mercredi 2 juillet 2025

Le Sacrifice du Prophète

 



Une aventure de Donjons & Dragons de niveau 16

 

Avec

 

 

 

 

Icham Andeth Alamnar, Le barde dont le pégase passe à peine dans les tunnels

 

Kri Shanu, Le moine qui esquive les météores

 

Faerdhallarlasar "Rka" Muulkennirrhialiandeth, le paladin qui se jette dans la bouche des enfers

 

Delaan Winterhound, le ranger qui résiste aux flammes

 

Tengrim Copperplate, Le nain qui subit la magie des sorciers rouges

 

 

Icham sent la roche basaltique lui râper le dos alors qu’il doit se pencher sur l’encolure de son pégase pour ne pas renoncer à l’enchantement qui leur a permis de doubler de taille. Devant lui, Kri avance lui aussi d’un pas rendu extraordinairement large par la magie, le reste de leurs compagnons ayant l’allure d’une troupe de halfelins en comparaison. La chaleur augmente alors qu’ils s’enfoncent dans les entrailles du volcan, la lumière du jour cédant la place au rougeoiement des veines de lave que les héros doivent enjamber pour progresser. Les grondements de la roche qui se déchire se mêlent désormais aux hurlements des sacrifices impies des cultistes et Icham tremble en reconnaissant l’atmosphère oppressante des enfers qui se répand peu à peu autour d’eux. Le tunnel s’élargit soudain et les aventuriers débarquent dans une grotte plus large où bouillonnent des flaques de magma entre lesquelles sillonne un unique chemin de pierre qui mène au saint des saint du prophète de Tiamat. Malheureusement celui-ci sait déjà que les héros sont en chemin pour contrecarrer ses plans et il a envoyé à leur rencontre une troupe de diables dont les âmes de ses disciples ont acheté les services.

Les héros savent que les guisarmes de fer infernal que les diables barbus brandissent devant eux sont redoutables et risquent de leur infliger des blessures qui ne se referment pas s’ils leur laissent l’occasion de les toucher. Aussi ils n’attendent pas que le diable cornu qui les mène ordonne l’assaut et ils prennent l’initiative d’engager le combat. D’un coup d’aile, Elyorim bouscule un premier barbazu que Delaan achève d’une flèche en pleine gorge. Un deuxième trait se plante entre les tentacules de la barbe d’un autre fiélon que Tengrim décapite avant qu’il puisse se ressaisir. Malgré sa taille imposante, Kri ne perd rien de son agilité et file tel le zéphyr au milieu des diables pour fixer le cornugon au corps à corps. Rka s’envole, porté par la hâte magique qu’il partage avec son ami nain, et rejoint le moine face au capitaine de l’escouade infernale. Renonçant à s’en prendre au moine dont les esquives acrobatiques le mettent à l’abri du danger, le diable cornu porte son trident contre le paladin. La morsure du métal noir est aussi   cuisante que celle des lames de ses sous-fifres, mais Rka fait fi de la douleur et renvoie le diable au fin fond des enfers en le transperçant du châtiment de Bahamut. Tengrim suit l’exemple du drakéide, car après avoir subi une douloureuse estafilade à l’épaule, il riposte avec fureur et renverse les derniers diables barbus qui, soudainement sans défense, succombent sous les sabots d’Elyorim et les flèches de Delaan.

 


A l’autre bout de la grotte, une ultime galerie débouche enfin sur la bouche des enfers d’où les tiamatistes s’acharnent à vouloir faire surgir leur déesse. Les spires vertigineuses du temple s’élèvent au-dessus des héros. Des plateformes innombrables dépassent au-dessus du vide. Sur chacune d’elle un sorcier rouge arrache le cœur d’une malheureuse victime pour alimenter le rituel démonique qui enfonce chaque seconde un peu plus le continent entier vers la damnation du domaine de Tiamat. Chaque sacrifice crée une nouvelle chaine d’énergie qui plonge vers le dôme prismatique qui recouvre la faille béante devant laquelle Sévérian le prophète de Tiamat invoque la puissance de sa déesse, portant contre toute-attente le masque des dragons complet dont la création n’aurait théoriquement pas dû être possible tant que le culte ne possédait pas tous les masques des wyrmspeakers.

Mais de toute évidence, Rath Modar, le maître des sorciers rouges dissidents qui a offert le rituel d’ascension de Tiamat à ses adorateurs a trouvé un moyen de contourner cet obstacle et il ne cache pas sa satisfaction en barrant lui-même le chemin aux héros, entouré de son escorte de sorciers et de chevaliers de Thay. Azbara Jos, son fidèle second, est là lui aussi et il tente une dernière fois de plaider sa cause en suppliant les aventuriers de renoncer à ruiner le seul espoir de libérer son pays de la tyrannie nécromantique de Szass Tam. Delaan se charge de répondre à cette demande en décochant une flèche droit vers la tête de Rath Modar. Le trait est désintégré par ses boucliers magiques mais il suffit à créer la distraction nécessaire pour qu’Icham vienne se saisir des deux mages d’un passage en rase motte sur le dos de son pégase et les jette au pied de ses compagnons. Avant même de heurter le sol, Rath Modar s’est déjà téléporté à l’abri derrière ses chevaliers. Azabara Jos n’a pas cette chance et son regard implorant n’éveille aucune pitié chez Tengrim qui le décapite sans un remords.

Les sorciers rouges déchainent alors un barrage de magie destructrice censé anéantir leurs ennemis. Une nuée de météores tombe des hauteurs pour s’abattre sur les héros. Kri parvient à l’éviter complètement en plongeant au milieu des rangs des thayens tandis qu’Icham fait exécuter des arabesques dans les airs à sa monture pour lui faire éviter les projectiles enflammés. Les explosions qui submergent le reste du groupe sont terribles et mettent leur résistance à rude épreuve. Pendant que ses amis se relèvent, Delaan, qui a réussi à se prémunir des flammes grâce à sa magie, criblent les sorciers de flèches pour briser leur concentration. Kri l’imite en jouant des pieds et des poings au milieu des rangs adverses. Les oreilles encore sifflantes à cause des déflagrations qui l’ont malmené, Tengrim sent qu’on essaie de s’emparer de son esprit pour le forcer à se retourner contre ses camarades. Heureusement Jotunbane est là pour renforcer une fois de plus sa résolution et il balaye les murmures insidieux qui l’assaillent en allant plonger sa lame dans le torse du mage qui tentait de le dominer. Rka élimine les chevaliers thayens qui encadrent Rath Modar pour attaquer directement leur maître. Mais au moment où sa lame va s’abattre, l’image du sorcier se démultiplie et les coups du paladin ne font que briser les reflets illusoires qui l’encerclent désormais. Icham se précipite pour l’aider à faire le ménage dans les doubles magiques, mais de nouveaux apparaissent aussi vite que les héros les fracassent. Alors qu’aucun de leurs coups ne trouve sa cible réelle, une chaine d’éclairs vient les engloutir. Le choc les fait reculer un instant, juste assez longtemps pour que Rath Modar se téléporte à nouveau à l’autre bout de la salle, rassemblant autour de lui ses derniers sbires encore vivants. Tengrim fait un pas vers lui mais un tourbillon se lève sur son passage et l’emporte dans les airs, brisant sa charge. Encore sonné par la foudre qui l’a frappé, Rka sent sa hâte magique l’abandonner et ses jambes se dérobent avant qu’il puisse porter secours au nain malmené par la tornade. Icham et Delaan se concentrent désormais sur les images miroirs du sorcier, pour faire apparaitre une cible claire à leurs compagnons. Kri quant à lui vient à bout de l’escorte qui fait rempart de son corps devant leur maître, mais comme il s’avance enfin pour tenter d’étourdir Rath Modar, celui-ci pointe un doigt nimbé d’énergie nécrotique dans sa direction et le moine sent soudain sa force vitale lui échapper. Un sourire mauvais se dessine sur le visage du sorcier rouge qui sent la victoire à portée de sa main, mais à ce moment son dernier double est abattu par Icham et Rka rassemble ses dernières forces pour une ultime attaque. Le courroux de Bahamut porte à nouveau son bras et dans un effort surhumain il parvient à briser les boucliers arcaniques de l’archimage pour lui transpercer le cœur de sa lame.

Le prophète de Tiamat

Les derniers défenseurs du prophète sont tombés et le dôme prismatique qui le protège se dissipe en même temps que la vie du sorcier rouge qui l’avait invoqué. Pourtant, alors qu’il est à la merci des héros, Sévérian tourne vers eux ses yeux fous qui roulent sous le masque des dragons, et avec un rire dément il se jette dans le gouffre infernal derrière lui. Rka tente l’impossible pour le rattraper mais arrivé au bord du précipice, il ne peut qu’assister impuissant à l’ascension de Tiamat alors que le corps de son prophète se déchire au milieu des flammes pour laisser surgir les cinq têtes de dragons qui annoncent l’apocalypse imminente.

vendredi 6 juin 2025

Les Dragons du Chaos

 



HAUTS ELFES
VS
GUERRIERS DU CHAOS


Finrael sentait approcher le vent délétère qui précédait l’armée du chaos. Engoncé dans l’armure de Caledor de ses ancêtres, sa lourde lame ogre pesait dans sa main alors que les tambours de Khorne battaient de plus en en plus fort contre ses tempes. Il voyait les regards inquiets de son escorte de Heaumes d’argent, les jeunes gens ayant reçu la consigne de ne pas le lâcher d’une semelle quelles que soient les décisions qu’il prenne sur le champ de bataille.



Malgré le malaise évident de l’archimage, Anariel avait refusé de rembarquer l’expédition sur les nefs qui les avaient amenés sur ces rivages désolés. Enragé par le deuil, il imaginait déjà passer au fil de sa lame tueuse de dragons les monstres qui avaient tué son frère. Devant son griffon, son équipage s’était armé de leurs lances et de leurs boucliers pour serrer les rangs aux côtés des maîtres des épées au-dessus desquels flottait la grande bannière de l’armée. Sur le flanc gauche, un char de Tiranoc et un nouvel aigle géant se tenaient prêts à se porter en avant pour intercepter l’avant-garde du chaos.



Soudain la terre se mit à trembler alors que la cavalcade furieuse des guerriers du chaos apparaissait à l'horizon. Précédés d'une meute de chiens difformes, les lourds chars de guerre côtoyaient les chevaliers en armure noires et les maraudeurs brandissant leurs fléaux tournoyants. A leur tête, le sorcier et sa monture avaient doublé de volume, gorgés de la puissance des dieux de la ruine. Il était devenu si imposant qu'il ne déparait pas au milieu des énormes dragons-ogres qui l'encadraient à présent. Pourtant même ces monstres paraissaient minuscules comparés au dragon de maleflamme qui survolait l'armée en crachant ses volutes corrompues. 



 Finrael tenta aussitôt de briser leur élan en faisant surgir une colonne de cristal devant les chars. Mais les vents magiques teintés de la marque du chaos se révélèrent incontrôlables et sa tentative se solda par un fiasco. Une explosion de magie brute jaillit autour de lui, carbonisant le champion des Heaumes d'argent qui se tenait à ses côtés. 



Sans obstacles sur leur route les chars se rapprochèrent à vive allure. Perdant la tête, l'archimage succomba à l'impétuosité caledorienne et dévala la colline entraînant son escorte à sa suite. Mais il avait méjugé de ses capacités et ne parvint pas à les atteindre avant que son élan s'épuise.  L’impact contre le premier char décima la moitié des cavaliers mais Finrael riposta en invoquant son doppelganger dont l’avalanche de coups de sa lame ogre réduisit les auriges du chaos en miettes.



L’avance du reste de l’armée elfe ne fut pas plus concluante, l’avant-garde chaotique fuyant devant elle pour la laisser exposée à la charge des dragons-ogres dont la puissance terrifiante faucha une bonne partie des lanciers.



Mais le pire fut qu’Anariel ne parvint pas à intercepter le dragon de maleflamme qui parvint à faire fuir de terreur le char de Tiranoc, libérant ainsi l’espace nécessaire pour percuter de flanc l’infanterie elfique qui se fit tailler en pièce jusqu’au dernier maitre des épées. Enjambant les cadavres, le sorcier quitta alors les rangs des dragons-ogres pour détruire le char de Tiranoc à peine rallié grâce à une invocation démoniaque.



Anariel ne put qu’assister impuissant au massacre, bloqué par les maraudeurs qui eux-même furent anéantis par son griffon, tandis que Finrael s’acharnait encore seul face au champion du chaos monté sur son char à l’autre bout du champ de bataille.



 

Tout était désormais perdu. Il ne restait plus au prince qu’à quitter ces terres maudites et ramener l’archimage vers les rives elfiques pour digérer la potion amère de la défaite.

 

mardi 13 mai 2025

Désastre sur la neige

  


HAUTS ELFES
VS
GUERRIERS DU CHAOS



La neige craquait sous les sabots de l'élégante monture de Finrael alors qu'il contemplait la plaine désolée qui s'étendait devant lui. Il avait suivi jusqu'ici les augures qui lui avaient révélé qu'un désastre couvait dans cette région reculée du pays des trolls.   



Une escouade de Lions blancs avait guidé son escorte de vaillants Heaumes d'argent menés par le jeune prince Gilgalas à travers la nature hostile, tandis que de mystérieux guerriers fantômes fouillaient en silence les forêts alentour et que Morthrond son fidèle aigle géant tournoyait dans le ciel à la recherche du moindre indice. 



C'est ainsi que les elfes s'approchèrent d'un étrange monument sculpté en forme de crâne et irradiant une atmosphère malsaine. Aussitôt les archers se positionnèrent autour du monticule, déployant même une de leurs fameuses balistes à répétition pour couvrir la plaine. 



Ces précautions ne furent malheureusement pas vaines. Une figure émaciée au regard fou ,  juchée sur un colossal destrier ,apparut à l'horizon, comme sorti de nulle part . Puis des hurlements de rage se firent entendre et une bande de guerriers brandissant la bannière de Khorne le rejoignit, suivis d'une meute de molosses couverts de pointes et enfin de chars de guerre aux roues hérissées de lames. Fendant cette foule rugissante, une ligne de chevaliers engoncés dans d'impressionnantes armures noires vint se placer en première ligne, les sabots de leurs montures labourant le sol d'impatience. Le sorcier dément leva alors son bâton et éructa une invocation impie. En réponse, la terre se déchira et la forme grotesque d'un gigantesque rejeton du chaos en surgit pour lancer la charge des adorateurs des dieux de la ruine. 





Finrael réagit aussitôt en déchaînant une tempête magique qui recouvrit le champ de bataille. Les rafales de vent et de grêle firent tanguer dangereusement les lourds chars des maraudeurs tandis que le sol immédiatement détrempé se transformait en une immense flaque de boue, rendant la progression des guerriers du chaos horriblement difficile. Une première volée de flèches et de traits de baliste s'abattit sur le rejeton du chaos sans lui faire la moindre égratignure, tandis que les guerriers fantômes décimaient la meute de chiens depuis l'abri des arbres. 



Leur résolution fermement soutenue par le courage d'Aenarion, les lions blancs avancèrent vers l'ennemi tandis que les Heaumes d'argent restaient légèrement en retrait. Cet excès de timidité allait leur être fatal. Le sorcier du chaos parvint en effet à dissiper la tempête et, libérés de cet obstacle les chevaliers élus vinrent percuter la cavalerie elfe. Les réflexes surhumains de Gilgalas lui permirent de frapper malgré tout le premier, mais privés de l'élan de la charge, ses coups ne parvinrent pas à trouver le défaut des armures chaotiques. les lances des chevaliers élus furent bien plus efficaces et les elfes durent céder du terrain.  Les lions blancs n'eurent pas plus de succès face au rejeton chaotique et même si leur moral ne pouvait rompre, ce ne fut pas le cas de leurs corps qui furent dévorés jusqu'au dernier. 



Jaillissant de la boue, un char fonça tout droit vers Finrael. Morthrond tenta de s'interposer pour sauver l'archimage, mais l'aigle fut réduit en charpie par l'attelage hérissé de lames qui percuta tout de même sa cible au bout de sa course. Jeté à bas de son cheval et assommé pour le compte, Finrael ne vit pas la fin de la bataille.  

Un instant, la vaillance de Gilgalas laissa croire que le vent pouvait encore tourner. Pulvérisant les guerriers du chaos les uns après les autres grâce à la magie de son anneau de furie, il parvint à les faire reculer. L'attaque de flanc des guerriers fantômes manqua même de briser la ligne du chaos, mais les chevaliers élus étaient trop obstinés pour s'enfuir. 

Le pire jet de blessure de l'univers


Encerclé de toute part, Gilgalas se battit encore un moment seul contre tous, parant un déluge de coups absolument improbable, mais tout son courage ne suffit pas et le jeune prince finit par rejoindre ses compagnons dans la mort, scellant la défaite des elfes. 



 Quand Finrael revint à lui, porté par le dernier archer survivant après que ses frères d'armes se soient sacrifiés pour lui permettre de fuir, il ne put que constater le désastre qu'on lui avait prédit, car au dessus du carnage qu'il laissait derrière lui tournait désormais les terrifiantes silhouettes des dragons du chaos que le sorcier venait de réveiller. Il devait désormais se hâter de retrouver la flotte qui l'avait accompagné jusque sur ces rivages maudits et prévenir le prince Anariel que la prochaine bataille qu'il devrait mener serait encore plus rude que celle qui venait de lui enlever son jeune frère Gilgalas. 


Mourir pour la Rancune


HAUTS ELFES
VS
NAINS


Anariel avait scellé son griffon pour répondre à l'appel de son vieil ami Leorion, le capitaine des maîtres des épées de Hoeth, qui avait levé la milice de Saphery pour faire face à une expédition de nains revanchards bien décidés à les empêcher de remettre un pied sur les rives du vieux monde. 

 


Leorion et ses maîtres des épées se déploient à l'abri de la forêt suivis par Anariel et son griffon. Caladris le mage de la haute tour de Saphery prend la tête de ses lanciers entourés de deux détachements d'archers tandis qu'une puissante baliste à répétition est installée sur la colline qui surplombe le champ de bataille.  

 




En face, le throng nain du thane Gundrin le rancunier prend position dans la plaine. Le thane et ses guerriers des clans tient le flanc droit derrière un rideau d'arquebusiers. Les rangers de Bugman ont renoncé à l'embuscade pour tenir le centre de la ligne, tandis que la gauche est défendue par un canon et une escouade de dracs de fer. Enfin, un gyrocoptère se cache derrière la tour prêt à filer harceler l'arrière garde des elfes. 

 




Au tour 1, Anariel et les maîtres des épées avancent à couvert sur la gauche pour prendre le thane à revers, tandis que Caladris et ses lanciers avancent sous le feu nourri des nains. 

 


Au tour 2, Caladris invoque un pilier de feu qui grille quelques arquebusiers et rangers. En réponse le gyrocoptère décime la moitié des lanciers d'un tir de son canon à vapeur sans que les elfes ne cèdent à la panique.  

Trop prudent dans son avance, Anariel ne peut pas encore charger et doit faire effectuer une large boucle à son griffon pour se repositionner après avoir échappé de peu à un boulet de canon. 

 


Au tour 3, c'est au tour des maîtres des épées d'être frustrés de leur charge par une mauvaise orientation. Anariel en revanche se jette sur les arquebusiers qui détalent terrifiés. Les lanciers saisissent cette opportunité pour les rattraper et les mettre en pièces. Mais la fuite des nains a laissé Anariel seul face aux guerriers des clans qui en profitent pour le charger. L'impact est sévère mais sa graine de renaissance sauve l'elfe de ses blessures tandis que son griffon fait un carnage dans guerriers. Malgré leur surnombre, les nains n'emporte le combat que grâce à leur musicien et Anariel ne fait que céder du terrain. 

 


Au tour 4, les rangers chargent de flanc les lanciers qui préfèrent fuir pour se remettre en position plus tard. Malheureusement le gyrocoptère ne leur en laisse pas le temps. Ils sont rattrapés et massacrés. Malgré ses tirs répétés sur l'appareil nain, la baliste ne parviendra jamais à les venger. A l'inverse, les dracs de fer succombent aux salves précises des archers. La bataille bascule en revanche lorsque Leorion et ses maîtres des épées rejoignent enfin le combat contre les nains. Leur vivacité elfique leur permettent de découper les nains avant qu'ils puissent riposter et les assauts du thane ne tueront qu'un seul elfe en retour. Les nains doivent se replier en bon ordre, les elfes sur les talons. 

 


Au tour 5, Gundrin défie Leorion et remporte le duel mais la mort du général elfe ne suffit pas à compense l'anéantissement des derniers guerriers nains. Le thane doit encore reculer et le griffon d'Anariel se chargera de venger Leorion en abattant Gundrin pour offrir la victoire aux elfes.  

 


mercredi 12 mars 2025

Les Phalanges Sythilisiennes

 


Une aventure de Donjons & Dragons de niveau 16

 

Avec

 

 

 

 

Icham Andeth Alamnar, Le barde qui piétine les géants

Kri Shanu, Le moine qui fait disparaître ses compagnons

 

Faerdhallarlasar "Rka" Muulkennirrhialiandeth, le paladin qui déverse des déluges de feu

 

Delaan Winterhound, le ranger qu’aucun géant n’atteindra jamais


Tengrim Copperplate, le nain qui attaque en piqué

 

 

 

Sous les ramées mouvantes des hommes-arbres qui dévalent la pente du cratère de leurs longues enjambées, une foule de créatures sylvestres et de scintillements féeriques se précipite bravement pour empêcher l’armée du culte de couper la route aux héros qui foncent vers le temple. Pour s’assurer définitivement que personne ne tente de les intercepter en chemin, Kri asperge ses compagnons d’une fine poudre dorée qui les fait disparaître à la vue en se déposant sur leurs épaules. Reprenant leur mission avec toute la célérité possible, ils découvrent le dernier rideau de défenseurs qui barre l’unique accès aux souterrains qui mènent à l’intérieur du temple. 

Le temple de Tiamat

Les meilleurs phalanges hobgobelines de l’empire sythilisien se pressent en rangs serrés dans le défilé de pierre volcanique tandis que leurs cruels cousins gobelins balaie l’horizon de leurs arcs à la recherche du moindre intrus. Deux géants du feu se sont également joints en renforts de leurs congénères des collines qui répondent déjà aux ordres de l’armée de l’ogre-mage. Ce dernier en revanche reste introuvable, ses nouvelles fonctions de wyrmspeaker blanc le retenant sûrement au côté du prophète en personne.

Devant une défense si rigoureuse, toute discrétion sera malheureusement inutile. Rka opte donc pour l’assaut frontal. Une première boule de feu jaillie de son bâton de surpuissance calcine les premiers rangs des gobelinoïdes. Loin de céder à la panique, ceux-ci ripostent aussitôt en profitant de la réapparition du drakeide au-dessus d’eux dont l’attaque a brisé l’invisibilité. Les volées de flèches des gobelins sont suivies d’un barrage de boules de feu lancées par les mages de guerre hobgobelins. Puis viennent les rochers lancés par les géants que Kri se fait un devoir de dévier à coups de pieds en zigzagant dans le ciel sur sa javeline enchantée. C’est alors qu’un cône de froid mortel engloutit les héros, invoqué par un légionnaire anonyme dont la silhouette se trouble pour reprendre sa forme originelle, celle de Sythilis lui-même. 

Sythilis se révèle


Icham fait aussitôt piquer Elyorim vers lui mais l’ogre-mage s’esquive derrière la haute carrure d’un géant du feu à qui il ordonne de s’interposer. Mais sa retraite tourne vite court. De ses flammes magiques, Rka pulvérise toute l’escorte hobgobeline restante, laissant leur maître seul au milieu des cadavres fumants. Delaan fait étalage de ses talents sur cette cible parfaite. Une première flèche écarte la main dont Sythilis se protégeait le visage, la seconde se plante entre ses joues pour lui faire lever le menton et découvrir sa gorge que la troisième flèche transperce implacablement. Le flot de sang qui jaillit de sa bouche étouffe le cri de surprise du wyrmspeaker qui voir alors fondre sur lui  Tengrim, parachuté depuis la croupe d’Elyorim, pour abattre sa hache de tout son poids et lui fendre le crâne. Sythilis est projeté en arrière par la violence du coup et les géants enjambent son corps pour encercler Tengrim tandis que de nouvelles boules de feu éclatent autour de lui, lancées par les mages dévastateurs survivants. Lorsque les flammes s’éteignent, le corps de l’ogre-mage a disparu. L’œil acéré de Kri remarque cependant une étrange brume qui flotte au ras du sol en retrait des combats. Il plonge, la pointe de sa lance en avant, pour embrocher la vapeur suspecte en implorant pour la première fois l’aide d’Auril pour rendre son coup mortel. Un froid intense irradie soudain de son arme et la brume se cristallise pour reprendre la forme de Sythilis qui s’effondre inerte et couvert de givre. Se sentant envahi d’une froide détermination après ce coup de grâce, Kri tourne aussitôt ses coups contre le géant du feu le plus proche et l’étourdit pour le compte, offrant à son ami nain une nouvelle victoire contre les némésis de Jotunbane. Icham quant à lui se charge de débusquer les mages adverses dont il éteint les sortilèges en les réduisant en bouillie sous les sabots de son pégase. Pour ouvrir le chemin à son compagnon, Delaan avait auparavant attiré sur lui le reste des géants qu’il crible de flèches à mesure qu’il les oblige à une ascension laborieuse des pentes friables du volcan pour arriver jusqu’aux positions de tir avantageuses entre lesquels il navigue. Le dernier géant du feu est malgré tout sur le point de se saisir enfin du ranger quand un coup d’une violence inouïe lui fauche les chevilles, le faisant tomber à la renverse aux pieds de son bourreau, Tengrim, qui l’achève sans pitié en dédiant sa victoire à Clangeddin.

Une symphonie de piaillements démoniaques envahit le champ de bataille alors que Sythilis se relève à nouveau, entouré cette fois d’une nuée d’abishais blancs qu’il a convoqué à sa rescousse. Les héros ne se laissent pas abattre pour autant par le spectacle de cet ennemi qui ne semble décidément pas savoir rester mort. Kri le frappe de sa javeline de foudre dont le trajet écarte la voie pour que Rka et Tengrim se jettent sur l’ogre-mage depuis l’autre bout de la bataille en franchissant la porte dimensionnelle ouverte par Icham. Les sabots d’Elyorim et les flèches de Delaan terminent de disperser les fiélons alors que Jotunbane s’abat sans relâche sur le corps démembré de Sythilis pour s’assurer de sa défaite définitive.

Avant que d’autres renforts ne viennent encore les retarder, les héros s’engouffrent dans le tunnel qui s’enfonce dans le cœur du volcan. Ils reprennent leur souffle alors que le fracas de la bataille s’efface derrière eux. Malheureusement c’est une rumeur encore plus sinistre qui assaille bientôt leurs oreilles, le hurlement déchirant des malheureux dont les sorciers rouges arrachent les âmes pour les jeter en pâture à la déesse maléfique dont les efforts pour se libérer de ses chaines attirent inexorablement Faerun vers le tréfonds des enfers.

 

 


mardi 4 février 2025

Le Portail de la Caldera

 


Une aventure de Donjons & Dragons de niveau 16

 

Avec

 

 

 

 

Icham Andeth Alamnar, Le barde qui anticipe chaque mouvement de l’adversaire

 

Kri Shanu, Le moine qui sent le regard d’Auril sur lui

 

Faerdhallarlasar "Rka" Muulkennirrhialiandeth, le paladin qui fauche les abishaïs comme les blés

 

Delaan Winterhound, le ranger qui mène la charge de l’Enclave d’Emeraude

 

 

 

Une foule de dragonclaws menée par un porteur de pourpre se rue vers les héros, soutenus dans les airs par une nuée d’abishaïs blancs et un jeune dragon bleu. Aucune surprise n’habite Icham devant ce spectacle car la prémonition magique dont il a pris le soin de se doter avant de passer le portail lui a déjà fait connaitre tous les détails de la contre-attaque qui lui fait face. Sans perdre un instant, il avale sa potion d’agrandissement et charge le dragon bleu dont la taille imposante pâlit désormais face à celle d’Elyorim.

Monté en croupe du pégase géant, Delaan décoche aussitôt ses flèches enchantées vers le mage du culte qui commande la troupe. Les impacts font mouche et dispersent les protections magiques du fanatique.

Kri brandit sa baguette de l’hiver et déchaîne une terrible tempête de grêle dont la force semble décuplée par l’énergie divine qui palpite soudain dans la lance de Bjornhild. Le déluge de glace réduit en pulpe le porteur de pourpre et son escorte avant même qu’ils n’aient pu porter le moindre coup.

Sur l’autre flanc, Rka répond à la glace par les flammes et calcine le reste des cultistes d’une boule de feu crachée par son bâton de surpuissance.

Le dragon bleu souffle sa foudre sur Icham et Delaan mais les cabrioles d’Elyorim garde ses cavaliers à l’abri du danger. Tandis que le barde fait refaire un passage à sa monture pour frapper le dragon de sa lame tonnante, le ranger ajuste la gueule du dragon de son arc. Dès que celui-ci l’ouvre large pour cracher une nouvelle salve d’éclairs, Delaan lâche un trait mortel qui s’enfonce profondément dans la gorge de la bête. Tué net, le dragon s’écrase au sol alors qu’Elyorim reprend du champ en survolant Tengrim et la garde de Mithril Hall qui défendent pied à pied l’autre côté de la plateforme de téléportation contre la tentative des cultistes de les prendre à revers.

Tel un essaim d’abeilles en furie, les abishaïs se jettent sur Kri et Rka avec des hurlements fous furieux. Le paladin les reçoit en dégainant sa lame vengeresse qui tranche les démons à foison au nom de Bahamut. Pour contrebalancer le surnombre, Kri choisit d’imiter son ami le barde et triple sa taille par magie pour mieux dévier les assauts incessants des fiélons draconiques. Alors qu’une hâte magique accélère la moisson du paladin, une ombre massive obscurcit soudain le ciel. 



Un énorme dragon blanc a réussi à passer l’ouragan des géants des tempêtes et s’abat sur Rka qu’il engloutit sous une avalanche de froid mortel. Kri se précipite à son secours d’un bond aussi preste qu’un zéphyr mais sa charge est accueillie par un puissant coup de queue qui le repousse. Icham fait piquer Elyorim pour se joindre à la mêlée et l’énorme pégase bouscule le dragon d’une ruade rageuse. La bête répond en déchaînant à nouveau son souffle glacé sur les héros comme sur les abishaïs qui se moquent de la morsure du froid comme d’une guigne. Rka trouve malgré tout l’ouverture pour plonger profondément sa lame dans le torse du dragon et lui faire connaitre le châtiment que Bahamut réserve à ceux de son espèce. Ce n’est pourtant pas ce coup qui est fatal au dragon blanc mais un déluge de flamme qui submerge tous les combattants alors qu’un dragon rouge se jette dans la bataille. Icham se résout à recourir à nouveau à la transformation de Tenser. Ses muscles grotesquement surmultipliés font ployer un instant le dos de sa monture avant que l’enchantement ne se propage jusqu’au pégase dont la puissance se met au diapason de sa taille déjà augmentée par magie. Le dragon rouge se délecte d’affronter un tel adversaire, mais il déchante vite quand ses griffes ne se referment que sur le vide. Grâce à la prémonition d’Icham, le pégase esquive tous les coups de la créature avec une facilité déconcertante et lui assène au contraire de monstrueuses bourrades qui font craquer ses os sous ses écailles écarlates. Fou de rage d’être ainsi malmené, le dragon oublie toute prudence et se jette à corps perdu dans l’affrontement. Il ne voit que trop tard le sabot qui manque de lui fendre le crâne. Il se jette au dernier moment hors de la trajectoire du coup porté par Elyorim, lançant sa tête sur la droite de toutes ses forces, pile là où l’attend déjà l’épée d’Icham qu’il s’enfonce lui-même jusqu’à la garde dans l’œil. Les héros n’ont pas le temps de se réjouir de la chute de la bête qu’un trio de jeunes dragons rouges et bleus les bombardent de leurs souffles destructeurs. Delaan crible le bleu d’une volée de flèches et le poursuit des assauts d’une arme spirituelle qu’il fait apparaître dans les airs. Kri attrape l’un des deux rouges et l’étourdit d’un puissant coup sur la nuque. Toujours gorgés de puissance magiques, Icham et Elyorim entament alors une cavalcade implacable qui piétine à mort les trois dragons pendant que Rka se charge d’achever les derniers abishaïs qui continuent d’essayer en vain de passer ses boucliers magiques.

Pantelants après cette furieuse bataille, les héros raffermissent leur poigne sur leurs armes alors que l’arrière-garde de l’armée de Tiamat se retourne pour foncer vers eux. Mais les hourras qui s’élèvent derrière eux parmi les rangs des nains leur offre un soulagement bien mérité alors qu’un homme-arbre gigantesque apparaît sur la plateforme, bientôt suivi d’une foule bigarrée de centaures, de pixies et de druides. L’Enclave d’Emeraude se joint au combat et va pouvoir tenir aux côtés des nains une ligne de front suffisamment solide pour dégager un chemin aux héros jusqu’au temple de Tiamat dont il faudra encore forcer l’entrée tenue par l’ogre-mage Sythilis, qui détient maintenant le titre de  wyrmspeaker blanc, et l’élite de son armée gobelinoïde.

 


lundi 20 janvier 2025

La Gorge du Crâne

 


Une aventure de Donjons & Dragons de niveau 16

 

Avec

 

 

 

 

Icham Andeth Alamnar, Le barde dont le plaidoyer évite une bataille

Kri Shanu, Le moine qui regrette de ne pas savoir voler

 

Faerdhallarlasar "Rka" Muulkennirrhialiandeth, le paladin qui décuple la vitalité de ses compagnons

 

 

Les héros réapparaissent au milieu du Nexus dont les plateformes de téléportation disséminées sous les arbres sont sinistrement vides. Le silence inquiétant qui règne en contrebas des tours effilées de la demeure de Sandesyl offre un contraste saisissant avec le brouhaha de la foule gobelinoïde qui encombrait les lieux lors de leur dernier passage. Ils s’engagent prudemment sur le sentier qui monte jusqu’au château. Au bout de quelques instants, les taillis qui leur font face bruissent d’un pas lourd qui vient à leur rencontre. L’odeur de soufre qui assaille leurs narines trahit l’arrivée de Trepsin, le garde-chasse du domaine, adepte de Baphomet. Le troll les dévisage un instant avec un air indéchiffrable avant de lâcher : « Ah c’est vous ?! Vous auriez dû prévenir que vous viendriez… »

Sans plus de formalités, il leur fait signe de les suivre jusqu’au pont-levis qui enjambe le gouffre qui sépare le manoir du vampire de la forêt du Nexus. Trepsin prend bien garde de ne pas souiller le carrelage glacé du grand hall de ses pattes crottées et s’écarte pour laisser passer les aventuriers. Sans autre consigne, ils doivent faire confiance à leur mémoire pour retrouver le chemin de la salle de réception où Sandesyl leur avait déjà accordé une entrevue. Les coursives qui y mènent sont surmontées de balcons dans les ombres desquels se faufilent les minions du vampire qui ne les quittent pas des yeux. La salle de banquet où ils pénètrent enfin n’est plus dressée pour la fête. Les tables sont repoussées contre les murs, les chaises retournées par-dessus et couvertes de draps poussiéreux. Un simple candélabre éclaire le grand fauteuil ouvragé sur lequel les attend Sandesyl, sirotant pensivement une flûte de cristal emplie d’un liquide écarlate. Son regard semble ne les découvrir qu’un moment plus tard et son visage s’éclaire d’un léger sourire révélant ses canines proéminentes. Il est cependant plaisamment surpris de les revoir et les compliments qu’il leur accorde pour leurs exploits ne sont contrebalancés que par les remontrances qu’il leur adresse pour l’avoir privé de Neronvain dont la conversation lui manquera. Il accueille avec grâce leur supplique d’arranger une entrevue avec Naergoth Bladelord dont la seule évocation le plonge dans des abymes de nostalgie où, jeunes gens tous les deux, ils convainquaient les premières dracoliches d’emprunter la voie tracée par leur ami Sammaster. L’opportunité de ramener le culte à ses convictions originelles suffit à le convaincre de leur prêter assistance. Il descend de son trône et d’un geste élégant fait flotter sa pelisse de loup blanc jusque sur ses épaules. Retrouvant Trepsin à l’entrée du château, il l’entraîne à sa suite vers un des portails les plus proches. Traçant quelques arabesques dans l’air, il transporte les aventuriers vers les ruines d’un monastère de Jergal, l’antique dieu de la mort, accroché à la paroi du défilé de la Gorge du Crâne. En contrebas, les rangs de l’armée de l’alliance se serrent les uns contre les autres face aux bataillons innombrables de squelettes qui leur barrent le chemin. Les héros restent à contempler ce spectacle tendu un certain temps, en attendant que Sandesyl prévienne son vieil ami qu’il doit entendre ce qu’ils ont à dire.

Naergoth Bladelord


Le chevalier de la mort consent à les recevoir un peu plus loin au cœur des ruines, entouré de sa garde prétorienne d’anti-paladins mort-vivants. La flamme impie qui brûle dans les orbites vides de sa face émaciée se fixe sur eux alors qu’une voix d’outre-tombe leur enjoint de présenter leurs arguments. Icham s’avance en se raclant la gorge avant de dérouler la tirade qu’il prépare depuis des jours. Son évocation du temps glorieux où la parole de Sammaster faisait loi aurait tiré des larmes à ses anciens disciples s’ils avaient encore la capacité de pleurer. Il ajoute ensuite à l’émotion l’appel à la raison, car si les dracoliches se retirent de la première ligne des combats, elles n’économiseront que mieux leur puissance pour emporter la victoire à la fin du jour si celle-ci est aussi inéluctable que le prophète de Tiamat l’annonce. Il n’en fallait pas plus pour faire basculer la fidélité vacillante du seigneur des lames qui fera écarter ses troupes du passage des forces du bien. Laissant aux héros le soin de porter la nouvelle à leurs généraux, il se retire lui-même en enfourchant la colossale dracoliche qui pique des nuées pour venir le chercher.

Quelques heures plus tard, l’armée de l’alliance se remet en marche, ses colonnes serpentant à travers l’étroit sentier que les rangs des squelettes ont ménagé en se collant aux parois du défilé. Il faut un effort surhumain aux paladins de l’ordre du Gantelet pour retenir leurs destriers piaffant d’impatience à l’idée d’enfoncer les lignes mort-vivants, mais finalement ils parviennent à laisser derrière eux ce premier obstacle que la diplomatie a effacé bien plus efficacement que la force des armes ne l’aurait fait.

Le chemin qui mène aux pentes du volcan n’en est pas pour autant dénué d’embûches. Les kobolds infestent le canyon dont ils ont piégé le tracé de manière aussi grossière que retorse. Il faut toute la vigilance des éclaireurs des Ménestrels pour éviter que les malheureux piétons de l’armée ne succombent aux chausse-trappes qu’ils désamorcent. A mesure que l’armée se rapproche du Puy des Dragons, le harcèlement du culte s’intensifie. Aux flèches empoisonnées des kobolds et des gobelins viennent s’ajouter les raids des dragons chromatiques qui viennent zébrer les rangs de l’alliance de leurs souffles mortels avant de disparaître dans les cieux, chassés par les dragons d’argent qui veillent sur leurs alliés humains.

Quatre jours plus tard, les régiments s’alignent au pied du volcan, tandis que les héros rejoignent Skyreach Castle à bord duquel ils devront établir une tête de pont autour du portail de la caldera.

Les cors sonnent enfin l’assaut et la bataille s’engage. L’ascension des pentes basaltiques est un carnage. L’avant-garde de l’ordre du Gantelet fait de son mieux pour attirer sur sa charge héroïque le gros des tirs des hobgobelins retranchés sur le rebord du cratère, mais le déluge de traits et de feu déborde largement sur les hommes d’Eauprofonde et de Nerverwinter qui les suivent. Dans le ciel, les archers elfes de Melandrach à bord des navires volants halruaans soutiennent parfaitement le ballet des dragons métalliques qui tiennent à distance leurs homologues chromatiques. Mais une fois en vue des cinq tours déchirées du temple de Tiamat, la contre-attaque des géants du feu et des sorciers rouges brise cette belle harmonie. Un barrage de rochers arrachés à mains nues au magma et de sorts plus destructeurs les uns que les autres creuse une brèche terrible dans le front aérien. Alors qu’un des merveilleux navires volants s’écrase sur la mêlée, sa coque de bois exotique fracassée et ses voiles en flammes, l’avantage numériques des dragons chromatiques se fait sentir. Un vaillant dragon d’argent se trouve attirer au sol par cinq bêtes plus jeunes qui déchirent ses ailes et sa gorge dans un combat on ne peut plus déloyal.



Mais à ce moment, la ligne de front au sol bascule brutalement. Les troupes d’élite du Zhentarim arrivent au contact, leurs forces préservées totalement par l’écran que les malheureuses infanteries régulières leur ont offert lors de l’ascension. Les cataphractes et les berserkers bariolés s’enfoncent comme dans du beurre dans les ruffians des compagnies de mercenaires aux abois que le culte a entassé sur le chemin du temple. Pour combler la brèche, les tiamatistes doivent envoyer leur réserve. C’est le signal pour les forteresses volantes de géants des tempêtes de sortir du couvert des nuages pour prendre l’armée ennemie à revers et s’emparer du portail de téléportation. Mais la rancune du roi Hekaton vient contrarier les plans des héros. Au lieu de soutenir leur attaque, il fait dévier sa course pour se jeter sur les géants du feu qui défient encore son autorité. La troisième forteresse volante doit se détourner pour intercepter les dragons qui ont fait demi-tour pour faire échouer la Manœuvre en les piégeant dans l’ouragan qu’ils invoquent, tandis que les héros à bord de Skyreach Castle se retrouvent seuls aux commandes pour prendre pied autour de la plateforme, seulement épaulés par la garde naine de Mithril Hall que commande Tengrim.