mardi 15 octobre 2024

La Maîtresse de l'Anauroch

 


Une aventure de Donjons & Dragons de niveau 15

 

Avec

 

 

 

 

Icham Andeth Alamnar, Le barde qui se métamorphose en guerrier implacable

Kri Shanu, Le moine qui se joue des gargouilles

 

Faerdhallarlasar "Rka" Muulkennirrhialiandeth, le drakéide qui paralyse les dragons

 

 

Sous le ciel noir zébré d’éclairs, les héros se mettent en position défensive, dos à dos face aux gargouilles aux yeux de saphir qui s’animent au faîte des colonnes brisées qui les entourent. Une voix sans chaleur les interpelle alors. Ils se tournant vers les vestiges d’une statue colossale dont émerge une figure à la peau bleutée parcourue d’arcs électriques, vêtue de la robe des porteurs de pourpre. Il se présente comme étant Galvan, le wyrmspeaker bleu. Son nom et son apparence si particulière évoque aussitôt à Icham l’étrange construct que les mages halruaans étudiaient lors de leur rencontre dans le grand nord et qu’ils désignaient comme un Galvan Magen, serviteur artificiel des antiques seigneurs du Netheril. Pour confirmer ses soupçons, il sonde l’esprit de leur interlocuteur mais n’y trouve effectivement qu’un vide insondable. La voix qui les appelle à quitter les lieux en paix avant qu’on ne les y force n’est qu’un simulacre. 

Galvan
Le barde interpelle le marionnettiste pour dénoncer son imposture et l’enjoindre à se révéler. Un mauvais rire se fait entendre en réponse alors que Galvan leur dit qu’ils arrivent trop tard et qu’il n’y a plus rien à trouver ici qui pourrait contrecarrer le retour imminent de Tiamat. Comprenant que la négociation est un leurre, Icham y met fin en invoquant un sortilège mis au point par le fameux Tenser. La transformation qui en résulte démultiplie sa force et ses prouesses martiales, ses veines palpitent sous la peau de ses muscles soudain gonflés de puissance arcanique et son visage se déforme dans un masque de fureur guerrière. Mais la magie ne se contente pas de transfigurer le barde, elle s’insuffle aussi dans sa monture et Elyorim devient une bête de guerre impressionnante dont la charge disperse en un nuage d’étincelles le corps du Galvan. Une véritable nuée de gargouilles s’abat alors sur les héros. Kri en attire une bonne partie sur lui avant de les engloutir sous une tempête de grêle. Ses acrobaties et ses roulés boulés plongent les créatures de pierre dans une cohue confuse où elles se bousculent les unes les autres plutôt que de le frapper. Les esquives de Kri permettent à Icham et Rka de prendre à revers les gargouilles. Les coups de boutoir du barde et les flammes vertes du paladin ne laissent bientôt derrière eux qu’un amas de pierres éparses, seul témoignage de la présence des monstres vaincus.

 

Un chemin creusé dans la poussière par d’innombrables pas rendus lourds et traînants par le désespoir mène les héros du portail vers de vastes enclos abandonnés. Derrière les grilles qui grincent dans le silence du désert ont du être entassés des milliers de pauvres hères capturés au cours des derniers mois par le culte du dragon et confiés à la garde cruelle de Galvan. Les campements de leurs geôliers sont tout aussi vides, le signal de pousser leurs captifs jusqu’à leur destination finale ayant été donné quelques jours auparavant.

A travers les tourbillons de poussière qui s’élèvent autour d’eux, les aventuriers discernent les ruines d’un grand amphithéâtre que Kri reconnait aussitôt comme la partie émergée de l’antre d’un dragon. Ils s’avancent donc les armes à la main, prêts à débusquer la créature qu’ils ont poursuivi jusqu’ici. Celle-ci leur épargne une exploration futile de son domaine et se dévoile dans toute sa terrible majesté.

Le bleu de ses écailles est percé de cornes veinées de saphir. Des éclairs crépitent au fond de sa gorge et sa voix claque comme le tonnerre quand elle se présente. Iymrith est la maîtresse de l’Anauroch, ce désert septentrional où la magie du portail les a emmenés, et elle leur confirme d’un ton moqueur qu’ils arrivent effectivement trop tard. S’ils ont éventé la supercherie qui lui permettait de tenir le rang de wyrmspeaker à travers sa marionnette, ils ne pourront pas l’empêcher d’offrir les innocentes victimes que sa déesse exige en sacrifice pour permettre son retour des enfers. 





Son orgueil satisfait après avoir détaillé les subtils ressorts de ses manigances, elle s’apprête à engloutir les héros sous le déluge d’éclairs qui grossissait dans sa poitrine le temps de son discours. Rka brandit alors son bâton de surpuissance et canalisant au travers de l’objet tout ce qui lui reste de pouvoir arcanique, il invoque un puissant dweomer qui paralyse le monstre en pleine action. D’un battement de ses ailes de platine il bondit et déverse un torrent de flammes vertes attisées par le souffle vengeur de Bahamut sur le dragon. Icham et Kri profitent aussi de la paralysie d’Iymrith pour la rouer de coups mais l’assaut des héros est brisé par une soudaine avalanche qui s’abat sur eux, des blocs de pierre se détachant des gradins de l’amphithéâtre comme animés d’une volonté propre pour libérer le dragon de ses ennemis. La créature ne peut cependant pousser son avantage car la magie de Rka la maintient toujours immobile. Ses yeux s’animent alors d’un éclat bleu profond et elle se volatilise brusquement. Une crevasse s’ouvre alors derrière les aventuriers et une nouvelle nuée de gargouilles en émerge. Icham n'attend pas d’être encerclé et il lance Elyorim au galop vers les souterrains d’où les créatures viennent de surgir, aussitôt suivi par ses deux compagnons qui se fraient un chemin à la force du poing. Les sous-sols renferment un dédale de couloirs décorés d’antiques bas-reliefs. Ils s’y enfoncent à peine que soudain une paroi se déforme et s’ouvre pour laisser apparaître la gueule béante d’Iymrith qui crache sa foudre sur eux, Icham et Rka sont percutés de plein fouet mais Kri parvient à éviter les éclairs grâce à son agilité surnaturelle. Pourtant le moine ne s’en tire pas indemne car le souffle du dragon bleu est infusé d’énergie psychique malveillante qui empoisonne son esprit de cauchemars qui le paralysent de terreur. Alors qu’il retombe lourdement sur le sol, il ne peut pas voir la marée de gargouilles qui s’engouffre dans le couloir qui les sépare d’Iymrith en leur coupant toute possibilité de contre-attaque. Mais avant d’être submergé, Icham sort un nouvel atout de sa manche. Il fait apparaître une porte dimensionnelle juste devant lui dans laquelle Elyorim charge pour en ressortir juste au-dessus de la face ébahie d’Iymrith qu’il réduit en bouillie en la piétinant de ses sabots toujours enflés de la métamorphose de Tenser. Les gargouilles s’effondrent à leur tour, privées de la volonté de leur créatrice qui les animait.

 

Après s’être assuré qu’Iymrith est bel et bien terrassée, les héros pansent leurs plaies et s’aventurent dans les tréfonds de son antre. Ils y découvrent son trésor, dissimulé derrière une paroi sans porte et auquel ils n’accèdent que grâce à la magie de téléportation d’Icham. Mais surtout ils découvrent un immense hall souterrain au centre duquel est dressé un monolithe de saphir. Le Roi Hekaton est prisonnier de la gigantesque pierre précieuse, son visage déformé par la même terreur qui a vaincu Kri quelques instants plus tôt. Les héros soufflent à nouveau dans la conque qui ouvre le passage vers Skyreach Castle et appelle les géants de Maelstrom à la rescousse. La princesse Serissa accoure et parvient à libérer son père grâce au sceptre de Korolnor qu’il lui avait confié en son absence. Le roi peine à se remettre de l’épreuve qu’il a traversé mais il retrouve suffisamment ses moyens pour mesurer la dette qu’il a envers les héros à qui il promet de rejoindre l’alliance contre le culte du dragon pour la bataille finale qui s’annonce.

Alors que les géants regagnent leur palais, Icham et Rka s’attellent à l’étude du portail afin de découvrir où ont été emmenés les prisonniers qui étaient entassés dans le domaine d’Iymrith. Il leur faut plusieurs heures pour reconstituer le puzzle mais ils réussissent à reconnaître l’empreinte laissée dans l’enchantement qui anime le portail par l’activation répétée des centaines de fois vers la même destination.

Encore meurtris de leur confrontation avec le dragon bleu, ils décident malgré tout de suivre la piste tant qu’elle est chaude. Le tourbillon magique les entraîne bien loin de là, sur les pentes de la caldera d’un volcan éteint depuis longtemps et couverts d’ossements de dragons. Au fond du cratère, les cinq tours vertigineuses du temple de Tiamat ont surgi de l’Avernus sous les acclamations d’une puissante armée où les hommes, les géants, les gobelins et les démons se mêlent dans l’atmosphère malsaine des enfers qui a déjà contaminé les lieux. Les héros sont figés de stupeur devant ce spectacle, mais un rugissement terrible les arrache à leur hébétement alors que les dizaines de dragons qui sillonnent le ciel les ont repérés et fondent sur eux. Icham réactive le portail par réflexe pour les sauver en les ramenant vers Château Naerytar.

 

Le rituel d’invocation de Tiamat a donc déjà commencé et il leur faut maintenant rassembler tous les alliés qu’ils ont gagnés au cours de leur aventures pour tenter d’empêcher la fin du monde.