il s’agit d’un faux –, Meera tend l’oreille pour saisir ce dont il s’agit. La jeune femme – a priori l’assistante de l’officier - redresse ici un pan de l’uniforme, aplatit là une mèche rebelle, tandis qu’un technicien prépare une caméra. Il semble que l’officier, du grade de capitaine, va être interviewé en direct sur une chaîne locale. Présenté comme le docteur Gaway, célèbre virologue impérial qui vient à peine de débarquer sur Cato Neimoidia, l’homme se lance dans une déclaration confuse, où il fait mention d’essais vaccinaux et d’enfants soignés – d’où la présence des petits neimoidiens dans le groupe. Très vite, la scène se disloque, laissant le docteur Gaway confus, son assistante le réconfortant autant que faire se peut pour sa piètre prestation avant que toute la troupe ne prenne la direction de la sortie et que Meera ne rejoigne sa couchette dans le Rokh.

Le droïde médical accompagnant le Capitaine Gaway.


Une ancienne mise en garde
De leur côté, Alto et Hyabu quittent l’astroport pour se rendre en ville, ce qui n’est évidemment pas gratuit sur Cato Neimodia (400C). Avant de quitter l’édifice, Hyabu repère un gros vaisseau dont les atours décoratifs, ainsi que l’équipage bigarré et bruyant, indiquent une appartenance à un Hutt – sans doute une navette sortie d’un des gros paquebots de plaisance en orbite autour de la planète. Impossible de dire de qui il s’agit précisément, même si Alto se demande en silence si Gracchus ne serait pas également à leur poursuite… Grâce aux informations de Meera, il est facile de trouver la représentation du Conseil Impérial à la Colonisation. Traversant la ville à pied, les deux compagnons apprécient la beauté surannée des bâtiments environnants, parfois posés face à un océan brillant sous le soleil, parfois noyés dans des nuages aux contours changeants. Arrivés au terme de leur petite marche, et contrairement à ce qu’ils craignaient, Hyabu et Alto constatent que le service administratif consiste en un bureau perdu dans un bâtiment anonyme, et tenu par un vieux Neimoidien veillant sur une accumulation d’archives papier d’aspect antédiluvien. La notion d’administration apparaît toute relative, des symboles de l’ancienne République étant encore apparents sur les rares surfaces libres d’archives. Se présentant comme un investisseur ayant reçu une offre de vente de concession minière, Hyabu demande des informations officielles de cadastre relative à cette concession. Il est rare de voir des étrangers demander ce genre d’information, et Hyabu évoque le temps où la République offrait « à chacun une chance », affirmation qui semble sortir le Neimoidien d’une longue torpeur. Toujours sur ses gardes, Alto peut à loisir observer les réactions du fonctionnaire, qui la scrute avec beaucoup d’insistance, comme si sa présence lui rappelait un ancien souvenir encore flou. Puis, armé du numéro de dossier remis par Hyabu, le fonctionnaire va se procurer la liasse de documents correspondante dans le sous-sol, laissant tout le temps nécessaire à Alto de repérer les archaïques caméras de surveillance disposées dans le local – et s’attirant alors une félicitation imaginaire de Meera.

Le dossier « Rikreschick » (en un mot) se révèle très épais. Une fiche d’identité montre un massif Chevin, visiblement plus très jeune. Les deux compagnons parcourent les documents, qui concernent tous des concessions minières situées dans une région de Gandanta. La première exploitation produit du gaz reclon, les autres concessions – la dernière acquise il y a environ 10 ans – produisant d’autres ressources diverses. Alto s’étonne d’une telle diversification des activités, l’existence de mines certifiées sur chaque site semblant avérer qu’il s’agit d’une véritable activité de production et pas une couverture pour une occupation de nature plus illicite. Cette remarque fait tiquer Hyabu, qui est surpris par le fait que chaque demande de concession se soit traduit par l’ouverture d’une mine : comment expliquer un tel taux de succès inhabituel ? Le dernier domicile connu de Rik Rekshick se trouve sur Cato Neimoidia, mais l’absence de recoupement avec les récentes recherches de Meera indiquent sans doute que ce n’est plus le cas aujourd’hui. 

Une photographie du Chevin Rikrekshick.

Au détour de plusieurs documents administratifs, Hyabu tombe toutefois sur un document intriguant. Le papier jaunis indiquant une ancienneté certaine – et qui sera ultérieurement datée d’environ 23 ans sur le spectroscope du Rokh –, il porte un message manuscrit dont le sens exact échappe à Alto et au Capitaine Hyabu :

Rik, il vous trahira.
Mais NE LE TUEZ PAS. Laissez-le vous trahir.
Arrêtez, arrêtez d’user sans discernement de la Force.

Hyabu s’empresse d’empocher ce mystérieux message, puis rend le dossier à son gardien. Etrangement, ce dernier devient particulièrement affable, invitant ses interlocuteurs à revenir vers lui pour toutes questions, même les plus inhabituelles. Il va jusqu’à remettre sa carte de visite personnelle, précisant qu’il sera disponible chez lui dès la fin de l’après-midi. Ne sachant sur quel pied danser, Alto remercie le dénommé Iro pour son aide, et Hyabu met fin à la visite, pressé de partager leurs découvertes avec Meera. Cette dernière, reposée, accueille la nouvelle avec circonspection. Le contenu du message ne permet pas de dire contre qui l’expéditeur du mot (Suljo Warde ?) met en garde Rik Rekshick, qui y est dépeint comme un utilisateur de la Force. Serait-ce un avertissement contre l’utilisation inconsidérée de la Force dans les activités minières du pilote ? Le mystère s’épaissit donc un peu plus encore.



Le vieux Neimoidien Iro, toujours adepte de la mode du siècle dernier.

En fin de journée, Alto compose le numéro du Neimoidien Iro pour lui proposer de se retrouver dans un débit de boisson quelconque, mais à peine le vieux fonctionnaire a-t-il reconnu la voix d’Alto qu’il propose au groupe de le retrouver au plus vite chez lui. Son appartement se situe dans les nuées, et dispense une atmosphère à la fois luxueuse et d’un autre âge, faisant irrémédiablement remonter l’image agréablement rétro de DD-13 dans la tête du groupe. Chacun prend place à l’invitation du maître des lieux, suivi par un ancien droïde de combat reconditionné en majordome. Iro a passé de luxueux vêtements de dandy, et a perdu son apparence de fonctionnaire tremblant. Faisant démonstration de son professionnalisme, Meera ouvre la mallette contenant le détecteur/brouilleur pour identifier la présence de micros, confirmant rapidement d’un mouvement de tête l’absence de tels dispositifs. Iro est maintenant intenable et se lance dans un monologue confus, indiquant qu’il attendait ce moment depuis plus de 20 ans, lorsque « il » l’avait prévenu qu’un Toydarian et une jeune Mirialan se présenteraient à son bureau des archives. Malheureusement un contrôle administratif impérial a eu lieu il y a 14 ans, et il n’a pas pu conserver le document listant les « dossiers spéciaux ». Iro poursuit en indiquant qu’il a détruit la liste, et qu’il a tenté toutes ses années de se répéter inlassablement la suite de caractères indiquant la position de ces dossiers, mais sa mémoire désormais poreuse n’a rien retenue. Tentant tant bien que mal de suivre les explications du Neimodien, Alto tente de diriger Iro vers l’identité du mystérieux « il », mais ce dernier dévie sans cesse le cours de la discussion, comme dans l’incapacité de donner la moindre information à ce sujet. Alto cherche alors à introduire une diversion dans la discussion, et embraye sur la concession minière. L’accès à Gandanta étant interdit, elle questionne Iro sur les structures ayant la possibilité de s’y rendre. A part les troupes impériales, Iro ne voit que le Mouvement pour l’Aide aux Réfugiés pour avoir accès à la surface de la colonie.


Dans les hauteurs de Zarra.


Voyant que le Neimoidien semble avoir repris ses esprits, le groupe reprend la discussion sur les anciens évènements ayant eu cours sur Cato Neimoidia il y a 30 ans de cela. Il se trouve que Iro se tenait près de son père en haut de la tour où le massacre eu lieu. Mais à nouveau, son récit devient confus. Il se souvient toutefois que le massacre a été commis ou initié par une personne qui se trouvait parmi les dignitaires rassemblés, quelqu’un qui s’est soudainement mis à tuer tous ceux qui l’entouraient. Iro a perdu son père ce jour-là, et sa mémoire semble à nouveau défaillante lorsqu’il s’agit de préciser les circonstances du drame ou l’identité du tueur. Soudain, l’émotion générée sur le vieux Neimoidien déclenche un saignement de nez, et Iro se lève pour aller chercher un mouchoir… et sans crier gare, il s’écroule sur la table de verre avant d’y être parvenu ! Immédiatement, Alto se jette sur le vieillard pour le soutenir et Meera se porte à son chevet, son cyber-équipement médical déployé. Hélas, Meera ne peut que constater le décès du Neimoidien. Echangeant un regard dépité, les compagnons se distribuent intuitivement les tâches à venir. Alto fouille vaguement les rares affaires rangées sur le bureau, et met la main sur le passe d’accès au bureau des archives Pendant ce temps, Hyabu nettoie la scène pour faire disparaitre toute trace de leur venue. Quant à Meera, une intuition soudaine la pousse à interroger le droïde inerte, lui demandant d’aider son maître qui ne souvient pas de série de chiffres et lettres qu’il aimait à se répéter il y a quelques années de cela. En fouillant dans sa mémoire de silicium, le droïde finit par épeler 3 séries de caractères, avant que Hyabu ne lui pose un bouchon d’entrave lui intime l’ordre de le suivre sans discuter.

Une fois la porte de l’appartement refermée, les trois visiteurs décident de se rendre immédiatement au bureau des archives, avant que la découverte funeste du corps d’Iro ne les en empêche définitivement. Déjà renseignée par les indication d’Alto à ce sujet, Meera parvient à détourner rapidement le système de surveillance sommaire du local, et les trois dossiers indiqués par le droïde sont rapidement identifiés. Deux dossiers concernent des concessions minières, le troisième l’ouverture d’une usine de moteurs de véhicules. Chaque dossier est associé à un nom inconnu du groupe. Mais surtout, chacun des dossiers contient une note manuscrite, similaire à celle qui repose encore dans la poche de Hyabu, et rédigée de la même main :

Rik, il vous trahira.
Mais NE LE TUEZ PAS. Laissez-le vous trahir.
Arrêtez, arrêtez d’user sans discernement de la Force.

Une illumination vertigineuse saisit alors Meera, qui prend son ton le plus austère en fixant Hyabu et Alto dans les yeux : ce message à la virgule si singulièrement positionnée n’était pas destiné à Rik Reckshik, mais au groupe annoncé à Iro il y a plus de 20 ans. Il lui apparaît désormais clairement que Suljo Warde y met en garde Hyabu et son équipage contre le pilote-convoyeur. Sidérés par cette déduction, Hyabu et Alto restent sans voix. Alto, qui ne peut lire les fluctuations de la Force que sur quelques jours, est également prise d’un vertige : ainsi, un tel maître aura pu lire dans les méandres du futur à une telle distance temporelle ? La dernière mise en garde n’en sonne que plus clairement à ses oreilles…

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