lundi 24 juin 2019

La fourmilière de Kwenn


Session Star Wars #32

Date : 18-Jun-2019

Avec :
Meera, toujours prête à se glisser dans une seconde peau
Nir Stone, qui se remémore des souvenirs de son ancienne vie
Aqualto Fudah (‘Alto’), qui apprécie ses leçons de billard privées

Réserves de Coaxium :
15 charges

Lieu(x) :
Station orbitale de Kwenn


La gigantesque station orbitale de Kwenn est enfin atteinte après presque deux semaines de trajet, en suivant diverses routes hyper-spatiales secondaires (2 charges de coaxium consommées). Siège de nombreuses sociétés importantes à l’échelle de la Galaxie – telles Incom Corp. ou Golan Industries –, la station est également connue pour la concentration importante de divers lieux de « loisirs » et de perdition. Nir, quant à lui, sait que la méga-station possède une organisation parallèle qui organise un « port fantôme » dans lequel il est possible de se fournir discrètement loin des yeux et des oreilles des autorités.

En orbite autour d’une immense planète entièrement composée d’eau, la station de Kwenn vit historiquement du commerce de ce liquide que les secteurs environnants s’arrachent à prix d’or… Au loin, un faible soleil quasi-mort ne dispense plus de lumière, et la station est à elle seule le phare du secteur plongé dans l’obscurité. Tout en « haut » de la station se trouvent les Hauts de Myrstil, zone où règne l’opulence nécessaire aux élites de l’administration Hutt. Au milieu de la station, le Central, où s’entasse la plèbe – plusieurs millions d’habitants concentrés sur plus de 100 niveaux, avec un diamètre d’environ 15km pour le niveau le plus large. Enfin, la dernière section de la station offre des docks aux dimensions dantesques, capables d’accueillir d’immenses croiseurs impériaux. Plusieurs exemplaires y sont d’ailleurs visibles. Bref, les dimensions de la station dépassent l’entendement.

La gigantesque station orbitale de Kwenn.

A la sortie de l’hyperespace, Nir et Alto sont saisis par un bourdonnement profond dans la Force, comme si le système de Kwenn dans son ensemble était pris d’une sorte de frénésie des énergies environnantes. Ce bruit de fond se révèle particulièrement désagréable pour Alto, qui constate dépitée que Nir aussi n’a jamais connu un tel phénomène. L’approche de la station révèle de plus une myriade de navires de toutes tailles, formes et origines, dessinant comme un nuage d’objets en mouvement autour de la station. A la réception des communications, Meera enregistre le numéro de dock mis à disposition du Rokh, tandis que la voix désarticulée de son interlocuteur lui annonce « 24 heures avant la coalescence ». Le sourcil arqué, la Chiss demande quelques éclaircissements et reçoit un document Holonet donnant tous les détails de l’évènement.

Comme environ tous les 30.000 ans, deux trous noirs situés non loin – à l’échelle galactique – vont à nouveau se frôler dans les heures à venir, générant un flux d’ondes gravitationnelles impactant sur l’espace et le temps. La brochure explique également que la coalescence marque le début de l’hibernation traditionnelle de plusieurs Hutt, qui se débarrassent alors de leurs biens au cours de vastes ventes aux enchères qui attirent bien des convoitises. Toujours friande de détails pointus, Meera précise que les Hutt sont au final très peu dans la Galaxie – à peine quelques centaines, peut-être ? – et qu’on sait peu de choses sur cette espèce. D’après elle, les Hutt sont insensibles à la Force, leur espérance de vie est inconnue mais ouvertement très longue, et ce sont des seigneurs naturels, aux commandes de grandes cités, d’organisations privées ou de systèmes entiers.

L'imminente coalescence (vue d'artiste).

Déjà mal à l’aise avec cette histoire de coalescence qui pourrait expliquer les perturbations dans la Force, Alto maugrée contre cet évènement, qui va rendre encore plus compliquée la tâche de retrouver cette mystérieuse Silas et qui rend de plus possible la présence de Gracchus le Hutt sur place ! Voilà qui ressemble à une opportunité intéressante, selon Nir, mais Meera pointe immédiatement du doigt la possibilité que d’autres intervenants intéressés par la sonde droïde puisse également l’y avoir suivi... La méfiance est donc de mise. D’ailleurs, la sonde des clones, depuis raccordée aux systèmes du Rokh, confirme bien la présence de la sonde droïde dans le secteur ! Pour plus de précision quant à sa localisation exacte, DD-13 estime être en mesure de le faire une fois dans la station orbitale, grâce au mouchard qu’il avait pu insérer dans l’objet – dispositif qui avait déjà révélé à l’équipage que la sonde n’avait pas été détruite lors de la rencontre avec le Kang Rang Power.

Le Rokh apponte dans un hangar gigantesque, et se pose bon gré mal gré entre deux navires de taille similaire. Tout l’espace disponible semble quasiment occupé par des visiteurs visiblement tous là pour assister à cette coalescence. Tout de blanc maquillée, et ses yeux camouflés par des lentilles de couleur, Meera impose le port d’une capuche à Nir et Alto avant toute descente de l’appareil. L’unité droïde BU-6XT qui attend l’équipage à sa descente est mise à disposition par l’administration de la station pour aider ces nouveaux voyageurs de passage. Nir se renseigne sur l’Auberge de Qualifax, espérant pouvoir y loger, mais BU-6XT lui apprend qu’il s’agit uniquement d’une salle de loisir où l’équipage pourra trouver un espace de restauration, piscine, spa, casino… autant de mots doux aux oreilles du groupe. En attendant, BU-6XT identifie un hôtel libre en haut du Central, qu’il faudra rejoindre après avoir trouvé un turbolift.

Plan de coupe de la station orbitale de Kwenn.

A la sortie du hangar, le groupe pénètre dans le Central. Une atmosphère chaude, humide et rance saisie chacun. Après une série de ce qui semble des ruelles oppressantes, l’équipage devine l’étrange assemblage qui a mené à l’urbanisation du lieu. Les planchers et plafonds ne sont que des coursives laissant souvent deviner ce qui se trouve plus haut ou plus bas. Des quartiers entiers semblent comme cloisonnés, puis, quelques mètres plus loin, d’étroits puits de lumière offrent une vue vertigineuse sur les balcons de dizaines de niveaux supérieurs. Les ventilations dispensent un maigre flux d’air recyclé qui donne des hauts le cœur à Meera, tandis qu’Alto tire nerveusement sur sa cigarette électronique pour garder sa contenance mise à mal dans cet environnement ultra-urbain oppressant.

Dans les entrailles du Central.

Après ce qui semble une marche interminable, BU-6XT indique au groupe des accès turbolift pour accéder rapidement aux niveaux supérieurs. Une foule resserrée entre et sort des ascenseurs et Nir doit empoigner ses deux compagnes – particulièrement rétives à y pénétrer. Entre plusieurs xénos malodorants ou occupés à ingérer des substances répugnantes, Meera menace de tourner de l’œil dans ce tourbillon de promiscuité gênante. Heureusement, la montée se révèle très rapide, et BU-6XT extrait le groupe du turbolift pour les mener vers l’établissement hôtelier qu’il a pu dégoter. Pour Meera, le choc est à nouveau rude : en guise d’hôtel, le « Garden » un espace où sont empilés des chambres-sarcophages individuelles pouvant être louées via une interface informatique. Meera a beau réclamer un responsable pour exiger sur le champ une chambre ‘premium’, elle constate accablée que personne ne lui répond. Dépitée, elle imite ses compagnons et dépose ses quelques affaires dans sa « chambre », alors que d’autres visiteurs s’ablutionnent aux lavabos communs... Par la minuscule ouverture du lit, on distingue en effet un petit jardin intérieur – suprême luxe dans le confinement du Central.

Toujours à la suite de BU-6XT, le groupe redescend vers les profondeurs du Central, suivant en cela une requête particulière de Meera. En effet, cette dernière souhaite se réapprovisionner pour son commerce de courtisane – c’est du moins ce qu’elle annonce au droïde, qui dégote pour elle un atelier spécialisé dans la confection de structures bio-artificielles. Derrière une ouverture masquée par des bandes de plastique opaque, un Dug à longues moustaches – occupé à tâter les éléments désarticulés d’une poupée xéno ouvertement destinée à des activités lubriques – accueille le groupe parmi une galerie d’objets aux formes suggestives. Sous le regard écarquillé d’Alto, qui met à l’épreuve sa touchante naïveté en scrutant tous les accessoires exposés, Meera négocie pour près de 3000C l’achat d’une douzaine de pièces de peaux xéno plus réelles que nature – un ensemble qui permettrait à 2 personnes de se transformer totalement – dont une parure reptilienne du plus bel effet.

Affiche publicitaire pour un cyborg de plaisir.

Profitant de la transaction en cours, Nir questionne le Dug sur la coalescence à venir. L’évènement est véritablement d’importance, et il estime pour sa part que les deux tiers des Hutt de la Galaxie se sont rassemblés sur Kwenn à cette occasion. Ils y retrouveront Garonon le Hutt, du clan Desejalik, dirigeant pour cette année de la station orbitale. Beaucoup de belles pièces bio seront mises aux enchères pour la coalescence, et le Dug suggère à Nir de se rendre au Grand Marché de la Chair, où il pourra trouver tout ce qui lui sera nécessaire – des esclaves les plus basiques aux créatures les plus terrifiantes. La discussion est rapidement interrompue, car un client Toydarien se présente dans la boutique, accompagné par deux sbires – un jeune humain au visage tuméfié et un xéno en train de fumer. Quelques plaisanteries grivoises sont lancées sur le passage de Meera, qui leur décoche un sourire de glace.

Toujours cornaqué par BU-6XT, le groupe se dirige par taxi volant au plus bas du Central, où se trouve l’entrée principale du Qualifax. Enveloppée de néons verts fluorescents et d’écrans géants dispensant des publicités pour des produits locaux – alcools divers, armes –, cette gigantesque boite de nuit se dresse à travers l’ensemble du Central sur plus d’une centaine de niveaux. Un physionomiste repère immédiatement Alto et Meera, dont le physique ne peut laisser indifférent. Une tentative de caresse sur la joue d’Alto est immédiatement stoppée par la Mirialan, mais un sourire désarmant laisse entrevoir bien des promesses. Plein d’entrain, le filtreur leur propose alors un rabais pour accéder aux Hauts de Myrstil – il ne leur en coutera au final que 1000C républicains par personne… Mais avant cela, Meera souhaite s’enquérir de l’établissement correspondant au briquet remis par RikRekshik. Il s’agit d’un « casino minable » du 88ème niveau, tenu par Mash Mallow, l’ancienne star de smashball qui connut son heure de gloire comme botteur des Cuirassiers Coreliens. Sous une horloge indiquant « coalescence – H-22 », le groupe s’engouffre vers les accès aux niveaux supérieurs, il faut à nouveau subir l’épreuve d’un turbolift bondé...

A l'approche du Qualifax.

En guise de « casino minable », il s’agit surtout d’une gigantesque salle de jeu divers, dont billard à l’ancienne, sabac… bref, tout ce qu’il faut pour ravir Nir. L’endroit semble principalement fréquenté par des xénos de la Bordure Extérieur, et l’arrivé de Nir attire l’attention du patron. Mash Mallow était une réelle star il y a 25 ans et Nir ne peut résister à l’envie de lui demander un autographe. Ne pouvant avouer qu’il était alors un fan assidu du championnat de smashball, Nir explique que sa passion lui a été transmise par son père – cachant ainsi sa longue période de congélation en carbonite. Mash Mallow ne peut résister à l’envie d’une longue discussion sur le passé avec un congénère du Noyau, et il partage son histoire banale – une succession de blessures et de reconversions comme agent de joueurs, coach ou encore organisateur de courses de pods – tout en offrant une bouteille de son meilleur whisky, apportée par ce qui semble être son assistante, Salima.

La confiance de Mash Mallow semblant acquise, le groupe expose vaguement les raisons de sa venue sur Kwenn. Au détour d’une discussion sur la coalescence et la présence massive des Hutt, le groupe apprend que Gracchus le Hutt est bien présent sur la station orbitale et qu’il ne rentrera sans doute pas en hibernation. De plus, il organise comme tous les Hutt présents une vente de certains de ses effets personnels, mais le ticket d’entrée semble hors de portée de l’équipage (au moins 200kC). Peut-être que Nir trouvera des choses à son goût et plus accessibles à la vente organisée par le chef de cuisine de Asla la Hutt ? Lorsqu’Alto indique rechercher une ancienne connaissance nommée Silas, au physique très typique, Mash Mallow tique clairement, même si le prétexte présenté par Nir – une ex – lui fait admettre qu’il peut les mettre en relation. Il invite alors le groupe à se détendre une demi-heure autour d’une table de billard, le temps pour lui de contacter un intermédiaire.

Ancienne illustration de smashball.

Alto ne se fait pas prier pour recevoir une leçon de billard de la part de Nir, lui demandant de venir lui indiquer les bonnes postures corporelles... Se désintéressant de la partie en train de se jouer, Meera repère Salima et la suit vers une entrée du personnel. Engageant la discussion sur les conditions de travail dans l’établissement de Mash Mallow, Meera exhibe son bras cyber et indique chercher à se faire recruter auprès d’une personne lui ressemblant. Sur la défensive, les mains sur les hanches, Salima expose un blaster camouflé contre sa cuisse en demandant où son interlocutrice veut en venir. Au final, Salima indique ignorer tout d’une certaine Silas, et est sûre n’avoir jamais vu une telle personne dans l’établissement. Dépitée, Meera retourne auprès du billard où elle retrouve Alto en train de s’amuser avec Nir, un verre à la main. La Chiss expose l’absence d’information recueillies auprès de Salima, mais après tout, « on me ment facilement » lâche Meera avec un regard dans le vague semblant évoquer son cher Capitaine Hyabu

Bientôt, Mash Mallow regagne la table du groupe et tente de s’attirer les faveurs d’Alto, dénigrant gentiment les capacités de Nir au billard. Décidemment très bien entourée ce soir, Alto n’hésite pas à se cambrer sur la table comme il le faut lorsque ses instructeurs le lui demandent…. Vaguement irritée, Meera coupe court à la scène, et Mash Mallow confirme qu’un rendez-vous a été fixé avec un certain Okvan, intermédiaire qui les mènera à un autre point de rendez-vous. « Silas et ses filles ne sont pas faciles », et les rencontrer nécessite bien des précautions. En quittant la salle de jeu, Alto se demande si Gracchus – et la sonde droïde maintenant en sa possession – ne serait pas la raison de la présence de Silas sur la station. Réfléchissant à voix haute, Nir remarque que si c’était le cas, le groupe pourrait proposer son assistance d’une façon ou d’une autre. En tout cas, il semble impératif à Meera de cacher la nature exacte de Nir et Alto, considérant la nature des collections très spéciales du Hutt…

Arrivé au quartier 43, le groupe rejoint le dénommé Okvan, un type à l’allure patibulaire qui scrute chacun sous tous les angles avant d’indiquer une vague direction le long d’un couloir glauque, non sans avoir intimé l’ordre à BU-6XT de patienter sur place. Après quelques dizaines de mètres, le groupe est pris en charge par un droïde déglingué. Sans un mot, le droïde se met en route, convoyant dans un silence de mort la troupe dans les profondeurs du Central jusqu’à atteindre une porte d’accès anonyme. Le droïde pointe la porte d’un geste péremptoire, ne laissant pas d’autre option au groupe que de progresser dans un couloir malodorant. Sous peu, le groupe atteint ce qui semble être un centre de retraitement de déchets chimiques, ceint d’une coursive métallique en mauvais état. Au milieu des bassins, une plateforme peut être atteinte par des escaliers rouillés. Aucune présence ne se fait deviner.

Dans la station de recyclage chimique.

Soudain, la silhouette d’une femme à la carrure ferme se détache au loin sur le sommet d’un container. La couleur de sa peau et son bras cyber ne laissent aucun doute sur son identité : il s’agit de Silas. Par l’entremise du droïde, sa voix se fait entendre, questionnant sur les raisons de cette demande de rencontre insolite. Pariant sur l’intuition du groupe mais restant particulièrement évasif, Nir annonce que le groupe sait ce que Silas souhaite acheter, ainsi que la nature du vendeur. Intriguée, Silas accepte d’en discuter plus discrètement, dès lors que le groupe aura déposé toutes ses armes au sol – le scanner du droïde ayant également révélé la présence des sabres-lasers. Après un moment de flottement, Alto est la première à déposer son sabre, estimant que la mise en confiance de Silas semble essentielle à ce stade.

Les interlocuteurs se rassemblent sur la plateforme centrale et Silas installe un brouilleur. A cette distance, le groupe peut apprécier la musculature démonstrative de Silas, ainsi que les tempes grisonnantes trahissant son âge. Nir explique que les deux parties pourraient s’entendre pour s’aider mutuellement pour accéder à une vente aux enchères, par exemple… La contrebandière a toutefois du mal à saisir les motivations du groupe qui lui fait face, d’autant plus qu’elle ne montre pas de réaction particulière lorsque le nom de Gracchus le Hutt est mentionné. Elle doit toutefois admettre que ce groupe disparate de francs-tireurs aiguise sa curiosité. Sentant bien que la piste de Gracchus le Hutt la laisse quasiment indifférente, Nir tente le tout pour le tout, et mentionne également que c’est RikRekshik qui a indiqué son nom afin de trouver une porte d’entrée vers Ram Ravel. Silas admet pouvoir faire office de contact avec « elle », mais indique une fois de plus rester dubitative sur la suite à donner à cette demande. Alto mentionne vaguement une vieille connaissance commune vers laquelle le groupe souhaite remonter à travers le temps, et Silas répond qu’elle doit en discuter avec qui de droit avant de donner une réponse. Elle reprendra contact avec le groupe directement au Rokh, et ce dans les deux heures précédant la coalescence. Elle quittera sans doute la station dans la foulée, et si une entrevue avec Ram Ravel est envisageable, un membre du groupe devra sans doute l’accompagner sur son vaisseau. Sur cette dernière annonce Silas tourne les talons et disparaît rapidement par un chemin détourné.

Réempruntant quant à lui le même trajet, le groupe rejoint BU-6XT à son point de départ en se posant bien des questions sur la suite à donner au cas de Gracchus le Hutt, puisqu’il semble bien que Silas ne sera d’aucune aide ici. Un repérage sur les lieux de la vente aux enchères semble inévitable et permettra de rentabiliser efficacement le pass d’accès aux Hauts de Myrstil. De retour à l’hôtel « Gardens », le groupe se débarbouille vaguement et chacun s’apprête au mieux pour camoufler son identité, en attendant DD-13 qui a été convoqué par Meera. S’inspirant de Mash Mallow, Nir se lance dans une grande entreprise de ravalement total, se rasant entièrement le crâne et adoptant un maquillage facial corellien. S’éclipsant dans sa chambre-cylindre, Meera fait de son mieux pour se contorsionner en enfilant sa parure reptilienne. Alto et Nir ont le souffle coupé lorsqu’ils la voient enfin apparaître, tellement elle est méconnaissable. « A quoi bon ? » semble se dire Alto, en resserrant sa capuche et son grand pardessus de cuir limé, espérant que personne ne la reconnaisse derrière ce subterfuge que Meera qualifie de minimum syndical… Par mesure de prudence, les autres achats de Meera sont convoyés vers le Rokh par un droïde coursier, et le groupe est prêt à se rendre vers les beaux quartiers de Kwenn.

Meera dans sa parure reptilienne.

Les Hauts de Myrstil se révèlent comme attendu particulièrement agréables. Au milieu de larges balcons arborés et jardins aux fontaines agréables, la zone apparaît même plus luxueuse encore que la capitale de Chandrila. Suivant les indications recueillies sur l’Holonet, le groupe se dirige vers le site de la vente de Gracchus le Hutt, tandis que DD-13 confirme que le signal de la sonde droïde pointe dans la même direction. Une foule de dignitaires se presse sur les marches du palais de la vente, et les curieux y sont admis pour essayer d’apercevoir du haut d’une coursive de marbre la quantité innombrable d’objets disposés plus bas dans l’immense salle d’exposition. La sonde est maintenant toute proche, mais a priori pas dans la grande salle de vente – ce que DD-13 confirme en précisant que le signal provient plutôt du sous-sol. Après une anodine promenade sur le balcon surélevé, Meera repère dans un coin un ascenseur semblant mener vers les niveaux inférieurs. Toutefois, l’accès est surveillé de près, et seuls des invités triés sur le volet peuvent y accéder, au travers d’un carton d’invitation particulier.

Dans les Hauts de Myrstil.

Accoudés à la balustrade, les membres de l’équipage du Rokh peuvent à loisir passer en revue les objets les plus spectaculaires – y compris des animaux peu communs dignes d’une ménagerie de « chasses surprises – ainsi que les acheteurs se promenant entre les vitrines. Au-dessus d’une table de sabac particulièrement bien ouvragée, la silhouette gracieuse d’une splendide femme vêtue d’une robe fourreau rouge attire l’œil de Nir. Circonspect, ce dernier suspend son souffle un instant avant d’indiquer la présence de Taleo à ses compagnons… Lancée dans une discussion avec son étrange chaperonne – semble-t-il au sujet de la table de sabac –, Taleo se dirige d’un pas lascif vers des rangés de sièges, sans doute dans l’attente du lancement officiel de la vente. Comme prise d’un pressentiment, elle porte le regard vers les trois comparses accoudés plus haut, mais il faut un geste de connivence lancé par Nir pour lui confirmer l’identité de ses créditeurs. « N’étaient-ce pas 30.000 crédits qu’elle nous devait… ? » lance nonchalamment Meera

Maintenant assise, comme la plupart des acheteurs, Taleo indique avec des mouvements de main vouloir retrouver le groupe après la vente, malgré les gestes tout autant insistants de Nir. Puis, avec un sourire désarmant, Taleo pointe du doigt une autre balustrade de la coursive. Tous tournent la tête et y découvre un homme d’une soixantaine d’années, tout de noir vêtu, et portant une impressionnante cicatrice au travers du visage, très occupé à surveiller l’accès vers les sous-sols déjà repéré par Meera. En articulant particulièrement bien ses syllabes, Taleo chuchote un « Consortium de Zaal » en continuant son mouvement du doigt – alors qu’un « H-18 » s’affiche désormais sur les horloges décomptant le temps résiduel avant coalescence.

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