jeudi 16 mai 2019

Tempête sur la jungle



Session Star Wars #27

Date : 13-May-2019

Avec :
Le Capitaine Hyabu, qui prend langue avec les locaux
Meera, habile à analyser de vieilles images
Aqualto Fudah (‘Alto’), sensible aux variations dans la Force

Lieu(x) :
Colonie de Gandanta, dans le secteur de Cato Neimoidia


Les maigres informations données par RikRekshik laissent l’équipage du Rokh sur sa faim. Profitant du court trajet de retour vers la capitale-colonie, le Capitaine Hyabu interroge le navordinateur du vaisseau. De sa voix sensuelle, la machine indique malheureusement qu’il n’y a aucun secteur ou planète enregistré sous le nom de Moradan (ou approchant) dans la base de données. Intriguée, Meera sonde sa mémoire, car ce nom lui évoque toutefois quelque chose. Se plongeant dans un ouvrage consacré aux anciennes voies de commerce, elle finit par dénicher une information : Moradan correspond à une section éloignée de l’ancienne route hyperspatiale dite « des Cinq Voiles », à la limite de l’espace sauvage. Cette route aujourd’hui délaissée était encore utilisée durant la Guerre Noire, et desservait une myriade d’exploitations minières non-affiliées, au-delà de Bespin. Ces indications rendent toutefois l’équipage dubitatif, car la zone concernée doit rassembler une multitude de secteurs plus ou moins inhabités qu’il sera fastidieux d’explorer un à un…


Aux abords de la capitale-colonie de Gandanta. 

Du cockpit du Rokh, HyabuMeera et Alto constatent à l’atterrissage qu’une grande activité règne autour du tarmac. Quelques petits navires antiques fonctionnant au reclon font escale pour faire le plein, la production de ce gaz représentant une activité importante de la colonie. De plus, une longue file d’attente serpente devant le centre de soins ré-ouvert par l’équipe du Docteur Gaway, charriant son lot d’enfants hurlants et de xénos adultes accablés par la perspective de perdre leur temps pour une piqûre. Délaissant cette scène, le groupe décide de se poser à la Cantina, Hyabu souhaitant souder les clients sur leurs connaissances de la colonie avec l’aide de Redo.

Avachi sur un jukebox, un xéno d’apparence éléphantesque et équipé d’un respirateur antique lance un nouveau titre puis se dirige nonchalamment vers la table du Capitaine en saluant Redo. Intrigué par la présence d’étrangers – chose relativement rare sur cette planète – le dénommé Makshik s’interroge sur ce qui amène le Capitaine Hyabu et son équipage dans ce sol inhospitalier. Il ne peut malheureusement pas apporter une quelconque aide au projet des « Chasses surprises » du Capitaine, étant plutôt un fermier qu’un chasseur. Producteur de barres nourricières ‘proté’ et ‘lipé’, Makshik explique que la planète est en fait recouverte de petites exploitations artisanales de ce type – environ 40.000 d’après lui. Peut-être que le Capitaine aura plus de chances dans l’hémisphère sud, qui est réputé pour être plus « agité », entre la présence de révoltés et de primates agressifs. Il ne peut hélas pas en dire beaucoup plus, car les nouvelles circulent mal ici. Lorsque Hyabu lui révèle qu’un croiseur impérial impose toujours un verrou planétaire, Makshik le remercie vivement (« la nouvelle la plus intéressante de ces dernières années ! »), la poussière atmosphérique l’empêchant de voir de ses propres yeux ce qu’il en est. En échange, Hyabu lui demande plus d’informations sur RikRekshik, et Makshik se révèle être une précieuse source. Ainsi, RikRekshik a divorcé il y a des années de cela de son épouse, une certaine Gen Bungen, qui opère toujours sur la colonie. Etant Neimoidienne, Makshik ne comprends pas ce que le Chevin a bien pu lui trouver, mais toujours est-il qu’elle a bien réussi son coup, ayant récupéré une grande exploitation de reclon à l’issue du divorce. Contrairement au Chevin, elle semble plutôt sensible aux questions sociales, étant affiliée à un syndicat de défense des droits des ouvriers. Sa raffinerie se situe quelque part dans la ceinture planétaire de jungle.


L'Ortolan Makshik.

Quant aux coordonnées exactes du site… Il se trouve comme par hasard que Makshik est actuellement dans l'embarras. Il a désespérément besoin d’argent (1200C) pour sortir d’une mauvaise passe. Hyabu s’étrangle devant la somme demandée, proposant plutôt ses services pour résoudre les désagréments de Makshik. Une discussion s’engage au sujet d’un stock de 2.8 tonnes de proté/lipé, pour lequel Hyabu montre un intérêt certain. Coupant cours à cette discussion sans fin, Meera annonce en déposant 200C sur la table (« A prendre de suite ou à laisser ») qu’elle n’ira pas plus loin pour les coordonnées de la raffinerie de Gen Bungen. Tout en continuant à disserter sur les vertus de ses barres alimentaires, Makhik gribouille des chiffres sur un morceau de papier, puis empoche la somme. L’équipage prend alors congé et quitte la Cantina, pour constater le départ inopiné de Gaway et d’une escorte (Mesra, un cameraman, un infirmier, une dizaine de stormtroopers) à bord de leur vieille canonnière atmosphérique. Perplexe, le groupe investit la tente médicale servant de cantine à la mission impériale. Un jeune infirmer range les reliefs d’un repas pris visiblement à la hâte et accueille amicalement le Capitaine et sa suite. Acceptant volontiers un des petits cigares épicés de Hyabu, l’infirmer explique que le Docteur Gaway pense avoir identifié la zone où se trouve le « patient zéro » de l’épidémie, une avancée majeure qui pourrait aider à résoudre la crise sanitaire en cours. Séduit par la présence d’Alto et Meera, il va même jusqu’à extirper une collection de bouteilles de whisky dont le contenu finit invariablement dans des verres, alors que Hyabu continue de l’interroger sur ses motivations personnelles ou encore sur les qualités professionnelles de Gaway. Chaperonnant la jeune padawan, Meera sert abondamment Alto, lui indiquant qu’elle regrette de ne pas avoir déjà pu prendre le temps d’un tête-à-tête de ce type avec elle.

Il faut malheureusement prendre congé, le devoir attend l’équipage. Après avoir délicatement dérobé quelques bouteilles supplémentaires, le groupe met le Rokh sur la piste du navire de Gaway, au cas où… Qui sait si sa trace pourrait amener vers des activités impériales secrètes qui pourraient se monnayer auprès d’un groupe rebelle ? Le Rokh tourne le dos à une massive tempête de sable qui se dirige sur la capitale-colonie et suit le signal de la canonnière, qui a pris la route de la zone humide qui ceinture la mer intérieure de Gandanta. Penchés sur les senseurs dans une attitude complice, Alto et Hyabu repèrent précisément l’endroit où Gaway a fait poser son vaisseau, sans doute pour y établir son camp de base. Une fois les coordonnées enregistrées, Hyabu détourne le Rokh vers la raffinerie de Gen Bungen. Le trajet les amène au-dessus d’une jungle dense, d’où émerge subitement une nuée de véhicules mono-roues au sein desquels sont lovés des sortes de petits Wookies – sans doute les créatures décrites jusqu’à maintenant comme « primates agressifs » – et équipés de masques et de bouteilles d’oxygène. Lourdement armés, les véhicules se déplacent en meute et se cachent sous la canopée après avoir lâché vers le Rokh quelques salves de leurs armes à percussion et autres roquettes artisanales. Hyabu réplique en larguant des déchets du haut du Rokh…


La canonnière impériale empruntée par Gaway.

Poursuivant sa route, le Rokh rentre petit à petit dans une pluie épaisse, alors qu’un haut plateau émerge de la jungle. La zone semble totalement couverte par une installation industrielle antique, dominée par une gigantesque tour de terraformation d’un kilomètre de haut crachant encore de l’oxygène à haut dose. Toutefois, la majeure partie du site semble abandonnée et seule une petite zone montre encore une activité, autour de ce qui semble être une raffinerie de gaz. Près du bâtiment, un transport corrélien YT-1300 modifié pour le transport de gaz est stationné sur un tarmac improvisé, et le Rokh se pose sans encombre à ses côtés. A la descente du vaisseau, Hyabu, Meera et Alto sont saisis par la lourde atmosphère tropicale du lieu. Leurs dispositifs respiratoires leur permettent d’échapper à la haute concentration d’oxygène, qui pourrait à la longue brûler leurs poumons. Une grande et belle Neimoidienne d’une soixantaine d’années s’avance sous la pluie tiède, un long fusil en bandoulière, et fait signe au groupe de la rejoindre sous un porche décrépit. Elle brandit un sigle impérial, preuve de son autorisation d’exploitation, mais Hyabu la rassure vite sur la nature de son équipage et la raison du symbole de l’Empire sur le Rokh. Un peu plus détendue, la Neimoidienne se présente comme Gen Bungen, la directrice de la raffinerie, et invite le groupe à la suivre à l’intérieur pour discuter à l’abri de la fureur des éléments, le tonnerre venant ponctuer son offre.

Le hangar dans lequel le groupe pénètre est envahi de droïdes de combat neimoidiens recyclés en ouvriers et peints de diverses couleurs, tous au travail autour d’une chaîne de raffinement du reclon. Au fond du hangar, un grand bureau et un logement de fonction en surplomb permettent à Gen Bungen de rester à toute heure au plus près de son équipe. De la poche de Hyabu émerge une bouteille de whisky impérial, et Gen Bungen commence la rencontre en déclarant savoir que le Capitaine et son groupe ont déjà rendu visite à son ex-mari RikRekshik, qu’elle présente comme un menteur invétéré. Hyabu confirme que son groupe souhaitait obtenir des informations sur Suljo Warde. Gen Bungen perce alors Alto de son regard, indiquant que cela doit tout particulièrement l’intéresser… Gen Bungen est légèrement sensible à la Force, et elle peut détecter les individus montrant comme elle des prédispositions dans ce domaine. Elle n’est toutefois pas très douée, et si Suljo Warde a bien essayé de lui dispenser un apprentissage, il a rapidement abandonné tout effort dans cette direction. Questionnée sur l’implication de Suljo Warde dans le massacre de Cato Neimoidia, Gen Bungen confirme qu’il en a bien été l’exécutant, raison pour laquelle il avait été convoqué par le tribunal du Temple Jedi, mais l’ordre d’élimination systématique des tenants de la vieille religion déclenchée peu après l’a, d’une certaine façon, sauvé. Toutefois, Suljo Warde lui a exprimé à de nombreuses reprises ses profonds remords sur cette action, indiquant même l’avoir fait « contre son gré » …


La Neimoidienne Gen Bungen.

Quant à RikRekshik, il a surtout vu dans Warde une façon de s’enrichir, profitant de ses dons pour faire fructifier ses activités minières. Caché sur Gandanta pour échapper à la traque des Jedi, Suljo Warde a rendu bien des services à RikRekshik, qui est également devenu son fournisseur de drogue, la fameuse ERPs mentionnée dans le récit du Chevin. Cette ancienne drogue de synthèse a fait les beaux jours du trafic dans la route commerciale des Cinq Voiles, avant qu’elle ne soit petit à petit délaissée. Toujours est-il que Suljo Warde a tout de même eu quelques belles années sur Gandanta, entouré de plusieurs apprentis et de celle qui aura été l’amour de sa vie, la Twi’lek Anthé Katova. Sur Domé et Guelf Marcolf, Gen Bungen ne peut rien dire, les ayant à peine croisés. Contrairement à RikRekshik, Gen Bungen pense que les sentiments de la Twy’lek à l’égard de Suljo Warde étaient sincères, mais qu’elle a fini par fuir un amant étouffant par son autoritarisme et ses crises de colère sans doute liés à ses remords et à son addiction. Délaissé, Warde a littéralement sombré dans l’ERPs et sous la dépendance de RikRekshik, qui n’avait donc pas un si beau rôle dans l’affaire.

Il y a dix ans, Suljo Warde a quitté Gandanta pour rejoindre un pirate de l’espace, un certain Ram Ravel. Charismatique et idéaliste, le pirate au visage constamment masqué a convaincu le vieux maître Jedi de la justesse de ses combats et l’a convaincu de l’accompagner pour l’aider dans la révolte en cours le long de la route de Moradan, matée dans le sang par les troupes impériales. Avec l’aide des restes du syndicat de Tenloss, organisation active dans le domaine du transport spatial – et servant de couverture à tous les contrebandiers de la route – il serait peut-être possible de trouver quelques pistes à remonter. Questionnée par Meera, Gen Bungen ne peut pas dire grand-chose sur Ram Ravel, si ce n’est qu’il s’agissait d’un humanoïde ayant des besoins conséquents de reclon pour pouvoir alimenter son vieux croiseur de classe Venator récupéré sur les vestiges de l’Ancienne République. Un pirate, un croiseur Venator… ces indications font tiquer Alto et Meera, qui échangent un regard de connivence en échangeant à voix basse quelques mots au sujet de ce que pourrait être l’identité réelle de la Reine Pirate.

Alto veut en savoir plus sur les capacités de prescience de Suljo Warde et sur ce que sont devenus les éléments de son Holocron, dont la description évoque effectivement quelque chose à Gen Bungen, mais elle ne sait pas ce que cet objet est devenu. Puis, essuyant discrètement une goutte de sang coulant de son nez, Gen Bungen se lève en s’excusant, immédiatement imitée par Alto qui a déjà anticipée sa perte de conscience. Meera fait immédiatement appel à un droïde pour ouvrir la salle médicale de l’usine et procéder à un examen d’urgence de la Neimoidienne. Comme attendu, l’examen révèle une rupture d’anévrisme. Emplie d’anxiété à l’idée d’avoir à nouveau conduit une innocente à la mort avec ses questions, Alto assiste impuissante à l’intervention médicale pilotée par Meera, assistée d’un droïde médical. Hyabu ne peut que réconforter la jeune padawan avec son empathie coutumière, pendant que Meera procède à l’opération de sauvetage. Après de longues minutes semblant interminables, Meera peut indiquer d’un hochement de la tête à ses compagnons que leur hôte a pu être sauvée ! Toujours inconsciente, Gen Bungen est enfin transférée dans sa chambre pour y prendre du repos. A son chevet, les trois compagnons peuvent à loisir apprécier le contenu de la chambre, évoquant le luxe d’un passé désormais révolu.

Flottant au-dessus d’un buffet, un objet oblong et grisâtre attire l’attention de Meera. Dès qu’elle y pose sa main, la structure s’ouvre et projette des dizaines d’images holographiques parmi lesquelles il est possible de papillonner, tel un livre virtuel. L’appareil contient bien entendu une myriade de photographies avec des inconnus, des installations minières, des vaisseaux divers, des droïdes – autant d’éléments que Meera évacue rapidement. Meera isole enfin une image intéressante : un chevalier Jedi aux longs cheveux bruns encadre avec un vague sourire deux jeunes Neimoidiens de moins de 20 ans. Comme attendu, l’une est Gen Bungen, par contre c’est avec surprise qu’ils découvrent que le second est Ido, le vieux fonctionnaire de Cato Neimoidia… Quelques années plus tard, c’est une image de Gen Bungen appuyée nonchalamment sur RikRekshik, un sourire frondeur aux lèvres. La vue a été prise par Suljo Warde, dont on voit le reflet dans un objet du décor, reflet qui révèle la silhouette prématurément vieillie et fatiguée du Jedi.

Prise au jeu, Meera continue de passer en revue les images se succédant dans l’appareil. Le point d’orgue de la série de clichés correspond à un repas datant d’une quinzaine d’années environ et visiblement organisé chez RikRekshik. On y reconnait aisément le décor d’époque, la fausse oasis d’intérieur, le mobilier. Attablé à gauche sur la photographie, le Chevin est entouré de plusieurs femmes en tenues légères, dont l’une évoque la vieille femme qui avait accueilli le groupe à l’entrée du silo-dôme n°42. Assise non loin sur la droite, Gen Bungen jette un regard irrité à ce qui ne sera bientôt plus son mari. Puis vient Suljo Warde, particulièrement amaigri. Il tient contre lui une Twi’lek de grande beauté – vraisemblablement Anthé Katova. Tenant Katova par le bras, et pris sur le vif d’un éclat de rire, un jeune homme blond de 15 ou 16 ans retient l’attention d’Alto, soudainement statufiée, la respiration coupée. Sous les regards intrigués de ses compagnon, Alto révèle qu’il s’agit pour sûr d’un des deux Jedi obscurs ayant assassiné Guelf Marcolf et désormais sur leur trace… Tous sur la photographie semblent captivés par un orateur qu’on ne peut distinguer. Meera se lance dans une analyse poussée du cliché et finit par trouver dans la pupille sombre d’Anthé Katova le reflet d’un humanoïde masqué, lancé dans un discours passionné et pouvant correspondre à la description de Ram Ravel. Ainsi, tout ce petit monde semblait bien se connaître depuis fort longtemps déjà. Hyabu théorise que Gen Bungen pouvait tout à fait fournir de manière récurrente du reclon au pirate.


Anthé Katova et Suljo Warde il y a 15 ans.

Les images ultérieures n’apportent rien de plus, comme si cette scène – cette Cène ? – représentait l’acmé de la relation entre les différents protagonistes. Aucun cliché ne fait apparaître Domé ou Guelf Marcolf, confirmant en creux le fait que Gen Bungen ne les connaissait guère. Ce sont finalement des photographies de droïdes embarqués dans des situations burlesques que Gen Bungen a ensuite accumulées dans son appareil. Toujours assoupie, la Neimoidienne ne semble pas apte à sortir de son coma avant au moins une semaine. Alto pose ses mains délicatement sur les tempes de celle qui fut un temps l’apprentie de Suljo Warde et scanne les flux de Force environnants. Gen Bungen est effectivement légèrement sensible à la Force, et Alto est convaincue que cela a dû la sauver. Aucune autre perturbation n’est notable autour d’elle – mais les dons d’Alto semblent bien dérisoires pour détecter une perturbation dont elle ne cerne pas elle-même les contours. Dans le silence imposé par la concentration d’Alto, Meera parcoure les bibelots disposés dans la pièce, et repère un élément faisant tâche. Il s’agit d’une sorte de lampe torche montée de bric et de broc, comme résultant de l’assemblage maladroit de divers éléments épars. Contrairement à ce que tous croient un instant, il s’agit bel et bien d’une lampe torche projetant de la lumière – et rien d’autre. Toutefois, son aspect intrigue particulièrement la Chiss, qui prend sur elle « d’emprunter » l’objet pour procéder à un examen approfondi dès que possible.

Ce ne sera cependant pas pour tout de suite. Un appel urgent en provenance de la capitale-colonie fait revenir le groupe à bord du Rokh. Enveloppé par l’orage, l’appareil semble couvert d’électricité statique, et la communication se révèle particulièrement difficile. Entre deux grésillements, Hyabu parvient à saisir que le contact est coupé avec l’équipée du Docteur Gaway, et ce depuis plusieurs heures. Plus étonnant, le transpondeur de la canonnière n’émet également plus. Le responsable impérial au bout du fil demande à Hyabu de récupérer quelques soldats dans un avant-poste impérial fortifié, dont il transmet les coordonnées. Les hommes ont été prévenus, et assisteront l’équipage du Rokh dans son inspection du camp de base du scientifique. Après avoir raccroché, Hyabu déclare qu’il s’agit d’une bonne occasion pour vérifier que Gaway et son équipe ont bel et bien été éliminés, libérant de fait le Rokh et son équipage de manière officielle. C’est donc avec volontarisme que le Capitaine met le cap sur le bunker impérial pour y récupérer quelques bras supplémentaires.

L’orage est toujours aussi intense lorsque le Rokh se positionne à l’aplomb du bunker impérial, qui ne répond pas aux appels. Il faut toutefois admettre que tous les moyens de communications sont saturés par l’électricité ambiante, et décision est prise de descendre voir ce qu’il en est. Décidément plein d’énergie aujourd’hui, Hyabu, Alto et Meera laissent le Rokh à leurs compagnons et investissent un speeder pour accoster le bunker. Cela se révèle particulièrement pénible, le Capitaine ayant bien du mal à trouver une surface stable pour y poser l’engin. Dès la descente au sol, le groupe se retrouve dans un liquide boueux jusqu’aux genoux et doit batailler avec de hautes herbes rendant fastidieuse toute progression vers la porte de l’avant-poste, qui a ouvertement été enfoncée. Sur le qui-vive, chacun sort son arme en scrutant les environs, camouflés par l’épais rideau de pluie. Sur le chemin menant au bunker, les hautes herbes écrasées révèlent de profondes traces de roues, évocatrices des appareils aperçus plus tôt aux mains des « primates ». En se dirigeant vers l’entrée, Hyabu se frotte les mains en pensant au matériel impérial abandonné qu’il sera possible de récupérer dans le bunker, mais Alto l’arrête immédiatement, faisant signe vers les respirateurs – on ne sait jamais, avec ce « mal des confins » qui rôde…


Sous la canopée de la jungle de Gandanta.

Alto se positionne un temps pour surveiller l’extérieur, mais Meera annonce d’une voix tendue qu’elle se sentira plus à l’aise si le groupe ne se sépare pas. A vrai dire, aucun bruit suspect ne se fait entendre à l’intérieur, et il est probable que les assaillants sont désormais bien loin. Dans le bunker, à l’agencement étrangement familier depuis leur assaut sur Kashyyk, la pénombre règne. Les éclairages d’urgence dispensent une vague lueur rougeâtre, révélant des corps démembrés dans divers recoins. Un stormtrooper gît au sol, la cage thoracique littéralement arrachée. D’après Meera, sa mort remonte à moins de deux heures. Dans les quartiers d’habitation, un homme inconscient au teint grisâtre est sous monitoring médical, sa respiration difficile et son pouls irrégulier indiquant une fin imminente. Sans doute atteint du « mal des Confins », et mis à l’écart, il n’a pas été touché par les assaillants, et Alto invite à faire de même… C’est le carnage dans le mess, les soldats ayant tout autant été pris à l’improviste et n’ayant eu guère de temps pour s’équiper. Tout le matériel militaire a disparu, et c’est d’un air renfrogné que Hyabu doit se rabattre sur un peu de vaisselle impériale à ramener sur le Rokh. A la manœuvre dans le centre de contrôle, Meera identifie une caméra inactive, mais celle-ci ne correspond qu’à un local de stockage énergétique situé à l’extérieur et qui, après inspection visuelle, est semble-t-il intact. D’après le décompte effectué, deux ou trois hommes ont dû être emmenés par les assaillants. Meera peut confirmer l’identité de ces derniers en visionnant les enregistrements vidéo disponibles dans le centre de contrôle du bunker. On y voit un homme énervé portant de grosses lunettes rondes de protection et un « déguisement » disparate, constitué en partie d’éléments d’armure impériale, gesticuler devant le bunker. Sautant sur le côté, il est bientôt rattrapé par un bélier métallique porté par ces étranges mono-roues. En quelques secondes, la porte est défoncée, et l’homme s’engouffre alors dans le passage, suivi par un groupe de primates tout autant énervés. Alto et Hyabu préfèrent détourner le regard des scènes suivantes, regroupant le maigre butin du Capitaine sur le speeder…

Sur le Rokh, l’équipage est rassuré par le retour du groupe, après une absence qui a semblé une éternité. Hyabu constate rapidement qu’il est impossible de passer de nouvelles communications avec la capitale-colonie au milieu de la tempête en cours. De plus, chacun se demande si le Capitaine ne vient pas d’introduire le « mal des Confins » à bord avec sa nouvelle vaisselle, rapidement confiée aux bons soins du stérilisateur industriel de bord. Tout à son idée d’obtenir un blanc-seing officiel pour pouvoir quitter sans encombre la surface de Gandanta, le Capitaine Hyabu prend la décision de pousser vers le camp de base de Gaway, en suivant les coordonnées relevées plus tôt par Alto. Il faut moins d’une heure pour arriver sur place, et le camp est totalement camouflé sous la canopée. Remontant dans le speeder, Hyabu, Alto et Meera entament une descente sous la couverture des arbres, dérangeant diverses créatures sauvages, et atteignent facilement une zone de terrain sec occupée par le campement impérial. Alors que Meera débarque le senseur portatif, Hyabu et Alto parcourent le campement et constatent qu’il a été l’épicentre d’un combat récent, au cours duquel les troupes impériales ont été à nouveau balayées. Le cameraman a été tué et Alto récupère sa caméra avant de remonter, mal à l’aise, dans le speeder. Récupérant quelques éléments d’armure de stormtrooper, Hyabu ne distingue aucune trace de la canonnière (sans doute stationnée hors de la jungle, vue sa taille), ni de Gaway, Mesra ou de l’infirmier – comme si on avait pris soin d’épargner toute personne avec des compétences médicales.


Dans la jungle "obscure"...

Le sentiment d’oppression qui a saisi Alto dans cette jungle accroît de minute en minute. Cet environnement ne lui semble pas normal, comme si une souillure ancienne avait corrompu le lieu. Ne sachant pas comment interpréter ce signal, mais voulant contrôler le stress montant en elle, Alto ferme son esprit et rentre dans une courte méditation, indiquant à ses compagnons qu’il vaudrait mieux évacuer au plus vite. Hyabu charge le matériel récupéré à bord du speeder, pendant que Meera met en marche le senseur portatif. Plusieurs signaux stationnaires apparaissent sur l’écran, puis se mettent simultanément en mouvement, comme répondant à un ordre discret. En courant, Meera empoigne l’appareil et le projette à bord du speeder au moment où Alto entame une remontée vrombissante, tandis que Meera et Hyabu surveillent les mouvements au sol. Un choc sourd se fait soudain entendre, révélant un « primate » accroché au propulseur du speeder et se lançant dans son démontage systématique à coup de masse. Quelques mètres au-dessus de lui, ses compagnons sont également en train de fondre sur le véhicule, qui n’a pas encore pu s’extirper de la couverture sylvestre…

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