vendredi 24 juin 2022

Mortelle procession



Session Star Wars #56


Date : 13-Jun-2022


Avec :

Le Commandant Hyabu, toujours plus audacieux dans ses choix vestimentaires

Meera, cible de toutes les attentions d’une imprévisible adversaire

Piy Zagzoad, prêt à reprendre du service

Aqualto Fudah (‘Alto’), submergée par une vague dévastatrice

Zayne Bentaroo, accablé par la tournure des évènements


Lieu(x) :

Planète-prison du Pacha Yunkaï et planète Kletsia de la Communauté de Tseun

Colonies, vers les Confins, Secteur Kadraan



Tandis que le vaisseau de l’Archonte arrive en vue l’énorme géante gazeuse verte autour de laquelle gravite la planète-prison du Pacha Yunkaï, Meera ne peut s’empêcher de déambuler sur les ponts et larges salles décorées au goût de son ancien maître, prise d’une nostalgie qu’elle ne s’explique pas elle-même. Bientôt, le navire est placé en orbite autour de l’atroce planète-prison où tout semble rouiller sous l’effet d’une brume corrosive permanente – sauf aux alentours de deux paradis tropicaux qui semblent réservés à une élite triée sur le volet.


L’équipe a rapidement fait le ménage dans la chambre de Lord Xen, qui semble s’être mystérieusement suicidé dans son intimité. Zayne a toutefois subtilisé un ordre de mission à son nom, ainsi que son sceau électronique – sait-on jamais… Aidé de ce qui ressemble à sa copilote Alto, le Commandant Hyabu a jeté son dévolu sur un vaisseau de transport du Premier Ordre stocké dans les soutes de l’Excelsior, que Zayne inspecte le plus finement possible. Le traceur qu’il découvre est habilement transféré vers un autre navire pour brouiller les pistes… Un rendez-vous a été pris avec le Gouverneur Marinsky d’ici deux jours, et une visite de la planète-prison est évidemment possible pour l’Archonte – que pourrait-on lui refuser, après tout ? Une bonne escorte accompagnera l’Archonte pour éviter tout désagrément à la surface.




Encore une journée comme les autres sur la planète-décharge du Pacha. Se lever, constater que ce corps subit encore et toujours les agressions permanentes du climat détestable de ce caillou. Avaler une pitance infâme sous la tente rude et pauvre qui lui sert de logis, à lui et sa quinzaine d’ouvriers encore plus décatis. Puis gratter, dépecer les carcasses agonisantes de vaisseaux antiques, avec les autres mécanos, pour en retirer tout ce qui peut être recyclé. Toutefois, Intelligence Suprême lui a laissé un message bien sibyllin il y a quelques temps, le prévenant d’une visite insolite qui devrait lui faire remonter de vieux souvenirs, et peut-être lui offrir une porte de sortie. Faut-il vraiment y croire ? Ou est-ce encore un de ces plans hypothétique de ce vieux droïde, qui doit finir par devenir aussi fou que les autres après toutes ces années… Il se passe la main sur son corps amaigri, constatant la perte progressive de son pelage Aquale. Une de ses grandes dents frontales est ébréchée, ultime témoin de la déchéance physique de Piy Zagzoad. 


Et pourtant, voilà un vaisseau qui apparaît à l’horizon, et qui semble se diriger droit vers le secteur, attirant hors de la tente toute sa troupe suante et accablée par des heures de travail ininterrompu. Le Mythomane Suprême aurait donc dit vrai ? C’est bien ici que l’atterrissage a lieu, et la rampe d’accès du vaisseau s’abaisse de manière mélodramatique, la fumée masquant les visiteurs qui descendent l’un après l’autre.


C’est d’abord Alto qui se présente, vêtue d’une veste de cuir seyante noire et rehaussée de bandes jaunes. Ses traits se sont durcis depuis la dernière fois, ses cheveux longs retenus en chignon, son regard affermi. Une carabine blaster sur l’épaule, elle scrute les environs et avance lentement. Elle est suivie par Zayne, vêtu comme on l’attendrait d’un dignitaire du Pacha, uniforme sombre, coiffure sobre. Il contraste totalement avec l’accoutrement délirant du Commandant Hyabu : pantalon baggy blanc, manteau de fourrure rappelant éventuellement un vieux chien pelé et long bonnet violet, il se déplace en empruntant la démarche saccadée de ces stars des vieilles vidéos de musique slamée. Puis, telle une apparition divine qui finit de saisir Piy à la gorge, Meera apparaît dans toute sa majesté. Enveloppée dans la grande tenue qu’elle affectionnait particulièrement au bord du Rokh, elle descend d’un pas assuré la rampe, fixant l’Aquale dans les yeux, telle qu’il l’a toujours connue. Ils sont donc revenus…


Fidèle à elle-même et à son rôle, Meera demande d’un ton sec qui est « le maître de ce cloaque », et précise comme une évidence qu’un certain Piy Zagzoad y est connu pour sa capacité à dénicher des artefacts antiques des carcasses de vaisseaux abandonnés ici. D’un ton ne souffrant aucune réplique, voici donc « l’Archonte » et sa suite prenant à l’écart ce ferrailleur Aquale pour discuter en privé. Les retrouvailles sont chargées d’émotion, d’autant plus que le temps a bien plus filé pour Piy que pour le reste de l’équipage. Assailli de toute part, Piy se lance dans un récit décousu, devant sauter d’une question à une autre. Il confirme avoir été le pilote en chef du Pacha pendant une vingtaine d’année, suite à une boucle temporelle causée par l’Holocron dérobé par Anthé Katova, d’ailleurs le Pacha a récupéré l’objet et mis en sécurité dans ses collections privées… La nouvelle déconcertant de l’atomisation de leur vieille adversaire assombri un instant le visage d’Alto et Zayne, plus qu’eux-mêmes voudrait bien l’admettre, car le récit de Piy fait apparaître qu’elle servait finalement une cause pas si éloignée que la leur en cherchant la destruction de l’Empereur.


Décision est rapidement prise d’exfiltrer leur vieux compagnon, et Piy est placé dans un container creux pour pouvoir être discrètement chargé sur le vaisseau de l’équipage, puis ramené à bord de l’Excelsior. Désormais intégré à l’entourage de l’Archonte, Piy peut savourer quelques heures de repos dans une ambiance de calme, luxe et volupté, même si la vision de Nir dans son piège de carbonite le laisse très mal à l’aise. Le groupe envisage désormais les options pour rejoindre la station du Premier Ordre. Mais il faut rapidement déchanter, car même avec le pilote adéquate, ce n’est pas si simple : un code à usage unique est nécessaire pour accéder à la zone de construction de la station orbitale. DD-13 peut sans problème dupliquer un code grâce à un algorithme sur lequel il travaille et qui devrait être prêt d’ici quelques années – ou bien utiliser sans attendre des codes en alpha-test de sa composition, mais cette simple évocation suffit à braquer l’ensemble de l’équipage. Sinon, il faudrait peut-être envisager de simplement dérober la clef de cryptage conservée par le Pacha dans le coffre de ses appartements privés. Tout semble tellement simple lorsqu’on discute avec DD-13… mais même le Commandant Hyabu semble gagné par cette suggestion, pour laquelle l’aide de leur désormais vieux compagnon Wookie Okam pourrait se révéler précieuse. 


Comme souvent lorsque les idées et suppositions fusent, Alto se détend à l’écoute de chacun, et soudainement se raidit, prise d’une vision fugace dont seul Zayne peut deviner l’existence. Cette voix ancienne, chevrotante, presque douce et apaisante… une voix différente des précédentes visions ? Doucement, elle incite Alto à retrouver le Pacha, un être malfaisant, vil et corrompu, qui doit être affronté. Mais cela lui sera possible, Alto est pleine de courage et est entourée de compagnons pleins de ressources. Sa méfiance première face à ces suggestions s’estompe, Alto est intimement convaincue qu’il faut se rendre au palais du Pacha à tout prix et s’applique à convaincre ses compagnons qu’il s’agit de la voie à suivre, sous le regard intrigué de Zayne qui devine ce qui vient de se jouer.


Plusieurs options s’offrent au groupe, suivant en cela les indications de DD-13 et Piy d’une part, et les propositions du reste de l’équipage. Hyabu, paré d’un titre de commandant du Premier Ordre, aurait bien ramené Meera au Pacha en gage de bonne foi afin d’accéder facilement au lieu, mais les dangers inhérents à cette approche frontale font rejeter ce plan. Par contre, l’information selon laquelle une secte locale de Keldors participe à chaque anniversaire du Pacha retient l’attention de l’équipage. Cette communauté de Tseun, qui réside sur la petite planète Kletsia, organise en effet une sorte de procession mystique en l’honneur du Pacha, qui semble s’y être mystérieusement attachée. Kletsia… n’était-ce pas cet endroit censé renfermé un piège pour le groupe des « indépendants menés par un Toydarien fantasque »… ? Le flasque visiteur de l’Archonte avait également mentionné un « chien » pouvant pister les Adeptes – voilà qui intrigue un peu Alto et Zayne.


Délaissant à nouveau l’Excelsior, sans doute au grand désarroi de la horde de courtisans de l’Archonte, l’équipage prend à bord de son vaisseau cargo HWK290 le chemin de Kletsia, planète enneigée en orbite autour d’une naine rouge mourante. Selendé, Kletsia… Pourquoi donc ces communautés Keldor s’enferment-elles donc à chaque fois sur des cailloux glacés dans des coins perdus de la Galaxie ? Le cadavre de Lord Xen et le corps de Nir en carbonite ont été transportés à bord du vaisseau – mais seul Nir fera le voyage complet, car Lord Xen reçoit les honneurs de la marine après le début du voyage… 


Deux vaisseaux stationnent au-dessus de Kletsia, un très ancien, monolithique, et un second bien plus moderne qui y est accroché. Des messages demandant la raison de l’irruption du transport se font entendre, sur un ton certes enjoué mais suggérant de vieux réflexes impériaux. Mobilisant sa concentration, Zayne étant son esprit vers ces navires, scrutant les sensations environnantes : tout d’abord une présence filante dans l’ombre – le « Chien » se demande-t-il intuitivement ? – et un grand calme à bord de massif vaisseau antique, contrastant avec une grande nervosité à bord du petit aéronef moderne. Malgré les propos se voulant rassurants de Hyabu, les armements sont déployés et la situation peut dégénérer à tout instant. Alors qu’une manoeuvre d’abordage est initiée par Hyabu, la voix familière de Taléo se fait entendre dans l’intercom, se présentant toutefois sous l’identité d’un officier impérial. Jouant patte de velours, Meera indique avoir un code d’identification impérial (H-Y-A-B-U) pour la rejoindre à la surface au plus vite avec des informations importantes. Après une hésitation, l’équipage est invité à descendre à la surface, dans la colonie sous glace. 


Le sas d’accès s’ouvre sur un humanoïde massif à la face lézardine. Un homme chauve au crâne veiné l’accompagne, les yeux enchâssés dans des verres soudés à son visage. Tous deux portent de longues robes noires et un sabre laser au côté. L’air pincé, une main sur son holster porté dans son dos, Taléo se tient en retrait, engoncée dans son uniforme impérial – une nouvelle couverture, a priori. Elle est toujours aussi belle, même si Hyabu lui tient toujours rancune de cette vieille dette jamais remboursée. Une nervosité palpable saisit Taléo lorsque surgit parmi le groupe une jeune femme agitée aux yeux rouges et au visage tatoué à la mode de Dathomir, et qui semble être la chef des porteurs de robe noire. Elle tient un sabre laser dans sa main et un Keldor vêtu d’un large robe jaune par l’épaule – on ne sait s’il la soutient ou s’il attend sa fin avec philosophie… Comme asphyxiés, Alto et Zayne ressentent à quel point ces trois individus sont rongés par le côté obscur, pourtant la détection ne semble pas réciproque, et les deux compagnons se sentent étrangement masqués, comme si leur connexion à la Force était camouflée de manière inexpliquée. 


La Sœur noire congédie l’homme de la secte puis questionne les nouveaux arrivants. Elle semble très instable, prompte à un geste de colère soudain, passant d’un sujet à l’autre sans logique – et surtout excessivement paranoïaque. Prenant les devants, Meera développe une explication de laquelle il ressort que l’infiltration en cours par le BRI aurait été éventée par le Pacha, et qu’il fut donc agir rapidement. Cette nouvelle – qui aurait dû précipiter les évènements – déclenche de manière inattendue une rage folle chez la Sœur, qui insulte Taléo avant de l’abattre sans sommation sous les yeux écarquillés de l’équipage. Laisse-les prendre la Lumière, ils ne pourront échapper au Pacha ! Laissant retomber sa tension, Alto relâche son étreinte sur la garde de son sabre camouflé dans son dos…


L’ensemble du groupe et une sélection des membres de la communauté reprend le chemin de l’antique navire en orbite, auquel on amarre le transport de l’équipage de Hyabu. Puis chacun se voit remettre une grande cape jaune à capuche, en vue de la procession qui sera organisée en l’honneur du Pacha d’ici quelques jours – à la suite d’un trajet qui s’annonce nerveusement éprouvant. Avant d’entamer le trajet, la Sœur impose à chaque passager l’épreuve de son regard terrible, comme pour imposer un conditionnement à chacun. Je protégerai tes amis ! Confiante, Alto subit le regard sans sourciller, ni déclencher la moindre interrogation de la part de la Sœur. Puis c’est le tour de chaque membre de l’équipage de Hyabu, sans conséquence notable, alors que les Keldors semblent s’enfoncer dans une sorte d’apathie malsaine.


Pour s’occuper, on se repose un peu, et on prépare des grands chariots de processionnaires, sous lesquels du matériel est disposé par l’équipage, au cas où. Mais tout cela est perturbé par les interruptions incessantes imposées par la Sœur noire, rongée par ses craintes et sa paranoïa aigue, et qui sans cesse questionne les membres de l’équipage sur leur passé, leur passage sur telle planète, sur l’organisation des processions passées – n’y a-t-il pas trop de Keldors à bord, d’ailleurs ? Ces séances de questions concernent surtout Meera et Piy, souvent avec son sabre laser certes déposé nonchalamment sur une table, mais tout de même allumé… Allant de long en large au travers du mess où sont regroupés les trois adeptes, elle revient sans cesse à la charge, et ses deux acolytes sont également de plus en plus nerveux face à leur incontrôlable supérieure. Elle finit par cracher sa haine des toydariens à la face de Hyabu, cette engeance qu’elle ne peut contrôler comme elle le souhaiterait… Très nerveuse par rapport au bras cyborg de Meera, elle lui impose de le déboiter sous la menace de son sabre flottant à quelques centimètres de son visage…Il faut toute la persuasion de Zayne pour la persuader qu’elle doit conserver intactes toutes les capacités du groupe pour assurer le succès de la mission du BRI vis-à-vis du Pacha. 


Chaque évènement ne fait que rehausser le niveau de stress du groupe, et seule Alto semble vouloir temporiser, confiante dans le voile de protection qui semble accompagner l’équipage de Hyabu. Pourtant, elle aussi sent bien ce filet de sueur glacée qui l’envahit à chaque convocation de la Sœur. D’ailleurs, de nouveaux cris se font entendre, et c’est à nouveau Piy qui doit répondre aux interrogations de l’Inquisitrice, au milieu du mess envahi par les processionnaires Keldor en pleine prière collective. Depuis quand Piy connait-il cette Chiss rafistolée et ce Toydarien ? N’a-t-il pas eu à faire au Soleil Noir dans le passé ? A-t-il été sur Saleucami récemment ? Devant les réponses interloquées et monosyllabiques de l’Aqualé, la Sœur retourne sa colère contre Meera, à son tour convoquée. La tension est à son comble, tout l’équipage est désormais rassemblé dans le mess. A l’acmé de sa nervosité, la Sœur finit par agripper Meera par la nuque dans une ultime tentative d’imposer sa pression psychologique sur sa proie – mais c’est le dérapage de trop. 


D’un geste leste, Meera dégage son bras cyber et embroche la Sœur avec, semblant lui injecter un produit qui la fait sombrer immédiatement. Dans le même mouvement d’une rapidité inouïe, Alto s’élance dans les airs et retombe dans le dos des deux acolytes de la Sœur, dans la lumière de son sabre blanchâtre. Entamant une danse hypnotique, Alto commence par littéralement découper en deux le Saurien pris au dépourvu et, après une roulade acrobatique, remonte son sabre au travers de l’Aveugle en finissant son geste dans le groupe de Keldors, en abattant un membre sans même s’en rendre compte, comme submergée par une puissance enivrante. Semblant se plaindre de son bras en répétant « pas maintenant, pas maintenant ! », Meera abat à bout portant la Sœur, malgré la tentative de Zayne de détourner son geste par la Force. Accablé par la scène, Zayne ne peut que tenter de calmer les processionnaires qui semblent libérés de leur conditionnement, puis déplacer le corps de leur comparse abattu par la fureur aveugle d’Alto. Le visage dans les mains, cette dernière semble se lamenter sur les évènements – ou bien ne fait-elle qu’essuyer la sueur sur son visage éclairci par un léger sourire de satisfaction ?


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