Une aventure de Donjons &
Dragons de niveau 11
Avec
Tengrim Copperplate, Le nain qui maîtrise les techniques de combat dans les tunnels
Kri Shanu, Le moine qui
trouve un adversaire plus coriace que d’habitude
Balak Charon Taâl dit le Crinti, Le demi-drow
qui se liquéfie littéralement
Ildur Main d’Airain, Le ranger qui retrouve le silence dans son esprit
Faerdhallarlasar
"Rka" Muulkennirrhialiandeth, le drakéide qui chasse les démons au
nom de son dieu
Les révélations d’Alazub ont
donné du grain à moudre aux aventuriers qui pèsent le pour et le contre d’une
éventuelle négociation avec l’un ou l’autre des démons qui règnent sur les tunnels.
Contemplant ce spectacle avec dédain, le Crinti finit par annoncer que le quart
d’heure de libre arbitre de ses compagnons est écoulé et qu’il s’agit
maintenant de suivre le plan qu’il a mis au point. Avec l’aide de Tengrim et
Rka, il se barde de toutes les auras possibles pour augmenter son apparente
puissance, puis d’un pas assuré il s’approche des bulezaus encore occupés à faire
pourrir leur infâme tambouille. Sa voix amplifiée par magie lui donne une prestance
menaçante que les postures martiales des héros qui le suivent ne font que
renforcer. Son aplomb est tel que les démons le confondent avec un émissaire de
Grazz’t, prince démon connu pour employer des mortels parmi ses serviteurs, venu
traiter avec la horde de Yeenoghu. Ils sont cependant surpris que l’elfe noir réclame
à s’entretenir avec Vitalan plutôt qu’avec Trantolox. Mais le Crinti balaye
avec autorité leurs doutes et Garrox, le bulezau qui semble être le chef de cette
répugnante troupe, consent à le mener au démon d’ombre. Il envoie tout de même
un des ses sbires prévenir le nalfeshnee de l’arrivée des aventuriers mais il
est très vite rattrapé par Ildur qui l’égorge en toute discrétion pendant que le
Crinti détourne l’attention de Garrox.
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Garrox le bulezau |
Vitalan est tout occupé à superviser un troupeau de dretchs qui s’amoncelle contre le fond de la galerie qu’ils creusent en dévorant les lambeaux du furoncle qu’ils arrachent de leurs épaisses griffes. Ce régime a pour particularité de décupler leur tendance aux flatulences, ce qui rend l’atmosphère quasiment irrespirable autour du chaotique chantier d’excavation. S’en est trop pour Kri qui sent son estomac remonter dans sa gorge pour protester contre cette odeur pestilentielle qui représente l’antithèse de l’obsession de la propreté du moine. Quoiqu’il ne soit pas dupe de la fausse identité sous laquelle Garrox présente les héros, Vitalan accepte de les recevoir. Il congédie le bulezau et une fois certain d’être à l’abri des oreilles indiscrètes, il entame une brève négociation avec les héros qui lui font conclure que les aider sera le plus sûr moyen de frustrer les ambitions de Trantolox.
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Vitalan |
Il fouette ses dretchs pour enfin les lancer dans la bonne direction et mettre à jour l’entrée de la citadelle. Leur labeur est achevé en quelques heures mais quand le premier démon touche la porte d’or qu’ils ont libérée, il se retrouve vaporisé par un soudain afflux de lumière céleste. La stupidité des créatures suffit pourtant à leur faire ignorer le danger et les uns après les autres ils se sacrifient pour dégager le passage pour les héros. Ils sont encore une dizaine à œuvrer quand un grand vacarme survient du tunnel derrière eux. Trantolox, prévenu par Garrox, a finalement découvert les manigances de son second et il accourt, tout écumant de rage, pour lui faire passer le goût de la trahison en lui promettant un brutal démembrement. La porte est encore bloquée et les héros se rendent compte qu’il va falloir tenir un moment contre la clique du nalfeshnee avant de pouvoir se réfugier dans la citadelle. Kri se jette le premier dans la mêlée mais ses coups ne parviennent pas à étourdir le massif démon à tête de sanglier. Les flèches d’Ildur ne se montrent pas plus efficaces en se perdant dans les bourrelets du monstre adipeux. Tengrim tient le flanc droit à lui seul, appliquant les techniques de combat dans les tunnels de la garde de Mithril Hall pour bloquer la progression du bulezau et de l’hezrou qui se bousculent devant le rempart infranchissable de sa hache. Rka puise dans ses dernières ressources magiques pour briser l’élan des démons mais ni ses flammes vertes ni sa boule de feu ne suffisent à en venir à bout. Ildur parvient à sortir son bouclier juste à temps pour encaisser l’assaut du Barlgura qui se laisse tomber sur lui depuis le plafond. Les poings massifs de la bête tambourinent avec furie contre l’acier pour enfoncer le ranger dans le sol.
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Trantolox |
Kri se trouve lui aussi en difficulté face à Trantolox dont les défenses
lui ont gravement lacéré le flanc. La douleur et la nausée se conjuguent pour
troubler le flot du ki du moine qui ne parvient toujours pas à étourdir son
adversaire. Le Crinti se retrouve quant à lui face à Garrox dont il esquive la
lame rouillée avec facilité tandis qu’il coordonne les mouvements de ses
compagnons. Grâce à ses consignes, Ildur parvient à se mettre à distance du
barlgura pour le cribler de flèches. Rka brandit alors au-dessus de lui le
symbole sacré de Bahamut et invoque le nom du père des dragons pour chasser les
fiélons qui les entourent. Le flot de lumière argenté qui se déverse est si
aveuglant que même le puissant nalfeshnee est saisi d’effroi et c’est aussitôt
la débandade. Ildur éventre le barlgura tandis que Tengrim et Kri abattent l’hezrou
et que Rka achève le malheureux Garrox d’une lame tonnante.
Les dretchs aussi ont été
chassés par la lumière divine et les héros doivent terminer leur besogne avant
que Trantolox ne revienne à la charge. Les massifs montants d’or sont sculptés
à l’effigie de Zariel du temps où elle faisait encore partie de l’ost céleste. Ses
mains tendues semblent inviter les héros à entrer et Tengrim saisit fermement
les anneaux pour ouvrir largement la porte d’où se déverse une lumière bienfaitrice
pour la plupart des héros, sauf pour deux d’entre eux. Ildur tout d’abord hurle
de douleur en se saisissant la tête à pleines mains, les rugissements infernaux
de Tiamat semblent décuplés alors qu’ils se débattent face à l’influence
bénéfique de la citadelle qui veut les chasser de l’esprit du ranger. Mais la lutte
est trop intense pour un fragile esprit humain et Ildur sombre dans l’inconscience.
Pour le Crinti l’effet est encore plus terrible car la forme du demi-drow fond littéralement
sous la lumière, il hurle de douleur alors que sa peau se liquéfie pour révéler
sous ses oripeaux maléfiques le visage d’un autre personnage qui partagea la
route des héros du nord, le bon frère Démétrius Salazar.
Les héros n’ont guère le temps
de s’appesantir sur cette étonnante métamorphose car déjà ils entendent les
démons qui reviennent. Tengrim prend Ildur sur son épaule et tous ensemble ils
pénètrent dans le grand hall de la citadelle. Les immenses colonnes sont ornées
de figures angéliques toutes à la gloire de Zariel et sous la grande coupole se
tient un large rocher dans lequel est plantée une grande épée irradiant de
puissance céleste. Rka fait un pas pour s’en saisir mais apparaît alors devant
lui la silhouette éthérée d’une femme au visage triste dont le harnois porte le
blason de la croisade de Zariel. Les héros reconnaissent ainsi Yael, la générale
de l’archange qui avait ramassé son épée au moment de sa chute. Elle a l’air
épuisé mais en les voyant son regard s’anime et elle s’adresse à eux : « j’ai
tellement attendu votre venue, puissiez-vous vous montrer digne de mes
espérances ! »
Sur ses mots, un éclair
aveuglant englobe les aventuriers et ils se sentent transportés très loin au-delà
des frontières de l’espace et du temps.