mardi 10 mars 2020

La Malbête


Session Star Wars #43
Date : 25-Feb-2020

Avec :
Le Commandant Hyabu, qui se montre moins convaincant que d’habitude
Meera, qui fait montre de nervosité
Cornell Quantarus, dont l’intuition dirige les pas du groupe
Aqualto Fudah (‘Alto’), passée à la lessiveuse et entre des griffes
Zayne Bentaroo, qui se jette à l’eau pour sauver sa sœur

Lieu(x) :
Jagomir, secteur Esstran


Résumé des informations obtenues sous la cascade :
Skave et sa bande appartiennent au BRI. Elles attendent d’entrer en contact avec d’autres agents impériaux des services secrets du Moff Sienar : les agents Zed, Doc et un autre sans doute – des agents qui avaient commencé leur infiltration par la base Arda-1. Les deux structures de renseignement doivent faire un échange de bons procédés. Le BRI collabore notamment avec les services du Moff Sienar afin de savoir ce que trame le Premier Ordre, qui utilise de son côté comme « faux-nez » le Pacha Yunkai afin de protéger une route secrète qui mène à un projet dont la révélation publique jetterait le discrédit sur l’Empire (cf. entrevue avec Mon Mothma, session SW20). Le BRI a découvert qu’un pilote connaît cette route et qu’il croupit dans la planète-prison Atolon du Pacha. Le Moff Sienar a tendu un piège qui doit se refermer sur la Reine Pirate. Il y a un rapport avec la livraison de reclon, que le commodore Hamild va devoir récupérer. Ici, les informations collectées sont peu précises : quand ? selon quel mode ? Le groupe ne l’a pas (encore) découvert. Une équipe composée d’agents du BRI et d’agents du Moff Sienar doit remonter la piste du projet secret du Premier Ordre, tandis qu’une autre doit s’assurer que le piège se referme bien sur la Reine-Pirate…



Dans l’épaisse nuit de Jagomir, l’orage gronde toujours avec violence au-dessus de Hyabu et son équipe, qui constate impuissant la chute d’Alto vers le bain cyclopéen où s’écoulent les innombrables chutes d’eau environnantes. Sa silhouette est absorbée par le liquide bouillonnant, dans lequel tombent également les blocs de rocher détachés par la puissance de l’explosion du Patrouilleur des agentes du BRI. Le promontoire rocheux sur lequel se tenait le Quad Jumper de Mez a également été fracturé par la violence de la détonation, et le groupe ne peut que constater la chute inexorable du luxueux vaisseau dans le bassin effervescent et couvert par un épais brouillard causé par les gouttelettes en suspension.

Malgré l’obscurité et la visibilité particulièrement réduite, Zayne n’écoute que son cœur et effectue un lointain plongeon à la suite de sa sœur. Est-ce leur connexion spéciale au travers de la Force… les signaux qu’Alto envoie inconsciemment dans son état de stase qui la protège de la noyade ? Toujours est-il que Zayne rejoint la jeune Mirialan en un éclair et agrippe son corps replié en position fœtale. Le plus dur reste toutefois à faire, et il faut un effort surhumain à Zayne pour parvenir à remonter Alto à la surface, au prix d’une colère provoquée par la perspective de perdre celle à qui il tient plus que tout. Lovée contre Zayne, Alto pose une main sur la nuque de son sauveur, dans un geste d’apaisement instinctif. Bientôt aidés par le reste du groupe soulagé, Zayne et Alto reprennent pied sur des rochers. Le regard plein d’effroi, Alto ne peut que susurrer un « Tu m’as sauvé la vie… » amorphe à son frère, avant de chercher une accolade réconfortante auprès de Cornell.

Dangereuses cascades.

Les vêtements déchirés, ouvertement exténuée et couverte d’échymoses, Alto a l’air bien mal en point. D’un geste quasiment maternel, Meera enlève sa veste de protection et la passe à sa jeune protégée, qui se laisse faire d’un air hagard, puis le groupe se met à l’abri de la pluie sous l’épaisse et fraîche canopée de la jungle. Dans l’obscurité épaisse, où l’on sent évoluer divers insectes volants et rampants aux proportions indistinctes, Hyabu se lance alors dans une harangue chuchotée pour remonter le moral des troupes. Mais est-ce l’atmosphère particulièrement oppressante de la situation ou le souvenir des mises en gardes contre les dangers de la faune nocturne… ? Une fois n’est pas coutume, les phrases du Commandant tombent à plat et n’arrivent pas à déclencher un sursaut d’énergie parmi ses compagnons. Il faut admettre que l’heure est grave : la nuit noire empêche de progresser facilement dans la zone particulièrement inextricable, et la motojet sauvée miraculeusement ne sera quasiment d’aucune aide ; des prédateurs particulièrement mortels rôdent sans aucun doute dans les environs, et les visions funestes d’Alto ne présagent rien de bon à ce sujet ; enfin, le vaisseau de Mez est perdu dans les profondeurs aquatiques, et l’équipage se retrouve sans matériel.

Remis de ses émotions, le groupe décide de remonter à la caverne pour y constater les dégâts, et peut-être sauver ce qui peut l’être. A l’aide des lance-grappins utilisés pour accéder à la base, et en usant de chemins sinueux à travers la roche, l’équipage du Commandant Hyabu parvient à remonter à la base après quelques efforts, mais déchante très vite. La manœuvre suicide de Red aux commandes du vaisseau-patrouilleur a réduit en miettes le contenu de la caverne, qui a été littéralement pulvérisée. Entre effondrement de parois et roches fusionnées par la dislocation du navire, il faut bien des efforts pour arriver à récupérer quelques éléments encore utilisables. Le vaisseau cargo a été éventré par l’explosion, et les tenues spatiales qu’il contenait ont été déchiquetées. Toutefois, Cornell – réflexe d’ancien cuisinier du Rokh ? – arrive à mettre la main sur 6 rations de survie intactes qui seront sans doute bien précieuses pour les jours à venir.

Joignant leurs efforts, Alto et Meera se concentrent sur la zone qui contenait les appareillages de la zone d’extraction du liquide des créatures serpentines. Sous un rocher plat, elles dénichent l’unité centrale du droïde qui y travaillait et qui pourrait encore contenir des informations intéressantes, ainsi qu’un système de communication endommagé mais réparable. Continuant son exploration, Alto met la main sur une petite jarre miraculeusement intacte contenant encore une de ces créatures serpentines. Un instant, Alto trouve du réconfort dans la vision de la petite bête, qui vient se lover contre la paroi de verre au plus près de la paume de la jeune padawan. Attiré par la mine concentrée d’Alto, Cornell s’intéresse également à la créature, qui lui semble tout autant agréable et apaisante à observer. Toutefois, Cornell ressent également à ce moment une terrible présence souterraine, comme si une autre créature gigantesque progressait à travers le sol vers lui.

Partageant son sentiment, tous admettent que cela pourrait avoir un lien avec l’énorme serpent rencontré sur « l’île au golf », et que conserver la jarre avec le petit serpent pourrait s’avérer dangereux. La première réaction d’Alto est d’ailleurs d’avancer vers le bord de la caverne, en songeant à voix haute que libérer la créature dans la cascade serait la chose la plus raisonnable à faire. Malgré le soutien de Meera et Zayne sur ce point, Alto ne peut résister lorsque que Cornell refuse cette éventualité et s’empare de la jarre, prétextant l’urgence de la situation et la nécessité de quitter d’abord les lieux avant de songer à une décision « collective » sur ce point. En redescendant le chemin jusqu’aux abords de la jungle, Cornell s’absorbe à son tour dans la contemplation de la frêle silhouette serpentine. Se concentrant sur des émotions primales, Cornell tente de dégager des affects pour en tester l’effet sur la créature, qui réagit comme il s’y attendait par effet miroir, comme si elle s’adaptait de manière instantanée à son environnement émotionnel immédiat.

L'épaisse jungle inhospitalière.

Alors que le groupe, regagne à nouveau sa zone de repos sous les premiers arbres de la jungle, Cornell ne peut échapper à une réprimande de Meera, qui sent monter sur ses épaules la responsabilité d’assurer la survie du groupe jusqu’à un retour à Fortitude. Conserver un appât à serpent géant ne lui semble pas vraiment la meilleure option, surtout dans un contexte où la zone à traverser est particulièrement dangereuse et que le groupe ne bénéficie pour cela d’aucun véhicule. Faut-il rappeler le sort de Burns, qui a sombré dans l’épaisseur de la jungle malgré son vaisseau atmosphérique… ? Cette remarque courroucée de la Chiss déclenche subitement une autre intuition chez Cornell, qui sent intuitivement que ce vaisseau doit se trouver quelque part à une journée de marche au sud-ouest de la position du groupe – il est là-bas, c’est certain.

Plutôt que de rejoindre « l’île au golf » et son dispositif transmetteur, ne faudrait-il pas mieux se mettre en route vers le vaisseau de Burns, qui pourra sans doute se révéler utilisable ? A la perspective de progresser de nuit dans la jungle, Alto est prise de tressaillements et se doit de rappeler à tous la présence de créatures dangereuses, dont les visions qui l’assaillent la mettent constamment en garde depuis plusieurs jours déjà. D’ailleurs, une autre vision vient de la traverser : à nouveau vêtue de tissus en lambeaux, Alto se sent courir – seule – dans l’épaisse jungle, avec plusieurs présences hostiles et lourdes progressant sur ses talons. Autant de mises en garde oppressantes qui opèrent sur les nerfs de la jeune Mirialan un travail destructeur, Alto semblant sans cesse redouter la mise en place inexorable de ces prophéties auto-réalisatrices…

Soudain, les créatures environnantes s’égaillent dans toutes les directions, laissant le groupe dans un silence pesant. De manière inattendue, des champignons phosphorescents s’allument doucement, dispensant une pénombre bienvenue sur la scène. Sur le sol, on distingue nettement des réticules végétaux progresser lentement, explorant les obstacles environnants, et Cornell doit extraire sa botte de ces rets animés. La jungle semble s’animer d’elle-même. Dans un geste commun, les trois Jedi du groupe s’agenouillent et font le vide dans leur esprit, sondant les flux de Force environnants, tandis que Meera et Hyabu se tiennent sur leur garde. Une présence hostile, emplie de Force, évolue dans la canopée, les Jedi le sentent confusément. Puis, comme sortie de nulle part, une étrange sphère luminescente entame sa descente à partir du plafond végétal. Pressentant une présence dans son dos, Meera a immédiatement la vision de vieilles projections holo concernant certaines espèces de poissons des abysses arborant ce type de leurres, et elle se retourne en pointant ses armes de manière instinctive. Zayne lance un « Il arrive… », qu’Alto corrige en précisant « Ils arrivent… ».

Là, surgissant entre d’épaisses branches, une créature massive contemple la scène d’un air pensif. La peau bleue de l’énorme bête semble caparaçonnée, et ses longs bras puissants se termines par des griffes acérées. Posant une main sur une branche, on devine des reflets translucides similaires à ceux des créatures serpentines, comme si cette bête pouvait s’éclipser physiquement par intermittence. Prenant une posture défensive devant Meera, Zayne a sorti son sabre-laser en intimant l’ordre à la créature de reculer. Dans la lueur électrique de la lame énergétique, la bête se redresse, dévoilant une hauteur de 5 mètres environ, et sa peau bleutée se hérisse de piques acérées, semblant devenir un instant plus intangible, sa main semblant s’enfoncer dans l’épaisseur de la branche…

La Malbête.

Le front en sueur, Alto se déplace lentement pour grimper sur la motojet, prête à allumer la machine et faire feu du canon-blaster situé à l’avant du carénage. Toutefois, chacun conserve pour le moment son calme devant l’apparente perplexité de la créature. Cornell, comme assuré par la puissance de la Force dégagée par la jungle sauvage, use de ses pouvoirs pour tenter de l’apaiser avec des mots calmes, et la voilà qui recule imperceptiblement. Meera et Hyabu ne semblent pas totalement convaincus par les talents de Cornell, à en croire leur visée assidue en direction de la tête de la bête. D’un ton sans appel, Meera déclare attendre le signal du Commandant, qui semble revigoré par ses instincts de chasseur et qui a pris un vol stationnaire à quelques mètres au-dessus du sol.

Pendant de longues secondes, le temps semble se suspendre, alors que Zayne et Cornell combinent leurs efforts pour amadouer la créature, lui demandant de détourner son chemin, employant même le terme « inoffensif » pour désigner le groupe – un terme pour le moins ambigu lorsqu’il s’agit de se décrire auprès d’un potentiel prédateur. Toute à son idée d’un groupe plutôt qu’un seul adversaire, Alto scrute ses arrières, devine d’autres présences dans le dos du groupe, et prévient ses compagnons d’un commentaire bref.

D’un mouvement doux, la créature se laisse glisser au sol et s’avance doucement vers le groupe. Soudain, elle disparaît pour réapparaître immédiatement aux côtés d’Alto, qui se lance dans une roulade instinctive pour quitter au plus vite la motojet. Bien lui en a pris, car la bête semble subitement prise d’un accès de rage, elle attrape la motojet comme un fétu de paille et la disloque au sol, avant de reporter son regard perplexe vers Meera. La Chiss est prise d’un frisson glaçant lorsqu’elle devine que le regard semble destiné à son bras cyber. C’est décidé, Meera veut désormais « marquer son territoire », et elle n’en peut plus de cette attente interminable. Cornell fait tout ce qu’il peut pour la raisonner et s’interpose entre la créature et elle, l’empêchant de faire feu. Se dressant dans le dos de Cornell, la créature l’écarte doucement mais fermement, dégageant le passage vers Meera.

Voilà qui en est trop. A bout portant, Meera décharge ses deux blasters de duelliste, avant de reculer de quelques pas. Lançant un « non ! » expressif, Zayne se porte au contact en chargeant, tandis qu’Alto fait virevolter son sabre-laser à ses côtés. Alors que leurs coups semblent porter leurs fruits, Cornell tente une nouvelle fois d’inspirer à la créature l’idée d’une fuite rapide, tandis que Hyabu fait feu de son fusil de chasse, transperçant la queue au pédoncule lumineux. Dans un mouvement fluide, la bête tourne le dos aux combattants et plonge dans le couvert arboré, laissant derrière elle des flaques d’un liquide visqueux sur lesquelles les champignons phosphorescents se déplacent dans un bruit spongieux de succion.

Traversée par une décision subite, Alto lève son sabre-laser pour éclairer les environs et s’enfonce dans la jungle en taillant un chemin, comme mue par le désir de s’éloigner au plus vite des autres créatures restées en arrière, immédiatement suivie par le reste du groupe, qui forme maintenant une sorte de cercle progressant avec peine dans l’étouffante épaisseur végétale. Soudain, une seconde créature apparaît à son tour au milieu du groupe, initiant un concert de tirs au jugé et de coups de sabre-laser imprécis. D’un large mouvement de bras, la créature lacère profondément Alto de ses griffes en la propulsant au loin sous la violence de son assaut.

La peur maintenant inscrite dans son regard, Alto se relève d’un bond malgré ses profondes blessures déversant des flots de sang. Elle tourne les talons, et s’enfonce plus en avant dans la jungle, au pas de course cette fois. Du coin de l’œil, elle a deviné 4 silhouettes supplémentaires progressant dans les hauteurs des arbres…

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