Une aventure de Donjons &
Dragons de niveau 10
Avec
Finnlay Galindan, Le druide qui
retrouve un faux ami
Ildur Main d’Airain, Le ranger qui met en déroute les
gobelins
Tengrim Copperplate, Le nain qui donne
satisfaction à sa hache
Thormund Sombracier, Le barbare qui a un gros coup de barre
Kri Shanu, Le moine qui
joue les funambules
Icham Andeth Alammar, Le barde qui
se fait passer pour le Duc
Fermement tenus entre les doigts gigantesques de leurs
compagnons encore sous l’effet des métamorphoses des pixies, Kri, Thormund,
Tengrim et Finnlay voient défiler sous leurs yeux les rues envahies de combats
acharnés, éclairées par les globes de lumière magique accrochés sur les toits
par les clercs du Poing Enflammé et les flammes des barricades incendiées par
les sorciers sythilisiens. Portés par la poussière de fée les singes géants
survolent la mêlée pour prendre l’ennemi à revers au niveau de la porte Est.
Leur arrivée impromptue redonne espoir aux derniers survivants de la Garde du
Crépuscule qui y vendent chèrement leur peau, encerclés par les hobgobelins. Sans
même attendre que l’atterrissage soit complet, Kri saute de la main d’Icham et
en une roulade il est sur le mage de guerre de l’unité de commandement ennemie.
Un déluge de coups fait chanceler le sorcier et le prive de ses sens
suffisamment longtemps pour que Thormund se porte à son niveau et l’achève
avant qu’il puisse lancer le moindre sort. Les pixies utilisent alors le reste
de leur magie pour redonner à Kri sa titanesque forme simiesque qui se trouve
aussitôt assaillies de toutes parts par les phalanges hobgobelines. Percé sans
relâche par un mur de piques, le moine est vite contraint à retrouver sa forme
humaine. Pour ne pas risquer de succomber sous la masse qui se referme sur lui,
il plonge au cœur du globe de ténèbres que Thormund a invoqué et sous lequel il
se livre à un massacre en règle des hobgobelins. Tengrim a de son côté été
déposé sur la tour qui flanque la porte au nord. Il s’y précipite à la
rescousse du Capitaine Ulverth qui s’y trouve encerclé par des gobelours et une
manticore. Le nain se charge d’occire la bête en écrasant son étrange visage
humain sous les coups de Jotunbane. Mais la hache irradie de mécontentement,
elle en a assez de devoir se contenter d’affronter ces monstres insignifiants
alors qu’un géant la nargue à l’autre bout du champ de bataille. Implorant
l’aide des pixies, Tengrim décide de donner satisfaction à son arme et il
s’envole droit vers le géant des collines qu’il renverse en le percutant de
toute la colère de Jotunbane. L’artefact peut enfin assouvir sa rancune et
chaque coup qui touche son porteur est aussitôt rendu au centuple à ses
agresseurs.
Au sommet de la tour Icham finit d’écrabouiller les gobelours
pendant que les archers gobelins qui s’apprêtaient à les soutenir sont envoyées
dans les bras de morphée par les petites fées qui leurs murmurent des berceuses
à l’oreille. D’une onde de choc magique,
Finnlay s’ouvre un chemin sur la barbacane au milieu des hobgobelins qui s’y
pressent. A grands coups de ses pattes de gorille, Ildur finit de lui dégager
le passage vers la tour sud en mettant en déroute les gobelins qui la tenaient
avant de tourner son attention vers les ogres qui surgissent des rues
adjacentes pour s’en prendre à lui. Le druide remarque alors que quelqu’un se
cache sous la trappe d’accès au sommet de la tour. Prêt à rôtir d’un trait de
feu un éventuel gobelin embusqué, il soulève brusquement le volet de bois. Mais
au lieu de la face cruelle qu’il s’attendait à découvrir, il est abasourdi de
trouver son ami Onthar Frume agrippé difficilement à l’échelle. Le prêtre de
Torm a le flanc couvert de sang et Finnlay doit le hisser à ses côtés avant
qu’il ne s’écroule. Cramponné au jeune demi-elfe pour ne pas tomber, Onthar
Frume le supplie d’appeler ses pixies pour aller aider ses compagnons qui
tiennent encore le bas de la tour. Mais quelque chose dans les paroles du
prêtre ne sonne pas juste et Finnlay comprend alors qu’il tente de le soumettre
à un charme magique. Il essaie de se dégager de son emprise mais Frume le
maintient fermement, un éclat cruel dans le regard. Il aboie alors un ordre en
langage gobelin et de la trappe émerge une troupe d’élite de hobgobelins qui se
saisissent du druide. Deux brutes gobelours se jettent aussi sur Ildur,
grimpant sur son large dos en le lardant de coups de poignards, tandis qu’un
sorcier bardé de parchemins commence à incanter entre les créneaux. Ce dernier
n’a pas le temps de conclure son mot de pouvoir avant de devoir plonger pour
éviter la violente riposte du singe qui fait voler en éclat la pierre derrière
laquelle il s’abritait. Finnlay le cueille alors d’un déluge de rayons ardents
qui le transforme en torche avant de l’envoyer basculer dans le vide. Icham qui
a lamentablement échoué dans sa tentative d’attraper au vol une manticore
décide de renoncer à sa métamorphose gargantuesque pour voler au secours du
druide qui parvient tout juste à se libérer de ses adversaires grâce aux
illusions des pixies qui les persuadent que leurs mains s’enflamment à son
contact. Kri répond aussi à l’appel en traversant le vide entre les toits comme
un équilibriste sur une corde et en bondissant aussi vite que le vent jusqu’au
rempart. Ildur les rejoint à son tour en
reprenant forme humaine après avoir grimpé la muraille, un des gobelours encore
accroché à lui alors que les autres se retrouvent enchevêtrés par les racines
que les pixies ont fait jaillir pour bloquer l’entrée de la tour. Thormund interrompt
alors sa sanglante besogne pour grimper à la seule force des bras vers le
sommet où l’attendent enfin des adversaires à sa mesure car Onthar Frume met
fin à la mascarade et se révèle dans toute la splendeur de sa véritable
identité. La carrure monstrueuse d’ogre-mage de Sythilis apparaît drapée d’une
somptueuse cape portant les insignes du wyrmspeaker blanc passée sur une
impressionnante armure d’écailles de dragon rouge. Il brandit une fantastique
lame d’acier de Kara-Tur au fil si acéré qu’elle traverse même les boucliers
magiques de Finnlay, laissant une cuisante balafre sur le ventre du druide
alors que le barbare prend pied à ses côtés, abandonnant ses ténèbres magiques
en laissant libre cours à sa rage. Tengrim reste donc seul au milieu des
lambeaux de la Garde du Crépuscule qui se rallient dos à dos autour de lui.
Comme emporté dans une transe guerrière, le nain fauche les ogres les uns après
les autres pour la plus grande joie de Jotunbane dont le fanal semble attirer
les géants à la mort comme des papillons vers la flamme.
Sythilis face à l'Ordre du Gantelet |
Renforcée de la manticore qui poursuivait Icham, l’escorte
de Sythilis se déploie autour de lui. Les hobgobelins offrent un rempart
infranchissable devant leur maître pendant que celui-ci va défier en combat
singulier Ulder Ravengard qui vient de faire son apparition. Mais L’ogre-mage
s’est fait berner car celui qu’il prend pour le commandant en chef des Poings
Enflammés n’est autre qu’Icham, excellemment déguisé sous l’authentique tabard
du Duc de Baldur’s Gate. Le barde répond aux provocations de Sythilis avec une
voix aux inflexions indiscernables de celles de son modèle et ses talents
d’imitateur sont si parfaits qu’il parvient même à duper l’épée de l’ogre-mage
qui ne frappe que le vide alors que sa cible se déplace avec une célérité que
le harnois du mercenaire devrait lui interdire. Icham gagne un temps précieux
grâce à ses esquives qui permet à ses camarades de venir à bout des sbires de
Sythilis. Renonçant à ses assauts contre le Duc, celui-ci manque de renverser
le cours du combat quand il enchaîne une série de coups dévastateurs à la suite
d’un mortel cône de froid qui terrassent Kri et Finnlay. Mais Thormund et Ildur
achèvent enfin les derniers officiers hobgobelins qui leur barrait le chemin et
l’ogre-mage dont la volonté est déjà affaiblie par le barrage d’illusions et de
manipulations mentales dont Icham et les pixies l’ont harcelé, finit par
succomber à l’ultime murmure dissonant du barde. Pris d’une irrésistible envie
de fuir, il ravale son orgueil et préfère s’évanouir dans la nuit sous forme
gazeuse plutôt que d’affronter le barbare et le ranger face auxquels il ne
survivrait pas.
La défaite humiliante de leur maître en haut des murs achève
de démoraliser l’armée gobelinoïde déjà ébranlée par les sonneries de la
contre-offensive du Poing Enflammé qui arrive enfin. La débâcle trouve un
comble ironique lorsque les Compagnons réapparaissent à point nommé pour
piétiner les fuyards sous les sabots de leurs destriers dans une tentative
maladroite de prouver leur participation à la défense de Berdusk qui a
cependant le mérite de limiter le nombre de témoins gênants qui pourrait
dénoncer leur duplicité. Les excuses pataudes du commandant des paladins sont
accueillies avec mépris par le Duc Icham depuis les murailles. Profitant de
l’autorité qu’il a usurpée, il fait interdire l’entrée de la ville aux
Compagnons en les accusant publiquement de trahison. Percés à jour, les félons
ne demandent pas leur reste et repartent vers Elturel au grand galop pour aller
rendre compte de leur échec.
Célébré comme un sauveur par le Capitaine Ulverth et ses
hommes, Tengrim descend de la montagne de cadavres d’ogres qu’il laisse
derrière lui pour rejoindre ses compagnons. Malgré la victoire, ils ont la mine
sombre en découvrant le corps sans vie d’Onthar Frume que l’ogre-mage a empalé
par traîtrise sur sa cruelle épée. Mais leur amertume n’est rien comparée à
celle des quelques survivants de l’Ordre du Gantelet qui ne peuvent s’empêcher
d’en vouloir aux aventuriers de ne pas avoir choisi de voler au secours de leur
chef quand ils en ont eu l’occasion. Pour apaiser leur rancœur, Tengrim
enveloppe le prêtre de Torm d’un halo divin qui le préservera de la corruption
pendant quelques jours et il fait le serment de faire tout ce qui est en son
pouvoir pour trouver un moyen de ramener à la vie son camarade tombé au champ
d’honneur.
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