mardi 17 septembre 2019

Le secret des Sorciers Rouges



Une aventure de Donjons & Dragons de niveau 9

Avec
  

Thormund Sombracier, Le barbare qui se moque des blessures  

Finnlay Galindan, Le druide qui met du hibou dans l'ours 

Kri Shanu, Le moine qui fait de la provocation  

Ildur Main d’Airain, Le ranger qui cajole les wyvernes  




Les poulies sur lesquelles s’enroulent les lourdes chaines d’adamantine grincent alors que la gigantesque herse remonte dans la barbacane cyclopéenne. Les héros se mettent en route au milieu de la pittoresque troupe d’ogres aux joues poudrées sous les fantasques plumes d’autruche de leur casque dorés. Chacune des marches qui les séparent de la basse cour nécessite un saut vertigineux pour être franchie. L’irruption des ogres provoque un certain remue-ménage parmi les cultistes qui vaquent à leurs occupations quotidiennes et au bout de quelques instants d’agitation un grand homme à la peau sombre vêtu de la robe des porteurs de pourpre s’approche de l’ogre le plus adipeux qui fait office de lieutenant de la garnison. 

Le capitaine Othelstan

Le capitaine Othelstan exige qu’on lui explique la raison de cette démonstration de force inopinée et le ton monte rapidement face aux grommellements intraitables du monstre. Pour s’assurer que la tension ne retombe pas, Kri s’avance en brandissant ses emblèmes de tueur de dragon qui confirment aux adorateurs de Tiamat que leur emprise sur le château s’est évanouie.  Les dragonclaws saisissent leurs poignards et quand dans un geste d’impatience l’ogre renverse Othelstan, les hostilités explosent. Les cris d’alarme appellent les cultistes à la rescousse et les ogres les fauchent de leurs grandes hallebardes sous les applaudissements de leurs collègues agglutinés au rempart pour ne pas rater le spectacle. Les quelques kobolds qui avaient délaissé leurs corvées dans les écuries tentent de fuir vers les souterrains où leur maître attend mais Ildur les abat d’une volée de flèches avant qu’ils puissent alerter le dragon. Kri et Thormund engagent le combat avec le porteur de pourpre dont l’étoile du matin a déjà fracassé le crâne du lieutenant ogre qui l’avait poussé avec si peu de respect. Ildur tente encore d’utiliser ses couteaux maudits mais à nouveau ceux-ci refusent de blesser les adorateurs de Tiamat. Il reprend donc son arc pour tenir à distance la meute de drakes noirs que les cultistes ont lâché dans la mêlée.   Finnlay embrase de ses traits de feu les réserves entassées près de l’autre écurie, déclenchant un violent incendie qui ajoute à la confusion, puis il se change en ours, ou plutôt en ours-hibou alors que sa métamorphose s’accompagne d’un sursaut de magie sauvage qui le couvre de plume, et il saisit de ses griffes le capitaine Othelstan qui ne peut plus battre en retraite face à l’avalanche de coups que Kri fait pleuvoir sur lui. De l’autre côté de la cour une puissante boule de feu balaie la charge des ogres dans le couloir, carbonisant au passage les malheureux cultistes qui défendaient encore l’accès aux appartements de leurs supérieurs. Cette diversion permet à Thormund de briser l’arme du porteur de pourpre qui se retrouve incapable de parer la lame d’argent d’Ildur qui vient lui percer la gorge. La chute de leur chef plonge les dragonclaws dans un certain désarroi dont profitent Thormund et Ildur pour se frayer un chemin vers les écuries où ils retrouvent les wyvernes que Sandesyl leur avait confiées. Les efforts que le ranger avait déployés pour les amadouer s’avèrent payants car en quelques mots il les convainc d’accepter à nouveau que ses compagnons les chevauchent. Ils montent en selle avec précipitation car derrière les flammes qui font rage surgit la terrible forme de Glazhael dont le souffle pulvérise les derniers combattants qui s’étripent encore dans la cour.


Les aventuriers plongent en piqué vers la caverne par laquelle ils étaient entrés dans la forteresse mais le dragon les a pris en chasse. Ils parviennent de justesse à abandonner leurs montures avant qu’elles ne soient recouvertes du flot de feu que les puissants poumons de Glazhael projettent sur eux. Ildur et Finnlay sont forcés de battre en retraite au fond du couloir, leurs capes roussies par la chaleur, tandis que Kri a réussi à bondir contre le flanc d’une wyverne qui le protège totalement du souffle. Thormund en revanche est resté de marbre au milieu du déferlement de flammes qui se retrouvent étouffées par la rage qui gonfle dans son cœur. Il semble devenir encore plus massif et sinistre alors qu’il brandit Hazirawn, la sombre épée qu’il a prise à Rezmir, dont les runes crépitent lorsqu’elle frappe le dragon si violemment qu’elle brise une de ses cornes. La bête rugit de douleur et contre-attaque, ses puissantes griffes écrasant le barbare contre la paroi de pierre. Finnlay entoure le dragon de lueurs féeriques dont le miroitement semble guider les coups de Kri qui plante profondément sa grande lance dans le flanc de la créature. Le sang coule à flot de la blessure et l’odeur fait frémir les narines de Thormund qui revient à la charge avec un grondement inquiétant. Se sentant pris au piège dans ce combat souterrain, Glazhael change soudainement de tactique. Il saisit Kri de sa poigne implacable et d’un battement d’ailes se lance au dehors pour retrouver l’avantage du terrain. Il monte droit vers les nuages mais avant qu’il y disparaisse, Ildur l’ajuste de son arc. Le trait qu’il délivre explose en une volée d’épines qui vient déchirer les grandes ailes de cuir et jeter le dragon dans une mortelle spirale vers le sol rocailleux. Kri est entrainé dans cette chute mortelle mais son entrainement rigoureux lui permet de conserver son calme et de se libérer de l’étreinte fatale pour freiner sa chute d’une série de sauts périlleux qui laissent le temps à Finnlay d’appeler un aigle géant à la rescousse pour récupérer le moine en plein vol à quelques mètres du sol. Glazhael n’a pas cette chance et le dragon se fracasse sur les rochers, sa forme brisée expirant dans un dernier hoquet de flammes.
Les aventuriers reprennent le chemin labyrinthique que Tengrim avait dessiné lors de leur première visite des lieux et ils finissent par retrouver l’antre du dragon rouge où gît encore le malheureux Felgolos, odieusement défiguré par les dernières tortures de son bourreau. 

Felgolos

Le pauvre dragon de cuivre est aux portes de la mort mais avant de rendre son dernier souffle, il parvient à murmurer une dernière supplique :

« Sauvez les enfants de Laerakond…prévenez les…les coffres d’Elturgard ne sont plus sûrs…il y a un traître…»

Ce message cryptique n’augure rien de bon et semble indiquez que le culte du dragon est prêt à mettre la main sur un vestige du mystérieux empire draconique qui existait au large de la côte des épées avant que la Fracture ne sépare à nouveau les mondes jumeaux d’Abeir et de Toril qui s’étaient entremêlés pendant les bouleversements du siècle dernier.
Les aventuriers déposent le corps sans vie de Felgolos sur le trésor de Glazhael que ses serviteurs kobolds ont abandonné pour se terrer dans les souterrains en attendant que les choses se calment. Au milieu des pièces d’or, Finnlay repère aussi un étrange objet exhalant la magie de conjuration, sorte de petite amulette à l’effigie d’un rapace enchâssée autour d’une plume magique de Quaal.
La défaite de leur maître a fait fuir les derniers kobolds au plus profond des souterrains, les héros peuvent donc emprunter les échelles et les passerelles rudimentaires qui s'accrochent le long de la paroi extérieure du rocher pour remonter vers les baraquements dévastés des cultistes où ils espèrent trouver des indices sur la suite des plans des adorateurs de Tiamat. 

Un silence de mort règne sur la cour où les dernières braises de l'incendie s'éteignent derrière les cadavres calcinés. Au bout du couloir noirci par les flammes, une sentinelle solitaire monte encore la garde. L'armure noire aux dessins complexes de la femme est tout à fait étrangère aux aventuriers mais le tatouage qui couvre le côté de son crâne a au contraire un air familier. Comme les aventuriers avancent dans sa direction, elle recule calmement dans la tour qu'elle protège pour rejoindre les deux autres chevaliers thayens qui s'y trouvent. Derrière le rempart de leurs pavois, ce n'est autre qu'Azbara Jos qui attend. A ses côtés se tient un second sorcier rouge dont la robe écarlate richement brodée ne laisse aucun doute sur la hauteur de son rang. Les héros reconnaissent aussitôt le visage sévère qu'ils avaient découvert dans les fractures du demi -plan d'Akar Kessel qui entouraient le reflet de la plateforme de téléportation de Bryn Shander. Azbara Jos lève les mains en signe de paix. Son seigneur, Rath Modar, véritable Zulkir de la conjuration, grand Tharkion des marches orientales, a une offre à leur faire. Sa cause est juste et les héros sont dans l'erreur de s'y opposer car seul Rath Modar est capable de libérer Thay de la tyrannie mortifère de Szass Tam, la toute puissante liche qui tient le pays par la poigne squelettique de ses armées innombrables de morts-vivants, asservissant son peuple par la terreur et projetant son ombre menaçante sur toutes les nations libres qui se dressent sur son chemin.  
La collaboration avec le culte du dragon est un bien faible prix à payer pour atteindre ce noble but. Azbara Jos implore les héros de se joindre à eux, leur force n'est plus à prouver et avec le soutien des sorciers rouges ils pourraient sans mal s'emparer des titres de wyrmspeaker que leurs exploits ont laissé vacants. Quant à leurs inquiétudes concernant les plans de Severian d'invoquer sa déesse depuis les neufs enfers, Rath Modar les balaie avec assurance. Il a lui-même mis au point le rituel d'invocation et Tiamat sera sous sa coupe dès lors qu'elle se manifestera sur le plan matériel. Dès qu'elle aura incinéré Szass Tam et ses esclaves, il la bannira à nouveau en un claquement de doigts. 


Malgré les efforts d'Azbara Jos pour les amadouer, les héros ne sont pas convaincus et quand ils osent de surcroît mettre en doute la sagesse du plan de Rath Modar, celui-ci perd patience. Avec un regard courroucé à l'encontre de son disciple, il frappe le sol de son bâton et soudain le temps se fige. Prisonniers entre deux instants, les aventuriers assistent impuissants au départ de l'archimage à travers une porte dimensionnelle alors qu'il ordonne négligemment à Jos de tuer les héros puisque, comme il s'y attendait, ils ne lui sont d'aucune utilité. Il disparaît et le temps reprend son cours. Les chevaliers thayens chargent avec une coordination parfaite tandis que les protections magiques d'Azbara Jos troublent sa silhouette pour égarer les coups adverses. En réponse Finnlay le couvre de lueurs féeriques qui contrebalancent l'effet et redonne à Ildur la possibilité d'ajuster le sorcier de son arc. Face aux chevaliers, Thormund invoque des doubles illusoires pour qu'ils absorbent les coups à sa place mais une volée de projectiles magiques les renvoie au néant avant qu'ils puissent faire leur office. 
Le fracas des armes emplit la pièce comme les combattants se rendent coup pour coup, mais la force brute de Thormund, les attaques virevoltantes de Kri et les traits mortels d'Ildur viennent rapidement à bout des gardes du corps d'Azbara Jos. Encerclé, le sorcier épuise ses dernières forces pour maintenir ses boucliers magiques, mais la pression des assauts des héros finit par en venir à bout et il s'écroule inconscient à leurs pieds. 


L'étude des Thayens regorgent de parchemin sur lesquels ont été copiés des fragments de rituel tiré d'un antique grimoire intitulé "Au-delà des Portes de Fer". Finnlay survole le contenu du tome qui semble détailler les multiples façons d'invoquer des démons de toute sorte au prix de sacrifices humains plus ou moins importants selon la puissance de l'entité ciblée. Mais avant qu'il puisse en apprendre plus, un horrible concert de cris stridents jette les aventuriers dans un effroi soudain. Depuis la grande fenêtre qui donne sur le ciel, ils voient alors qu'un portail s'est ouvert au milieu des nuages. Des vrocks hurlants se mêle à la nuée de gargouilles qui en émerge et derrière eux surgit un dragon bleu crépitant de foudre sur le dos duquel se tient celle qui vient réclamer vengeance pour sa dernière défaite, Rezmir la wyrmspeaker noire. 

lundi 16 septembre 2019

Subterfuges



Session Star Wars #36

Date : 10-Sep-2019

Avec :
Meera, aux précieux talents de filature
Cornell Quantarus, qui fait forte impression en laissant le côté obscur l’envahir
Aqualto Fudah (‘Alto’), qui échappe à une traque en s’effaçant
Zayne Bentaroo, qui passe inaperçu en se montrant

Lieu(x) :
Station orbitale de Kwenn

La troisième itération de la Coalescence a frappé et le fragment d’Holocron brûlant d’Alto lui a laissé une douleur aigüe sur la fesse. Alors que le groupe émerge du Rokh, une puissante onde électromagnétique traverse le hangar, provoquant une extinction générale de l’éclairage – heureusement temporaire. Chacun peut constater que cette troisième itération a des effets physiologiques notoires sur les membres de l’équipage : tête cotonneuse, paupières lourdes, oreilles prises d’acouphènes stridents, fourmis aux extrémités… Rien de tout cela n’est agréable, et impacte négativement sur les réactions et prises de décision…

Toujours investie de sa mission de chaperon, Meera convainc Alto de se grimer à nouveau le visage avec une couche de maquillage blanc, puis de revêtir une ample capuche en guise de camouflage. Quant à Zayne, il prend le contrepied de l’attitude discrète généralement préconisée par Meera et il revêt l’apparence de Piy à l’aide quelques pièces d’équipement disparates (casque, appareil respirateur), et joue sur sa corpulence sensiblement similaire à celle de l’Aquale. Satisfaite de l’apparence de la troupe, et sous l’œil attentif du Toydarien faussement oisif affalé sur le siège d’un véhicule de transport, Meera répète sa prise de contact avec un responsable de la logistique du dock – un certain Carl. Après avoir graissé la patte de l’homme (250C), elle obtient les coordonnées du communicateur d’un de ses « cousins » nommé Marl, qui sera semble-t-il à même de lui donner accès aux docks « alternatifs’ » du Syndicat dans les profondeurs de la station orbitale.

Le groupe a un plan : faire en sorte que le Gracchus de cette itération comprenne que les « Jedi » ne sont pas avec eux et qu’ils vont à « un signal donné » les faire venir sur la station. Ainsi, si Gracchus les contacte, ils espèrent lui mettre entre les pattes un plus gros « gibier » les Jedi Zaharid et sa compagne Pirène Antora, espérant ainsi se débarrasser de Gracchus et des Jedis ennemis. Aussi l’ensemble du groupe prend ostensiblement la direction de l’intérieur de la station sans prendre de précaution particulière. Dans l’agitation des larges coursives moites, impossible de savoir si le Toydarien ou un de ses acolytes s’est mis en chasse de l’équipage. Le groupe se pose rapidement dans un bar de rue servant des plats aux odeurs exotiques. Tandis que Cornell et Meera jouent la comédie en s’invectivant sur le « plan » du groupe, Alto vérifie les alentours et finit par détecter au niveau inférieur la présence d’un des sbires du Toydarien affairé avec un système d’écoute à distance. Un léger signe de tête d’Alto à ses compagnons incite alors Cornell à poursuivre la mise en place de l’écran de fumée à destination de Gracchus, et il appelle le dénommé Marl. Celui-ci répond dans un vacarme d’arrière-cuisine, et accepte l’idée de rejoindre le groupe au plus vite afin de discuter des conditions contractuelles pouvant permettre une livraison discrète dans la station.

Le bar de rue au croisement de coursives anonymes.

Après une courte attente mise à profit pour avaler un repas de ‘streetfood’ orbitale, Marl rejoint le groupe et s’attable dans un nuage de farine échappé de son large tablier taché. Toujours à son aise avec les usages des milieux interlopes, Cornell entame – sous l’identité du Capitaine Kaï Bengo – une discussion sur le Syndicat et les traditions anciennes des docks de pêche, qui servaient initialement au stockage des containers d’eau prélevés sur Kwenn. Ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui, mais les autorités Hutt conservent un voile pudique sur les marchandises qui y transitent, laissant le soin au Syndicat d’y gérer les aspects douaniers. Marl propose de réserver pour une semaine un dock pour l’équipage au tarif forfaitaire de 500C par jour, coût auquel il faudra ajouter 10% de la valeur totale des marchandises (minimum 1000C). Après une âpre négociation, Cornell arrive à baisser l’ensemble du forfait à 2250C. Par « mégarde », Meera lâche que cela représente plus de 1000C par tête – ce à quoi Marl précise que le trafic d’esclaves, chasse gardée des Hutt, est strictement interdit dans ce contexte. Cornell s’empresse de le rassurer sur ce point.

Après avoir remis un numéro de communicateur pour permettre l’ouverture du dock, Marl prend congé. Meera se plaint évidemment du tarif que représente le plan de Cornell afin de permettre à Nir et Zayne de débarquer en secret sur la station, ce à quoi Zayne rétorque par un borborygme « à la Piy » incompréhensible. Alto se dit toutefois confiante sur la sécurité de leurs compagnons, puisqu’ils ne débarqueront pas sans avoir reçu « le signal ». En se levant, Cornell conclue le tour de table, se disant préoccupé par le fait que le groupe est « en short » pour discuter avec Gracchus, et qu’il faut maintenant mettre la main sur les éléments nécessaires pour pouvoir marchander. Le groupe quitte le bar, tandis qu’Alto confirme d’un rapide coup d’œil que l’espion de Gracchus replie son matériel et prend la tangente. L’espion a tout entendu, Gracchus est sans doute ferré.

Suivant les lignes de son plan, l’équipage prend alors la direction du Qualifax pour revenir au « Smash Mallow », sûr de pouvoir y retrouver Salima à cette heure (Coalescence H-22:00). Toujours aguicheuse, l’amante de Silas passe de table en table, incitant des groupes de mangeurs enthousiastes à passer plus ample commande, puis elle s’installe derrière le large bar circulaire sur lequel se reflètent les néons de la salle de jeu au look rétro. Meera se poste dans un coin discret près de la sortie, tandis que Cornell s’avance vers le bar, encadré par ce qui pourrait ressembler à son homme de main massif (Zayne) et sa concubine intrigante (Alto). Après s’être assuré que personne ne pourra suivre la discussion à venir, Cornell tente de forcer l’esprit de Salima, mais la Coalescence rend sa tentative malaisée. Il doit céder au côté obscur, instillant un lourd sentiment de terreur chez son interlocutrice, en se faisant passer pour son Maître, Zaharid.

Au "Smash Mallow".

Affirmant sa déception sur l’avancée de son entreprise, Cornell ordonne à Salima de lui répéter les grandes lignes du plan. Absolument effrayée, Salima se confond en excuses et indique que séduire Silas lui semblait la meilleure façon de gagner sa confiance. Puis elle énumère les étapes du plan pour amener à la destruction de l’équipage de Silas et l’infiltration de la Rébellion. Rien de cette confession n’échappe à l’holo-enregistreur que Meera a remis à Alto… Craignant pour son frère et sa famille – dont la vie semble dépendre du « vrai » Zaharid –, Salima jure ensuite qu’elle fera tout pour que Zaharid, sa maîtresse – à comprendre au sens de mentor et non pas d’amante – et sa femme – peut-être Pirène Antora ? – puissent se rejoindre au dock de Silas. Dans un geste se voulant rassurant, mais qui instille une vague de terreur chez Salima, Cornell pose une main délicate sur l’épaule de la femme et y dépose un mouchard de chasse du Capitaine Hyabu, puis il part dans une tirade mystique, invoquant la « troisième coalescence » et que ce qui se passe est « unique ».

Après être sorti du « Smash Mallow », le groupe se camoufle dans une coursive attenante et attend les indications de Meera. Cornell admet qu’il lui a été bien plus simple de terroriser Salima plutôt que de l’inciter à la sympathie à son égard. Le fait que l’utilisation du côté obscur se soit révélée particulièrement aisée et laisse Cornell sans mal de tête rend la Coalescence assez effrayante pour Alto, qui enjoint son compagnon d’éviter de reproduire l’expérience... De son côté, Salima, tétanisée, met plusieurs minutes à se remettre de cette rencontre. Le visage en sueur, elle semble comprendre qu’elle vient d’être victime d’une mystification pour le moins inhabituelle. Sous l’œil de Meera, Salima regroupe vivement ses affaires puis quitte son service, sans savoir que le mouchard discret placé sur son épaule permet à Meera de la suivre de loin. Cornell, Alto et Zayne se mettent à leur tour en route grâce aux indications de Meera chuchotées dans son communicateur. Salima prend la direction du Central profond et finit par atteindre une large coursive bien éclairée, propre et très calme, où stationnent deux moto-jet et quelques caisses de marchandises. Le groupe stationne près des moto-jet tandis que Meera poursuit son chemin vers l’entrée d’un hangar, devant laquelle stationne un garde de la station. Alors que la porte se referme, Meera peut saisir la présence de larges vaisseaux de croisière du Noyau, aux pieds desquels semblent se dérouler des fêtes privées entre gens de bonne compagnie. Prenant un air furieux, et endossant le rôle d’une femme trompée à la recherche de son mari infidèle qu’elle serait prête à surprendre dans le lit d’une maîtresse imaginaire, Meera invective le garde, puis lui remet 500C pour qu’il garde le silence sur cette affaire particulièrement humiliante et la laisse entrer. Tout s’achète sur cette station.

Désormais libre de déambuler dans le large hangar, Meera repère aisément le vaisseau dans lequel Salima a pénétré, et auprès duquel aucun signe d’activité ne se fait deviner. Soudain, la silhouette de Zaharid émerge à grands pas du vaisseau par la rampe abaissée et le Jedi enfourche une moto-jet. Il faut toute la maîtrise de Meera pour faire demi-tour nonchalamment vers la sortie du dock, tout en indiquant à ses compagnons la présence de leur adversaire honni. Alors qu’elle émerge de la porte du hangar, Zaharid la dépasse à grande vitesse et la Chiss se retourne rapidement, découvrant que d’autres personnes descendent du navire. Ainsi, la compagne de Zaharid, Pirène Antora, se dirige également d’un pas rapide vers une autre moto-jet stationnée près du vaisseau, tandis que Salima est accompagnée par une Twil’ek à la peau bleutée et portant des habits de Jedi, qui semble la réconforter.


Dans le dédale des couloirs.

Posté à quelques dizaines de mètres de là, le reste du groupe s’est camouflé derrière des caisses. La communication de Meera déclenche un branle-bas de combat, et Alto se jette sur une moto-jet dès que Zaharid les dépasse. Accompagnée par Zayne, Alto poursuit de loin Zaharid, qui semble lancé dans une course effrénée vers les hauteurs du Central. Bientôt, c’est Pirène Antora qui émerge à son tour du hangar à pleine vitesse, et qui dépasse Cornell installé sur la seconde moto-jet, attendant Meera. Salima et la Twil’ek sont sorties du hangar, et cette dernière dévisage Meera lorsqu’elle tente un dernier regard en arrière. Son sang se saisit lorsqu’elle reconnait parfaitement les traits d’Anthé Katova, plus âgée que sur les holo-vidéos que Meera avait pu visionner jusque-là… Anthé Katova, dont les yeux rougeoyants plongent dans ceux de la Chiss, comme semblant sonder son âme... Sans attendre, Cornell lance son véhicule vers le Central profond et le dock de Silas.

Plus haut, la course-poursuite arrive à terme lorsque Zaharid atteint la base du Qualifax. Là, ce dernier s’arrête, reçoit un message dans son oreillette de comlink, puis se met à scruter furieusement les environs. Garée derrière une échoppe, Alto repousse Zayne en arrière, puis les deux compagnons voient soudainement émerger au coin d’une rue Pirène Antora, qui une main dans le dos, ne prend même pas la peine de cacher la garde de son sabre-laser. Zayne et Alto abandonnent alors leur moto-jet et se préparent à se lancer dans des coursives étroites, rejoindre le point de rendez-vous au dock de Silas par le réseau de turbo-lift semblant désormais plus sage. Mais à peine ont-ils faits quelques pas que l’esprit d’Alto se met en état d’alerte, comme si des remous dans la Force voulaient la traquer et la révéler au grand jour. Toutefois, tant d’années passées à se cacher déclenchent chez Alto un réflexe quasi-pavlovien d’effacement, et Zaharid pousse un cri de rage en sentant sa proie lui échapper, la Coalescence lui assenant un coup tel qu’il doit se rattraper à l’épaule de sa partenaire pour ne pas s’effondrer au sol.

Dans le Central profond, Meera et Cornell ont déjà rejoint le dock de Silas. Comme lors des deux précédentes itérations, le duo est accueilli avec méfiance à travers la porte blindée, et se recommander de Rick Rekshik permet à nouveau d’intéresser Silas. C’est plus qu’une impression de déjà-vu qui saisit Meera et Cornell lorsqu’il faut à nouveau pénétrer dans le dock sous les armes pointées de l’équipage de la contrebandière ! Pesant chacun de ses mots, Cornell mentionne la poursuite de la piste vers Ram Ravel, la vente aux enchères et la trahison en cours de Salima, tout en lançant vers Silas l’holo-enregistreur. Ecartant son équipage, Silas encaisse le coup en prenant connaissance de la confession enregistrée de son amante, puis demande à Cornell comment elle pourrait se sortir de ce guêpier, surtout après une sérieuse mise en garde contre Zaharid et Pirène Antora. L’équipage finit par gagner la confiance de Silas. Lui révèlant les chausse-trappes et les problèmes qu’elle rencontrerait si elle allait sans se préparer davantage aux enchères de Gracchus, Cornell et Meera acceptent d’essayer d’aider Silas à remporter l’enchère et à la faire sortir vivante de la station. Elle et son vaisseau, car celui-ci semble contenir les coordonnées secrètes qui mènent à la Reine Pirate. Au grand plaisir de Cornell, Silas accepte de nouer un accord, d’autant plus que son « mouvement est basé sur la confiance ».

A la sortie du dock, la jonction est faite avec Zayne et Alto, et Meera reprend contact avec le Rokh pour constater qu’il a – comme lors des précédentes itérations – à nouveau disparu. C’est alors que son communicateur sonne, et un sous-fifre de Gracchus le Hutt « invite » le groupe à se rendre dans le hangar du Rokh d’ici une heure pour y tenir une réunion. Leur plan a fonctionné ! Et voilà qui fait les affaires du groupe. Devant le hangar, une large troupe de la station tient les badauds au loin, et l’équipage découvre que tous les techniciens du dock patientent à l’extérieur avec leurs véhicules. Il est aisé pour Cornell de retrouver Carl, qui lui apprend que l’arrivée d’une escouade impériale dans le hangar a déclenché le départ précipité du Rokh, puis que les gardes de la station ont ensuite expulsé tout le monde du hangar. L’équipage peut maintenant se faire connaitre des gardes et pénétrer à nouveau dans le dock.


Le dock déserté.

Le lieu a effectivement été vidé de l’ensemble de son contenu. Personnel, visiteurs, objets, vaisseaux… tout a été emporté, laissant place nette pour l’immense Gracchus le Hutt au visage rongé, transporté sur sa non moins immense litière portée à bout de bras par une troupe d’esclaves. Une trentaine de gardes à ses couleurs occupe les lieux, scrutant les moindres faits et gestes du groupe, et l’inévitable Pos Podura, la voix de Gracchus, accueille l’équipage de son sourire mielleux. Visiblement inconscient des stratagèmes déployés par le groupe, Gracchus entame la discussion en vainqueur, réclamant que lui soient livrées toutes les possessions qui lui ont été dérobées, ainsi qu’une pénalité d’un million de crédits pour couvrir semble-t-il le préjudice moral subi par le Soleil Noir. Cornell avance toutefois la perspective d’une juteuse affaire bien plus rentable que la capture de deux padawans sans envergure. De son rire sonore et profond, Gracchus dédaigne cette énième entourloupe de l’équipage du Capitaine Hyabu, pour lequel il avoue à la fois admiration et mépris, car il a apprécié à sa juste valeur l’audace du coup joué à l’encontre de Marek Sol. Sentant sa proie ferrée, Cornell poursuit en flattant le « collectionneur avisé » chez le Hutt, proposant des pièces bien plus rares, des Maîtres Jedi aguerris – mais non, pas le fameux Anakin Skylwalker que Gracchus le Hutt semblait désirer si ardemment...

Si les noms de Zaharid et Pirène Antora ne font pas ciller le visage de Gracchus, celui d’Anthé Katova déclenche comme une attaque d’apoplexie chez le Hutt, et il s’en faut peu pour qu’un des esclave-porteurs ne finisse broyé entre ses bras. Sous l’effet de l’émotion, Gracchus exige la capture des Jedis, la remise du contenu du larcin et le payement du million de crédits pour accorder la vie sauve à Zayne et Nir. D’un air détaché, Cornell hausse les épaules, lance un « Tant pis… ! » tout en exhibant l’hologramme de Zaharid et finit de terrasser le Hutt : « Il est bien regrettable qu’une telle prise puisse s’échapper, car mettre la main sur Anthé Katova et ses élèves ne sera jamais aussi facile qu’ici, maintenant »… Pris de court, Gracchus craque et se dit prêt à passer l’éponge en ce qui le concerne : il oubliera avoir vu l’équipage et lui accordera son pardon personnel – mais pas au nom du Soleil Noir, toutefois – après tout ce n’est pas son argent qu’a dérobé l’équipage mais celui de Marek Sol. Meera peut alors solennellement remettre les informations sur l’identité et la localisation du navire d’Anthé Katova. Gracchus exige que le groupe soit présent lors de sa capture et lorsque cette dernière sera effective, sa joie sera telle qu’il n’appréciera rien de moins que d’inviter l’équipage du Rokh à sa fête de fin de Coalescence… En attendant, le groupe a interdiction formelle de quitter la station, qui semble se transformer en souricière autant pour le groupe que pour ses adversaires…