mardi 30 juin 2020

Exaan


Session Star Wars #45

Date : 16-Jun-2020

Avec :
Le Commandant Hyabu, qui doit accepter un marché dangereux
Meera, convalescente après une maladie éprouvante
Cornell Quantarus, dont les talents cachés et les paroles sucrées sauvent le groupe
Aqualto Fudah (‘Alto’), qui fait un serment
Zayne Bentaroo, qui découvre un pan de son passé

Lieu(x) :
Jagomir, secteur Esstran
Système de la Nébuleuse Fantôme, système de Umbaria


Traversant l’épais couvert nuageux de Jagomir, le « Sang du Renégat », croiseur léger consulaire « Hammerhead » lourdement modifié et armé, fait enfin son apparition ! Il est escorté par un étrange chasseur TIE modifié qui file rapidement vers la zone des Cascades Scintillantes, tandis que le croiseur et un bombardier Y-Wing se posent au sein de la base. Le Commandant – par interim – Hyabu a improvisé un comité d’accueil sommaire pour le Commodore Hamild, qui surgit bien vite après l’atterrissage.

Le croiseur 'Hammerhead' du Commodore Hamild.

Le Commodore Hamild est bien entendu… une femme, comme toutes les personnes de confiance de l’entourage de la Reine Pirate. Masquée, portant une tenue de cuir rehaussée d’une veste au col haut, Hamild est assez menue. Dès que Hyabu se presse à sa rencontre, elle ouvre son casque, révélant une foisonnante chevelure blonde et un visage poupin, quoiqu’un peu grassouillet, qui trahit sa relative jeunesse. Sa première mesure une fois le pied à terre consiste à s’allumer un énorme cigare qu’elle cale entre ses deux mâchoires édentées, puis elle aboie des ordres de sa voix cassée pour faire initier au plus vite le chargement du reclon à bord de son navire.

Hyabu et son équipe sont enfin invités à monter à bord du croiseur. C’est le désordre absolu dans ce vaisseau ! D’invraisemblables enchevêtrements de câbles rivalisent avec des zones de condensation et autres des fuites de gaz, toutes ignorées avec un total détachement par les rares membres d’équipage encore à bord. Mais tout cela contraste singulièrement avec l’accumulation de trésors pillés dans toute la galaxie et entreposées anti-méthodiquement dans un bric-à-brac total. Visiblement, ce croiseur volé à l’Empire est désormais le quartier général de pillards de l’espace. Le contraste est donc d’autant plus saisissant lorsque Hamild fait entrer le groupe dans un salon entièrement blanc et d’un modernisme absolu, qui semble avoir été arraché d’un autre environnement pour être inséré dans le « Sang du Renégat ».

Le groupe peut à loisir imiter Hamild et se vautrer dans de confortables sièges, sous la surveillance de ce qui semble être son second, Mock le Gamoréen. Un droïde impérial de service, tremblant, sert des boissons rafraichissantes pour faire oublier l’épaisse moiteur de Jagomir. Hyabu profite de l’occasion pour présenter son équipage et renseigner le Commodore ce qui a été appris auprès des agentes du BRI de la base des Cascades Scintillantes. Alto et Zayne demandent enfin à rencontrer le conseiller de la Reine Pirate, mais cette évocation semble un instant faire tressaillir Hamild. En fin de compte, Hamild songe à séparer le groupe. Ne faudrait-il pas confier définitivement la responsabilité de la base de Jagomir à ce Commandant Hyabu qui a fait preuve de ses talents à plusieurs reprises récemment ? Et peut-être y laisser aussi Cornell, depuis que l’on sait qu’un certain Chad Quantarus a établi un blocus impérial sur Alderande… ? Zayne doit exposer la volonté de retrouver Suljo Warde et exposer son sabre-laser pour finir de convaincre Hamild que séparer l’équipage n’est pas une option acceptable.

L'entrée du salon blanc du "Sang du Renégat".

Mais les ingénieurs de la base Fortitude sont déjà à pied d’œuvre et la récupération de la cargaison de reclon avance à grands pas. Il est donc temps de se préparer à lever l’ancre, et chacun s’active pour récupérer ses maigres affaires. Le médecin de bord du croiseur mène une vérification de l’état de santé de chacun, et la seule apparence d’Alto suffit à lui faire décréter une quarantaine d’office à l’ensemble du groupe. Dans l’infirmerie, le groupe peut apprécier le décollage du croiseur qui se retrouve bien vite dans le noir sidéral absolu – si ce n'était la petite étoile lointaine du système de Jagomir. Puis c’est bientôt le passage en hyper-espace.

Le médecin de bord est sidéré par la quantité de maux de Jagomir qui affectent le groupe : ici, Meera contaminé par un mal de rouille, là Hyabu et la nidification de créatures non-identifiées dans son bras, enfin une accumulation de blessures d’origine animale sur le corps d’Alto… Il faut toute la science des cuves à bacta de la planète Tiffena pour remettre cette dernière sur pied, tandis que le reste du groupe doit subir qui des injections, qui des prélèvements. Est-ce toutefois l’évocation de Tiffena, planète d’origine du pacha Yunkaï… ? L’état de Meera se dégrade pendant le voyage et une forte fièvre la pousse dans un état de faiblesse végétative très inhabituel. Épargné par les maux de Jagomir, Cornell prend à cœur son rôle de chaperon avec la Chiss, épongeant son front baigné de sueur et susurrant des mots de réconfort. L’abandon de Meera aux bons soins de Cornell se transforme toutefois en dureté pleine de reproches – peut-être envers elle-même ? – à la sortie de sa torpeur.

Cuve à bacta de la station médicale.

Les soins du docteur ont été pleinement efficaces et le groupe se retrouve avec plaisir avant de quitter l’infirmerie, sous les reproches acides du médecin de bord, visiblement outré qu’on ait oublié de le remercier pour ses bons offices. Chacun s’est changé et a revêtu ce qu’il a pu trouver dans les surplus du croiseur. Avec sa veste en cuir et son t-shirt blanc, Meera adopte un style que n’aurait pas renié Alto il y a peu. Mais cette dernière a adopté une tenue particulièrement sobre, si ce n’est le liseré jaune de son pantalon, et une fêlure dans son regard démontre le poids des épreuves récentes. De son côté, Zayne arbore une tenue qui évoque un pilote intrépide. Enfin, Cornell et Hyabu ont pu rehausser leur uniforme avec des foulards aux couleurs criardes, ultimes témoins de leur vie passée.

Après ces quelques jours de voyage, le croiseur a enfin quitté l’hyper-espace, avant de procéder à l’extinction totale de ses sources énergétiques. Dans cette zone d’aberrations spatiales de la Nébuleuse Fantôme, les reflets de systèmes lointains et les courbures de l’espace donnent lieu à des illusions étranges, mais somme toute pas inhabituelles dans le lointain système de Umbaria. C’est aussi là qu’a eu lieu une grande victoire Séparatiste pendant la Guerre Noire – celle qui amena à la création de l’armée des Clones de la République – comme en témoigne l’immense cimetière d’épaves de vaisseaux entre lesquelles le « Sang du Renégat » évolue maintenant dans un silence de mort. Toujours accompagnée de Mock, Hamild a regroupé l’équipage de Hyabu dans le mess des officiers et explique qu’il s’agit de la procédure pour pouvoir accéder le plus discrètement possible à la zone de contact. A la lueur des lumières rouges de sécurité, Hamild se laisse aller aux confidences et évoque son père, ancien Sénateur Séparatiste qu’elle n’a pas connu…

Le Commodore Hamild.

Soudain, le vaisseau amiral de la Reine Pirate apparaît. Le croiseur Venator semble encore plus gros, plus modifié que lors de la dernière rencontre avec le groupe. Il est couvert d’une myriade de chasseurs et autres vaisseaux légers, et accompagné d’une horde de droïdes au travail sur sa gigantesque carcasse. Un transport léger s’approche déjà du « Sang du Renégat » et le regard d’Alto se perd dans l’obscurité du vide spatial, comme happé par un écho lointain. Une vieille femme masquée… Une plaque de métal mandalorien… du bescar… un homme au visage torturé qui hurle à la folie… Alto voudrait tellement le soulager, établir le contact au travers de la Force… mais le bescar semble imperméable à ses efforts…

Le croiseur Venator de la Reine Pirate.

Alto est tirée de sa léthargie lorsqu’une une vielle femme masquée fait son entrée dans le mess et rabroue Hamild et ses officiers sans raison évidente. Levant son masque, elle se présente comme Mary, aide de camp de la Reine Pirate, et elle ne perd pas de temps à jauger Hyabu et son équipe. A vrai dire, Taleo a déjà parlé en bien à la Reine, et cela vaut tous les sésames à bord du Venator. L’accès à Suljo Warde semble toutefois compliqué, exclusif de la Reine, mais la mention du piège tendu par le Moff Sienar la plonge dans une certaine perplexité, soulignée par les nombreux tics qui parcourent son vieux visage buriné. Voulant pousser son avantage, Hyabu se lance dans le récit de la première rencontre avec le Venator de la Reine Pirate. Meera presse alors Mary de leur en apprendre plus sur l’attaque désespérée de l’escadron Phoenix – une attaque certes intelligente mais qui n’était effectivement pas vouée à autre chose qu’un suicide en règle…

C’est donc décidé, le groupe pourra se rendre à une entrevue auprès de la Reine sur le Venator. Guidé à travers les couloirs sombres du vaisseau amiral, le groupe absorbe les indications protocolaires murmurées par Mary, tandis que son escorte soustrait à chacun tout ce qui ressemble de près ou de loin à une arme. Enfin, Hyabu et son équipage pénètrent dans une large pièce, aux multiple baies vitrées, et ceintes de coursives en contrebas. Au fond de la salle, une très grosse femme est affalée sur un divan. Elle sirote une boisson verte et gluante dans un grand verre sophistiqué, tandis qu’une servante anonyme lime consciencieusement ses cors aux pieds. Tout dans cette pièce renforce l’idée de dépouillement total. Seule une collection de larges blocs métalliques aux proportions étonnantes décore la pièce, en arrière-fond de la Reine Pirate. Attrapant le poignet de Zayne, Alto lui lance dans un murmure : « Il est là, mais la Force ne pourra rien pour lui. »

Vers l'entrevue royale...

Mary retient les hommes au fond et incite Meera et Alto à poursuivre leur route vers la magnificente souveraine, dont la corpulence évoque étrangement le déguisement employé par Taleo lors de la vente aux enchères de Gracchus le Hutt. D’un coup d’œil rapide, Alto note à quel point Meera semble mal à l’aise. Sans attendre, Alto présente donc ses condoléances à la Reine pour le décès de Tyleth, dont les dernières paroles ont été pour sa souveraine. La jeune Mirialan poursuit en expliquant la teneur du piège tendu par le Moff Sienar, et finit en demandant à voir son conseiller Suljo Warde, qui semble avoir adressé des messages au groupe à travers le temps et l’espace. D’un sourire, la Reine incite Alto à en dire plus, mais sa bienveillance sonne creux et tend imperceptiblement l’atmosphère déjà passablement glaciale.

Les sens ou l’intuition de chacun fonctionnent désormais à plein. Avisant un discret reflet métallique sous le sofa de la Reine Pirate, Meera devine que la crispation soudaine de la souveraine a déclenché un mouvement parmi un groupe de droïdes tueurs cachés là. Au fond de la salle, Zayne a aussi détecté un mouvement parmi le garde à ses côtés, qui vient de subrepticement passer son arme en réglage létal. Quant à Cornell, il devine subitement une présence derrière une des plaques métalliques – de bescar, bien entendu – située derrière la Reine. Même la servante s’est soudainement arrêtée de limer les royaux pieds, tandis que la Reine Pirate presse Alto d’expliquer ces énigmes concernant Suljo Warde. Il faudra sans doute un entretien particulier avec Alto, puisqu’elle semble être la cible de ces mystérieux messages. Hyabu intervient, rappelant à la Reine à quel point son équipage s’est montré utile envers sa personne, que ce soit sur Arda ou sur Jagomir.

D’un geste, la Reine actionne l’ouverture soudaine d’un panneau de bescar derrière elle, un sourire froid sur les lèvres. Aucun doute, c’est bien lui : Suljo Warde est plongé dans un caisson rempli d’un liquide jaune, entravé par des menottes, le bas du visage mangé par un masque de métal qui lui enserre la bouche. Ses yeux fous se posent sur les membres de l’équipage de Hyabu – peut-être plus longuement sur Alto et Zayne – et les dardent d’un regard intense, courroucé, sans doute déçu. La Reine se saisit alors d’une sorte de petit micro, place un écouteur sur son oreille, puis lance « Exaan… Exaan… dis-moi, qui sont-ils ? ». Un vertige saisit Alto… Ce mot, « Exaan »… un lointain, très lointain souvenir d’enfance, une personne, un élève de l’orphelinat de Syrchark de la vieille Zenone Salane ? Mais ce sentiment fugace s’interrompt soudain devant le spectacle de Suljo Warde se tordant de douleur, sous l’effet des injections que lui infligent de multiples seringues.

Les convulsions de Suljo Warde.

La tension a augmenté à nouveau d’un cran. Sous le choc de la scène, Alto recule de quelques pas, malgré le geste de la Reine lui faisant amicalement signe de revenir, tandis que Suljo Warde semble continuer de débiter des révélations dans son oreille. Meera, toujours très observatrice, a déjà repéré une console de contrôle qui pourrait commander la fermeture de panneaux condamnant les postes de pilotage en contrebas. Voilà qui pourrait piéger une bonne partie des droïdes prêts à décimer ses compagnons inattentifs… Après avoir attiré l’attention de Cornell, Meera lui ouvre alors ses pensées désormais consentantes, et où il devine dans les flux de la Force son intérêt pour la console. Mais Cornell ne poursuit pas dans cette direction, et il préfère entrer en force dans l’esprit de la Reine – si fort qu’Alto le ressent très nettement. On constate alors successivement sur le visage de Cornell une certaine confusion, suivie d’un sentiment d’apaisement. Suljo Warde s’arrête d’un coup, hébété.

Cornell prend alors la parole : « Les grands monarques savent faire violence à leur tempérament. Ce groupe n’est peut-être pas fiable, mais il sera toujours plus utile vivant que mort, surtout parce qu’il est plus puissant qu’il n’y parait ! ». Alors qu’il semblait qu’elle allait donner un ordre dévastateur, la Reine reste en muette après la tirade, comme tiraillée par des sentiments contradictoires. Puis elle répond à Cornell, décrivant l’équipage de Hyabu comme de dangereux parjures incapables de respecter une parole donnée. Ne seraient-ils pas d’ailleurs des séides impériaux ? Cornell insiste : ces cinq bourlingueurs de l’espace, dont trois apprentis Jedi, cela ne représente-t-il pas un atout de poids pour la Reine ? Erreur ! La Reine honnit les Jedi, qui ont trahi la République. Mais… un atout est toujours bon à prendre, certes. Elle fera donc une entorse majeure à sa réputation et décrète un temps de réflexion pendant lequel le groupe sera enfermé dans une geôle sous verrou énergétique.

Dans sa cellule, le groupe, sans doute sous écoute, peut toutefois se réconforter en échangeant sur les éléments glanés au fil de la discussion. Alto questionne Zayne sur ce mystérieux Exaan… Zayne se statufie, sentant à son tour monter des souvenirs enfouis depuis bien des années. Exaan… ne serait-ce pas son propre nom ? Cet homme blond et barbu qui le nommait ainsi avec douceur, son père… Suljo Warde ?!? La stupeur tombe désormais sur l’équipage, et Alto prend le serment qu’elle fera tout pour aider Zayne à sauver celui qui se révèle donc être son père. Mais avant cela, il faut songer à une stratégie de survie à court terme, peut-être en jouant la carte de l’Holocron ou celle du pacha Yunkaï ?

Dans les prisons du Venator.

La Reine ne leur en laisse toutefois pas l’occasion, les convoquant à nouveau devant elle pour édicter sa sentence. Derrière elle, le caisson ouvert de Suljo Warde est manipulé par le Docteur Fried, de sinistre mémoire. Les souvenirs des souffrances de Venlana Sipal et de Suljo Warde donnent un haut le cœur à Alto et Zayne, tandis que Meera note un énorme collier autour du cou du sinistre docteur. La survie du groupe ne sera possible que s’il remplit désormais la mission fixée par la Reine Pirate : une action d’éclat, car il lui faudra tuer le Moff Sienar tandis qu’elle se jettera dans le piège qu’il lui a tendu – mais cette fois en toute connaissance de cause. Le Moff Sienar en a fourni l’occasion, car il participera à la grande congrégation des Seigneurs des Mines du secteur, sur la planète Alioren. Voilà qui devrait se révéler aisé pour le Commandant Hyabu et ses terribles compagnons, n’est-ce pas ?

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