jeudi 2 décembre 2021

Intelligence Suprême


Session Star Wars #54

Date : 29-Nov-2021


Avec :

Le Commandant Hyabu, qui perd à nouveau un navire

Meera, qui doit tenir son rôle de son double

Aqualto Fudah (‘Alto’), qui a une intuition fulgurante

Zayne Bentaroo, qui accélère des pourparlers dangereux


Lieu(x) :

Planète Cona

Colonies, vers les Confins, Secteur Kadraan


C’est le chaos sur le tarmac. Les explosions endommagent les nombreux vaisseaux stationnés sur l’astroport, tandis que des activistes Arcona qui se dévoilent parmi la foule. Leurs tirs ciblent en premier lieu les impériaux et autres gardes armés pris au dépourvu, et la confusion leur permet de monter en parallèle de lourdes armes sur trépied. La populace hurlante se disperse au plus vite pour fuir le lieu, car les « terroristes » n’hésitent pas à tirer sur tout ce qui ne ressemble pas à un Arcona. Reprenant la première ses esprits, Meera déclare à la cantonade qu’il s’agit de leur chance pour monter à bord, tout en désignant « l’Excelsior » – le navire de l’Archonte – devant lequel des gardes nerveux organisent un barrage défensif. Entourée de ce qui semble être d’inquiétants gardes du corps, la cyborg camouflée sous sa peau synthétique de Trandoshan se lance vers le portail magnétique bloquant l’accès au tarmac, qu’elle shunte en un tour de main. Méfiants, les gardes se tendent en voyant la progression décidée du groupe vers leur navire. D’un geste vif, Meera enlève son masque reptilien, dévoilant alors ce qui semble être le visage de l’Archonte. 


Sur le tarmac


Le groupe monte rapidement la passerelle du navire, « l’Archonte est à bord, on décolle » annonce un garde dans son comlink. Arrivé au bout de la coursive, l’équipage découvre l’immense salle disposée sous la large verrière, au travers de laquelle on devine la tour arrière du vaisseau, qui contient les appartements du yacht. La décoration laisse deviner une multitude de fontaines, de piscines, d’éléments de décors un peu kitch, le tout enveloppé par une luxuriante végétation tropicale. A leurs balcons personnels, ou au bord d’une piscine, les courtisans de l’Archonte sirotent des cocktails tout en commentant la scène de destruction en cours sur le tarmac. Au milieu de la pièce trône une splendide statue humanoïde, totalement blanche et au style épurée – tout à fait dans la veine de ce qu’aime le Pacha Yukaï. Meera marque un temps d’arrêt, tant elle se sent quasiment « à la maison » - un sentiment qui déclenche un léger tic à son œil droit. Hyabu ne peut s'empêcher de pester intérieurement sur "L'Espi-Aigle" abandonné sur le tarmac et à l'acompte versé pour des réparations dont il ne verra jamais la couleur...


Un courtisan de la cour du Pacha


Alto marque également un temps d’arrêt face à la scène. Par bien des égards, le luxe déployé dans le lieu lui rappelle ce palais vide entrevue dans ses récentes visions. Alto entend à nouveau la voix du vieil homme, qui poursuit la discussion. Poussé par Alto, il exprime ses regrets d’avoir perdu des personnes qui lui seraient très précieuses pour le conseiller, l’épauler, et casser sa solitude extrême. Ces personnes sont-elles d’ailleurs vraiment perdues… voire exilées ou définitivement disparues ? Qui sont-elles ? Alto pourrait les retrouver et les ramener au palais… Sa puissance lui permettrait sans conteste de le faire, et Alto se sent d’ailleurs prête à accomplir de grandes choses pour le vieil homme… ou pour elle-même. Reprenant ses esprits, elle saisit un regard interrogatif de Zayne, qui comprend que les visions de sa sœur se poursuivent. Mais Alto lui confie sa méfiance, elle pourrait être le jeu d’une de ces visions implantées par Suljo Warde dans un passé indéfini…


« L’Excelsior » et sa nuée de chasseurs ont déjà pris de la hauteur et filent vers l’espace. D’un ton ne souffrant aucune contestation, Meera demande à ce qu’on l’escorte vers ses appartements, suggérant que même l’intérieur du navire pourrait ne pas être sûr. Les nuées de courtisans sont écartées dans ménagement, et le groupe rejoint un ascenseur de verre qui permet d’accéder à une large suite décorée avec goût, dans un style épuré et vintage. La plus saisissante pièce artistique consiste en la statue cryogénisée de Nir Octavion, comme saisi par un tir de blaster en pleine poitrine – laissant tout l’équipage le souffle coupé pendant de longues secondes. Alto se lance vers le socle et s’assure que les voyants d’activité vitale sont bien positifs, mais clairement Nir aurait besoin d’un équipement médical de premier ordre pour survivre – une décongélation semble donc totalement exclue à ce stade, lui confirme Meera. Un détail supplémentaire attire l’attention de la cyborg, car les écrans indiquent une date de cryogénisation située 30 ans en arrière – soit bien avant sa congélation pour le compte de Gracchus le Hutt. Tout cela plonge l’équipage dans une grande perplexité. L’air sombre, Alto récupère son sabre de padawan, accroché au mur comme un trophée derrière la silhouette figée de Nir. 


Les appartements de l’Archonte contiennent un poste de commandement simplifié du navire, et Alto y découvre également une multitude d’écrans permettant de surveiller l’activité enregistrée par un énorme réseau de caméras dispersées dans le navire. Un dressing camouflé derrière un paravent contient toute une garde-robe qui ravit Meera, même si le style est nettement plus sobre que ce à quoi elle est habituée. De larges sièges confortables sont disposés autour d’une table basse, dans laquelle on trouve un assortiment de boissons diverses, amuse-bouche et autres cigares – pour le plus grand plaisir du Commandant Hyabu. Au fond de la suite, une large salle de bain révèle l’intérêt spécial de l’Archonte pour l’hygiène buccale, à en croire les stocks de pâte dentifrice accumulés là. Interrogative, Alto se demande à quel point la création bio-robotique que doit être l’Archonte est en train de pourrir de l’intérieur et craint d’être trahie par une haleine désastreuse. 


Dans les appartements de l'Archonte


Un visiteur se présente devant l’accès aux appartements de l’Archonte. Humain, ventripotent, et arborant un crâne rasé et tatoué, il s’avance sur des suspenseurs lui permettant de moins souffrir de son poids excessif. Des câbles branchés au bout de ses doigts lui permettent de tirer derrière lui – telle une collection de laisses – une petite armée de droïdes ovoïdes rappelant vaguement – en plus petit – la forme et le design du regretté DD-13. Répondant à une activité apparemment routinière, le dénommé Slaad propose à sa Maîtresse de l’ausculter, lorsqu’elle voudra bien quitter l’abri que lui procure le paravent, mais cette dernière refuse. Confus, Slaad reporte son attention sur l’entourage actuel de l’Archonte et s’étonne de la présence d’un Toydarien dans ce lieu, mais Meera coupe cours à la digression, affirmant qu’il possède des informations « sur l’un des siens ». Semblant comprendre à qui il est fait référence, Slaad embraye alors sur les renseignements glanés au sujet du navire des contrebandiers sans envergure sur lequel l’Archonte lui avait demandé d’enquêter. Ces mercenaires semblent s’être ligués avec des Impériaux, « pas nos alliés, les autres »… Puis il ajoute de manière sibylline que « l’un d’eux est un Adepte, mais mon chien le sent », et qu’ils se trouveraient sur la petite lune de Kletsia – un nom qui n’évoque rien à l’équipage. Meera surgit alors de son abri, se révélant dans son plus simple appareil. Subjugué, Slaad note l’exceptionnelle guérison de la blessure de sa Maitresse, puis se voit congédié par Meera qui se couvre avec une sorte d’austère kimono blanc surmonté d’un bonnet enveloppant totalement son crâne. 


Un signal sonore indique une demande de communication en provenance du pont du navire. Le Commandant Karl souhaite prendre des instructions quant à la destination du navire. Postée près des écrans de contrôle, Alto scrute l’officier tandis que Meera demande à ce le cap soit mis vers l’avant-poste de la planète-prison. Un jeune homme en uniforme noir semble interférer avec le Commandant Karl, qui est ouvertement irrité, et Alto peut l’entendre déclarer qu’il n’a « aucun compte à rendre à ce type ». Gardant sa contenance, le jeune homme quitte le pont du navire, et Alto n’a aucun mal à pouvoir suivre sa progression à travers le navire, en le suivant à travers le réseau de caméras. Il finit par rejoindre une suite située au même étage que celle de l’Archonte, et qui ne contient aucune caméra – la seule du navire, semble-t-il… Aidés du journal de bord détaillé et du plan du navire, Alto et Zayne identifient rapidement qu’il s’agit des appartements d'un certain Lord Xen – seule annotation laconique concernant cet occupant. 

Sur le pont de l'Excelsior


Au travers de courts sauts en hyperespace dans ce qui semble être un environnement complexe dans lequel naviguer, « L’Excelsior » atteint rapidement les abords de l’avant-poste – une station spatiale faite de bric et de broc. Les grandes baies vitrées de la chambre révèlent un paysage interstellaire des plus étonnants, fait de clair-obscur, de sources lumineuses déviées par des corps célestes camouflés, d’aurores boréales démesurées… Profitant de cet arrêt, les courtisans se dispersent dans le navire, à la recherche d’amusements et de distractions. Certains préfèrent se concentrer sur ce qu’ils savent faire le mieux – courtiser. Accompagné par une foule de pique-assiettes et autres musiciens, un bellâtre se présente devant l’appartement. Il s’annonce comme le Marquis de Sarabande, mais son enthousiasme est vite douché par Zayne, dont la large carrure empêche toute progression vers la suite. Prétextant le repos de l’Archonte, Zayne finit d’achever sa suffisante bonne humeur et lui signaler sa disgrâce temporaire. 


Le répit est de courte durée, car Lord Xen annonce sa venue imminente pour une entrevue – juste le temps pour Alto de se vêtir comme Meera et de lui rendre sa fausse peau humaine. Le visiteur est accueilli par Zayne, auquel il décoche un regard interrogateur. En profitant pour le sonder de manière sommaire, Zayne détecte un sentiment d’étonnement, voire d’agacement. L’apparence de Lord Xen ne permet pas de déterminer à quelle faction il pourrait appartenir – mais sans doute un officier des services du Pacha Yunkaï. Laissant éclater son irritation envers le double de l’Archonte, Lord Xen lui demande de justifier la présence de ces « guignols » dans sa suite, puis lui intime l’ordre de passer en veille – ce que Meera mine de faire. D’un ton cassant, il se retourne vers le groupe disséminé dans la pièce pour demander où se trouve le cadeau du Pacha. Prenant la direction de la discussion, Zayne rétorque que le groupe est en route pour le récupérer. 

Lord Xen


Semblant enfin comprendre à qui il a – faussement – à faire, Lord Xen devise alors aimablement avec Zayne sur tout ce qui attend le groupe. L’arme se révèle instable, ce qui n’est pas étonnant avec un cristal de cette taille. Le BRI est visiblement sur le coup, et semble connecté à un groupe d’indépendants menés par un Toydarien fantasque. Le Pacha a installé un piège qui règlera définitivement la situation. L’utilisation de l’arme se révèle également problématique car le lien avec l’étoile est très fort, et que les perturbations sont telles que l’ensemble du système se coupe pendant 9 minutes à intervalles réguliers. Il est donc urgent que l’Amiral entreprenne au plus vite l’action prévue, sans doute après l’entrevue avec le Pacha – d’ici quelques semaines tout au plus. En attendant, le Colonel Quantarus fera son maximum sur la station orbitale. L’équipage ne peut qu’acquiescer de manière docte à l’ensemble de ses informations – parfois totalement obscures, parfois aptes à déclencher des cris de surprise heureusement contenus.


Poussé dans ses retranchements, Zayne doit malheureusement admettre que, dans la confusion du départ précipité de Cona, il n’a pas été possible d’embarquer les « Cordet’s » à bord, ni le matériel que Lord Xen réclame sans cesse. Perdant ses nerfs, il extrait d’une poche un scanner de droïde et s’approche de Meera pour absorber les informations que l’Archonte a dû accumuler sur les derniers jours – mais sa main ne peut faire le chemin jusqu’au bout et il se retrouve rapidement désarmé. Ne pouvant résister à la tentation, le Commandant Hyabu lui déclare avec un large sourire : « Xen, vous avez trouvé les indépendants ! ». Totalement sidéré, Xen prédit une fin rapide et douloureuse à Hyabu et son équipage. Un craquement sinistre se fait alors entendre dans sa bouche et il s’effondre au sol, une mousse blanchâtre au coin des lèvres. 


Un échange de regards suffit à l’équipage pour décider de se rendre au plus vite dans les appartements de Xen. Le pass récupéré – en même temps qu’un élégant blaster ouvragé – par Zayne sur le corps de Xen semble nécessiter une reconnaissance digitale. Il faut donc déplacer le corps vers sa chambre. Le couloir est toujours occupé par le Marquis de Sarabande et sa troupe, et Alto doit les envoyer préparer une fête fictive près de la fontaine centrale pour libérer le passage. L’équipage peut alors rejoindre les appartements de Xen, où le jeune homme aperçu plus tôt est immédiatement maitrisé. La chambre contient surtout un gros ordinateur, dont le démarrage nécessite le pass de Xen et sa main… 


Dans la chambre de Xen


Un code est nécessaire pour accéder à la console, et Meera doit admettre que le risque est très élevé si une tentative de piratage échoue. Envahie par l’atmosphère tendue de la pièce, Alto se place derrière Meera, en imaginant Xen à sa place. Lord Xen est tendu devant cette console, et une fois de plus, il se trompe dans le code qu’il entre – déclenchant une véritable panique trahie par le tremblement de ses mains. La ligne de texte clignote jusqu’à faire apparaitre un dialogue surprenant :

/DD-13/ Encore trompé !

/Xen/ Excusez-moi, Intelligence Suprême. 

/DD-13/ Relancez et je rentrerai mon login et mon password administrateur.


Alto chancèle devant cette nouvelle découverte hallucinante de la journée, plongeant l’équipage à nouveau dans une grande confusion. Mais le temps presse, et déjà Meera suit les instructions d’Alto pour suivre la même séquence d’évènements. Interagissant avec la console en tant que Xen, Meera entre un mot de passe erroné, et le dialogue s’engage : 

/DD-13/ Encore trompé !

/Xen (Meera)/ Excusez-moi, Intelligence Suprême. 

/DD-13/ Relancez.


C’est une mauvaise surprise. L’écran de la console s’efface, demandant désormais un login et un mot de passe administrateur. Sans hésiter, Meera rentre le login « DD-13 », qui semble accepté. Mais le choix du mot de passe semble impossible. Quitte à tenter le tout pour le tout, Meera est prête à rentrer une suite sans queue ni tête de caractères, mais Alto lui attrape la main à la dernière seconde. Suivant une étrange intuition, elle murmure juste « Meera… », indiquant ce qui lui semble être le mot de passe à rentrer. Intriguée, la cyborg s’exécute sans comprendre pourquoi ce mot de passe serait le bon…


L’écran s’anime. L’équipage a désormais accès aux données protégées de Lord Xen et de l’Intelligence Suprême qui s’y cache. 


L'Archonte



Session Star Wars #53

Date : 18-Oct-2021


Avec :

Le Commandant Hyabu, qui doit ouvrir les cordons de la bourse

Meera, qui fait face à sa troublante image

Cornell Quantarus, qui navigue dans les bas-fonds comme un poisson dans l’eau

Aqualto Fudah (‘Alto’), assaillie par une vision tenace


Lieu(x) :

Planète Cona

Colonies, vers les Confins, Secteur Kadraan


Dans le parc, des Parlementaires retrouvent des journalistes autour de la fontaine, tandis que des miliciens établissent un périmètre de sécurité aux alentours. Un peu à l’écart, un homme de couleur noire et vêtu de cuir sombre contraste fortement par rapport aux courtisans habillés à la mode de la cour du Pacha. Il s’assoit d‘un air détaché sur le banc et son bras semble chercher quelque chose dans l’espace désormais vide sous lui. L’espace d’un instant, une grimace de surprise marque son visage, et c’est désormais avec un mécontentement apparent qu’il fait demi-tour, non sans avoir passé un ordre discret à ses hommes de main, qui se dispersent dans le parc. A ce stade, Meera et Cornell estiment plus sage de se replier vers le speeder de l’équipage.


A la mode de la cour du Pacha Yunkaï


Un fois revenu au vaisseau, le groupe se scinde pour accélérer ses démarches. Le regard perdu sur la carte de visite du détective A2-10, le Commandant Hyabu décide de se rendre avec Alto auprès d’un réparateur qui pourra intervenir sur le vaisseau, et récupérer du matériel de base. Alors que le Commandant négocie à la baisse les coûts exorbitants réclamés par le mécanicien, qui obtient un acompte de 50%, Alto suit d’un œil distrait un écran déversant le énième compte-rendu de la journée sur le concours de chant du Pacha. Une vision fugace de l’Archonte, dont on devine à peine une couronne sur une silhouette cachée dans l’ombre, ne peut que titiller sa curiosité. 


Au garage


Revenus sur « L’Espi-Aigle », les deux comparses y retrouvent Meera, plongée dans l’Holonet local pour y dénicher des informations sur l’homme noir aperçu dans le parc. Toutefois, l’accès Holonet se fait par une plateforme dont le symbole représente un soleil stylisé – pour sûr, rien ne pourra rester caché aux yeux du Soleil Noir ici, car ce système d’information n’est clairement pas relié à l’Holonet galactique, ni à un réseau local plus neutre. Bientôt, Meera admet ne rien pouvoir faire discrètement sur ce réseau dont elle n’arrive pas à contourner la sécurité, et elle se borne à récupérer des détails sur la bataille parlementaire actuelle concernant l’exploitation minière de Cona. Les produits de beauté ramenés par Hyabu à celle qui reste sans doute sa favorite ne lui attirent que des sarcasmes sur sa fonction de « porteur de savon »...


Le mystérieux homme noir


De son côté, Cornell se lance dans une longue recherche d’information. Son premier objectif consiste à retrouver les traces de Don (son ami de cellule humain et un peu bonne poire) et Jerry (le xéno plutôt malin qui a réussi à passer entre les mailles du filet). Passant d’un arrière de vaisseau à un hangar de réparation de véhicule, Cornell finit par arriver sur un petit astroport dédié à l’exploitation minière. Là, un xéno à longs bras d’araignée et vêtu d’une tenue de mécano admet connaitre Don et Jerry. Ils sont même attendus sur place le lendemain pour participer à une expédition potentiellement « musclée » dans les zones sauvages. D’ailleurs, on ne serait pas contre d’autres gros bras qui pourrait aider à sécuriser cette expédition à but d’exploration minière – voire ludique, si on est du bon côté du blaster… 

Don & Jerry


Prenant congé, Cornell se lance dans une tournée de bars pour y glaner des informations sur la planète-prison du Pacha. Il lui faut plusieurs heures pour enfin ferrer un petit marchand « de sel et de chair ». Aidé par les boissons qui lui sont offertes, le négociant confirme que le Pacha est craint pour ses excès et sa folie, et adulé pour sa richesse et son pouvoir… Il nourrit une passion pour les expérimentations biologico-cybernétiques nécessitant une fourniture assidue en corps divers et en droïdes. Bref, la planète-prison du Pacha est son « garde-manger » où il stock ses pièces détachées, ainsi que les talents qui l’intéressent dans une profusion de luxe. Seuls les hommes du Pacha peuvent se rendre sur cette planète-prison, à partir d’une station relai qui représente l’ultime frontière de ce lieu à mi-chemin entre le paradis et l’enfer. D’ailleurs, à sa connaissance, une unique compagnie spécialisée dans le transport de chair est habilitée à se rendre sur la station relai, la compagnie Barry…


L’équipage est à nouveau réuni dans une gargote locale pour y prendre un repas à terre – les occasions ayant été suffisamment rare ces derniers temps. Sans doute un peu échaudé par les multiples tournées avalées ces dernières heures, Cornell se montre très loquace et apprend au groupe qu’il n’est pas un humain, mais un Sokuran – « un exo, un sans-voix de ce récit galactique ». Comme de bien entendu, un écran dans un coin retransmet la musique jouée au concours de chant. Cette petite ritournelle joyeuse et tonique des « Cordet’s »… Alto se fige, revivant plus profondément la vision qui l’avait saisie à l’entrée de la base abandonnée sur Innton II. Un palais richement décoré mais semblant désespérément vide de ses occupants. Alto progresse au travers de longs couloirs, décorés de statues et de carrelage en marbre… jusqu’à une pièce à la fois sobre et luxueuse, à la fois lumineuse et sombre. Et à nouveau, cette voix d’homme âgé, lui susurrant à quel point il a besoin de ses conseils pour ne pas commettre d’erreur… la sagesse d’Alto, son savoir, tout cela lui serait d’une aide précieuse, si seulement elle pouvait…


Sortant de sa vision, Alto interroge Hyabu et Meera sur le Pacha Yunkai : il est effectivement très âgé, mais il a toujours conservé une apparence de jeune homme blond, très jeune, très beau – et ce depuis des siècles. La musique est allée jusqu’à son terme – pour une fois. Les applaudissements enthousiastes de la foule envahissent l’espace, puis l’inconcevable se produit : même l’Archonte frappe lentement ses mains l’une contre l’autre, avant de sortir de l’ombre. L’équipage est immédiatement subjugué : une copie parfaite de Meera apparait à l’écran, portant la couronne déjà entraperçue. Parfaitement impassible, si ce n’est un léger tic à l’œil droit qui semble incongru à tous ceux qui connaissent Meera. C’est un choc, et l’équipage se lance dans de nombreuses conjectures quant à la nature de cette copie. Peut-être l’aveu même du Pacha de son attachement indéfectible pour la Chiss-cyborg ? 


Un portrait de l'Archonte


Un plan insensé germe alors peu à peu dans l’esprit du Commandant et de son équipage. Peut-être kidnapper un navigateur de la compagnie Barry, et le forcer à mener l’équipage sur la station-relai avant la planète-prison… ? Avec un navire de luxe dérobé, au transpondeur trafiqué et floqué aux couleurs du Pacha… ? Avec Meera dans le rôle de l’Archonte… ? Il faut tout de même admettre que le vol d’un navire de luxe semble déjà passablement compliqué. Pour en évaluer la faisabilité, l’équipage s’en va flâner sur les quais de l’astroport de plaisance, où se concentrent les barges de luxe et autres navires chromés entourés de leur escorte armée. D’ailleurs, un immense navire se dégage du reste, par son envergure, son apparence ancienne, et ses formes audacieuses. Un grand Y dessiné sur sa proue permet aisément de deviner qu’il est sans doute celui de l’Archonte. Un peu plus loin, un transport d’assaut impérial et sa nuée de chasseurs TIE rappelle la présence impériale sur Cona. Tout cela semble bien inaccessible, et le groupe se demande comment mettre en action son vague plan d’infiltration du territoire du Pacha.


C’est alors que des explosions se font entendre sur le tarmac tout proche...

A la poursuite du drone



Session Star Wars #52

Date : 04-Oct-2021


Avec :

Le Commandant Hyabu, qui tient une nouvelle piste vers le Rokh

Meera, en plein questionnement métaphysique

Cornell Quantarus, toujours prêt à chasser l’éléphant dans la pièce

Aqualto Fudah (‘Alto’), dont les pouvoirs sont déficients sur Cona

Zayne Bentaroo, qui rougit à l’évocation de certains souvenirs de Meera


Lieu(x) :

Planète Cona

Colonies, vers les Confins, Secteur Kadraan


Le Commandant Hyabu a lancé son « Espi-Aigle » pour un long saut de deux semaines en hyper-espace dans la direction des Confins et le secteur Kadraan – porte d’entrée vers le domaine du Pacha Yunkaï. Malgré la promiscuité inévitable, chacun prend ses marques. 


Cornell, dont la coiffure afro se fait de plus en plus envahissante, a remis la main sur un stock de vêtements bariolés et de foulards colorés, et prépare de petits verres alcoolisés pour les discussions de fin de journée. Pris d’une affection particulière envers la créature léguée par Euguene Guernefer, il a décidé d’en faire la mascotte du vaisseau sous le nom de Choco. Le Commandant Hyabu – qui prend très au sérieux son rôle de nouveau leader naturel de l’Alliance rebelle – a fait jouer ses doigts de fée pour coudre un uniforme blanc à épaulettes couvert de médailles, breloques et boutons roses portant le symbole de la Rébellion. Le tout est porté sur un kilt du meilleur effet. 


Zayne a aussi changé ces dernières semaines, physiquement et mentalement – il n’est plus le post-ado d’antan. Suivant peut-être l’exemple de sa sœur d’arme, il a repris un programme régulier d’entrainement et de méditation, mobilisant ses vieux souvenirs et mantras mystiques. De plus en plus sobre et concentrée sur une routine matinale de travail, Alto le soutient dans ses efforts, et un optimisme retrouvé englobe cette ambiance studieuse d’une atmosphère bienveillante. 


Une nouvelle Alto.


La jeune Mirialan se montre d’ailleurs très attentive envers Meera, pour tenter de la sortir d’une spirale par trop négative. En effet, la cyborg semble s’enfermer dans une attitude d’isolement dans des tâches d’entretien et de réparation du vaisseau sans prêter attention à ses vêtements tâchés, son col de fourrure désormais souillé, son visage brouillé par des cheveux collants et des marques de sueur tenaces – comme une antithèse de la Meera autrefois parfaite, parangon de la « poupée en plastique idéale ». Depuis les révélations récentes sur Alioren, il y a comme un malaise au sein de l’équipage et Cornell milite pour percer l’abcès au plus vite. 


Le soir précédant l’arrivée sur Cona, Meera est sollicitée pour délivrer ses connaissances générales sur la planète et ses habitants, notamment l’espèce indigène locale, les Arconas. Ces derniers développent une dépendance au sel, exploité localement dans les étendues désertiques émergeant de larges océans ammoniaqués. Politiquement, un très ancien Parlement gère les affaires courantes. Cona est aussi le lieu d’une ancienne promesse pour Cornell, car un ancien « ami » (un co-détenu nommé Don) y a retrouvé un comparse (un xéno nommé Jerry) avec qui il faisait déjà équipe et qu’il avait couvert avant de se retrouver en cellule avec Cornell. Ce duo pourrait représenter une porte d’entrée éventuelle dans les « us et coutumes » locaux. Hyabu rajoute que de nombreux trafiquants y résident, la présence d’un comptoir important du Soleil Noir apportant sans doute un support pour toutes sortes d’activités illicites.


Vue sur Cona.


Il est temps pour Cornell de porter un toast à Meera, sa beauté, son intelligence, sa place irremplaçable au sein de l’équipage… Meera se lance alors dans un monologue, voulant elle-même faire disparaitre la pudeur excessive de ses compagnons au sujet de sa véritable nature – qu’elle semble avoir découverte elle-même à la lumière des derniers évènements. Se lançant dans une introspection rare, elle fait remonter ses tous premiers souvenirs d’enfant en pleurs, extraite d’une épave Chiss et prise sous la protection immédiate du Pacha Yunkaï. Elle a l’intuition qu’elle était destinée à être offerte par le Pacha à un puissant personnage, avant d’être « dérobée » par Hyabu. Lorsque le sabre de Galen l’a traversée, la prise de conscience de sa nature l’a choquée, et elle se demande depuis à quel point elle est aussi un être vivant et sensible. Pourtant, ses souvenirs d’enfant… sa peur face à Galen, qui a peut-être pu manipuler son « ghost » de cyborg… les bienfaits de ses séances de méditation avec Alto… voire ses moments d’attirance et de passion avec certains ici présents – mine satisfaite de Hyabu, rouge aux joues de Zayne, sourire mi-figue mi-raisin d’Alto – ne prouvent-ils pas qu’elle est bien un être hybride bio et machine ? Sa froideur de caractère n’est finalement qu’un élément de sa personnalité, d’autant plus que Zayne et Cornell détectent bien au travers de la Force la vie qui irradie de Meera…


L’arrivée en vue de Cona se révèle légèrement agitée. Tout d’abord, un bourdonnement désagréable saisit Cornell, Zayne et Alto. Sous la pâle lumière d’une naine bleue lointaine, il règne une activité certes limitée mais chaotique autour de la planète, avec une course-poursuite entre deux chasseurs et un transport modifié. En parallèle, le Commandant doit déjà transmettre l’identité du navire et demander l’autorisation d’atterrir dans un des vastes astroports de la ville-capitale. Protégée par des gros dômes couvrant différents niveaux de plateaux architecturaux, l’immense ville est balayée par un blizzard de glace et de sel qui serait sinon sans doute mortel. 


Les plateaux de la ville-capitale.


Comme prévu, l’astroport d’arrivée correspond aux coordonnées de destination du droïde drone poursuivi par l’équipage, et qui a dû le précéder de quelques heures tout au plus. Le Commandant trouve une place entre des hangars délabrés, des décharges à ciel ouvert, des bidonvilles sordides, et divers navires lourdement armés. L’arrivée d’un inconnu attire à peine les regards des badauds, composés de nombreux xéno et droïdes – mais quasiment aucun Arcona. Un Officier impérial, « escorté » par des miliciens rappelant les troupes du Soleil Noir, se présente rapidement aux pieds de « l’Espi-Aigle ». Il est rapidement amadoué par le duo parfaitement huilé entre le « Capitaine Abou » et son fidèle second, le « Lieutenant Bango ». Se prenant au jeu, Hyabu a d’ailleurs replié sa trompe et se pavane dans une robe de chambre contrastant avec un visage apprêté sous les bijoux et les boucles d’oreille. Sous le contrôle d’un énorme xéno musculeux dirigeant les miliciens et répondant au nom de Marsh, les contrôles de routine sont effectués sans encombre. 


Entre temps, on se prépare à bord pour commencer à rechercher le droïde drone et les compromettantes informations qu’il contient. Sur les conseils de Meera, Alto a revêtu une fausse peau humaine sous des vêtements amples et sombres, tandis que la cyborg a passé sa peau Trandoshan hybride. Regagnant enfin le navire, Cornell a conscience que le drone est manipulé, agité par un visage Arcona, dans un débarras très proche. Voilà qui induit la mise en mouvement de l’équipage. Le tarmac est le siège d’une ambiance bigarrée, entre pirates en goguette, convoi mortuaire, petites boutiques ouvertes sur l’extérieur. S’étonnant à voix haute sur le convoi funéraire, Cornell attire sur lui l’attention des fossoyeurs, qui accompagnent les frères Larim, fameux pirates-chanteurs, vers leur dernière demeure après un échec cuisant dans les éliminatoires (dans tous les sens du terme) du concours musical visant à identifier un cadeau d’anniversaire pour le Pacha Yunkaï – le vainqueur se produira à la fête prévue d’ici un mois. Les frères Larim ont eu le malheur de déplaire fortement à l’Archonte, envoyé personnel du Pacha sur Cona.


Un Arcona caché dans l'ombre.


Suivant son instinct, Cornell rejoint rapidement un tas de ferraille où se trouve l’Arcona, couvé du regard par un large droïde vétuste… qui semble ouvertement être le maître ici ! Il explique en effet être un membre indépendant du syndicat des droïdes, et son prix pour laisser partir le drone est bien trop élevé aux yeux des négociateurs de l’équipage. D’autant plus qu’on réalise durant les négociations que le contenu du drone a été expulsé il y a quelques heures déjà. Peut-être que le réseau de caméras sur le tarmac pourrait aider à retrouver la trace du contenu disparu ? Craignant le retard désormais accumulé, Zayne rompt fermement les discussions et dirige le groupe vers la Capitainerie, où il sera sans doute possible de visualiser les images d’archive du réseau de surveillance. A l’ouverture de la porte, le groupe est saisi par des effluves de boissons alcoolisées, le bruit de conversations, de rires, de bagarres, et un sentiment de foule dense. Divers écrans montrent des vues prises au Parlement (discours de l’agitateur Impetum-8 soutenant les droits civiques droïdes) ou d’une représentation musicale dans le cadre du concours du Pacha. C’est bel et bien une cacophonie totale qui règne dans ce lieu.


Dans un coin, près d’un bureau posé sur des futs métalliques, Marsh moleste un marchand apparemment endetté tandis que des humanoïdes à l’apparence de musaraignes s’affairent sur des registres papier et un vieil équipement informatique. Un fonctionnaire insiste auprès de l’équipage pour la tenue d’un test sanitaire, dont la seule mention glace Alto. Armée de son meilleure sourire, elle tente de noyer le poisson, mais le bourdonnement intense dans la Force perturbe ouvertement ses pouvoirs de persuasion, et elle échoue à le faire changer d’avis. Le test de Meera laisse le fonctionnaire perplexe face à celle qu’il qualifie alors de « créature à sang froid ». Hyabu en profite pour glisser quelques crédits afin de pouvoir « retrouver un ami sur les vidéos du tarmac ». Entre un groupe de Jawas et un Arcona sniffant du sel, le passage d’un petit droïde de maintenance sur roulettes – récupérant du drone une structure métallique sphérique – est vite repéré. Cornell se concentre longuement sur la scène, et bientôt il visualise la sphère, immobile dans un parc du district central, entre une fontaine et des enfants en pleine activité ludique. Abandonnée en attendant d’être récupérée ?

Dans la Capitainerie.


Rapidement, Hyabu organise l’édition d’autorisations de déplacement avec Marsh, et un gros speeder est loué le long d’un canal à l’eau sombre et huileuse. A mesure que le groupe progresse vers le district central, l’eau des canaux se fait plus claire, les bâtiments plus luxueux, la population plus présentable... Bientôt, le speeder passe aux abords d’un gigantesque stade d’où émerge une musique tonitruante, interrompue par une détonation semblant mettre un point final à la performance. Alto repère rapidement que le speeder est suivi de loin par deux sbires de Marsh, eux-mêmes filés par un droïde en moto speeder, et portant un chapeau et un long imperméable. Tout ce petit monde se disperse à l’arrivée de l’équipage aux abords du parc. C’est l’heure d’une petite promenade de repérage, en suivant les indications de Cornell et l’équipage peut enfin découvrir le petit droïde, stationné sagement sous un banc au bord d’une large fontaine qui borde l’arrière du Parlement de Cona. 


Couvert par différents mouvements de diversion de ses comparses, Hyabu peut récupérer le petit droïde, puis brouiller encore plus les pistes en le transmettant à Alto, qui à son tour le dissimule sous ses amples vêtements. La scène reste sous la surveillance de Meera et Cornell pour voir qui se présentera auprès du banc, tandis que Hyabu, Alto et Zayne regagnent le speeder, où les attend le droïde en imperméable. Se présentant comme le détective A2-10, il interroge le Toydarien tout en lui tendant sa carte de visite – ne serait-il pas apparenté à un certain Capitaine Hyabu ? Son commanditaire, nommé Max Mara, cherche à le contacter, car il sait où se trouve le Rokh. D’ailleurs, ce Max Mara serait prêt à payer 10.000 crédits en échange d’informations sur la Chiss qui l’accompagne… Puis, remontant d’un pas malhabile sur sa moto speeder vintage, A2-10 disparait au détour d’une rue, laissant Hyabu et ses comparses s’interroger sur les motivations de ce Max Mara et le piège potentiel dissimulé sous cette prise de contact...

mercredi 1 décembre 2021

Le Bal des Hypocrites

 


Une aventure de Donjons & Dragons de niveau 12

 

Avec

 

 

Kri Shanu, Le moine qui neutralise toujours l’adversaire le plus dangereux


Ildur Main d’Airain, Le ranger qui découvre qu’on le connait sous un autre nom

Arias Letho Mortegueule, Le chasseur de mage qui se mue en as de la cambriole

 

Faerdhallarlasar "Rka" Muulkennirrhialiandeth, le drakéide qui ne supporte pas de laisser un innocent se faire maltraiter

 

 

Les bruits de la fête commencent à leur parvenir depuis le grand hall. Le brouhaha de la musique, des rires et des verres qui s’entrechoquent est interrompu à intervalle régulier par un tocsin qui annonce l’arrivée d’un invité prestigieux dont la présence est accueillie par une salve plus ou moins nourrie de vivats selon le prestige attaché au nom du nouveau venu. Le rythme auquel les mets doivent sortir des cuisines s’accélère bientôt suffisamment pour que les serviteurs désertent le cellier pour se concentrer sur le service des convives de plus en plus nombreux qui s’abattent sur le somptueux buffet comme une nuée de sauterelles. Les héros en profitent pour s‘extirper des tonneaux dans lesquels ils étaient cachés. Tandis que ses compagnons font de leur mieux pour défroisser les tenues chamarrées qu’ils ont endossées pour se fondre dans la masse des invités, Ildur procède à une reconnaissance rapide des larges caves au fond desquelles ils se trouvent. Non loin de l’escalier qui mène aux parties communes, il remarque qu’une trentaine de pauvres gens attendent timidement devant une grande table montée sur tréteaux qu’on leur serve le repas dont les propriétaires des lieux ont promis de leur faire la charité. Le ranger se plaque dans l’ombre alors que d’autres malheureux arrivent encore, menés par un garde de la maison Gant dont le visage lui est étrangement familier. Il est sûr d’avoir déjà rencontré cet homme mais il lui est impossible de se souvenir dans quelles circonstances. Il en est si troublé qu’il sursaute quand Arias apparaît à ses côtés pour lui demander si la voie est libre. Le chasseur de mage n’attend pas sa réponse pour le dépasser et s’engouffrer dans l’escalier désormais vide et rejoindre la fête qui bat son plein. 



Une foule bigarrée de courtisans se presse partout dans la gigantesque demeure sous la diligente surveillance des nombreux gardes de la maison. Après s’être assuré qu’Albrecht était englué dans un essaim de flagorneurs à l’autre bout du parc, Arias déroule discrètement un parchemin dont la magie lui permet de prendre l’apparence exacte de l’aristocrate. Ses talents de comédiens hors pair rendent la tromperie encore plus indécelable et il se dirige donc sans hésiter vers les appartements privés du vieil homme. Les gardes qui interdisent l’accès à l’étage sont surpris de voir leur maître se présenter devant eux mais l’humeur ombrageuse que l’imposteur affiche ostensiblement suffit à les dissuader de lui faire part de leur perplexité. Arias les écarte d’un air agacé avant de monter l’escalier jusqu’à la porte hermétique dont seul Albrecht possède la clé. Malgré ses talents de crocheteur, la serrure s’avère plus difficile que prévu à forcer. Le chasseur de mage doit simuler une vue troublée par un excès de vin pour maîtriser les soupçons des hommes de faction suffisamment longtemps pour enfin parvenir à ouvrir la porte. La chambre qu’il découvre derrière est d’un luxe qu’il a rarement contemplé. Les draps sont faits des étoffes les plus rares, les meubles sont sculptés dans les bois les plus exotiques et partout brillent les chandeliers d’or et d’argent.  Le petit bureau attenant renferme les documents les plus confidentiels du priakos de Gant. Les rapports de caravaniers et les livres comptables font état d’une prospérité remarquable en ces temps troublés, les convois de marchandises qui transitent d’une manière ou d’une autre entre les mains des Gant se trouvant comme par hasard absolument épargné par les attaques qui rendent les routes impraticables pour ses concurrents contraints  d’investir des sommes si conséquentes pour assurer la protection de leurs biens qu’il n’y a guère plus que le Zhentarim qui ose encore se lancer dans l’aventure. Les documents vraiment compromettant, ceux qui pourraient prouver que toute cette manne n’est due qu’à la complicité du culte du dragon, sont en revanche bien à l’abri du formidable coffre lantanais qui trône au fond de la pièce. Les prêtres de Gond qui l’ont façonné l’ont doté d’une serrure incroyablement complexe et ses parois d’adamantine sont impossibles à percer, sans parler des multiples couches de glyphes de garde qui achèvent de rendre le coffre inviolable. Arias renonce à tenter de le forcer et se contente d’empocher quelques documents qui atteste de l’étonnante bonne fortune du priakos avant de retourner se fondre dans la foule. Son retour passe d’autant plus inaperçu qu’à ce moment les tocsins sonnent à tout rompre pour annoncer l’arrivée de l’invité d’honneur de la soirée, le seigneur découvert d’Eauprofonde lui-même, Lord Neverember. Son grand ami enfin à ses côtés, Albrecht convoque l’assistance devant l’estrade installée dans le parc pour y délivrer son discours du soir. Après avoir copieusement complimenté Neverember, il annonce que la générosité de ses hôtes permettra de nourrir des centaines de miséreux dont un échantillon trié sur le volet pour être pathétiques sont pour autant être repoussants est amené à défiler devant l’assistance ravie de se racheter une conscience à si peu de frais. Albrecht descend enfin de la scène sous une salve nourrie d’applaudissements avant d’aller donner l’accolade à Neverember et de se retrouver enseveli sous une marée de courtisans désespérément en quête de la moindre des faveurs des deux puissants seigneurs. Arias profite du mouvement de foule pour emprunter l’apparence de Thurstwell et entrainer Ildur à sa suite vers la dépendance où les fils Gant ont leurs chambres. Le garde en faction devant la porte s’écarte respectueusement devant eux, mais alors qu’Arias le dépasse sans lui accorder le moindre regard, l’homme adresse dans son dos un signe de menton complice à Ildur comme s’il saluait un vieux camarade. La fouille de la dépendance ne révèlera rien de plus, mais Arias en profitera pour subtiliser la réserve de Ziran de Thurstwell en espérant que le manque finira par le conduire à se trahir.

Pendant ce temps au sous-sol, les miséreux sont enfin autorisés à entamer leur repas. Mais la soupe qu’ils avalent goulûment a un effet bien étrange sur eux. Leurs yeux deviennent encore plus vitreux qu’à l’accoutumée et les balancements de leurs corps las se synchronisent peu à peu comme ceux d’un bon troupeau. Rka ne peut en supporter plus et il décide d’intervenir pour tenter de soustraire les malheureux à l’emprise du culte. L’homme en charge de la distribution s’interpose mais le drakéide l’arrête de son autorité divine pour lui suggérer de plutôt se joindre à ses victimes pour déguster un bol de la crémeuse décoction qu’il leur offre. Quand Arias et Ildur reviennent, le garde est déjà profondément sous l’emprise de la drogue qui le rend particulièrement réceptif aux questions des héros. Il leur confirme que les centaines de pauvres gens qui seront amenés au cours de la soirée seront tous guidés à travers Montprofond jusqu’à Skullport où des navires les attendent pour les emporter en esclavage bien au sud vers le Calimshan où Galvan, le wyrmspeaker bleu, doit les prendre en charge. Son récit s’interrompt abruptement quand il reconnait Ildur.

« Davren », lui dit-il, « que fais-tu ici ? ne devais-tu pas être stationné dans la Grande forêt ? quelque chose ne va pas avec Neronvain ? ».

Le ranger est aussi consterné par les propos de l’homme que ses compagnons, mais ces paroles resteront mystérieuses car l’esprit du garde s’embrouille de plus en plus et ses réponses se font bientôt totalement incohérentes.

Maintenant qu’ils ont découvert les plans du culte, les héros se décident à passer à l’action. Ils fendent la foule des miséreux hébétés pour s’engouffrer dans le passage secret à travers lequel les malheureux seront poussés vers leur triste destin. Le large escalier de pierre qui descend vers les souterrains cachés est nimbé de curieuses lumières colorées. Approchant avec la plus extrême discrétion, ils découvrent qu’une grande chapelle dédiée à Tiamat se cache ainsi sous le manoir. 



Des statues des cinq familles de dragons chromatiques se dressent sous les arches qui ornent les murs, chacune irradiant d’une lumière correspondant à la couleur du dragon qu’elle représente. Au centre se dresse un autel au-dessus duquel trône la figure de la déesse elle-même. Sous son ombre terrifiante, un dragonclaw de haut rang palabre à voix basse avec un mercenaire elfe noir à l’air cruel. Une douzaine d’autres cultistes masqués patientent aussi entre les bancs alignés de part et d’autre de l’allée centrale. Profitant de l’effet de surprise, les héros lancent une attaque dévastatrice sur les esclavagistes. Une puissante boule de feu de Rka balaie presque tous les dragonclaws tandis que les tirs croisés des flèches d’Ildur et des éclairs d’Arias abattent leur chef dans la foulée. Seul l’elfe noir réussit à échapper à l’assaut initial en se servant de ses complices comme boucliers humains mais il est intercepté par Kri dont les coups l’étourdissent avant qu’il ne puisse fuir. Ses instincts de bretteur sont cependant si aiguisés que, même chancelant, il parvient encore à esquiver l’une après l’autre les flèches d’Ildur. Les murs se mettent alors à trembler alors qu’un grondement de colère semble sortir des cinq gorges de la statue de Tiamat. Comme en réponse au courroux de leur divinité, les dragons de pierre qui entourent la salle s’animent et se jettent sur les héros. Le bleu et le vert s’attaquent à Kri qui doit délaisser le drow pour se concentrer sur sa propre sauvegarde. Arias attire sur lui le rouge par ses irrésistibles provocations. Ildur se met hors de portée en grimpant lestement vers le plafond grâce à ses chaussons de pattes d’araignée. Le noir et le blanc se désintéressent donc de lui pour reporter leur attention sur Rka et la violence de leur coups à son encontre est décuplée par la haine millénaires qui anime leurs divinités respectives. De son perchoir, le ranger ajuste l’elfe noir alors qu’il s’apprête à rejoindre l’escalier. Cette fois ci son trait fait mouche et le mercenaire s’effondre. Mais il réserve une ultime ruse à celui qui l’a abattu. Alors qu’il bascule vers le sol, sa main se crispe dans un dernier geste autour d’une fiole de cristal. En se brisant elle libère une minuscule créature qui commence à grandir à une vitesse étourdissante. Ses grandes pattes chitineuses se déploient sous un abdomen bulbeux mais là où devrait se trouver les crochets de l’araignée géante se dresse à leur place le torse d’ébène d’un drow au regard fou. Il brandit deux lames crantées en direction d’Ildur avant de lui aussi s’engager à la verticale le long du mur pour engager un combat perpendiculaire à celui qui fait rage entre les débris de la chapelle. 



Les coups des héros semblent ne faire que peu de dégâts aux statues animées. A l’inverse les griffes des dragons de pierre se font de plus en plus menaçantes et Rka doit déployer ses ailes de platine pour s’en prémunir. Cette démonstration de la faveur de Bahamut enrage les créatures de Tiamat qui s’acharnent toutes sur le paladin, à l’exception du rouge qui reste sous l’emprise d’Arias. Face au drider, Ildur doit lui aussi faire montre de tout son talent de combattant mais il finit par trouver l’ouverture qui lui permet de plonger l’un de ses poignards dans le cœur de l’abomination qui laisse enfin sa vie de douleur l’abandonner avec un râle de soulagement. Comme le cadavre monstrueux retombe lourdement au sol, Ildur remarque que celui de l’elfe noir s’est volatilisé pendant le combat.

Seul à avoir une vue d’ensemble des événements grâce à sa position en retrait, Arias se rend compte que même s’ils parviennent à venir à bout des monstres, leur victoire sera vaine si elle n’a pas de témoin. Or du fond des souterrains où ils se trouvent, le vacarme pourtant assourdissant du combat n’a aucune chance d’être perçu par qui que ce soit à la surface. Il manœuvre donc pour attirer la statue du dragon rouge à sa suite alors qu’il remonte vers la fête en invitant Rka à faire de même avec les autres constructs. La furieuse procession fait une entrée fracassante au milieu des convives, provoquant une incroyable panique. Mais les dragons de pierre ne sont pas seulement accueillis par une foule de courtisans éperdus de terreur, une armée de gardes du corps aguerris se dresse également face à eux, au premier rang desquels la garde personnelle de Lord Neverember. Avec un tel renfort à leurs côtés, les aventuriers renversent facilement le cours de la bataille.

Ils peuvent ainsi exposer au grand jour l’origine des créatures et révéler à la prestigieuse assemblée les funestes plans de leurs hôtes. Ceux-ci restent introuvables, ils ont fui avec leurs hommes dès que l’issue du combat n’a plus fait de doute. Devant ces preuves irréfutables, Lord Neverember ne peut que se résoudre à désavouer publiquement Albrecht et ses fils. Il poursuivra avec diligence tous leurs complices jusqu’à ce que la cellule du culte à Eauprofonde soit totalement démantelée. Mais ces mesures arrivent bien tard et sa réputation porte maintenant la marque indélébile de sa compromission avec les adorateurs de Tiamat. Sa brouille avec le duc de Baldur’s Gate apparaît sous un tout nouveau jour et si Eauprofonde elle-même s’est débarrassé de ses ennemis intérieurs, l’Alliance des Seigneurs sortira sans doute fragilisée de cette fâcheuse affaire.

 

 


 

 

 

mercredi 20 octobre 2021

A Travers les Yeux de l'Araignée

 


Une aventure de Donjons & Dragons de niveau 12

 

Avec

 


Tengrim Copperplate, Le nain qui aime à rappeler qu’il est brasseur dans le civil

 

Kri Shanu, Le moine qui cherche une astuce pour cacher sa lance dans un tonneau

Ildur Main d’Airain, Le ranger qui a un drôle de pressentiment sur ce qui se cache dans les souterrains

Arias Letho Mortegueule, Le chasseur de mage qui emprunte les sens de son familier

 

Faerdhallarlasar "Rka" Muulkennirrhialiandeth, le drakéide qui ne sait pas s’il peut mentir

 

 

Les héros sont bien décidés à pénétrer dans le manoir des Gant et la grande soirée qui va y être donnée sera la distraction idéale pour qu’ils puissent arpenter ses couloirs sans éveiller les soupçons. Après avoir hésité un moment à profiter de leur célébrité pour réclamer une invitation en bonne et due forme au maitre des lieux ou bien à se joindre à la suite d’un aristocrate qu’Arias pouvait approcher grâce à ses contacts avec le Zhentarim, ils optent finalement pour une méthode beaucoup plus discrète. Avec l’aide des amis ménestrels de Remalia, ils se feront passer pour l’un des négociants en vin qui doivent approvisionner les caves d’Albrecht Gant qui seront largement remplies en prévision des agapes du soir. Mais les tonneaux qui seront livrés ne seront pas remplis des capiteux crus téthyriens attendus mais par les aventuriers prêts à se contorsionner dans des positions particulièrement inconfortables pour s’offrir un passage indétectable jusqu’au vaste cellier du manoir.

La veille de la réception, les héros retournent en toute discrétion dans le quartier maritime afin de parfaire leur reconnaissance des lieux. Mais cette fois-ci Arias met son familier à contribution. Il se glisse jusque sous les fenêtres de la propriété et fait apparaître une grosse araignée noire entre ses doigts. Il la dépose sur le mur d’enceinte en lui intimant l’ordre télépathique de se faufiler dans les moindres recoins de la maisonnée puis il rejoint ses compagnons en quelques enjambées rapides avant de laisser s’évanouir ses propres sens pour ne plus se concentrer que sur ceux de l’arachnide enchanté.

 

Le domaine des Gant


L’immense propriété bruisse déjà de tous côtés des préparatifs de la fête. Les serviteurs s’activent en tous sens sous le regard vigilant des gardes omniprésents aussi bien dans le parc que dans les trois bâtiments qui s’adossent au mur d’enceinte. Au nord se trouvent les écuries et les remises au-dessus desquelles les gardes ont leurs quartiers. A l’ouest une maison secondaire abrite des chambres d’amis au rez-de-chaussée et les appartements des fils Gant à l’étage. Vaelish y possède encore une chambre qui semble de surcroit avoir été occupée récemment. La demeure principale est bien plus imposante et domine le reste du domaine de ses trois étages. Derrière l’escalier monumental du grand hall d’entrée se cachent les cuisines, nichées juste au-dessus du gigantesque cellier qui déborde de provisions. Le premier étage est dédié à la vie publique des Gants. On y trouve entre autres une salle de bal, une bibliothèque, une salle de musique et plusieurs petits salons. Le deuxième étage en revanche est strictement privé et cache derrière une porte hermétique la chambre somptueuse de Lord Albrecht, tapissée de soieries précieuses et décorée de toiles de maîtres éclairées par des chandeliers d’or et d’argent rutilants. C’est là également que se trouve son bureau et le coffre inviolable qui renferme tous les secrets de ses affaires. Enfin les combles sont aménagés pour héberger les fidèles serviteurs de la maison qui dédient leur vie à l’entretien du manoir et de ses habitants.


Albrecht Gant


 

Les fils d’Albrecht le rejoignent pour le souper dans la grande salle à manger. Thurstwell semble agité, les premiers symptômes de manque se font sentir au grand déplaisir de son père. Amrik lui jette un regard moqueur avant de se lancer dans un rapport appliqué de ses affaires louches du jour. Les serviteurs qui s’affairent autour de la table ne semblent absolument pas choqués par les manigances de leurs employeurs, autant d’indifférence à la crapulerie dénotant sûrement leur indéfectible loyauté à la maison Gant. Au dessert, le patriarche sermonne ses fils sur l’importance cruciale de se montrer irréprochables lors de la soirée du lendemain. Les accusations des Héros du Nord ont braqué les projecteurs sur eux et le moindre faux pas pourrait mettre à mal leur projet secret qui risquerait d’être découvert par les autorités.

 

Plus tard dans la nuit, Thurstwell prend à cœur les recommandations de son père et décide de reconstituer sa réserve de Ziran dont les effets dopants sont désormais la seule chose qui lui permet de fonctionner normalement. Flanqués de deux gardes du corps, il s’engouffre dans le cellier sans remarquer que le familier d’Arias s’est niché dans le creux de sa capuche. Ballotée par le pas pressé de Thurstwell, l’araignée a du mal à conserver un point de vue lisible par le chasseur de mage qui lui emprunte ses sens. Depuis la cave, les hommes passent une porte secrète qui mène à des souterrains cachés sous la maison. Ils dévalent des escaliers passant devant une large salle nimbée de lumières colorées avant de déboucher sur une solide porte blindée. Ils actionnent les manivelles qui la déverrouille pour pénétrer enfin dans le premier niveau de Montprofond, l’accès redevenant invisible une fois refermé derrière eux. Ils s’aventurent dans les tunnels avec assurance, arpentant un chemin complexe truffé de passages secrets qui les amène finalement jusque sur les hauteurs de Skullport. 




La ville de contrebandiers est dans un bien piteux état. La plupart des bâtiments semblent à l’abandon et les ruelles obscures qui surplombent le fort de l’île du crâne ne sont éclairées que par intermittence par d’étranges trainées de flammes verdâtres. Les gardes du corps raffermissent leur poigne sur leurs armes alors que leur maître se dirigent vers une échoppe glauque où un vieux svirfneblin borgne fait commerce des spécialités interdites de l’outreterre. Thurstwell lui remet une bourse de pierres précieuses contre une petite boite de bois de champignon qui contient une dose de drogue suffisante pour tenir quelque temps. Sans s’attarder une seconde de plus que nécessaire, il fait ensuite demi-tour et réintègre ses pénates un peu avant l’aube.

 

Cette nuit d’espionnage fut courte pour les héros mais ils remettront le repos à plus tard car il leur reste encore de nombreux préparatifs pour exécuter leur astucieux plan qui leur ouvrira les portes de la demeure des Gant.

 

dimanche 3 octobre 2021

Hors des nuages



Session Star Wars #51

Date : 27-Sep-2021


Avec :

Le Commandant Hyabu, qui fait assaut de civilités avant de faire preuve de virtuosité

Meera, qui se laisse aller

Aqualto Fudah (‘Alto’), toujours prête à tirer dans le tas

Zayne Bentaroo, qui se remémore les valeurs de l’Ancienne République


Lieu(x) :

Innton II, système Innton, secteur de Sluis (Colonies)


A Dissidence, la vie s’organise pour rester sur place quelques jours, malgré les réticences de Cornell et Alto. Avec l’aide des pilotes des X-Wings, Alto a fait démanteler le camp de base de la jungle et l’ensemble des vaisseaux ont été rapatriés à l’abri de la base pour permettre une retraite rapide. Tout à son idée d’organiser un repas en l’honneur d’Enguene Guernefer, chez lequel il a deviné les vieilles racines d’une noblesse déchue, le Commandant Hyabu s’est lancé dans une partie de chasse dans la jungle afin d’y abattre de grosses volailles sauvages, promesse d’un dîner succulent. 

Le soir venu, les deux scientifiques sont tirés de leur cellule pour partager la table du Commandant. Posté dans un coin, l’aide de camps de Guernefer – ou son laquais – veille au bon déroulé du repas de son maître et rempli les verres d’un excellent vin. Guidées par la langue habile du Commandant Hyabu, les discussions vont bon train sur le sujet des anciennes valeurs de la vieille République – « mais la compassion ne gagne pas les batailles, jeune homme » indique Guernefer à Zayne, grand idéalisateur des temps anciens. Disert sur ses origines, Guernefer indique que son peuple guerrier a adhéré à la République par choix et y a développé une culture de l’honneur très poussée. Désormais neutre dans les conflits galactiques, son peuple préfère une mise à l’écart sous la domination impériale, qui n’est de son point de vue que la continuation de la République, et s’adonne à une poésie méditative permettant de juguler les instincts et pulsions. Huyabu s’engage à laisser la vie sauve aux deux hommes, et en retour, Guernefer jure solennellement de ne porter atteinte ni à la cause, ni à l’équipage du Commandant.

Ayant pris congé, Meera a repris ses recherches dans les bases de données enchevêtrées et cachées de la base. Son travail est cependant troublé par une alerte discrète signalant qu’on accède aux systèmes de la base de l’extérieur, pour y télécharger différentes données sur l’activité récente de la base. Meera comprend qu’on pourra y trouver les objets de ses recherches et les archives de surveillance des locaux. Puis les portes du hangar sont enclenchées, tandis qu’un des pods d’atterrissage de chasseur TIE entre en rotation. Meera enclenche une alarme pour prévenir ses compagnons, qui accourent au plus vite. Soudain, un droïde surgit de sous le pod d’atterrissage et enclenche des fusées de propulsion en direction des portes en cours d’ouverture.


Le droïde drone file au loin.

Instinctivement, Hyabu, Zayne et Alto se lancent dans une course effrénée vers le transport YT-2400, renommé « Lespi Aigle » par le Commandant sous l’impulsion d’une intuition éthylique. Les portes sont désormais suffisamment ouvertes pour laisser le droïde prendre la fuite, tandis que les coureurs commencent à s’installer à leurs postes dans le vaisseau. Hyabu initie alors un démarrage en trombe et réussit une manœuvre particulièrement intimidante pour passer en biais au travers des portes à l’ouverture laborieuse. Malgré les objets qui valdinguent dans tous les sens, Alto a déjà activé la tourelle dorsale du vaisseau et endommage le droïde, mais pas suffisamment pour entraver sa fuite. Il faut toute l’habileté de Hyabu pour coller à sa cible et offrir un angle optimal à Alto, qui abat sa cible. 

Hélas, Meera a détecté des communications entre le droïde et un maillage de satellites autour de la planète, et suggère d’intervenir au plus vite avant le déclenchement d’une communication à longue distance. Ciblant un satellite central dans le maillage, Zayne parvient à brouiller ses émissions. Lancé à une vitesse élevée, le vaisseau atteint rapidement sa cible, mais Alto ne peut le détruire seule. Laissant les commandes à Zayne, Hyabu se jette alors dans la tourelle ventrale et abat le satellite. Meera constate toutefois qu’il a pu émettre un fragment de message avant d’être détruit. Sur ses recommandations, Zayne enfile un scaphandre et va récupérer les débris de l’engin, pour y isoler ses éléments de stockage d’information.

Dès le retour du vaisseau à la base, Meera se lance dans l’interrogatoire des archives du satellite. Elle maugrée contre elle-même et sa négligence de ne pas avoir pu détecter la présence de ces drones dans la base, et de ne pas avoir dressé un pare-feu plus efficace. Le visage suant, des mèches de cheveux collés sur le front, Meera n’est plus que l’ombre d’elle-même, et son énervement va en s’accentuant à mesure qu’elle découvre les informations qui ont pu être émises : images tirées des caméras de sécurité de la base, données de recherches sur d’anciens bagnards (Cornell), visages semble-t-il repérés dans des bases de données de recherche (Meera, Hyabu), fragments de conversations enregistrées via des microphones discrets… Un message d’alerte a pu être envoyé via un astéroïde relai du secteur, qui doit ensuite expédier un droïde drone vers la planète Cona, patrie des Arconas, et située dans la bordure Extérieure… à l’entrée du secteur Kadraan. Meera déduit que ce droïde correspond à une boite aux lettres morte et qu’il doit sans doute être récupéré physiquement une fois qu’il aura atteint sa destination.

Alors que l’équipage discute de la suite à donner à cette découverte qui pourraient définitivement les inciter à rejoindre le secteur Kadraan, un message d’alerte fait irruption : il s’agit d’une procédure de vérification impériale de routine, sans doute enclenchée par un appareil en orbite. Meera fait le choix de bloquer la communication, indiquant donc une présence. Il faut se résoudre à une évacuation en urgence, qu’Alto prend en charge, faisait sortir les transporteur YT-2400 et les deux X-Wing, puis faisant charger un minimum de ravitaillement au plus vite. Pendant ce temps, Zayne récupère tant bien que mal un droïde de combat, qui est à son tour chargé à bord du transporteur. Enfin, Hyabu renvoie les deux X-Wing avec la base Nouvel Espoir, avec le Colonel Vendrix, puis il libère Eugene Guernefer et son acolyte. Guernefer remercie le Commandant pour son hospitalité, et pour lui avoir rendu tout son équipement, puis lui confie la garde de la créature noiraude - puisque cela semble l'intéresser (comme un hommage discret à l'équipage disparate désormais sous la garde Pyi?). On s’échange des vœux de bonne continuation avant que les chasseurs TIE antiques ne filent discrètement au loin.

Prêt à partir!

Meera veut tenter le maximum pour effacer tous les enregistrements de la base – voire la détruire. Elle pense tenir une possibilité en induisant une surcharge fatale des générateurs de la base. Malgré les appels désormais pressants d’Alto à rejoindre le transporteur, elle s’échine sur son terminal informatique et finit par identifier une procédure de destruction de la base – 3 minutes au compteur… Elle n’a pas le temps d’entamer son retour au vaisseau qu’un message de demande d’identification se fait déjà entendre, tandis qu’Alto repère aux senseurs une nuée de chasseurs TIE se dirigeant vers Dissidence.

C’est un nouveau départ en trombe pour « L’Espi-Aigle ». Plongeant dans le couvert nuageux entre le sommet du haut plateau et l’épaisse jungle, Hyabu tente de gagner du temps pour permettre à Meera de mettre en œuvre ses talents, et elle détecte immédiatement la trace de sortie de l’hyper-espace d’un transport Golan de chasseurs TIE. Il faut donc s’attendre à au moins une douzaine d’adversaires… Hyabu virevolte au mieux pour tenir la distance, tandis que Meera calcule un vecteur de sortie, sous le cadencement des tirs de tourelles d’Alto qui abat les chasseurs un à un avec une précision de métronome. Il faut toutefois essuyer plusieurs salves précises des pilotes impériaux, et Zayne doit passer d’un bord à l’autre du navire pour abroger une surcharge ou placer une rustine sur un éclat de coque. 

Une nuée d'ennemis...

Le vecteur est enfin chargé par Meera, et Hyabu peut faire jaillir son vaisseau à la verticale à travers les épais nuages. La course-poursuite vers la sortie de l’atmosphère est brève, et Hyabu peut enfin abattre le levier permettant un saut en hyper-espace vers la première destination identifiée par Meera, en direction du secteur Kadraan. Toutefois, son œil aiguisé n’a pas pu manquer le scan du transpondeur effectué par le transport Golan – ce navire ne sera désormais plus anonyme aux yeux des forces impériales…