mardi 25 juin 2019

Le gardien du Nexus




Une aventure de Donjons & Dragons de niveau 9

Avec


Tengrim Copperplate, Le nain qui fait office de juge et de bourreau  

Finnlay Galindan, Le druide qui sait sûrement apprécier une bonne histoire 

Kri Shanu, Le moine qui ne connait plus la pitié 

Ildur Main d’Airain, Le ranger qui essaie de chasser le masque de ses pensées  



Le fracas des combats s'est enfin tu sur Château Naerytar. Seuls les coassements pathétiques de Pharblex résonnent encore dans les couloirs vides, implorant ses geôliers hommes lézards de renoncer à leurs tortures. Le sort cruel du bullywug n'émeut pas pour autant les aventuriers qui sont bien persuadés qu'il aurait fait pire si les rôles étaient inversés. Mais le shaman détient peut-être encore quelques informations utiles et Ildur va donc négocier un sursis à son exécution le temps de l'interroger. Snapjaw, qui a pris le commandement de sa tribu grâce à son rôle crucial dans la libération du château, accepte avec réticence d'épargner Pharblex pour encore quelques heures, cédant devant l'autorité de Voaraghamanthar dont les héros sont encore investis. L'homme crapaud est dans un piteux état, couvert de plaies sur tout le corps, l'un de ses bras a été brûlé jusqu'à l'os et une humeur noirâtre suinte de son œil crevé. Espérant avoir un dernier coup à jouer pour survivre, il tente de négocier sa coopération contre son salut. Mais dans son empressement à prouver la valeur de ses informations, il en révèle plus qu'il ne l'aurait du.  Il mentionne ainsi la venue de deux visiteurs d'importance au château dans les derniers mois. Le premier est un sorcier rouge auquel Azbara Jos semblait obéir. Il a résidé quelques semaines auprès de Rezmir peu avant que les aventuriers n'entament leur périple vers le Valbise. La description du second ne laisse pas de doute, il s'agit sans nul doute de Neronvain, le wyrmspeaker vert, amant de Talis et géniteur de Finnlay. Il fut le premier à franchir le portail qui amena le culte dans la région et c'est par son entremise que les bullywugs acceptèrent de collaborer. Sa dernière visite fut en revanche extrêmement brève et son entrevue avec Rezmir des plus glaciales. Les histoires de Pharblex se font ensuite de plus en plus balbutiantes à mesure qu'il affabule pour prouver son utilité. Les aventuriers l'abandonnent finalement à son sort, ses ultimes suppliques n'ayant pas su attirer leur pitié. 

Dralmorrer Borngray

Ils se tournent à présent vers leur second prisonnier dont l'interrogatoire s'annonce bien plus prometteur. Dralmorrer Borngray semble en effet bien plus au fait des manigances des maîtres du culte, sa position de commandant du château lui ayant permis d'assister aux premières loges aux rencontres entre Rezmir et ses nombreux visiteurs. Afin de mettre toutes les chances de leur côté, Tengrim tente d'imposer une zone de vérité autour de Borngray mais la volonté inébranlable du fanatique ne plie pas devant la magie cléricale, il restera libre de mentir si tel est son bon vouloir. Le charme magique de Finnlay est tout aussi inefficace et ses incantations ne font rien pour effacer l'air de dégoût viscéral qu’affiche Borngray dès qu'il voit le demi-elfe. Renié par ses pairs, déchu de ses titres de noblesse d'Evereska, l'elfe ne vit plus que pour la haine et le mépris que lui inspirent les races inférieures que les princes d'éternelle rencontre ont laissé infester le monde depuis la fin des guerres de la couronne. Ces milliers d'années de renoncement et de mésalliances ont conduit selon lui à la corruption irrémédiable des terres de Faerun et comme son peuple rendu faible par ses compromissions avec les humains n'a pas le courage d'agir, il n'a eu d'autre choix que de se tourner vers des puissances plus dangereuses pour nettoyer la souillure que les siens refusent de voir, quitte à se sacrifier pour y parvenir. Il s'est donc rallié aux promesses de Severian de déchaîner le pouvoir de Tiamat sur la côte des épées. Ses talents de bladesinger lui permirent de gravir rapidement les échelons jusqu'à se voir confier le commandement de Château Naerytar aux côtés de Rezmir. Cette proximité avec la wyrmspeaker n'a pas pour autant fait d'eux des amis et c'est toujours avec le même fiel qu'il évoque ses plans de se servir de Skyreach Castle pour affamer Eauprofonde, ricanant des inquiétudes des aventuriers concernant Voaraghamanthar qu'il soupçonne d'être bien soulagé d'être débarrassé de la présence de l'engeance de son plus grand rival aux portes de son domaine. Il leur confirme aussi que l'homme auquel Azbara Jos obéit est bien Rath Modar, le créateur du portail de glace noire de Bryn Shander, et que tous deux sont effectivement des sorciers rouges de Thay. Son air s'assombrit après ces dernières confidences et ses railleries sont éteintes par une soudaine vague d'amertume. Il ne parlera plus maintenant et il enjoint sans trembler les héros à exécuter son inéluctable condamnation qui le renverra enfin dans les forêts féériques d'Arvandor où il pourra savourer la satisfaction du devoir accompli. Tengrim ne se fait pas prier pour l'obliger et après lui avoir rappeler les crimes qui l'ont conduit sur le billot, il le décapite d'un coup net. Le malheureux Pharblex n'a pas la chance de connaître une fin aussi digne. Les cris que lui arrachent ses ultimes supplices durent une bonne partie de la nuit avant de s'éteindre dans un dernier gargouillis. 
Au matin la majeure partie des hommes lézards s'est éclipsée. Les aventuriers réquisitionnent donc sans attendre ceux qui restent pour les atteler à la dernière tâche déplaisante qu'ils doivent accomplir avant de quitter les lieux. Les cobayes de Rezmir n'ont pas survécu à l'interruption de leur processus de transformation. Leurs corps déformés doivent donc être hissés un par un depuis le sous-sol pour pouvoir leur offrir une sépulture décente, même si certains ne l'ont peut-être pas mérité. Tout cela prend encore une journée et c'est donc le lendemain seulement que les héros laissent à leur tour derrière eux la coquille vide de Château Naerytar, retourné à l'état d'abandon dans lequel le culte l'avait trouvé. 

Ils retrouvent les traces du passage d'Azbara Jos dans les entrailles de la caverne du froghemoth. A côté de la carcasse du monstre, l'embarcadère a été réduit en cendres. Kri façonne une barque de glace pour remplacer celles qui gisent au fond du lac. Sur la grève au bord de la plateforme de téléportation, les cadavres calcinés des bullywugs asservis par le Crinti resteront à jamais muets sur la destination que le sorcier a pu emprunter après les avoir incinérés d'une de ses boules de feu. Les héros ne s'attardent pas sur ce macabre spectacle et s'organisent en position défensive autour de Finnlay qui trace de son sang la rune d'activation sur le pylône central. Un vertige familier les saisit alors qu'il bascule dans le tourbillon interdimensionnel qui les dépose très loin à l'Est des marais, quelque part entre les pics gris et le grand désert d'Anauroch. 

Trepsin le garde-chasse troll

Ils se rematérialisent au milieu d'une forêt étouffée de brume accrochée à flanc de montagne. Derrière les arbres décharnés tout couverts de mousses sombres, on distingue d'autres plateformes antiques desquelles partent des chemins forestiers qui convergent vers une route qui serpente en descendant dans la vallée. L'étrange silence qui les entoure est rompu par le froissement de la cape humide de l'inquiétant personnage qui semblait attendre leur arrivée. A sa silhouette imposante et au long nez pustuleux qui émerge de sa profonde capuche, Tengrim l'identifie immédiatement comme un troll. Malgré la grande hache à double tranchant sur laquelle il s'appuie, il ne fait montre d'aucune hostilité à leur égard. Il se contente de leur transmettre d'une voix rauque l'invitation de son maître. Il leur tend à chacun une capeline de velours éliminé dégageant une légère odeur de moisissure sous lesquelles ils leur demande de se dissimuler pour éviter les questions gênantes. Aussi déroutant que soit cet accueil il ne semble pas cacher de pièges et les aventuriers emboitent donc le pas du troll. Quelques virages plus loin, ils aperçoivent leur destination. Sur les pentes qui leur font face, les tours effilées d'un palais décrépi projettent leurs ombres sur un modeste village de montagne en contrebas. Sur le chemin, ils croisent un groupe de cultistes qui en reviennent, tirant derrière eux une charrette vide. L'attention des dragonclaws qui les accompagnent se porte sur les aventuriers, cherchant de toute évidence à deviner l'identité de ces mystérieux visiteurs, mais un simple grognement du troll les dissuade de poser la moindre question à leur sujet. 
Vu de près le château semble presque abandonné malgré les ombres furtives qui apparaissent à quelques-unes de ses fenêtres. Tengrim reconnait le style désuet de l'architecture everaskane sous le lierre qui mange le granit noir des murs. L'endroit a de toute évidence connut son heure de gloire mais celle-ci est passée depuis bien longtemps. Alors qu'ils passent le sinistre porche, ils aperçoivent un jeune elfe au teint pâle qui observe leur arrivée depuis l'ombre du rempart qui les surplombe. Le garde-chasse troll les mène à travers un dédale de couloirs le long desquels s'alignent luxueuses tentures aux couleurs fanées, trophées de chasse poussiéreux et rangées d'armures vides corrodées par le temps. Leur guide laisse derrière lui une légère odeur d'humidité mêlée d'une pointe de souffre qui combinée à l'atmosphère stagnante du lieu laisse une désagréable impression de nausée aux aventuriers qui le suivent. 


Ils arrivent enfin au cœur du château devant les portes couleur lie de vin d'une grande salle de réception. Une multitude de bougies et de chandeliers étire les ombres d'un fabuleux amoncellement de mets sur l'immense table de banquet qui y a été dressée à leur attention. Pourtant aussi fabuleux que ce festin puisse être, il est tout sauf appétissant. Les sauces ont figé sur les rôtis froids, les raisins écrasés sous le poids des grappes commencent à pourrir, les vins dans leurs carafes de cristal ont bruni d'avoir été gardés trop longtemps et même les pâtisseries semblent rances sous leurs glaçages brillants. Appuyé contre le linteau de marbre sculpté de la cheminée éteinte se tient leur hôte, un elfe à l'allure aristocratique, ses longs cheveux d'argent cascadant sur ses robes somptueuses brodées de pierreries et d'arabesques complexes qui furent sûrement en vogue quelques siècles auparavant. Le troll se racle la gorge bruyamment pour tirer son maître de la rêverie dans laquelle l'a plongé sa contemplation des cendres noires dans l'âtre à ses pieds. L'elfe tourne alors vers les aventuriers un visage sans âge éclairé d'un chaleureux sourire aux canines proéminentes. Il leur souhaite la bienvenue d'une voix enjouée et les invite à se délecter du modeste souper qu'il a fait préparer en leur honneur. Il se présente comme Sandesyl Morgia, dernier héritier de la famille du même nom, prince d'Everaska mais avant tout porteur de pourpre et ami personnel de Sammaster, le légendaire fondateur du culte du dragon dont il chérit toujours l'enseignement contrairement aux tiamatistes de Severian qui se sont détournés de la vraie doctrine ;

« Et il ne restera rien que les trônes fracassés des rois. 
Morts, les dragons régneront sur le monde » *

Il commente avec condescendance l'interprétation erronée des paroles de Maglas que fait le prophète autoproclamé car il lui semble risible de vouloir participer à la conquête du monde par des dragons vivants pour seulement ensuite les convertir en dracoliche alors qu'il est évident que la mort des dragons doit être un préalable impératif à leur domination éternelle. Il désapprouve tout autant les maniérismes des adorateurs de Tiamat qui sont en train de se substituer au cérémoniel traditionnel du culte et il soupire en regrettant le temps glorieux où son cher ami Naergoth Bladelord était aux commandes. Quelle tristesse que le Seigneur des lames soit maintenant cantonné à la garde du Puits des dragons ! Quel gâchis de mettre ainsi à l'écart un si grand homme ! Sandesyl ne cache pas le mépris qu'il éprouve pour les tenants de la nouvelle direction du culte. Seule Talis échappe à son jugement cruel, la beauté de sa relation avec Arauthator l'émeut au plus haut point et il lui pardonne même sa dévotion à Tiamat, d'autant qu'elle suit la tradition nordique de cette dernière et non l'orientale prônée par Severian et avec laquelle le culte fut en concurrence pendant des siècles avant la ruine d'Unther et de Chessenta. Le sujet du dragon blanc le lance dans une digression pleine de lyrisme sur son unique visite à Oyaviggaton, l'antre septentrionale du grand ver, dans les entrailles de laquelle il eut le privilège de contempler les restes prisonniers de la glace de la flotte avariel qui convoya la mythique Draakhorn qui devait venir briser le siège du funeste mythal de dracorage. 
Sur Rezmir il a beaucoup moins de compliments à faire malgré l'illustre lignée de dragons noirs dont elle descend et qui règne encore sans partage sur les Hautes Landes. Il regrette d'ailleurs que sa fratrie soutienne son projet d'édifier le grand temple de Tiamat, mais il soupçonne que leurs accointances avec les hordes démoniaques de Dragonspear ont altéré leur jugement d'une certaine manière. Il se gausse d'ailleurs de l'idée saugrenue de la demie-dragon d'avoir conclu un pacte avec des géants pour obtenir l'usufruit de leur forteresse volante, alliance d'autant plus risible que Blagothkus et son clan seraient des nostalgiques d'Ostoria, le défunt empire gigantique contre lequel luttaient déjà les dragons avant même l'arrivée des elfes sur ce monde. La menace que représente Skyreach Castle n'en reste pas moins réelle et elle ne va faire que gonfler à mesure que Rezmir recrute de jeunes dragons prêts à embarquer dans ses cales, que ce soit ses frères ou bien l'engeance d'Iymrith qui pullule dans la bordure du grand désert d'Anauroch. Ceci fait elle frappera un grand coup en attaquant Goldenfield, l'immense complexe de Chauntea la déesse de la fertilité dont les champs et les vergers approvisionnent le Nord de leurs récoltes miraculeuses en toute saison. Elle espère ainsi semer le trouble parmi les grandes cités de la côte qui se trouveraient soudain en concurrence pour sécuriser les greniers restant avant que leurs populaces affamées ne se retournent contre elles.  

Sandesyl en habit de porteur de pourpre

Sandesyl s'arrête alors sur le visage de Finnlay, interloqué par la ressemblance du jeune homme avec un autre des wyrmspeakers qu'il a bien connu. De son propre aveu, Neronvain est une ordure de la pire espèce, pourtant il ne peut s'empêcher d'admirer son esprit tellement brillant. L'elfe est en effet le seul à être parvenu à décrypter les arcanes du fonctionnement des fameux portails sur lesquels la famille Morgia veille depuis des millénaires. C'est grâce à lui que le culte a connu son regain en unifiant à nouveau les cellules éparses qui végétaient aux quatre coins du continent depuis la disparition de Sammaster au siècle dernier. Le wyrmspeaker vert est aussi doté d'un humour féroce et Sandesyl ne peut s'empêcher de relater une de ses anecdotes les plus cocasses dans laquelle il parvint à manipuler une bande de sauvages adorateurs de la lune au fin fond des îles Sélénae, allant même jusqu'à engrosser leur prêtresse uniquement pour avoir accès aux ruines hébergeant l'un des antiques portails après leurs ébats, pied de nez hilarant qu'il est sûr que Finnlay doit apprécier à sa juste valeur puisque lui-même est un sang mêlé. 
Pour briser le froid que jette cette plaisanterie, Ildur interroge leur hôte sur Rath Modar. Sandesyl sait peu de choses sur lui, si ce n'est qu'il est une sorte de dissident thayen qui a amené toute une clique de mécontents qui espèrent profiter de leur alliance avec les tiamatistes pour se lancer dans un nébuleux projet de coup d'état contre Szass Tam, la tout puissante liche qui règne sur le pays des sorciers rouges. 
La conversation est alors interrompue par le jeune homme au teint livide qui avait observé leur arrivée dans le château. Il vient prévenir son seigneur que les villageois lui ont amené une jeune fille qui l'attend dans ses appartements pour qu'il puisse se sustenter. Sandesyl se lève pour prendre congé en souhaitant bonne chance aux aventuriers dans leurs projets de contrecarrer les plans de Rezmir. Ils sont libres de retourner vers les portails dans la forêt mais s'ils préfèrent tenter de rattraper Skyreach Castle avant que la forteresse quitte la région, il peut mettre à leur disposition quelques-unes des wyvernes qu'il entretient pour le compte du culte. 

Délaissant le festin rance de leur hôte, les héros suivent le jeune mignon de Sandesyl vers les perchoirs sombres où les attendent leurs montures, tout en se demandant par quel stratagème ils parviendront à vaincre les forces qui se rassemblent dans la sinistre forteresse volante.

lundi 24 juin 2019

La fourmilière de Kwenn


Session Star Wars #32

Date : 18-Jun-2019

Avec :
Meera, toujours prête à se glisser dans une seconde peau
Nir Stone, qui se remémore des souvenirs de son ancienne vie
Aqualto Fudah (‘Alto’), qui apprécie ses leçons de billard privées

Réserves de Coaxium :
15 charges

Lieu(x) :
Station orbitale de Kwenn


La gigantesque station orbitale de Kwenn est enfin atteinte après presque deux semaines de trajet, en suivant diverses routes hyper-spatiales secondaires (2 charges de coaxium consommées). Siège de nombreuses sociétés importantes à l’échelle de la Galaxie – telles Incom Corp. ou Golan Industries –, la station est également connue pour la concentration importante de divers lieux de « loisirs » et de perdition. Nir, quant à lui, sait que la méga-station possède une organisation parallèle qui organise un « port fantôme » dans lequel il est possible de se fournir discrètement loin des yeux et des oreilles des autorités.

En orbite autour d’une immense planète entièrement composée d’eau, la station de Kwenn vit historiquement du commerce de ce liquide que les secteurs environnants s’arrachent à prix d’or… Au loin, un faible soleil quasi-mort ne dispense plus de lumière, et la station est à elle seule le phare du secteur plongé dans l’obscurité. Tout en « haut » de la station se trouvent les Hauts de Myrstil, zone où règne l’opulence nécessaire aux élites de l’administration Hutt. Au milieu de la station, le Central, où s’entasse la plèbe – plusieurs millions d’habitants concentrés sur plus de 100 niveaux, avec un diamètre d’environ 15km pour le niveau le plus large. Enfin, la dernière section de la station offre des docks aux dimensions dantesques, capables d’accueillir d’immenses croiseurs impériaux. Plusieurs exemplaires y sont d’ailleurs visibles. Bref, les dimensions de la station dépassent l’entendement.

La gigantesque station orbitale de Kwenn.

A la sortie de l’hyperespace, Nir et Alto sont saisis par un bourdonnement profond dans la Force, comme si le système de Kwenn dans son ensemble était pris d’une sorte de frénésie des énergies environnantes. Ce bruit de fond se révèle particulièrement désagréable pour Alto, qui constate dépitée que Nir aussi n’a jamais connu un tel phénomène. L’approche de la station révèle de plus une myriade de navires de toutes tailles, formes et origines, dessinant comme un nuage d’objets en mouvement autour de la station. A la réception des communications, Meera enregistre le numéro de dock mis à disposition du Rokh, tandis que la voix désarticulée de son interlocuteur lui annonce « 24 heures avant la coalescence ». Le sourcil arqué, la Chiss demande quelques éclaircissements et reçoit un document Holonet donnant tous les détails de l’évènement.

Comme environ tous les 30.000 ans, deux trous noirs situés non loin – à l’échelle galactique – vont à nouveau se frôler dans les heures à venir, générant un flux d’ondes gravitationnelles impactant sur l’espace et le temps. La brochure explique également que la coalescence marque le début de l’hibernation traditionnelle de plusieurs Hutt, qui se débarrassent alors de leurs biens au cours de vastes ventes aux enchères qui attirent bien des convoitises. Toujours friande de détails pointus, Meera précise que les Hutt sont au final très peu dans la Galaxie – à peine quelques centaines, peut-être ? – et qu’on sait peu de choses sur cette espèce. D’après elle, les Hutt sont insensibles à la Force, leur espérance de vie est inconnue mais ouvertement très longue, et ce sont des seigneurs naturels, aux commandes de grandes cités, d’organisations privées ou de systèmes entiers.

L'imminente coalescence (vue d'artiste).

Déjà mal à l’aise avec cette histoire de coalescence qui pourrait expliquer les perturbations dans la Force, Alto maugrée contre cet évènement, qui va rendre encore plus compliquée la tâche de retrouver cette mystérieuse Silas et qui rend de plus possible la présence de Gracchus le Hutt sur place ! Voilà qui ressemble à une opportunité intéressante, selon Nir, mais Meera pointe immédiatement du doigt la possibilité que d’autres intervenants intéressés par la sonde droïde puisse également l’y avoir suivi... La méfiance est donc de mise. D’ailleurs, la sonde des clones, depuis raccordée aux systèmes du Rokh, confirme bien la présence de la sonde droïde dans le secteur ! Pour plus de précision quant à sa localisation exacte, DD-13 estime être en mesure de le faire une fois dans la station orbitale, grâce au mouchard qu’il avait pu insérer dans l’objet – dispositif qui avait déjà révélé à l’équipage que la sonde n’avait pas été détruite lors de la rencontre avec le Kang Rang Power.

Le Rokh apponte dans un hangar gigantesque, et se pose bon gré mal gré entre deux navires de taille similaire. Tout l’espace disponible semble quasiment occupé par des visiteurs visiblement tous là pour assister à cette coalescence. Tout de blanc maquillée, et ses yeux camouflés par des lentilles de couleur, Meera impose le port d’une capuche à Nir et Alto avant toute descente de l’appareil. L’unité droïde BU-6XT qui attend l’équipage à sa descente est mise à disposition par l’administration de la station pour aider ces nouveaux voyageurs de passage. Nir se renseigne sur l’Auberge de Qualifax, espérant pouvoir y loger, mais BU-6XT lui apprend qu’il s’agit uniquement d’une salle de loisir où l’équipage pourra trouver un espace de restauration, piscine, spa, casino… autant de mots doux aux oreilles du groupe. En attendant, BU-6XT identifie un hôtel libre en haut du Central, qu’il faudra rejoindre après avoir trouvé un turbolift.

Plan de coupe de la station orbitale de Kwenn.

A la sortie du hangar, le groupe pénètre dans le Central. Une atmosphère chaude, humide et rance saisie chacun. Après une série de ce qui semble des ruelles oppressantes, l’équipage devine l’étrange assemblage qui a mené à l’urbanisation du lieu. Les planchers et plafonds ne sont que des coursives laissant souvent deviner ce qui se trouve plus haut ou plus bas. Des quartiers entiers semblent comme cloisonnés, puis, quelques mètres plus loin, d’étroits puits de lumière offrent une vue vertigineuse sur les balcons de dizaines de niveaux supérieurs. Les ventilations dispensent un maigre flux d’air recyclé qui donne des hauts le cœur à Meera, tandis qu’Alto tire nerveusement sur sa cigarette électronique pour garder sa contenance mise à mal dans cet environnement ultra-urbain oppressant.

Dans les entrailles du Central.

Après ce qui semble une marche interminable, BU-6XT indique au groupe des accès turbolift pour accéder rapidement aux niveaux supérieurs. Une foule resserrée entre et sort des ascenseurs et Nir doit empoigner ses deux compagnes – particulièrement rétives à y pénétrer. Entre plusieurs xénos malodorants ou occupés à ingérer des substances répugnantes, Meera menace de tourner de l’œil dans ce tourbillon de promiscuité gênante. Heureusement, la montée se révèle très rapide, et BU-6XT extrait le groupe du turbolift pour les mener vers l’établissement hôtelier qu’il a pu dégoter. Pour Meera, le choc est à nouveau rude : en guise d’hôtel, le « Garden » un espace où sont empilés des chambres-sarcophages individuelles pouvant être louées via une interface informatique. Meera a beau réclamer un responsable pour exiger sur le champ une chambre ‘premium’, elle constate accablée que personne ne lui répond. Dépitée, elle imite ses compagnons et dépose ses quelques affaires dans sa « chambre », alors que d’autres visiteurs s’ablutionnent aux lavabos communs... Par la minuscule ouverture du lit, on distingue en effet un petit jardin intérieur – suprême luxe dans le confinement du Central.

Toujours à la suite de BU-6XT, le groupe redescend vers les profondeurs du Central, suivant en cela une requête particulière de Meera. En effet, cette dernière souhaite se réapprovisionner pour son commerce de courtisane – c’est du moins ce qu’elle annonce au droïde, qui dégote pour elle un atelier spécialisé dans la confection de structures bio-artificielles. Derrière une ouverture masquée par des bandes de plastique opaque, un Dug à longues moustaches – occupé à tâter les éléments désarticulés d’une poupée xéno ouvertement destinée à des activités lubriques – accueille le groupe parmi une galerie d’objets aux formes suggestives. Sous le regard écarquillé d’Alto, qui met à l’épreuve sa touchante naïveté en scrutant tous les accessoires exposés, Meera négocie pour près de 3000C l’achat d’une douzaine de pièces de peaux xéno plus réelles que nature – un ensemble qui permettrait à 2 personnes de se transformer totalement – dont une parure reptilienne du plus bel effet.

Affiche publicitaire pour un cyborg de plaisir.

Profitant de la transaction en cours, Nir questionne le Dug sur la coalescence à venir. L’évènement est véritablement d’importance, et il estime pour sa part que les deux tiers des Hutt de la Galaxie se sont rassemblés sur Kwenn à cette occasion. Ils y retrouveront Garonon le Hutt, du clan Desejalik, dirigeant pour cette année de la station orbitale. Beaucoup de belles pièces bio seront mises aux enchères pour la coalescence, et le Dug suggère à Nir de se rendre au Grand Marché de la Chair, où il pourra trouver tout ce qui lui sera nécessaire – des esclaves les plus basiques aux créatures les plus terrifiantes. La discussion est rapidement interrompue, car un client Toydarien se présente dans la boutique, accompagné par deux sbires – un jeune humain au visage tuméfié et un xéno en train de fumer. Quelques plaisanteries grivoises sont lancées sur le passage de Meera, qui leur décoche un sourire de glace.

Toujours cornaqué par BU-6XT, le groupe se dirige par taxi volant au plus bas du Central, où se trouve l’entrée principale du Qualifax. Enveloppée de néons verts fluorescents et d’écrans géants dispensant des publicités pour des produits locaux – alcools divers, armes –, cette gigantesque boite de nuit se dresse à travers l’ensemble du Central sur plus d’une centaine de niveaux. Un physionomiste repère immédiatement Alto et Meera, dont le physique ne peut laisser indifférent. Une tentative de caresse sur la joue d’Alto est immédiatement stoppée par la Mirialan, mais un sourire désarmant laisse entrevoir bien des promesses. Plein d’entrain, le filtreur leur propose alors un rabais pour accéder aux Hauts de Myrstil – il ne leur en coutera au final que 1000C républicains par personne… Mais avant cela, Meera souhaite s’enquérir de l’établissement correspondant au briquet remis par RikRekshik. Il s’agit d’un « casino minable » du 88ème niveau, tenu par Mash Mallow, l’ancienne star de smashball qui connut son heure de gloire comme botteur des Cuirassiers Coreliens. Sous une horloge indiquant « coalescence – H-22 », le groupe s’engouffre vers les accès aux niveaux supérieurs, il faut à nouveau subir l’épreuve d’un turbolift bondé...

A l'approche du Qualifax.

En guise de « casino minable », il s’agit surtout d’une gigantesque salle de jeu divers, dont billard à l’ancienne, sabac… bref, tout ce qu’il faut pour ravir Nir. L’endroit semble principalement fréquenté par des xénos de la Bordure Extérieur, et l’arrivé de Nir attire l’attention du patron. Mash Mallow était une réelle star il y a 25 ans et Nir ne peut résister à l’envie de lui demander un autographe. Ne pouvant avouer qu’il était alors un fan assidu du championnat de smashball, Nir explique que sa passion lui a été transmise par son père – cachant ainsi sa longue période de congélation en carbonite. Mash Mallow ne peut résister à l’envie d’une longue discussion sur le passé avec un congénère du Noyau, et il partage son histoire banale – une succession de blessures et de reconversions comme agent de joueurs, coach ou encore organisateur de courses de pods – tout en offrant une bouteille de son meilleur whisky, apportée par ce qui semble être son assistante, Salima.

La confiance de Mash Mallow semblant acquise, le groupe expose vaguement les raisons de sa venue sur Kwenn. Au détour d’une discussion sur la coalescence et la présence massive des Hutt, le groupe apprend que Gracchus le Hutt est bien présent sur la station orbitale et qu’il ne rentrera sans doute pas en hibernation. De plus, il organise comme tous les Hutt présents une vente de certains de ses effets personnels, mais le ticket d’entrée semble hors de portée de l’équipage (au moins 200kC). Peut-être que Nir trouvera des choses à son goût et plus accessibles à la vente organisée par le chef de cuisine de Asla la Hutt ? Lorsqu’Alto indique rechercher une ancienne connaissance nommée Silas, au physique très typique, Mash Mallow tique clairement, même si le prétexte présenté par Nir – une ex – lui fait admettre qu’il peut les mettre en relation. Il invite alors le groupe à se détendre une demi-heure autour d’une table de billard, le temps pour lui de contacter un intermédiaire.

Ancienne illustration de smashball.

Alto ne se fait pas prier pour recevoir une leçon de billard de la part de Nir, lui demandant de venir lui indiquer les bonnes postures corporelles... Se désintéressant de la partie en train de se jouer, Meera repère Salima et la suit vers une entrée du personnel. Engageant la discussion sur les conditions de travail dans l’établissement de Mash Mallow, Meera exhibe son bras cyber et indique chercher à se faire recruter auprès d’une personne lui ressemblant. Sur la défensive, les mains sur les hanches, Salima expose un blaster camouflé contre sa cuisse en demandant où son interlocutrice veut en venir. Au final, Salima indique ignorer tout d’une certaine Silas, et est sûre n’avoir jamais vu une telle personne dans l’établissement. Dépitée, Meera retourne auprès du billard où elle retrouve Alto en train de s’amuser avec Nir, un verre à la main. La Chiss expose l’absence d’information recueillies auprès de Salima, mais après tout, « on me ment facilement » lâche Meera avec un regard dans le vague semblant évoquer son cher Capitaine Hyabu

Bientôt, Mash Mallow regagne la table du groupe et tente de s’attirer les faveurs d’Alto, dénigrant gentiment les capacités de Nir au billard. Décidemment très bien entourée ce soir, Alto n’hésite pas à se cambrer sur la table comme il le faut lorsque ses instructeurs le lui demandent…. Vaguement irritée, Meera coupe court à la scène, et Mash Mallow confirme qu’un rendez-vous a été fixé avec un certain Okvan, intermédiaire qui les mènera à un autre point de rendez-vous. « Silas et ses filles ne sont pas faciles », et les rencontrer nécessite bien des précautions. En quittant la salle de jeu, Alto se demande si Gracchus – et la sonde droïde maintenant en sa possession – ne serait pas la raison de la présence de Silas sur la station. Réfléchissant à voix haute, Nir remarque que si c’était le cas, le groupe pourrait proposer son assistance d’une façon ou d’une autre. En tout cas, il semble impératif à Meera de cacher la nature exacte de Nir et Alto, considérant la nature des collections très spéciales du Hutt…

Arrivé au quartier 43, le groupe rejoint le dénommé Okvan, un type à l’allure patibulaire qui scrute chacun sous tous les angles avant d’indiquer une vague direction le long d’un couloir glauque, non sans avoir intimé l’ordre à BU-6XT de patienter sur place. Après quelques dizaines de mètres, le groupe est pris en charge par un droïde déglingué. Sans un mot, le droïde se met en route, convoyant dans un silence de mort la troupe dans les profondeurs du Central jusqu’à atteindre une porte d’accès anonyme. Le droïde pointe la porte d’un geste péremptoire, ne laissant pas d’autre option au groupe que de progresser dans un couloir malodorant. Sous peu, le groupe atteint ce qui semble être un centre de retraitement de déchets chimiques, ceint d’une coursive métallique en mauvais état. Au milieu des bassins, une plateforme peut être atteinte par des escaliers rouillés. Aucune présence ne se fait deviner.

Dans la station de recyclage chimique.

Soudain, la silhouette d’une femme à la carrure ferme se détache au loin sur le sommet d’un container. La couleur de sa peau et son bras cyber ne laissent aucun doute sur son identité : il s’agit de Silas. Par l’entremise du droïde, sa voix se fait entendre, questionnant sur les raisons de cette demande de rencontre insolite. Pariant sur l’intuition du groupe mais restant particulièrement évasif, Nir annonce que le groupe sait ce que Silas souhaite acheter, ainsi que la nature du vendeur. Intriguée, Silas accepte d’en discuter plus discrètement, dès lors que le groupe aura déposé toutes ses armes au sol – le scanner du droïde ayant également révélé la présence des sabres-lasers. Après un moment de flottement, Alto est la première à déposer son sabre, estimant que la mise en confiance de Silas semble essentielle à ce stade.

Les interlocuteurs se rassemblent sur la plateforme centrale et Silas installe un brouilleur. A cette distance, le groupe peut apprécier la musculature démonstrative de Silas, ainsi que les tempes grisonnantes trahissant son âge. Nir explique que les deux parties pourraient s’entendre pour s’aider mutuellement pour accéder à une vente aux enchères, par exemple… La contrebandière a toutefois du mal à saisir les motivations du groupe qui lui fait face, d’autant plus qu’elle ne montre pas de réaction particulière lorsque le nom de Gracchus le Hutt est mentionné. Elle doit toutefois admettre que ce groupe disparate de francs-tireurs aiguise sa curiosité. Sentant bien que la piste de Gracchus le Hutt la laisse quasiment indifférente, Nir tente le tout pour le tout, et mentionne également que c’est RikRekshik qui a indiqué son nom afin de trouver une porte d’entrée vers Ram Ravel. Silas admet pouvoir faire office de contact avec « elle », mais indique une fois de plus rester dubitative sur la suite à donner à cette demande. Alto mentionne vaguement une vieille connaissance commune vers laquelle le groupe souhaite remonter à travers le temps, et Silas répond qu’elle doit en discuter avec qui de droit avant de donner une réponse. Elle reprendra contact avec le groupe directement au Rokh, et ce dans les deux heures précédant la coalescence. Elle quittera sans doute la station dans la foulée, et si une entrevue avec Ram Ravel est envisageable, un membre du groupe devra sans doute l’accompagner sur son vaisseau. Sur cette dernière annonce Silas tourne les talons et disparaît rapidement par un chemin détourné.

Réempruntant quant à lui le même trajet, le groupe rejoint BU-6XT à son point de départ en se posant bien des questions sur la suite à donner au cas de Gracchus le Hutt, puisqu’il semble bien que Silas ne sera d’aucune aide ici. Un repérage sur les lieux de la vente aux enchères semble inévitable et permettra de rentabiliser efficacement le pass d’accès aux Hauts de Myrstil. De retour à l’hôtel « Gardens », le groupe se débarbouille vaguement et chacun s’apprête au mieux pour camoufler son identité, en attendant DD-13 qui a été convoqué par Meera. S’inspirant de Mash Mallow, Nir se lance dans une grande entreprise de ravalement total, se rasant entièrement le crâne et adoptant un maquillage facial corellien. S’éclipsant dans sa chambre-cylindre, Meera fait de son mieux pour se contorsionner en enfilant sa parure reptilienne. Alto et Nir ont le souffle coupé lorsqu’ils la voient enfin apparaître, tellement elle est méconnaissable. « A quoi bon ? » semble se dire Alto, en resserrant sa capuche et son grand pardessus de cuir limé, espérant que personne ne la reconnaisse derrière ce subterfuge que Meera qualifie de minimum syndical… Par mesure de prudence, les autres achats de Meera sont convoyés vers le Rokh par un droïde coursier, et le groupe est prêt à se rendre vers les beaux quartiers de Kwenn.

Meera dans sa parure reptilienne.

Les Hauts de Myrstil se révèlent comme attendu particulièrement agréables. Au milieu de larges balcons arborés et jardins aux fontaines agréables, la zone apparaît même plus luxueuse encore que la capitale de Chandrila. Suivant les indications recueillies sur l’Holonet, le groupe se dirige vers le site de la vente de Gracchus le Hutt, tandis que DD-13 confirme que le signal de la sonde droïde pointe dans la même direction. Une foule de dignitaires se presse sur les marches du palais de la vente, et les curieux y sont admis pour essayer d’apercevoir du haut d’une coursive de marbre la quantité innombrable d’objets disposés plus bas dans l’immense salle d’exposition. La sonde est maintenant toute proche, mais a priori pas dans la grande salle de vente – ce que DD-13 confirme en précisant que le signal provient plutôt du sous-sol. Après une anodine promenade sur le balcon surélevé, Meera repère dans un coin un ascenseur semblant mener vers les niveaux inférieurs. Toutefois, l’accès est surveillé de près, et seuls des invités triés sur le volet peuvent y accéder, au travers d’un carton d’invitation particulier.

Dans les Hauts de Myrstil.

Accoudés à la balustrade, les membres de l’équipage du Rokh peuvent à loisir passer en revue les objets les plus spectaculaires – y compris des animaux peu communs dignes d’une ménagerie de « chasses surprises – ainsi que les acheteurs se promenant entre les vitrines. Au-dessus d’une table de sabac particulièrement bien ouvragée, la silhouette gracieuse d’une splendide femme vêtue d’une robe fourreau rouge attire l’œil de Nir. Circonspect, ce dernier suspend son souffle un instant avant d’indiquer la présence de Taleo à ses compagnons… Lancée dans une discussion avec son étrange chaperonne – semble-t-il au sujet de la table de sabac –, Taleo se dirige d’un pas lascif vers des rangés de sièges, sans doute dans l’attente du lancement officiel de la vente. Comme prise d’un pressentiment, elle porte le regard vers les trois comparses accoudés plus haut, mais il faut un geste de connivence lancé par Nir pour lui confirmer l’identité de ses créditeurs. « N’étaient-ce pas 30.000 crédits qu’elle nous devait… ? » lance nonchalamment Meera

Maintenant assise, comme la plupart des acheteurs, Taleo indique avec des mouvements de main vouloir retrouver le groupe après la vente, malgré les gestes tout autant insistants de Nir. Puis, avec un sourire désarmant, Taleo pointe du doigt une autre balustrade de la coursive. Tous tournent la tête et y découvre un homme d’une soixantaine d’années, tout de noir vêtu, et portant une impressionnante cicatrice au travers du visage, très occupé à surveiller l’accès vers les sous-sols déjà repéré par Meera. En articulant particulièrement bien ses syllabes, Taleo chuchote un « Consortium de Zaal » en continuant son mouvement du doigt – alors qu’un « H-18 » s’affiche désormais sur les horloges décomptant le temps résiduel avant coalescence.

mardi 18 juin 2019

« Ne le tuez pas. Laissez-le vous trahir. »


Session Star Wars #31

Date : 09-Jun-2019

Avec :
Le Capitaine Hyabu, qui renfloue ses caisses
Meera, toujours apte à décrypter les arcanes informatiques
Nir Stone, qui révèle les conditions de son réveil récent
Aqualto Fudah (‘Alto’), plongée dans le doute sur le chemin à suivre
Zayne Bentaroo, agacé par un mielleux Chevin

Lieu(x) :
Colonie de Gandanta, secteur de Cato Neimoidia


L’équipage du Capitaine Hyabu a mis le cap sur la capitale-colonie pour y déposer Mesra Rangers, puis décide de continuer son chemin en direction du domicile de RikRekshik, afin de questionner à nouveau le Chevin sur son rôle trouble. Malheureusement, ce dernier est absent de chez lui, ayant dû rejoindre en urgence sa mine de reclon n°3720 du fait d’un mouvement social d’une certaine catégorie de personnel – c’est du moins ce que leur apprend la femme âgée ayant accueilli le groupe. L’œil sur la montre, et peu désireux de se retrouver confronté à des problèmes supplémentaires lorsque le lieutenant Rothman débarquera sur Gandanta, le Capitaine Hyabu décide de mettre cap vers la mine sur le champ. C’est au travers d’une gigantesque tempête de sable que le Rokh se lance vers le site, et Hyabu peste contre les dommages inévitables que cela fera subir au navire…

Pendant le trajet, Alto et Zayne délivrent les enregistrements holographies récupérés dans l’antre de la Sulje. Deux hologrammes sont bloqués et diffusent une image fixe. Il s’agit de ceux montrant un Keldor inconnu et le garçon blond déjà connu par les deux padawans et aperçu sur l’image du banquet donné chez RikRekshik. Le dispositif correspondant à Anthé Katova montre la Twi’lek lancer l’enregistrement d’une étreinte douce et passionnée avec son amant, Suljo Warde, dont les traits sont marqués par la fatigue. Le tabou d’une liaison physique entre deux Jedi est confirmé par Nir, qui explique que, selon les préceptes Jedi, la maîtrise des pulsions et des émotions est un but en soi, et qu’elle est incompatible avec une telle relation. Enfin, Zayne lance l’enregistrement holographique de Suljo Warde. Le maître présente des traits à nouveau tirés, ces cernes étant accentuées par sa peau très pâle. Il retire son masque respiratoire. De sa voix haut-perchée et douce, il se lance dans une tirade à peine perturbée par le passage intempestif de NomNom curieux autour de lui :

J’ai éveillé en vous ce qui était caché. Lorsque vous aurez grandi, vous vous libérerez de cette fange. Vous vous élèverez vers les étoiles. Vous serez alors les instruments de la renaissance de la Force. Vous enfanterez à nouveau ce qui a été détruit. Une arche spatiale sera vôtre, vous en serez les maîtres. Et vers les étoiles les plus brillantes, au centre de la galaxie, sur la planète de fer, en son cœur, vous prendrez ce que vous cherchez. Et ce qui a été séparé, à nouveau sera un…
(enregistrement coupé)

Suljo Warde délivre son message du passé.

Enthousiaste, Zayne pense que le message de Suljo Warde s’adresse une nouvelle fois aux padawans réunis par le destin à bord du Rokh, et que les NomNom l’ont intégré à leurs croyances par un concours de circonstances. Alto reste dubitative, car rien ne dit que Suljo Warde n’avait pas de plan précis pour les NomNom. Meera, toujours sur la réserve sur ce sujet, avoue quant à elle accorder peu de chances à une piste menant à Suljo Warde ou les fragments d’Holocron manquants, et que l’équipage devrait plutôt se concentrer sur l’état préoccupant des finances du navire. A ce rythme, Meera craint de devoir passer ses nuits dans des hôtels deux étoiles – une perspective qui la remplit d’effroi. Les informations récupérées dans le laboratoire Chandritech sont sans doute monnayables, mais Zayne pose la question du choix qu’il faudra faire face à un acheteur potentiel : faudra-t-il vraiment favoriser l’Empire ou le Premier Ordre, avec tous les risques militaires que cela impliquera… ? Pour retrouver Suljo Warde, il faudrait en savoir plus sur le vaisseau qu’il utilisait à l’époque et peut-être remonter la piste de son départ subit. Toutefois, Meera insiste à nouveau sur le fait que suivre la piste de Suljo Warde ou de son Holocron lui semble une mauvaise idée, considérant le pédigrée du personnage. En fin de compte, n’est-ce pas plutôt vers Anthé Katova que les padawans devraient se retourner pour profiter d’un enseignement moins critiquable… ? Cette proposition plonge Alto dans le doute quant à ses motivations profondes : quel enseignement serait le plus profitable au groupe, et surtout le moins « dangereux » pour l’équilibre mental de chacun ?

A l’arrivée sur le site de la mine de reclon n°3720, le Rokh peut enfin se mettre à l’abri sous un bouclier énergétique et se poser entre différents vaisseaux venus prendre livraison d’une cargaison. Un contremaître accueille l’équipage, qui se fait conduire vers le centre du site. Des puits de forage vomissent un plasma chargé en reclon qui est dirigé vers une haute unité de raffinage. Haussant un sourcil, Meera marmonne que l’équipage est sur une bombe en puissance, même si le reclon n’est pas aussi instable que l’hyperfuel de coaxium… Près d’un des puits, un attroupement d’ouvriers subit les harangues de RikRekshik pour une reprise du travail. Non loin, trois corps déchiquetés par une foreuse attendent d’être dégagés, et Hyabu s’enquière de la situation. Accablé, le contremaître espère que la foreuse n’a pas été endommagée dans l’accident… Le Chevin, encadré par un puissant Gamoréen et un humain portant tous les attributs du franc-tireur à qui « on ne la fait pas », négocie avec un représentant syndical pour que les ouvriers passent un trait dessiné au sol, chaque concession déclenchant le mouvement de quelques ouvriers supplémentaires.

La disposition de la mine de reclon n°3720.

RikRekshik n’a pas l’air particulièrement enchanté de voir l’équipage débarquer au milieu de la négociation en cours, mais il ne peut éviter la confrontation. C’est un Zayne particulièrement remonté qui l’attaque de front, lui reprochant la vente d’Anthé Katova à Gracchus le Hutt il y a dix ans de cela. Le Chevin se retranche derrière sa précédente excuse, à savoir la traitrise de la Twi’lek, qui a conduit son bon ami Suljo Warde à sa perte. De plus, pouvait-il résister à la somme promise alors ? 100kC sans le sabre-laser, 400kC avec… dommage qu’Anthé Katova l’ai perdu à l’époque, et qu’un autre Jedi – armé cette fois-ci – lui soit passé sous le nez récemment... Faisant au mieux pour maîtriser leurs nerfs – « Ne le tuez pas. Laissez-le vous trahir », disait le message cryptique trouvé auprès de Ido –, Zayne et Alto conjuguent leurs efforts pour échapper aux digressions incessantes du Chevin, et finissent par lui faire dire que Suljo Warde est parti avec son vieux vaisseau, le Tonnerre. Quant à Ram Ravel, il y a un certain temps déjà qu’il ne vient plus lui-même superviser son approvisionnement en reclon. Une contrebandière humaine s’en charge pour lui. Elle pilote un YT-1300 nommé le Saphir, et est en général accompagnée d’un QuadJumper – le Saphir 2, peut-être ?

Peu sensible au ton mielleux de RikRekshik, Zayne brandit la menace de diriger le BRI dans sa direction. Plus affable, le Chevin admet connaître le disciple blond de Suljo Warde. Il se nomme Zaharid, et il ne l’a jamais revu… du moins depuis l’année dernière, lorsqu’il est passé avec un petit chasseur, avec la ferme intention de se rendre auprès de Gen BunGen – objectif sur lequel RikRekshik ne peut dire s’il a été couronné de succès ou non. Le Chevin se montre disposé à récupérer Kristofferson – avec une impatience qui apparaît plus que suspecte. Hyabu en attend 100kC impériaux, mais le temps presse, et il finit par le négocier à 75kC républicains. Enchaîné, Kristofferson est débarqué du Rokh par Okkam, et il se fige en silence lorsqu’il comprend ce qui se joue. A l’écart, il ne peut entendre le récit complet que le Chevin est désormais enclin à délivrer à l’équipage – mais chacun garde en tête l’annonce de la trahison le concernant, et se demande comment y faire la part du faux et du vrai…

Zaharid dans sa prime jeunesse.

Or donc, Suljo Warde a bien sombré dans la folie sur Cato Neimoidia à la fin de la Guerre Noire. Lors de la cérémonie de la signature de l’accord scellant la fin du conflit, Suljo Warde a pris peur, persuadé qu’il serait la cible d’une trahison et d’un guet-apens. Par « chance » - si l’on peut dire –, le coup d’état Jedi et la réaction de Palpatine l’a sauvé d’un jugement sans doute sévère auprès du Conseil Jedi, qui l’avait fermement convoqué. Pendant plusieurs années, Suljo Warde a dû se cacher, protégé par RikRekshik, qui le fournissait largement en « drogues apaisantes », et Gandanta était un lieu parfait pour cela. En échange, le maître Jedi utilisait ses talents surnaturels pour trouver de nouveaux gisements exploitables par le Chevin. C’est à cette époque que Suljo Warde a fait venir auprès de lui deux jeunes Neimoidiens – Gen BunGen et Ido – qu’il avait précédemment repérés au cours de ses missions diplomatiques.

Traqué par l’Empire – comme l’ensemble des Jedi survivants – et de plus en plus troublé et torturé – probablement aux prises avec le côté Obscur –, Suljo Warde s’est alors enfoncé dans la jungle épaisse de Gandanta. Il y découvrit les NomNom et en fit des sortes de disciples. Fait inattendu, c’est à cette époque qu’Anthé Katova s’installe sur Gandanta, fait la rencontre de RikRekshik – qui affirme la prendre alors sous son aile –, et devient très amie avec Gen BunGen. Un jour, il a fait l’erreur de l’amener avec lui pour réapprovisionner Suljo Warde, et Anthé Katova a été immédiatement fascinée par le maître Jedi. De là, elle a littéralement « ruiné le business » du Chevin, mettant fin à l’arrangement « drogues contre gisements ».

Malgré sa relation naissante avec la Twi’lek, Suljo Warde devint à cette époque de plus en plus irascible et incontrôlable – du point de vue de RikRekshik. Mais cela reste tout de même une période prolifique, avec un groupe grandissant autour du maître, de bons moments passés ensemble, et surtout les premiers gros clients pour le reclon – dont Ram Ravel. C’est ce dernier qui a tourné la tête de Suljo Warde : la Guerre Noire n’était pas encore totalement finie, l’Empire démontrait jour après jour sa capacité à éliminer ses adversaires de manière impitoyable, et la nécessité de faire émerger une résistance armée devenait chaque jour plus pressante. Anthé Katova elle-même a été très vite séduite par le discours de Ram Ravel, et c’est elle qui a convaincu Suljo Warde de se mettre au service de cette cause perdue. Par jalousie, par esprit de représailles, le Chevin a alors piégé Anthé Katova puis arrangé sa vente au collectionneur Gracchus le Hutt – sans doute une mauvaise action qu’il regrette en partie, « mais il faut la replacer dans le contexte d’alors », s’excuse-t-il de son ton doucereux.

Serait-il possible de remonter jusqu’à Ram Ravel ? RikRekshik sait que la contrebandière aux commandes du Saphir – une certaine Silas, humaine à la peau noire et équipée d’un bras cyber – arrivait de la station orbitale de Kwenn, à la lisière de l’espace Hutt. Il le sait car elle utilisait un briquet portant le sigle de l’Auberge de Qualifax – un rade célèbre de la station. Après cette dernière révélation, et pressé par le temps, l’équipage semble satisfait et souhaite s’éclipser au plus vite. Remplissant sa part du marché, Hyabu libère Kristofferson, qui semble assez satisfait de l’échange, et récupère les 75kC républicains promis. Avant de rejoindre RikRekshik, le laborantin répète sa proposition de mettre le Capitaine Hyabu en contact avec des personnes du Premier Ordre si nécessaire. Hyabu indique qu’un contact sera possible via Kerod Macredon. Répondant à une « innocente » question de Kristofferson au sujet de Mesra, Hyabu confirme qu’elle est saine et sauve à la capitale-colonie.

Le navire de Silas.

Ainsi, RikRekshik aura donc à nouveau traversé indemne cette rencontre potentiellement explosive avec l’équipage du Capitaine Hyabu… Le groupe remonte à bord du Rokh et entame les procédures pour un départ immédiat de la planète Gandanta. Faisant un tour de son navire, le Capitaine Hyabu constate dépité à quel point le séjour sur cette surface inhospitalière a abimé son vaisseau. La coque est criblée de sable rouge, qui s’est infiltré dans tous les interstices disponibles, rendant nécessaires un nettoyage méticuleux et de nombreuses réparations... Il est toutefois exclu de bloquer l’équipage pendant deux semaines supplémentaires dans le secteur de Cato Neimoidia, et le Capitaine Hyabu se résout à remettre à plus tard ces interventions techniques. Unique fait heureux, le criblage incessant par le sable rouge a fini par quasiment effacer le sigle impérial fixé sur l’arrière de la coque… Toute l’équipe est désormais prête pour un nouveau long séjour dans l’hyper-espace, car il faudra bien compter presque deux semaines pour rejoindre sa nouvelle destination : la station orbitale de Kwenn. A la sortie de l’atmosphère de Gandanta, c’est à peine si l’équipage remarque le petit navire impérial descendant vers la capitale-colonie – sans doute un groupe du BRI et son responsable, le lieutenant Rothman.

Profitant de quelques heures de calme, l’équipage décide de commencer par analyser le contenu des divers documents et objets récupérés au cours des dernières 24 heures. L’attention de Meera se porte en premier lieu sur les dossiers du laboratoire Chandritech. Il s’agit visiblement d’une compilation de rapports effectués par le Prof. Makox. Certains éléments apparaissent comme ayant été dérobés par un espion sur la station de Kolana, et contiennent les documents les plus sensibles. De ce qu’on peut comprendre, l’espion a servi le Premier Ordre à son insu, et a fourni de nombreuses photographies de rapports, protocoles et autres formules obscures. Dans un reflet, Meera repère la silhouette d’un humain d’un cinquantaine d’années et portant une barbe, une blouse de laboratoire et des insignes témoignant de son grade de colonel impérial.

Un cliché envoyé par l'espion de la station spatiale de Kolana.

La plupart des documents décrivent des recherches poussées, avec pour résultats tangibles deux armes biologique ultra-pointues et des concepts moléculaires inconnus :
  • Un gaz contenant un pathogène mortel en une semaine et qui se transmet par voie aérosol (les petites spores rouges). Ce gaz a été pensé pour des opérations contre des bases terroristes. Les effets de son développement à l’air libre sont entrés dans une phase de test il y a 1 an. Antidote : fiable à 60%. Tests humains entamés.
  • Un champignon microscopique qui a le pouvoir de se développer extrêmement rapidement. Il grandit de deux mètres carré toutes les heures. Il se développe mal dans les atmosphères trop chargées en souffre, mais très bien dans les autres conditions testées. Pour le moment, les anticorps humains et NomNom y résistent. Il se développe sur toutes les surfaces. Nom de recherche : le « creep ». Antidote : feu, lasers.
  • Une étude très poussée sur les NomNom sauvages et la faune de Gandanta. Il y est indiqué que l’espèce NomNom présente la particularité remarquable d’un taux de « Midi-Chloriens » extrêmement élevé. De plus, l’espèce a une grande capacité à s’adapter, et pourrait être utilisée comme base pour des sérums d’amélioration de soldats. De plus, l’étude prouve que Chandritech a commis un génocide sur des formes de vie qui avaient réussi à se développer grâce à la terraformation, dont les NomNom, race initialement semi-intelligente. Petits ou gros, les NomNom ont la capacité de pouvoir se transmette des connaissances, avec peu ou pas d’oublis d’une génération à une autre. Certaines choses restent de manière vive : une image, un son, un nom, un sentiment… Les NomNom se développent vite, et apparaissent plutôt pacifiques… Croisés à des humains, ils développent une immense agressivité que les généticiens tentent de canaliser.
  • Apparemment, avant que Chandritech ne reçoive les premiers échantillons de NomNom par RikRekshik, un ermite (sans doute Suljo Warde) vivait parmi eux, sans doute un tenant de « l’ancienne religion ». Il a contribué à faire des NomNom une espèce plus évoluée, en les dotant d’une proto-religion et de tabous. Les scientifiques comptent se servir de ces évolutions cognitives pour leur inculquer de nouvelles formations sociales plus militaires, plus proches de la meute. Les NomNoms vouent un culte à un certain Zoulje.
Entre les lignes, on devine que toutes ces recherches ont été interdites par l’Empereur Palpatine. Les informations concernant ces projets ont été dérobées à un laboratoire impérial localisé au niveau de la station de Kolana, située dans une zone désertique de l’espace. Le laboratoire de Gandanta ne semble également qu’être un maillon de la chaîne, car les dossiers font apparaître un effort combiné de recherche entre plusieurs sites, dont ce qui semble être un des centres névralgiques du Premier Ordre localisé sur Chandrila. Tout le matériel de laboratoire est fourni par Chandritech. Quelques noms de membres du Premier Ordre apparaissent dans des communications entre Makox et des personnalités de rang égal ou supérieur. Un nom toutefois retient l’attention, car il semble être l’un des maîtres-artisans de tout l’édifice : le Seigneur Rodel Vencelor – visiblement un haut gradé, issu de la noblesse mandalorienne. 

Meera peut également prendre le temps de comparer la photographie de groupe trouvée dans le bureau du Prof. Makox avec ses souvenirs de celle entraperçue dans le bureau de Dame Brionelle. A bien des égards, la photographie semble familière à Meera, comme si elle avait été prise au même endroit, le même jour, durant la même célébration. Toutefois, elle regroupe moins de monde, comme concentrée sur un plus petit comité. 

Enfin, Meera peut se consacrer à la base de données récupérée par Alto, qui se révèle être un transpondeur de navire droïde de grande taille. L’objet a clairement été modifié, avec la signature typique des « bidouilleurs » NomNom. L’objet est totalement hors service, mais des fichiers résiduels indiquent qu’il s’agissait du transpondeur du Vindicator, le colossal vaisseau droïde chargé de la défense de Cato Neimoidia durant la Guerre Noire. A priori, ce transpondeur étant connecté à un hyperdrive très particulier défiant toutes les règles communément admises pour ce genre de dispositif, que ce soit en terme de masse déplacée ou de vitesse.

Image de propagande Neimoidienne montrant le Vindicator en action.

L’état de santé de Nir semble relativement stationnaire, mais suscite encore bien des inquiétudes à bord. Heureusement, DD-13 se présente rapidement d’un air guilleret en annonçant une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle, c’est qu’il a réussi – mais est-ce vraiment une surprise ? – avoir généré un antidote efficace pour son patient favori. Par contre, un des NomNom emprisonné s’est cogné contre les barreaux de sa cage pendant la tempête de sable et a succombé à sa commotion – non sans avoir fait don de bien des biopsies à la science en général, et à DD-13 en particulier. « Et quelle est la mauvaise nouvelle ? », demande le Capitaine Hyabu… qui se rattrape en motivant DD-13 pour qu’il fasse son maximum pour assurer la survie du second NomNom, véritable précurseur du voyage spatial pour son espèce. 

L’injection du vaccin à Nir le plonge dans un profond sommeil réparateur, sous les caresses et les paroles apaisantes du droïde. A son réveil, le traitement semble être un succès complet. Nir, totalement remis de sa récente fièvre, remercie longuement DD-13 pour ses bons soins, et le droïde lui apprend que le second NomNom a parfaitement tenu le choc. DD-13 souhaiterait pouvoir en disposer pour de futures expérimentations, mais Nir lui indique que seul le Capitaine et un mystérieux « conseil de bord » du Rokh pourront en décider après une réunion, que le Capitaine Hyabu s’empresse de reporter sine die

Ayant maintenant rejoint ses compagnons, Nir expose à son tour les circonstances de sa sortie de la carbonite. Première révélation fracassante : Nir a aussi servi de décoration murale chez Gracchus le Hutt – même Meera doit s’assoir en l’apprenant. Il a été libéré par des intervenants dont il ne sait rien, et il est persuadé qu’un autre Jedi a été libéré à la même occasion. D’ailleurs, il pense que sa libération n’avait pour seul but que de lui dérober son sabre-laser. Malheureusement, la sortie de la carbonite n’est pas aisée, et Nir ne peut rien dire sur l’identité du second Jedi libéré – mais il serait tellement tentant de penser à Anthé Katova… D’ailleurs, considérant le brouillard dans lequel il était plongé après sa décongélation, Nir ne sait même pas comment il a pu s’échapper du palais de Gracchus – sans doute avec beaucoup de chance.


Nir en congélation carbonique.

La piste menant vers Gracchus le Hutt semblant s’amenuiser, l’intuition initiale du groupe de poursuivre vers la station orbitale de Kwenn s'est retrouve renforcée. D’ailleurs, Meera est persuadée que ce collectionneur de Jedi doit en connaitre un rayon, et que son palais doit être truffé de contre-mesures contre toutes les « jedaïlleries – sans mépris aucun ». D’un ton faussement dégagé, Zayne et Alto remercient la Chiss pour sa mise en garde, même si cela présente un intérêt limité pour le moment, puisque l’équipage n’a pas l’intention de s’y rendre dans l’immédiat. Piquée au vif, Meera tourne les talons et déclare aller méditer dans sa cabine – sa nouvelle façon de dire qu’elle part bouder dans son coin. Après cet intermède, le Capitaine Hyabu indique que l’information de dernière minute de RikRekshik guidant son équipe vers Kwenn n’est sans doute pas innocente. Est-ce là que la trahison du Chevin se concrétisera ? L’équipage devra-t-il s’attendre à un piège fomenté avec Gracchus le Hutt ? Toutefois, la piste de Kwenn reste la plus tangible… et il faudra tout de même se poser un jour la question de la sonde droïde récupérée par ce baron du crime – certes pas membre du Conseil Suprême Hutt, mais tout de même un des douze Seigneurs du Soleil Noir…

Durant le trajet en hyperespace, l’équipage peut également s’entretenir avec Mexnean, sorti depuis peu de son coma. Il est évidemment très redevable au Capitaine Hyabu et son groupe armé d’avoir pu le libérer de la colonie pénitentiaire, sur laquelle il était retenu depuis près d’une année. C’était une véritable action d’éclat qui mérite de rester dans les annales des activités anti-impériales, mais le nom de « Total Rébellion » tire une grimace contrariée de la part de Mexnean… Son propre groupe rebelle a été décimé et il cherche à rejoindre au plus vite un groupe dans le secteur de Lucazek. Son combat, initié il y a dix ans, n’est pas terminé, et son absence totale d’attaches familiales résiduelles fait qu’il poursuivra sans fin sa lutte contre l’Empire. Nir tente bien de lui ouvrir les yeux sur la vacuité de son combat s’il n’a que la vengeance pour but, mais Meera lui apporte au contraire son soutien, indiquant que « certains ici ne portent pas de jugement de valeur sur les objectifs de chacun »… Mexnean souhaite apporter son soutien d’expert en explosifs au groupe d’ici à ce qu’il puisse être exfiltré, et ajoute que l’équipage du Capitaine Hyabu devrait peut-être songer à rejoindre le groupe militaire rebelle du Commandant Sato – un ex-impérial très compétent – qui contrôle une base dans le secteur de Yavin. C’est peut-être là-bas que réside un nouvel espoir ?