lundi 16 septembre 2019

Subterfuges



Session Star Wars #36

Date : 10-Sep-2019

Avec :
Meera, aux précieux talents de filature
Cornell Quantarus, qui fait forte impression en laissant le côté obscur l’envahir
Aqualto Fudah (‘Alto’), qui échappe à une traque en s’effaçant
Zayne Bentaroo, qui passe inaperçu en se montrant

Lieu(x) :
Station orbitale de Kwenn

La troisième itération de la Coalescence a frappé et le fragment d’Holocron brûlant d’Alto lui a laissé une douleur aigüe sur la fesse. Alors que le groupe émerge du Rokh, une puissante onde électromagnétique traverse le hangar, provoquant une extinction générale de l’éclairage – heureusement temporaire. Chacun peut constater que cette troisième itération a des effets physiologiques notoires sur les membres de l’équipage : tête cotonneuse, paupières lourdes, oreilles prises d’acouphènes stridents, fourmis aux extrémités… Rien de tout cela n’est agréable, et impacte négativement sur les réactions et prises de décision…

Toujours investie de sa mission de chaperon, Meera convainc Alto de se grimer à nouveau le visage avec une couche de maquillage blanc, puis de revêtir une ample capuche en guise de camouflage. Quant à Zayne, il prend le contrepied de l’attitude discrète généralement préconisée par Meera et il revêt l’apparence de Piy à l’aide quelques pièces d’équipement disparates (casque, appareil respirateur), et joue sur sa corpulence sensiblement similaire à celle de l’Aquale. Satisfaite de l’apparence de la troupe, et sous l’œil attentif du Toydarien faussement oisif affalé sur le siège d’un véhicule de transport, Meera répète sa prise de contact avec un responsable de la logistique du dock – un certain Carl. Après avoir graissé la patte de l’homme (250C), elle obtient les coordonnées du communicateur d’un de ses « cousins » nommé Marl, qui sera semble-t-il à même de lui donner accès aux docks « alternatifs’ » du Syndicat dans les profondeurs de la station orbitale.

Le groupe a un plan : faire en sorte que le Gracchus de cette itération comprenne que les « Jedi » ne sont pas avec eux et qu’ils vont à « un signal donné » les faire venir sur la station. Ainsi, si Gracchus les contacte, ils espèrent lui mettre entre les pattes un plus gros « gibier » les Jedi Zaharid et sa compagne Pirène Antora, espérant ainsi se débarrasser de Gracchus et des Jedis ennemis. Aussi l’ensemble du groupe prend ostensiblement la direction de l’intérieur de la station sans prendre de précaution particulière. Dans l’agitation des larges coursives moites, impossible de savoir si le Toydarien ou un de ses acolytes s’est mis en chasse de l’équipage. Le groupe se pose rapidement dans un bar de rue servant des plats aux odeurs exotiques. Tandis que Cornell et Meera jouent la comédie en s’invectivant sur le « plan » du groupe, Alto vérifie les alentours et finit par détecter au niveau inférieur la présence d’un des sbires du Toydarien affairé avec un système d’écoute à distance. Un léger signe de tête d’Alto à ses compagnons incite alors Cornell à poursuivre la mise en place de l’écran de fumée à destination de Gracchus, et il appelle le dénommé Marl. Celui-ci répond dans un vacarme d’arrière-cuisine, et accepte l’idée de rejoindre le groupe au plus vite afin de discuter des conditions contractuelles pouvant permettre une livraison discrète dans la station.

Le bar de rue au croisement de coursives anonymes.

Après une courte attente mise à profit pour avaler un repas de ‘streetfood’ orbitale, Marl rejoint le groupe et s’attable dans un nuage de farine échappé de son large tablier taché. Toujours à son aise avec les usages des milieux interlopes, Cornell entame – sous l’identité du Capitaine Kaï Bengo – une discussion sur le Syndicat et les traditions anciennes des docks de pêche, qui servaient initialement au stockage des containers d’eau prélevés sur Kwenn. Ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui, mais les autorités Hutt conservent un voile pudique sur les marchandises qui y transitent, laissant le soin au Syndicat d’y gérer les aspects douaniers. Marl propose de réserver pour une semaine un dock pour l’équipage au tarif forfaitaire de 500C par jour, coût auquel il faudra ajouter 10% de la valeur totale des marchandises (minimum 1000C). Après une âpre négociation, Cornell arrive à baisser l’ensemble du forfait à 2250C. Par « mégarde », Meera lâche que cela représente plus de 1000C par tête – ce à quoi Marl précise que le trafic d’esclaves, chasse gardée des Hutt, est strictement interdit dans ce contexte. Cornell s’empresse de le rassurer sur ce point.

Après avoir remis un numéro de communicateur pour permettre l’ouverture du dock, Marl prend congé. Meera se plaint évidemment du tarif que représente le plan de Cornell afin de permettre à Nir et Zayne de débarquer en secret sur la station, ce à quoi Zayne rétorque par un borborygme « à la Piy » incompréhensible. Alto se dit toutefois confiante sur la sécurité de leurs compagnons, puisqu’ils ne débarqueront pas sans avoir reçu « le signal ». En se levant, Cornell conclue le tour de table, se disant préoccupé par le fait que le groupe est « en short » pour discuter avec Gracchus, et qu’il faut maintenant mettre la main sur les éléments nécessaires pour pouvoir marchander. Le groupe quitte le bar, tandis qu’Alto confirme d’un rapide coup d’œil que l’espion de Gracchus replie son matériel et prend la tangente. L’espion a tout entendu, Gracchus est sans doute ferré.

Suivant les lignes de son plan, l’équipage prend alors la direction du Qualifax pour revenir au « Smash Mallow », sûr de pouvoir y retrouver Salima à cette heure (Coalescence H-22:00). Toujours aguicheuse, l’amante de Silas passe de table en table, incitant des groupes de mangeurs enthousiastes à passer plus ample commande, puis elle s’installe derrière le large bar circulaire sur lequel se reflètent les néons de la salle de jeu au look rétro. Meera se poste dans un coin discret près de la sortie, tandis que Cornell s’avance vers le bar, encadré par ce qui pourrait ressembler à son homme de main massif (Zayne) et sa concubine intrigante (Alto). Après s’être assuré que personne ne pourra suivre la discussion à venir, Cornell tente de forcer l’esprit de Salima, mais la Coalescence rend sa tentative malaisée. Il doit céder au côté obscur, instillant un lourd sentiment de terreur chez son interlocutrice, en se faisant passer pour son Maître, Zaharid.

Au "Smash Mallow".

Affirmant sa déception sur l’avancée de son entreprise, Cornell ordonne à Salima de lui répéter les grandes lignes du plan. Absolument effrayée, Salima se confond en excuses et indique que séduire Silas lui semblait la meilleure façon de gagner sa confiance. Puis elle énumère les étapes du plan pour amener à la destruction de l’équipage de Silas et l’infiltration de la Rébellion. Rien de cette confession n’échappe à l’holo-enregistreur que Meera a remis à Alto… Craignant pour son frère et sa famille – dont la vie semble dépendre du « vrai » Zaharid –, Salima jure ensuite qu’elle fera tout pour que Zaharid, sa maîtresse – à comprendre au sens de mentor et non pas d’amante – et sa femme – peut-être Pirène Antora ? – puissent se rejoindre au dock de Silas. Dans un geste se voulant rassurant, mais qui instille une vague de terreur chez Salima, Cornell pose une main délicate sur l’épaule de la femme et y dépose un mouchard de chasse du Capitaine Hyabu, puis il part dans une tirade mystique, invoquant la « troisième coalescence » et que ce qui se passe est « unique ».

Après être sorti du « Smash Mallow », le groupe se camoufle dans une coursive attenante et attend les indications de Meera. Cornell admet qu’il lui a été bien plus simple de terroriser Salima plutôt que de l’inciter à la sympathie à son égard. Le fait que l’utilisation du côté obscur se soit révélée particulièrement aisée et laisse Cornell sans mal de tête rend la Coalescence assez effrayante pour Alto, qui enjoint son compagnon d’éviter de reproduire l’expérience... De son côté, Salima, tétanisée, met plusieurs minutes à se remettre de cette rencontre. Le visage en sueur, elle semble comprendre qu’elle vient d’être victime d’une mystification pour le moins inhabituelle. Sous l’œil de Meera, Salima regroupe vivement ses affaires puis quitte son service, sans savoir que le mouchard discret placé sur son épaule permet à Meera de la suivre de loin. Cornell, Alto et Zayne se mettent à leur tour en route grâce aux indications de Meera chuchotées dans son communicateur. Salima prend la direction du Central profond et finit par atteindre une large coursive bien éclairée, propre et très calme, où stationnent deux moto-jet et quelques caisses de marchandises. Le groupe stationne près des moto-jet tandis que Meera poursuit son chemin vers l’entrée d’un hangar, devant laquelle stationne un garde de la station. Alors que la porte se referme, Meera peut saisir la présence de larges vaisseaux de croisière du Noyau, aux pieds desquels semblent se dérouler des fêtes privées entre gens de bonne compagnie. Prenant un air furieux, et endossant le rôle d’une femme trompée à la recherche de son mari infidèle qu’elle serait prête à surprendre dans le lit d’une maîtresse imaginaire, Meera invective le garde, puis lui remet 500C pour qu’il garde le silence sur cette affaire particulièrement humiliante et la laisse entrer. Tout s’achète sur cette station.

Désormais libre de déambuler dans le large hangar, Meera repère aisément le vaisseau dans lequel Salima a pénétré, et auprès duquel aucun signe d’activité ne se fait deviner. Soudain, la silhouette de Zaharid émerge à grands pas du vaisseau par la rampe abaissée et le Jedi enfourche une moto-jet. Il faut toute la maîtrise de Meera pour faire demi-tour nonchalamment vers la sortie du dock, tout en indiquant à ses compagnons la présence de leur adversaire honni. Alors qu’elle émerge de la porte du hangar, Zaharid la dépasse à grande vitesse et la Chiss se retourne rapidement, découvrant que d’autres personnes descendent du navire. Ainsi, la compagne de Zaharid, Pirène Antora, se dirige également d’un pas rapide vers une autre moto-jet stationnée près du vaisseau, tandis que Salima est accompagnée par une Twil’ek à la peau bleutée et portant des habits de Jedi, qui semble la réconforter.


Dans le dédale des couloirs.

Posté à quelques dizaines de mètres de là, le reste du groupe s’est camouflé derrière des caisses. La communication de Meera déclenche un branle-bas de combat, et Alto se jette sur une moto-jet dès que Zaharid les dépasse. Accompagnée par Zayne, Alto poursuit de loin Zaharid, qui semble lancé dans une course effrénée vers les hauteurs du Central. Bientôt, c’est Pirène Antora qui émerge à son tour du hangar à pleine vitesse, et qui dépasse Cornell installé sur la seconde moto-jet, attendant Meera. Salima et la Twil’ek sont sorties du hangar, et cette dernière dévisage Meera lorsqu’elle tente un dernier regard en arrière. Son sang se saisit lorsqu’elle reconnait parfaitement les traits d’Anthé Katova, plus âgée que sur les holo-vidéos que Meera avait pu visionner jusque-là… Anthé Katova, dont les yeux rougeoyants plongent dans ceux de la Chiss, comme semblant sonder son âme... Sans attendre, Cornell lance son véhicule vers le Central profond et le dock de Silas.

Plus haut, la course-poursuite arrive à terme lorsque Zaharid atteint la base du Qualifax. Là, ce dernier s’arrête, reçoit un message dans son oreillette de comlink, puis se met à scruter furieusement les environs. Garée derrière une échoppe, Alto repousse Zayne en arrière, puis les deux compagnons voient soudainement émerger au coin d’une rue Pirène Antora, qui une main dans le dos, ne prend même pas la peine de cacher la garde de son sabre-laser. Zayne et Alto abandonnent alors leur moto-jet et se préparent à se lancer dans des coursives étroites, rejoindre le point de rendez-vous au dock de Silas par le réseau de turbo-lift semblant désormais plus sage. Mais à peine ont-ils faits quelques pas que l’esprit d’Alto se met en état d’alerte, comme si des remous dans la Force voulaient la traquer et la révéler au grand jour. Toutefois, tant d’années passées à se cacher déclenchent chez Alto un réflexe quasi-pavlovien d’effacement, et Zaharid pousse un cri de rage en sentant sa proie lui échapper, la Coalescence lui assenant un coup tel qu’il doit se rattraper à l’épaule de sa partenaire pour ne pas s’effondrer au sol.

Dans le Central profond, Meera et Cornell ont déjà rejoint le dock de Silas. Comme lors des deux précédentes itérations, le duo est accueilli avec méfiance à travers la porte blindée, et se recommander de Rick Rekshik permet à nouveau d’intéresser Silas. C’est plus qu’une impression de déjà-vu qui saisit Meera et Cornell lorsqu’il faut à nouveau pénétrer dans le dock sous les armes pointées de l’équipage de la contrebandière ! Pesant chacun de ses mots, Cornell mentionne la poursuite de la piste vers Ram Ravel, la vente aux enchères et la trahison en cours de Salima, tout en lançant vers Silas l’holo-enregistreur. Ecartant son équipage, Silas encaisse le coup en prenant connaissance de la confession enregistrée de son amante, puis demande à Cornell comment elle pourrait se sortir de ce guêpier, surtout après une sérieuse mise en garde contre Zaharid et Pirène Antora. L’équipage finit par gagner la confiance de Silas. Lui révèlant les chausse-trappes et les problèmes qu’elle rencontrerait si elle allait sans se préparer davantage aux enchères de Gracchus, Cornell et Meera acceptent d’essayer d’aider Silas à remporter l’enchère et à la faire sortir vivante de la station. Elle et son vaisseau, car celui-ci semble contenir les coordonnées secrètes qui mènent à la Reine Pirate. Au grand plaisir de Cornell, Silas accepte de nouer un accord, d’autant plus que son « mouvement est basé sur la confiance ».

A la sortie du dock, la jonction est faite avec Zayne et Alto, et Meera reprend contact avec le Rokh pour constater qu’il a – comme lors des précédentes itérations – à nouveau disparu. C’est alors que son communicateur sonne, et un sous-fifre de Gracchus le Hutt « invite » le groupe à se rendre dans le hangar du Rokh d’ici une heure pour y tenir une réunion. Leur plan a fonctionné ! Et voilà qui fait les affaires du groupe. Devant le hangar, une large troupe de la station tient les badauds au loin, et l’équipage découvre que tous les techniciens du dock patientent à l’extérieur avec leurs véhicules. Il est aisé pour Cornell de retrouver Carl, qui lui apprend que l’arrivée d’une escouade impériale dans le hangar a déclenché le départ précipité du Rokh, puis que les gardes de la station ont ensuite expulsé tout le monde du hangar. L’équipage peut maintenant se faire connaitre des gardes et pénétrer à nouveau dans le dock.


Le dock déserté.

Le lieu a effectivement été vidé de l’ensemble de son contenu. Personnel, visiteurs, objets, vaisseaux… tout a été emporté, laissant place nette pour l’immense Gracchus le Hutt au visage rongé, transporté sur sa non moins immense litière portée à bout de bras par une troupe d’esclaves. Une trentaine de gardes à ses couleurs occupe les lieux, scrutant les moindres faits et gestes du groupe, et l’inévitable Pos Podura, la voix de Gracchus, accueille l’équipage de son sourire mielleux. Visiblement inconscient des stratagèmes déployés par le groupe, Gracchus entame la discussion en vainqueur, réclamant que lui soient livrées toutes les possessions qui lui ont été dérobées, ainsi qu’une pénalité d’un million de crédits pour couvrir semble-t-il le préjudice moral subi par le Soleil Noir. Cornell avance toutefois la perspective d’une juteuse affaire bien plus rentable que la capture de deux padawans sans envergure. De son rire sonore et profond, Gracchus dédaigne cette énième entourloupe de l’équipage du Capitaine Hyabu, pour lequel il avoue à la fois admiration et mépris, car il a apprécié à sa juste valeur l’audace du coup joué à l’encontre de Marek Sol. Sentant sa proie ferrée, Cornell poursuit en flattant le « collectionneur avisé » chez le Hutt, proposant des pièces bien plus rares, des Maîtres Jedi aguerris – mais non, pas le fameux Anakin Skylwalker que Gracchus le Hutt semblait désirer si ardemment...

Si les noms de Zaharid et Pirène Antora ne font pas ciller le visage de Gracchus, celui d’Anthé Katova déclenche comme une attaque d’apoplexie chez le Hutt, et il s’en faut peu pour qu’un des esclave-porteurs ne finisse broyé entre ses bras. Sous l’effet de l’émotion, Gracchus exige la capture des Jedis, la remise du contenu du larcin et le payement du million de crédits pour accorder la vie sauve à Zayne et Nir. D’un air détaché, Cornell hausse les épaules, lance un « Tant pis… ! » tout en exhibant l’hologramme de Zaharid et finit de terrasser le Hutt : « Il est bien regrettable qu’une telle prise puisse s’échapper, car mettre la main sur Anthé Katova et ses élèves ne sera jamais aussi facile qu’ici, maintenant »… Pris de court, Gracchus craque et se dit prêt à passer l’éponge en ce qui le concerne : il oubliera avoir vu l’équipage et lui accordera son pardon personnel – mais pas au nom du Soleil Noir, toutefois – après tout ce n’est pas son argent qu’a dérobé l’équipage mais celui de Marek Sol. Meera peut alors solennellement remettre les informations sur l’identité et la localisation du navire d’Anthé Katova. Gracchus exige que le groupe soit présent lors de sa capture et lorsque cette dernière sera effective, sa joie sera telle qu’il n’appréciera rien de moins que d’inviter l’équipage du Rokh à sa fête de fin de Coalescence… En attendant, le groupe a interdiction formelle de quitter la station, qui semble se transformer en souricière autant pour le groupe que pour ses adversaires…

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